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ARCHE. Voyt{ A rc.
A R CH ID O N A , petite ville d’Efpagne dans
l ’Andaloufie, fur le Xenil. (R .)
A rchidona , petite ville de l’Amérique méridionale
, dans le Pérou, & la province de la Ca-
nelle. (JL)
ARCHIPEL, ou ARCHIPELAGE (cette dernière
dénomination eft peu en ufage ) , c’eft un
terme de Géographie qui défigne une mer entrecoupée
d’un grand nombre d’îles.
Le plus célèbre Archipel, & celui à qui ce nom
eft donné plus particuliérement, eft ûtué entre la
G rè c e , la Macedoine, l’Afie 8c l’île de Candie.
11 renferme les îles de la nier Egée. Cas îles fè'
divifent en Cyclades & Sporades. roye^ ces noms.
Toutes enfemble ont un b eg le r -b e y ou gouverneur,
à l ’exception de celle de Candie qui a fon
propre gouverneur, dont le pouvoir s’étend aux
îles voifines. De ces îles les unes appartienent à
l ’Europe, les autres à l’Afie. Elles prôduifent
d’excellens v ins , des fruits exquis, des cannes à
lucre. On en tire des huiles, de la fo ie , de la
laine, du miel délicieux, & des marbres de la plus
grande beauté On y fait aufli de beau lel. Ces
îles font parfemées de ruines 8c. de monumens
de l’ancienne Grece. On appelle Archipel £Am-
boine la partie feptentrionale des îles Moluques
& de l’océan des Indes ; Archipel des Moluques,
la partie méridionale de ces île s; Archipel des Papous
, cette partie de la mer des Indes qui s’étend
à l’orient vers le pays des Papous 8c la Nouvelle
Guinée ; Arrchipel du Maure, celle qui s’étend vers
le nord 8c feft de l’île de Gilolo ; Archipel des Ce-
H'ebes, les îles de Pater 8c celles qui font à l’entrée
du détroit de Macaflar ; Archipel des Maldives,
cette partie de l’Océan des Indes à Poueft du Malabar
; Archipel de Saint - Lazare , la partie de
l’Océan oriental qui s’étend vers les îles des Larrons
, entre le Japon 8c les Philippines ; Archipel
du Mexique , ce qu’on appelle golfe du Mexique ,
dans la mer du nord ; Archipel de la Nouvelle-
Yorck, cette partie de la mer- du nord entre le
continent de la Nouvelle - Yorck 8c l’île Longue.;
8c Archipel de Chiloè, ou d’ 4ncud, cette
partie qui baigne la partie méridionale du royaume
de C h ili, dans l’Amérique méridionale ; l’Archipel
des Philippines 9 qu’on nomme encore le Grand
Archipel.
On appelle Duché de VArchipel , une fouve-
rJneté qui a duré plufieurs fiècles dans la maiforç
des ducs de Naxie, qui avoient le domaine de la
plupart des îles de la mer Égée. Le Grand-Seigneur
le leur enleva en 1556. (JL)
ARCHO ( le s ) , trois petites îles de l’Archipel,
au fud-fud-eft de Patmos, 8c au fticj-fud-oueft de
Samos, (S .)
ARCIS-SUR-AUBE, petite ville de Françe en
Champagne » fur l’A u b e , aYÇQ une. manufacture.
X-ong. a i , 45 5 lat. 4 8 ,3 0 .
Elle eft fur la rivière <f Auùç > à 6 lieues nord
A R C
de T ro y e s , & 8 fu d - eft de Sezanne. (M J
ARCISSA , ou ARSSÏSSA , grand lac d’Afie»
dans l’Arménie majeure, au fud*efl duPont-Euxin ;
on l’appelle aujourd’h u imer de Van ou d'Acramar.
(R .)
A R C K , lac d’Ecoflè, dans la province de Lo-
quebar, près de celle de Murrai. (JL)
ARCKEL (Ter re d’ ) , contrée du Brabant-Autrichien
, dont la ville de Lière ou Lire eft le lieu
principal. ( R ,)
ARCKLO, ou A R K L OW , ville d’Irlande, dans
la Lagénie , au comté de W iclow , à l’embouchure
de la rivière de Doro. Elle envoie deux députes
au parlement. (JL)
AÏIGO , ou A R CH , ville d’Italie, dans le Fren-
tin, proche la rivière de Sarco, un peu au nord de
l’extrémité feptentrionale du lac de Garde. Long.'
