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la rareté 8c même par le manque d’eau & des autres
chofes nécefiaires au voyageur , que ce ne fera
que fort tard fi l’on parvient ai en avoir quelques
connoiftances détaillées , & fur lefquelles on puiffe
compter.
Outre les animaux qui nous font connus, on
trouve en Afrique des lions, des léopards , des
panthères, des tigres , des éléphans, des rhinocéros
j des autruches, des chameaux, des crocodiles,
des hyenes, des girafes ©u caméléopards , des zèbres
, des gazelles, des onces, des caméléons , des
finges, des taureaux & ânes fauvages, des chevaux
marins, des fer-pens d’une groffeur monftruéufe,
des civettes, des perroquets, des licornes, &c. On
y trouve aufïi des pongos, efpèce de grands finges
de la hauteur de 5 pieds, & beaucoup plus gros
que l’homme. Ils ont les yeux grands, le vifage
fans poil, & reffemblant à celui de l’homme : les
cheveux leur couvrent la tête 8c les épaules. Ils
font rangés , par quelques-uns, dans la claffe des
hommes. Ceux qui fe refufent à les y admettre ,
allèguent pour principale raifon, qu’ils ont les pieds
fans talons, comme les finges.
L ’Afrique perfonnifiée, efl repréfentée fous la
figure d’une femme coëffée d’une tête d’éléphant,
dont la trompe faille en avant.
Le gouvernement en Afrique eft prefque partout
bizarre , defpotique 8c entièrement dépendant
des pallions 8c des caprices du fouverain. Ses peuples
n’ont pour ainfi dire que des idées d’un jour.
Leurs loix n’ont d’autres principes que ceux d’une
morale avortée, 8c d’autre confiftance que celle
que leur donne une habitude indolente 8c aveugle.
En Afrique, il ne fe fait guères de commerce que
fur les côtes. Il y en a peu depuis les royaumes de
Fez 8c de M aroc, jufqu’aux environs du cap Verd.
Les établiffemens font vers ce cap , 8c entre la
rivière de Sénégal 8c celle de Serre-Lionne dans la
Guinée. A la côte de Serre-Lionne, il n’y a que
les Anglois 8c les Portugais qui aient des ésabliffe-
mens , quoique d’autres nations y abordent. Les
François font quelque commerce fur la côte de
Malaguette : ils en font davantage au petit Dieppe
8c au grand Seftre. La côte d’Yvoire ou des Dents ,
eft fréquentée par tous les Européens; prefque tous
ont aufïi des habitations 8c des forts à la côte d’Or.
Le cap Corfe eft le principal établiffement des A n glois.
On trafique peu à Ardres. Bénin 8c Angola
fournirent beaucoup de nègres. On ne fait rien
dans la Cafrerie, fi on excepte le cap de Bonne-
Efpérance qui appartient aux Hollandois. Les Portugais
font établis .à Sofala, 8c fur le canal de Mozambique.
Les François 8c les Vénitiens font beaucoup
d’affaires à Alexandrie ; de là jufqu’à Gibralta
r , la côte de la Méditerranée eft peuplée de cor-
iaires.
L’Afrique a été connue en partie par les anciens ;
les Romains y ont fait la guerre, 8c eh ont conquis
une portion. Les Vandales s’en emparèrent apres ,
mais ils en furent chaffés par Bélifaire , général de
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l’emperèur Juftini'en. Les Arabes 8c les Sarrazins s’en
rendirent enfuite les maîtres, 8c poflèdent encore
le pays qui avoit été fournis aux Romains. Le tour
de l’Afrique ne fut jamais fait avant Vafco de
Gama, Portugais, q ui, en 149 7, doubla le premier
le cap de Bonne-Epérance, ouvrit, par cette
découverte, une nouvelle route au commerce des
Indes, 8c fit tomber celui qui fe faifoit par la voie
d’Alexandrie.
Les plus grands fleuves de l’Afrique font le N i l,
qui verfe dans la Méditerranée ; le Niger qui naît
8c finit dans l’intérieur du p ay s , le Sénégal, le
Zaire, la Gambra ou Gambie, lè Coanza, la rivière
des Camarones qui fe jetent dans l’Océan Atlantique
, 8c le Zambèfe qui fe déchaige dans la mer
des Indes.
Ses montagnes les plus fameufes font le mont
Atlas qui règne parallèlement à la Méditerranée
depuis l’Egypte jufqu’à l’Océan Atlantique, 8c les
montagnes de la Lune, qui environnent prefque le
Monomotapa 8c fe propagent vers le midi. On voit
aufïi des montagnes dans la G uinée, celles de
Serre-Lionne , d’autres encore à la pointe méridionale
de l’Afrique.
