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G A A
G a a s t e r l a n d , ç’eft l’une des dix jurifdic*
fions du Zevemvplden , quartier de F r ife , dans
les Provinces - Unies. Cette jurifdiélion eft de
huit villages, dans le nombre defquels fe trouve
'Wikkel, dont l’églife renferme le tombeau du célèbre
Roehoorn. (R.)
G AB A L A. Il y a plufieurs villes qui dans l’antiquité
ont porté le nom de Gabala ou Gabalé.
La plus célèbre eft celle de S yrie, que quelques
Voyageurs modernes nomment Jebilée ou Gébail.
Elle a été fameufe chez les Païens par le culte d’A-
4 oni§. On n’y trouve aujourd’hui rien de remarquable
qu’une mofq.uée » où l ’on voit le tombeau
du fui tan Ibrahim, qui eft en grande vénération
parmi les Turcs. (R.)
G A B A R E T , Gabaretum, ville dç France dans
le Condomois en Gafcogne, capitale d’une petite
contrée qu’on nomme le Gabardan. Elle eft fur la
G é life , entre Condom & Roquefort de Marfan,
à 6 li. ou eft de la première , & à l’orient de la fécondé.
Elle a eu fes comtés particuliers, Long. 17,
36 , Ut. 43 , 57. (R)
G ABIE S, ville ancienne du Latium , dont Ho*
race & Properce parlent avec beaucoup de dédain
; il n’en refte plus que des ruines à l’endroit
nommé Campo - Gabia, vers Palçftrine * à quatre
ou cinq bonnes lieues de Rome, en tirant vers
l’orient.
Du tems de Denis d’Halicarnaffe fous Augufte,
Gabium étoit prefque déferte ; mais fes ruines mar-
quoient qu’elle avqit été une affez belle ville 4 puits
qu’avant la fondation dé Rome''! il y avoit à Ga-
hium une*'école célèbre où l ’on ênfeignoit les
beaux-arts & les fcicnces à la jeuneffe. Cicéron &
Plutarque la mçttent aii nombre des villes municipales.
La voie Gabienne , via Gdbiniapa , ou via Ga-
bina , étoit un chemin qui çpnduifoit de Salone à
Cliffa , anciennement dite Ânâetrium. Ce fut fur la
voie Gabienne que Camille.,défit les Gaulois après
la prife & l’embrafement de Rome, /comme le
marque Tite-Live. (R.)
G A B IN , petite ville de la grande Pologne,
au palatinat de Ra va , à 6 lieues f. e. dePlosko,
feize o. deVarfovie. Long. 38, iq ; la t .^ i , 18,
A B O N , rivière d’Afrique, au royaume de
Bénin. Elle a fa fource à 35 d. de long. & à 2 d.
30'. de latit. feptentr. Enfuite, ferpentant vers le
couchant, elle va fe perdre fous l’équateur, dans
le golfe de Guinée , vis-à-vis de l’île de Saint-
Thomas. Cette rivière eft nommée Gaba par Linf-
chot. (RI)
G ADEBUSCH, petite ville d’Allemagne , avec
pq château, dans I9 cerclé de baffe-Saxe & dans le
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Mecklenbourg ; au duché de ScWerin, fur la rï«$
vière de Radegaft. Son nom, qui veut dire 9lucusj
feu faims Deafiri, défigne qu’autrefois le dieu Ra-^
degafi, idole des Venèdes , avoit un temple dans
ce lieu. C ’eft aujourd’hui le liège d’un baillage, 8c
ce fu t, en 1712., un champ de bataille popr les
Suédois & les Danois , où ceux-ci furent vaincus.
^ GADERSLEBEN, o u G a t e r s l e b e n , village
& baillage d’Allemagne , au, cercle de bafle-Saxe.,
dans la principauté de Halberftadt, à l’extrémité
du lac Tari. (R.)