2 8 ,2 3 ; lat. 45 , 52. Elle eft munie d’un- château
fitué fur une montagne. C ’eft le chef-lieu d’un
comté de même nom. Elle eft fituée à 6 li f. o. de
Trente, 8c 12 n, o. deVéronne. (JL)
A R C O B R IG A , nom de deux anciennes villes
d’Efpagne, l’une dans la Lufitanie, que l ’on prend
aujourd’hui pour Arcos de Valdevez, 8c l’autre
au pays des Celtibériens, que l’on croit être la
même qu’Arcos dans la vieille Caftille : Ptolomée
en a fait mention. Il y a eu encore une ville de
ce nom dans le royaume de Séville'; c’eft aujourd’hui
Arcos de la Frontera. (JL )
A R CO L . Voye^ A rcos. :
A R G O S , petite ville d’Efpagne, dans la vieille
I Caftille, à deux lieues à l’eft de Médina - Celi :
| elle eft au pied d’une montagne fur le chemin de
| Siguenza à Saragofle. On la nommoit ancienne-
i ment Arcohriga. Long. 13 , 30 ; lat. 41 , 15. (JL )
Arcos de la Frontera , petite ville forte
d’Efpagne, dans l’Andaloufie, au pays d’Agarafto.
' Elle eft fur un roc efcarpê, au pied „duquel coule
; la rivière de Guadelète, au nord-eft de C ad ix , 8c
| au fud-fud-oueft de Séville. Elle a trois- paroi fies
8c cinq couvens. Les rois d’Efpagne l’érigérent en
duehé, il y a environ deux cens ans, en faveur
de la maifon Ponce de Lé on, lorfque celle-ci fit
cefîion à la couronne de la ville & du port de
Cadix. Arcos de la Frontera fe nommoit aufli
anciennement Arcobriga. Long. 12 , 120; lat. 40,
Elle eft à 10 li. n. de Cadix, $c 16 f, de Séville. (JL)
A rcos de Valdevez , petite ville de Portugal,
dans la province d’entre Minho & Douro. Elle a
un diftrid de quarante-cinq paroifîes, 8c elle eft
poffédée, à titre de comté, par la maifon de Mo->
ronfian. C ’eft l’ancienne Arcobriga Luft.aniajia dé
Ptolémée. (J?.)
ARCS ( le s) , petite ville de France , en Proven
ce , dans la viguerie de Draguignan. Elle eft
fur la riviçre d’Argent, à % lieues f.e . de Draguignan
, & à 4 o. de Fréjus, Long. 27, 41 ; lat. 43» M*
(JL )
A R C T IQU E ( pôle ). On appelle ainfi le point
du ciel élevé d’environ 49 degrés au. - deflus de
A R C
lïôtre horlfon ( Paris ) , & autour duquel toutes
les.autres parties du ciel femblent faire leur révolution.
Il eft ainfi appellé de la conftellation de
l’ourfe, en grec «p*?«?, dont il eft très-voifin. On
nomme même la dernière étoile, qui eft a la queue
de la petite ourfe, étoile polaire. On appelle encore
pôle arCtique le point de notre globe, qui corref-
pond au point du ciel que nous venons de deflgner.
(JL)
A R C U D IÀ , ville d’Afrique dans la Barbarie,
au royaume de Tripoli, vers la frontière de celui
de B area, fur le golfe de Sidra. Quelques-uns
croient que c’eft l’ancien vicus Philoenorum, ou Phi-
loenorum aroe ; d’autres que c’eft l’ancienne Auto-
mala. (J L ) |
AR CU E IL , joli village de l’Ile de France, a
1 une lieue, de Paris, au fud. Il exiftoit dès le tems
de l’empereur -Julien , furnommé VApoflat : ce
prince y fit conftruire le fameux aquéduc qui fut
réparé fous le règne de Louis X I I I , & au moyen
duquel la bonne eau de Rongis’ parvient à Paris ,
& s’y diftribue en différens quartiers de cette capitale.