On divife l’Afrique en douze parties : l’Egypte
8c la Barbarie au nord , 8c le long de la Méditerranée
; le Biledulgerid, le Zara, la Nigritie 8c la
Guinée à l’occident ; la Cafrerie 8c le Monomotapa
au midi ; la côte de Zanguebar , la côte d’Ajan ,
l’ABiffinie , à laquelle on joint la Nubie , dp côté
de l’orient ; enfin dans l’intérieur de l’Afrique,
l’Ethiopie. On ne détermine point d’une manière
pofitive 8c fixe, quelles font les parties de l ’A frique
moderne qui répondent aux divifions 8c aux
dénominations des anciens. Il en fera quefticn aux
articles de Géographie ancienne, relatifs à l’A frique.
( R. )
A frique , ville 8c port de Barbarie au royaume
de Tunis. Cette place qui étoit confidérable 8c très-
forte, étoit au pouvoir des Mahométans, lorfqr.e
André Doria, qui s’en étoit emparé pour Charles-
Quint,voy ant qu’on ne pouvoit la conferver fans
une dépente extraordinaire, réfolut de la rafer. On
fit à cet effet des mines qui jouèrent fi bien, qu’il
ne refta pierre fur pierre dans la ville. Elle n’a pas
été rétablie depuis ce tems. R. )
Afrique, petite ville de Gafcogne, dans la
généralité de Montauban. ( R. )
Afrique , ( mont ) montagne de France en
Bourgogne, qui s’étend entre Dijon 8c la petite
ville de Chagni, fur une longueur de 10 lieues.
C ’eft au pied de cette chaîne de montagnes que
croiffent les vins fameux , qui ont fpécialement le
nom de vins de Bourgogne ; tels font ceux de Nuits,
Beau ne , Chambertin, Clos-de-Vougeot, Pomar,
V o ln a y , Chaffagne, Montrachet 8c quelques autres.
(R- Y
AG A D È S , royaume d’Afrique dans la Nigritie,
avec une ville de même 110m. On y recuille du
féné & de la manne. Les pâturages 8c le bétail y
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abondent. Le roi de cette contrée eft tributaire de
celui de T ombut, à qui il paie annuellement ï 30
mille ducats ; 8c il peut être dépofe lorfqu on n eft
pas content de fa geftion. ïl eft borne a.11 nord par
les monts Terga 8c Lemta , au fud par le Niger, a
l’eft par le royaume de Bornou. Agades , fa capitale
, eft le lieu de la réfidence du roi. Long. 20,
a o ;/ *M 9 , 10. ( R .) ïlfe fH
A G A G ,A G A G A , royaume d’Afrique qui depend
de l’empire du Monomotapa. Il eft borne a 1 eft
par le pays des nègres, 8c à l ’oueft par le royaume
de Tacua. Il a une capitale de même nom, ( R. )
A G A I , petit port de Provence, à 2 lieues de
Fréjus. ( Æ. ) .
A G AM A S K A , ou VINERS , île de la baie de
James dans l ’Amérique feptentrionale , cédée aux
Anglois comme tout le refte du p a y s , à la. paix
de 1762V (J2.)
A G A N , P A G A N , P A G O N , Z AB A , île d’A fie
dans l’Archipel de Saint-Lazare ; Magellan y périt,
afîàflîné par les habitans en 1521. ( -&• /
AG AR AF FO , A X A R A F F E , petit pays dEf-
pagne dans l’Andaloufie. Il eft fertile 8c agréable.
La ville principale en eft San - Lucar-la-Major ,
érigée en duché par Philippe IV , en faveur du
comte d’Olivarèz. ( R. )
A G A TH E , (Saintey petite ville du royaume de,
Naples , dans la Principauté.ultérieure , 8c fur les
confins de la Terre de Labour : elle eft entre Câ-
poue-&Benevent, à 14 milles d e l’une 8c de l’autre,
& à 8 lieues nord-eft de Naples. Long. 3 2 ,8 ; lat.
40, 55 ,(R .y
A G A T T O N , G A T T O N , ville d’Afrique fur-
la côte de Guinée, vers l'embouchure de la rivière
d eF o rm o fe và une grande journée de la ville de
Benin. Elle eft fituée fur une petite éminence qui
forme une- île dans la rivière , fort près de la rive.
L’air y eft plus fain que dans aucune autre partie de
la contrée y 82 le; pays aux environs eft rempli de
toutes fortes d’arbres fruitiers. Cette ville étoit autrefois
fort eOnfidérable ; niais lés guerres l’ont dé-:
truite en partie. Elle dépend du grand Benin. Long.
23 , 30 ; Ut. 6 ,3 0 . ( R. )
A G AU N E , aujourd’hui Saint-Maurice , bourg
de Vallais, dans la vallée Pennine, célèbre par les
martyrs de la légion Thébéene, qui s’y laiffa décimer
plutôt que de renoncer au chriftianifme.