GADES. Les Gades étoient deux petites îles
de l’Océan fur la côte d’Efpagne, près du détroit
j de Gibraltar 6c de l’embouchure du fleuve Gua-
daiquivir, ou Battis. Elles n’étoient éloignées l’une
de l’autre que de ftx-vingts pas : la plus petite avoit
des pâturages fi gras , queStrabon dit que l’on ne
pouvoit faire de fromages du lait des animaux
ç|u'on y nourrifloit, à moins qu’on n’y mêlât de
I eau pour le détremper. Quelques-uns prétendent
que ces deux îles n’en font plus qu’une, qui eft
celle où eft fituée Cadix ; mais les plus habiles
géographes n’en conviennent pas. Il eft hors de
doute que la grande eft préfentement frie où eft
fituée Cadix ; mais la petite , nommée Erythias,
ou Aphfodifias , a été engloutie par la mer. Voyeç
les notes de Pinedo fur Stephan. Byzant, au mot
Qadira , '& la Géographie\ de Cellarius. (R.)
G ADPTSCH , ville de^l’èmpire de Ruflie, dans
la Ruflie mineure, au midi deri’empire.
GAENCKHGSEN , çpnrmanderie de l’ordre
Teutonlque, en Bavière, dans.la régëhce de Landf-
hut. (R.)
G A G O , royaume d’Afrique, dans la Nigritie.’
II eft fitué au couchant de celui de Guiber , dont il
eft féparé par un çjéfërt de cent lieues. M. de Lille
appelé ce défert plaines fabloneufes : l’on en apporte
l’or à Maroc. On y recueille d’ailleurs du bled &
du riz. Les habitans font des efpèces de fauvages.
La capitale Gago , fituée fur une petite rivière
qui va groflîr lç Sénégal, e ft, fuivant le même
géographe, par le 19 d. de long. §t par le 10 d. de
fat. (R.)
G A IE T E , ou G a e t e , Caieta, ancienne ville
.d’Italie, au royaume de Naples , dans I3 Terre de
Labour, avec une fortereffe, un port, & un évéché
fuftragant de Capoue, mais exempt de fa jurifs
diâion. Elle eft au pied d’une montagne proche de
la mer, à 12 li. e. de Capoue, 15 de Naples, 25
de Rome. Long. 3 1 , 1 2 j lai. 4 1 ,3 0 ,
Cette ville eft peuplée de dix mille habitans ; elle
contient fîx couvens cPhommes 8t deux de femmes.
Son port, qui eft commode, fut conftruit, ou dq
moins réparé par Antonin le piçux : U eft préçé:$j$
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tî’un golfe , ou efpèce d’anfe, qui fer't encoré pour
les vaifleaux. . .... t.. _
Strabon dit qu’elle fut fondée par des Grecs venus
de Sâmos, qui l’appelèrent Caieta , ce qm^ex-
primoit la courbure, ou la concavité de cette cote.
Virgile fuppofe que ce nom lui venoit de la nourrice
d’Enée, qui y mourut 1183 ans avant J. G.
Tu quoque littoribus no(Iris, Æneia nutrix ,
JEternam moriens f amant Caieta dedifti.........
Æneid. VII.
Après avoir été long-temps gouvernée en république
, fes ducs y acquirent la fouveraineté dans
le v i i e fiècle. Elle arma contre les Sarrâzins eh faveur
du pape Léon IV , en 848. Ses ducs relevèrent
long témps du pape. Cette ville battoit monnoie &
armoit des galères, en 1 agjpj mais depuis ce temps
elle a toujours fait partie du royaume de Naples,
& en 1460 le roi Alphonfe y établit un viceroi.
• La tour appelée torre d'Orlando, paroît avoir été
le maitfolée de Munatins Plancus, fondateur de
Lyon : le château, qui eft très-fort, a été fait vers
1440, par Alphonfe d’Aragon : il fut augmenté
par le roi Ferdinand, & la ville fortifiée par Char-
les-Quint. C ’eft dans ce château que fut long-
tems confervé le corps non enfeveli du connétable
’Charles de Bourbon, tué au fiège de Rome en
1528, & mort excommunié : on l’avoit enfermé
dans une armoire de bois. Le prince d’Afcoli, en
1628 , le fit placer dans une niche vis-à-vis de la
chapelle du château, avec cette infeription :
Francia me dio la leche,
Spagna fuerça y ventura ,
Roma me dio la muette,
Y Gaeta la fepoltura.
Mais le roi Charles le fit enterrer, avec des funérailles
dignes d’un prince de fa maifon.
La Trinita eft l’églife la plus remarquable de
cette ville. Tous les vaifleaux qui paflent devant,
la faluent & tirent le canon ; les pèlerins y accourent
de toutes parts. Gaïette a toujours pafîe
pour très-fidèle à fes princes : elle fe fignala fur-
tout en 1707, en foutenant un long fiège contre
les Autrichiens. Elle fut enfin prife d’aflàut le 30
feptembre, & mife au pillage, après avoir efliiyé
vingt mille coups de canon & quatorze cents
bombes.
