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A L - KOSSIR, ou CO S S IR , ville d’Afrique en
Egypte fur la mer Rouge. Elle eft entre Dacati &
Suaquem, à cent trente - fix lieues de cette dernière.
Elle étoit autrefois fituée deux lieues plus
loin fur la côte, mais faute- d’un port commode,
on lui a fait changer de fituation. L ’ancienne ville,
où il ne relie que quelques ruines, fe nomme le
•vieux Koffir. La nouvelle eft fort petite, & fes mai-
fous font baffes & bâties de cailloux, d’argille ou
fimplement de terre, couvertes de nattes. C ’eft un
lieu fort trille ; il ne croît ni dans la plaine ni fur
les montagnes aucune forte d'herbes, de plantes ou
d’arbres; la feule raifon qui y retienne les habitans,
c’eft le voifinage du Nil & les tranfports des mar-
chandifes qui fe font par cette Ville. Long. 51, 10;
la c .1 6 , 1 5. ( iL )
"A L L A , petite ville du Trentin en Italie. Elle
efl dans la vallée de T rente, aux confins du V éron-
nois, fur une petite rivière qui tombe dans l’Adige.
Long. 3 1 ,2 8 ; lat. 4 5 ,4 0 . (Æ.)
A l l a , rivière de Pologne dans la Prude. Elle
paffe à Âlesbourg, & enfuite elle -fe jète dans le
Pregel, près du petit bourg de Welaw. (A .)
ALLANCHES, ou ALANCHE* ville de France
en Auvergne, au duché, de Mercoeur, généralité de
Riom. Elle eft fituée dans un vallon. Le commerce
de beftiaux y eft confidérable. Long. 20, 40; lat.
4J . i » .(« .)
A L L A N T , ville de France en Auvergne, généralité
de Riom. (/?.) *
A-LLASSAC, ville de France, dans le Limofin,
généralité de Limoges. ( R.)
ALLEG RAN Ç A , petite île d’Afrique, l’une des
Canaries, au nord de la Gracieufe, au nord-oueft :
de Rocca, & au nord-eft de Sainte-Claire. Elle
a plufieurs châteaux pour la fûreré de fes ports.
w
A L LEG R E , ou A LE G R E , ville de France en
Auvergne, généralité de Riom, éleélion de Brioude,
avec titre de Marquifat. Elle eft commandée par un
grand & fort Château confirait fur la montagne,
au fommet de laquelle on rencontre un lac très-
profond. Long. 2 1 ,2 2 ; la t . 4 5 ,1 0 . (i?.)
ALLEMAGNE , grand pays fitué au milieu de
l’Europe, avec titre d’Empire ; borné à l ’eft par la
Hongrie & la Pologne ; au nord par la mer Baltiq
ue, le Danemarck & la mer d’Allemagne; à l ’occident
par les Pays-Bas & la France ; au midi par
les Suiffes & l’Etat de Venife. Il a 220 lieues des
frontières de Danemarck, à l’extrémité du T ir o l,
& 200 de la partie orientale de la Haute-Siléfie à
Trêves , fur les confins du Luxembourg. La rivière
d’Eyder eft fa borne du côté du Danemarck. Long.
-3 30-37 d j lau 45 » 4 - 54? 40.
C ’eft un compofé d’un grand nombre d’Ètats
fouverains fous un chef commun. On conçoit que
cette confiitution établiffant dans un même empire
une infinité de frontières différentes, fuppofant d’un
lieu à un autre des lois différentes, des monnoies
dune autre |fp è ç ç , des denrées appartenantes à
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des maîtres cîifférens , &c. On conçoit, dis-je, que
toutes ces circonftances doivent mettre beaucoup
de variété dans le commerce". En voici cependant
le général & le-principal à obferver. L’empereur a
encouragé le commerce de fes fujets par la fran-
chife du port qu’il a fur la mer Adriatique, par des
compagnies tantôt projettées, tantôt formées dans
les Pays-Bas ; par des privilèges particuliers accordés
à l’Autriche, à la Hbngrie , à la Bohême ; par
des traités avec les puiffances voifmes , & fur-tout
par le traité de 1718 avec la Porte, dans' lequel il
eft arrêté que le commerce fera libre aux Allemands
dans l’empire Ottoman ; que depuis Vidin
les Impériaux pourront faire paffer leurs marchan-
difes fur des faiques turques en Tartane, en Crimée,
&c. Que les vaiffeaux de l’empire pourront
aborder fur la Méditerranée dans tous les por-ts de
Turquie ; qu’ils feront libres d’établir des confuls,
des agens , & c ., par-tout où les alliés de la Porte
en ont déjà , Si avec les mêmes prérogatives; que
les effets des marchands qui mourront ne feront
point confifqués ; qu’aucun marchand ne fera ap-
pellé devant les tribunaux ottomans, qu’en pré-
fence du-conful impérial ; qu’ils ne feront aucunement
refponfables des dommages caufés par les Mal-
tois; qu’avec paffeport ils pourront aller dans toutes
les villes du Grand-Seigneur où le commercé les
demandera: enfin, que les marchands ottomans
auront les mêmes facultés & privilèges dans l'empire.