Sigifmond , roi de Bourgogne, y conftruifit-, en
ç 13 -, un monaftère. ( R. )
 G D E , ville de Languedoc, à -une deini-lieue
de la mer fur les bords de l’E raut, qui y amène des
barques 8c des tartanes médiocrement chargées. On
compte environ 10 mille habitans , 8c 1065 feux.
Ile a un évêché fuffragant de Narbonne, qui rapporte
eviron 35 mille livres,; quoique le diocèfe
ne comprenne pas plus de 20 paroiffes. Le pays eft
fertile 8c donne abondamment du- bled, du v in ,
de l’huile, des légumes, de la fo ie , des laines fort
eftimées, 8c du faliçot,qui eft une plante qui fe
feme, 8c dont les cendres , qui font la foud ç, s’em-
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ploient pour faire le v e r re , le favon 8c la pierre à
cautère. La v ille .efl petite, mais bien peuplée. Les
maifons én font de pierre noire. Ses habitans fo n t,
pour la plus grande partie, marchands, ou marins.
On a. conftruit un petit fort à l’embouchure- de la
rivière pour en défendre l ’entrée. On te nomme
Fort de Brefcou : il eft fur un rocher. En 1506 il fe
tint à Agde un concile , où afîiftèrent 24 évêques
8c 10 députés. Il fut préfidé par S. Céfaire evêque
d’Arles. L’évêque eft feigneur-eomte d’Agde. Cette
ville a un gouverneur particulier, un lieutenant
de roi 8cmajor,une recette, un bureau des cinq
groffes fermes ; 8c c’eft un fiège d’amirauté. Elle a
trois paroiffes , dont l’une eft deffervie dans l’églife
de la cathédrale, 8c un collège qui appartient aux
Oratoriens. Les barques qui ne peuvent remonter
jufqu’à Agde , s’arrêtent au petit port de G râce ,
fitue à l’embouchure de l’Eraut. Cette v ille doit fa
fondation à une colonie de Marfeillois. Elle eft
près d’une branche du canal Royal. Agde eft à 7 li.
nord eft de Narbonne , 4 eft de Befiers, 12 fud-
oueft de Montpellier, 8c 159 fud-eft de Paris.
Près dé cette v ille eft un couvent de Capucins ,
enrichi par la dévotion: à une image de la Vierge,
àc laquelle aMue un grand concours de -peuple 8c de
pèlerins.'Elle eft dite Notre-Dame de Grâce. Il y a
des appàrtemens extérieurs pour ceux qui y »viennent
faire neuvâine. Le trajet de la ville à cet apport
eft femé de douze ou quinze oratoires qu’on
vifite , dit-on, pieds nuds. Le couvent des Pères
eft remarquable par la beauté des bâtimens , par
celle de fes jardins, 8c par les tableaux de plufienrs
grands maîtres répandus dansi’églife Henri I , duc
de Montmorency, y eft inhumé'. Dîffet. de long,
pour Agde à Vobfervatoire de Paris, 1 d. 7 ' , 3y" à
Vorient ; Ut. 4 3 ,1 8 . ( i? . )
AGDERUINE , petite ville de Tîle Minorque
dans la Méditerranée. Elle eft fituée près d’une'
montagne au nord-eft de la ville de Fornelle , au-
fud-eft du cap Bàjolès. Long. 22 ; Ut. 40, 1 5 . {R. •
A G E N , v ille de Guienne, fur la rive droite de"
! la Garonne, avec un évêché fuffragant de Bordeaux.
Elle eft ancienne, fituée dans un beau &
; fertile pays , 8c peuplée de 9000 âmes On y
compte 862 feux. Outre la cathédrale dédiée à S.
Etienne , elle a une très-belle collégiale fous le-
vocable de Saint Captais, que cette ville reconnoît
| pour fon premier évêque. Elle a d’ailleurs deux
paroiffes. On voit à l ’hôpital une antiquité remar-
! quable; c’eft un endroit creux 8c profond qu’on ap-
! pelle le Martyre, Sepulchrum ubi fanElijjîmorani Mar-
! tyrum reponeba.ntur càrpera. Comme le prétoire pour
les magiftrats 8c les gouverneurs de Rome étoit
établi en cette v ille , la perfécution y étoit très-1
: grande. Des veftiges de bains 8c d’arènes qu’on y-
: trouve, font foi qu elle fut autrefois bien plus cou-
; fidérable qu’elle ne l’eft aujourd’hui. Elle eft capitale
de la: contrée dite de fon nom A-génois. J. C.
Sealiger, célèbre critique , vint s’établir en cette
ville, 8c il y mourut en 1558. Elle a donné naif