Jeanne I I , reine de Naples , époufe de Jacques
de Bourbon , adopta fucceflivemeut Alphonfe
d’A ragon, & Louis I I I , duc d’A n jou; origine
des prétentions de l’Efpagne & de la France fur le
royaume de Naples, qui ont caufé tant de guerres
en Italie. Louis meurt univerfellement regretté ;
Jeanne lé fuit de près , & inftitue, par fon tefta-
ment, René d’Anjou, fon frère, pour fon héritier
& fon fuccefleur à la couronne.
Alphonfe & René fe difputent cette riche fuc-
ceffion. Alphonfe afliège Gaïette : le gouverneur
réduit à une extrême famine, met quatre mille
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boiicheé inutiles hors de la v ille: ces malheureux
n’ont que la force de fe traîner aux genoux des af-
fiégeans, qui s’écrient qu’il faut les repoufler dans
la place? « Moi les repoufler, s’écrie plus fort le
» monarque attendri , moi facrifier ces malheureux^
» non pas pour cent villes comme Gaïette ; qu’on
». les foulage, qu’ils mangent & boivent, fe repo-
» fent dans mon camp , & s’en aillent où bon
» leur femblera
René eft affailli par une troupe de payfans attachés
à l’Aragonois : des officiers François en arrêtent
cinq , qui tombent aux pieds de René & pro-
teftent de ne l’avoir pas connu. « Que vous m’ayez
» connu ou non , leur dit-il, en les relevant avec
» bonté, raflïirez-vous, faire grâce eft le partage
» des rois; & je vous la fais: allez confoler vos
» familles, vos amis & toute l’habitation, foyez-
” y Ie gage de la paix & de mon amitié ». Révolutions
d'Italie par de Nina, tome IF.
Vio ( Thomas de ) , théologien, cardinal, beaucoup
plus connu fous le nom de Cayetan, mais
qu’il ne faut pas confondre avec celui q u i, par fes
intrigues , vouloit faire tomber la couronne de
France à l’infante d’Efpagne , naquit à Gaïette le
20 février 1469 9 & mourut à Rome le 9 août 1534.
Il a compofé un grand nombre d’ouvrages théologiques
qu’on ne lit plus ; cependant les com~;
mentaires fur l’écriture, imprimés à L y on , en 163 o,
en 5 vol .in-fol. entrent encore dans quelques bibliothèques,
en faveur du nom de l’auteur, ot des
emplois dont il a été décoré. (R.)
G A IL EN D O R F , ou G aildo rf , petite ville
d’Allemagne, en Franconie, avec un château, fur
la rivière de l’Ocher, dans le comté de Limbourc.
w I . . . h
G A ÏL L A C , GalUacum , petite ville du haut-
Languedoc, dans l’A lbigeois, allez remarquable
par le commerce de fes v ins , & plus encore par
fon abbaye de Bénédiélins, dont on ne trouve cependant
aucune mention avant l’an 972. Cette abbaye
fut fécularifée en 1536, & forme à préfent
un chapitre. La ville de Gaillac eft fur le Tarn, à
3 li. o. d’Albi, 6 n. de Lavaur. Lotis,r. 10, 30; lat+
4 3 .5 0 . w .
G A IL LO N , bourg de France, en Normandie,
du diocèfe de Rouen depuis 1739. H eft remar--
quable par la fituation, par une magnifique maifon
de pîaifance appartenante aux archevêques
de Rouen, 8c par la Chartreufe qui en eft voifine.
Il-eft dans un lieu charmant , à 2 li. d’A ndely, 9
de Rouen, 3 de Vernon , & à une demi-lieue de la
Seine. C ’eft un monument du goût & des richefles
des cardinaux d’Amboife & de Bourbon, & fur-
tout de N. Colbert, qui l’a embellie & augmentée
confidérablement: elle a une galerie percée de
foixante - dix arcades de chaque côté.
Un gentilhomme pauvre offrit au cardinal d’Amboife
de lui vendre fa terre, pour donner au château
de Gaillon une dépendance plus étendue; l’archevêque
l’aççepta, lui en compta le p rix . 6c le