L ’Allemagne fut connue, dans les premiers,
tems, fous le nom de Germanie. (Voy. Germanie).
Elle renfermoit alors le Danemarck, la Norwegé
& la Suede, jufqü’au golfe Botnique. Elle a aujourd’hui
moins d’étendue du côté du nord. Les
pertes qu’elle a effuyées 'du côté du feptentrion,
ont été réparées du côté du midi, où elle a reculé
fes frontières jufqu’à la Dalmatie & l’Italie : elle a
encore pris des accroiffemens du côté de l’occident,
par l ’acquifition de pays qui faifoient partie
de la Gaule Belgique.
Les traits & le fond du caraélère des anciens
Germains fe font perpétués dans leurs defeendans.
La candeur, le courage & l’amour de la liberté font
chez eux des vertus héréditaires qui n’ont point
éprouvé d’altération. Les Allemands, comme leurs
ancêtres, font robuftes, grands & bien conformés.
Tous femblent nés pour la guerre : leurs exercices
leurs jeu x, & fur-tout leur mnfique, manifeftent
leurs ielinations belliqueufes. Ce peuple de foldats,
quoique fier & jaloux de fes privilèges , fe foumet
fans murmure à l’auftériré de la difeipline militaire
& quoique le commandement y foit dur, fobéif-
fance y eft fans réplique. Leur efprit inventeur
a étendu les limites des arts utiles ; & leur dédain
pour les arts'agréables leur en a fait abandonner la
culture à leurs voifins. La chimère de la naiftance
eft un mérite d’opinion qui ouvre en Allemagne le
chemin à la fortune & aux honneurs. Les comtes,
les barons fe regardent comme des intelligences
A L L
fiiblimes & privilégiées. Leur vanité leur fait crotte
que la nature n’a employé qu’un fale argile pour
former le vulgaire des.hommes, % quelle a re
fervè le timon le plus précieux pour compofer
Ceux de leur efpèce. C e préjugé eft fortifie par ries
prérogatives attachées à la nïtiflance : ce n eft qua
la faveur d’une longue fuite d’aïeux qu on peut prétendre
aux dignités de Péglife, dont les nchenes entretiennent
la fplendeur des familles. ^
La conftitution aétuellc de l’Allemagne eft a-
peu-près la même que dans fon origine. C e ft un
refte de ces confédérations formées par plufieurs
tribus, pour affurer l ’indépendance commune contre
les invafions étrangères. Cette région etoit autrefois
habitée par differens peuples qui avoient une
identité d’origine, de langage Si de moeurs, Si dont
chacun avoit un gouvernement particulier Indépendant
des autres. Le pouvoir des rois etottlimité
par la lo i , & les intérêts publics étoient difeutés
dans les affemblées nationales. Les Germains, toujours
armés Si toujours prêts a combattre & à mourir
pour conferver leur indépendance Si leurs pof-
feffions, furent fouvent attaqués , quelquefois vaincus
, & jamais fubjugués. C ’eft le, feul peuple de la
terre qui n’ait point obéi à des maîtres etrangers.
Les Romains y firent quelques conquêtes , mais
leur domination y fut toujours chancelante , & jamais
ils ne comptèrent la Germanie au nombre de
leurs provinces. Il eft vrai que les différentes républiques
ne connurent pas toujours affez le prix de
leur confédération ; & q ue , fouvent divifées d’intérêts
ou par des haines perfonnelles, elles s’affoibli-
rent par des guerres domeftiques , au lieu de réunir
leurs forces contre rieurs oppreffeurs. Elles euffent
été invincibles, fi elles avoient eu autant de politique
que de courage.
Quoique l’Allemagne ait été dans tous les tems
le théâtre 3e la guerre, elle a toujours été furchar-
gêe d’habitans. Son exceflive population la fait ap-
peller la pépinière des hommes. C ’eft un privilège
dont elle eft redevable à la falubrité de l’air qui entretient
la vigueur du corps , & à la fertilité de fon
fol. qui fournit des fubfiftances faciles au cultivateur.
Les rivières , dont ce pays eft arrofé, favori-
fent fa fécondité naturelle Si fes relations commerçantes.
Des bains d’eaux minérales, chaudes Si
tempérées , offrent des reffoures puiffantes contre
les maux qui affligent l ’humanité. Quoique le climat
& le loi ne foient pas favorables à la culture
de la v igne, on recueille fur les bords du Neckre
& du Rhin, des vins fort eftimés. Les bords de la
m e r , beaucoup plus froids , ne connoiffent pas
cette richeffe, mais oh y fait d’abondantes moiffons
de bled, & l’on y nourrit des troupeaux nombreux
dans de gras pâturages.
Les Francs, qu’on regarde comme originaires de
la Germanie, furent les premiers qui en changèrent
là conftitution. Après avoir été les conquérans des
Gaules, ils repafsèrent le Rhin, & fe rendirent les
maîtres de tout le pays renfermé entre le Danube
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& l e Mein. Charlemagne étendit plus loin fes conquêtes
; & après avoir fubjugué la Saxe & la Bavière
, il porta fes armes viéiorieufes jufques dans
les provinces voifines de la Pologne & de la
mer Baltique. L ’Allemagne, fous ce prince conquérant
Si fous le règne de fon fils, ne fut pour
ainfi dire qu’une province de France, dont elle
fut détachée par le partage imprudent que les
fils de Louis le Débonnaire firent de fon riche
héritage. Elle échut à Louis. II à titre de royaume
; Si fes defeendans la poffédérent depuis 840
jufqu’à 9 1 1 , que Louis l’enfant mourut fans laif-
fer de poftérité. Alors l’Allemagne fut rendue
éleêlive ; , féparée de la France , elle forma un
gouvernement particulier, fous le nom d'empire
Romain , titre ftérilè q u i, loin de contribuer à fa'
fplendeur, l’a inondée d’un déluge de calamités
renaiffantes.
Le chef du corps Germanique prend le nom
d’Empereur des Romains , fans pofféder l’héritage
des anciens maîtres du monde. L ’origine de cet
ufage fe découvre dans la foibleffe des peuples
de fltalie opprimée par des barbares, & furitout
dans l’ambition des papes q u i, voulant fe fouf-
traire à la domination des Goths , des Lombards
Si des Grecs, choifirent Charlemagne pour protecteur
: ils lui déférèrent un titre qu’ils n’avoient
point droit de lui donner ; mais ils ne purent faire
paffer fous fa domination les peuples qui obéift-
foient à des maîtres étrangers. La majefté de ce
prince fut révérée dans Rome ; il y fut reconnu
empereur, exerça tous les aéïes de fouveraineté :
il conferva les magiftrats & la conftitution, non
pas qu’il n’eût le droit'de les changer, mais par une
fuite de fa politique, pour ménager de nouveaux
fujets, & les attacher à fa domination.
Les Romains fe lafsèrent bientôt d’avoir pour
proteâeurs & pour maîtres , des princes affez puif-
fans pour être impunément leurs fyrans.-Les papes,
ambitieux d’envahir le pouvoir fuprême, fomentèrent
en fecret le mécontentement du peuple qui
commença à rougir d’être affervi à des fouverains
étrangers ; & dès qu’ils furent appuyés de la multitude,
iis abusèrent des foudres de legîife contre
tous ceux qui refusèrent de ployer fous leur defpo-
tifme. Les rois d’Allemagne, à qui le titre d’empereur
des Romains ne fufeitoit que des guerres,
fe défiftèrent fiïcceflivement de leurs droits, &
abandonnèrent le fiège de Rome aux papes q u i,
pendant plufieurs fiècles, bouleversèrent l’Europe
pour s’y conferver. Mais en renonçant à la réalité
du pouvoir, ils continuèrent à fe parer d’un titre
vain & pompeux; & , à leur éleélion , on les fait encore
jurer qu’ils feront les défenfeurs de l’empire ,
mot qui n’offre aucune idée, & qui n’impofe aucune
obligation , puifqu’il ne refte aucun veftige de cet
empire. Ils ont même aboli l’ufage d’aller fe faire,
couronner à Rome, ufage qui coûta tant de fang à
l’Europe ; & les princes électeurs n’exigent point,
l ’aççojhpliffement de leur ferment : les depenfes de