(R . )
A ï l C i , gros village de France, en Bourgogne,
dans l’Auxerrois , remarquable par les grottes fa-
meufes qui portent fon nom. Voici la defeription
qui en a été faite fur les lieux, par les ordres de
M. Colbert. Non loin d’A r c y , on appercoit des
rochers efearpés d’une grande hauteur , au pied
defquels paroiflfent comme des cavernes ; je dis
paroijfent, parce que les cavités ne pénètrent pas
aflez avant pour mériter le nom de cavernes On.
voit en un endroit, au pied de l’un de ces rochers,
une partie des eaux d’une rivière qui fe perdent,
& q u i , après avoir coulé fous terre plus de deux
Jiéues, trouvent une iflùe par laquelle elles for-
tent avec impétuofité, 8c font mouvoir un moulin.
Un peu plus avant, en defeendant le long du cours
de la rivière, on trouve quelques bois fur les
bords ; ils y forment un ombrage aflez agréable ,
8c les rochers forment de tous côtés des échos,
dont quelques-uns répètent un vers en entier. Aflez
proche du village eft un gué appellé le gué des
Entonnoirs , au fortir duquel, du côté du couchant,
on entre dans un petit fentier fort étroit, qui montant
le long d’un coteau tout couvert de bois , conduit
à l’entrée des grottes. En fuivant ce fentier,
on voit en plufieurs endroits dans les rochers de
grandes cavités, où l’on fe mettroit commodément
à couvert des injures du tems. Ge fentier conduit
à une grande voûte , large de trente pas 8c haute
de vingt pieds à fon entrée, quifemble former le
portail du lieu. A huit ou dix pas de là , elle s’étrécit
& fe termine en une petite porte haute de
quatre pieds. La figure de cette porte étoit autrefois
ovale ; mais depuis quelques années , on l’a
fermée en partie d’un chambranle de pierre de taille,
8c le feigneur en garde la clef. L’entrée de cette
porte artificielle eft fi hafle, qu’on ne peut y pafîer
que courbé, 8c le deflùs de la première lalle eft
Géographie, Tome /•
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une voûte d’une figure plate'8c toute unie. La dei-
cente eft fort efearpée, & l’on y rencontre d’abord
des quartiers de pierre d’une groffeur prodigieufe.
De cette falle, on paffe dans une autre beaucoup
plus fpacieufe, dont la voûte eft élevée de neuf à
dix pieds. Dans un endroit de la voûte, on voit
une ouverture large d’un pied & demi, longue de
neuf pieds , & qui paroît avoir deux pieds de profondeur
, dans.laquelle on voit quantité de figures
pyramidales. Cette falle eft admirable par fa grandeur
, ayant quatre-vingts pieds de long : elle eft
remplie de gros quartiers de pierre, entaffés confu-
fément en quelques endroits, & épars dans d’autres
, ce qui la rend incommode au marcher. A
main droite , il y a une efpèce de lac qui peut
avoir cent ou cent vingt pieds de diamètre , dont
les eaux font claires & bonnes à boire.
A main gauche, de cette falle , ôn entre dans
une troiftème, large de quinze pas , & longue de
deux cent cinquante. La voûte eft d’une figure un
peu plus ronde que les précédentes , & pept avoir
dix-huit pieds d’élévation. C e qui p a re ille plus
extraordinaire , c’eft qu’il y a trois voûtes l’une fur
l ’autre, la’ plus haute étant fupportée par les deux
plus baffes. Vers le milieu de cette falle, on
voit quantité de petites pyramides renverfées ,
de la groffeur du doigt, qui foutiennent la voûte
la plus baffe, & qui paroiffent avoir, été rapportées
à deffein pour orner cet endroit. Cette falle fe
termine en s’étréciffant ; & fur les extrémités d un
& d’autre côté, on voit encore un nombre infini
de petites pyramides, qu’on croiroit être de marbre
blanc. Le deffus de cette voûte eft tout rempli
de mamelles de différentes groffeurs , mais qui
toutes diftillent quelques gouttes d’eau par le bout.
A main droite , il y a une efpèce de petite grotte ,
qui peut avoir deux pieds en quarre, & qui eft
enfoncée de trois ou quatre pieds , remplie d’un fi
grand nombre de petites pyramides, qu'il eft im-
poffible de les compter. Au bout de cette fa lle , à
main droite, on trouve une petite voûte de deux
pieds & demi de haut & de douze pieds de longueur
, dont l’un des côtés eft foutenu par un rocher
: elle eft aufli garnie d’un fi grand nombre de
pyramides, de mamelles & d’autres figures , qu’il
eft impoffible d’en faire une defeription : on y ap-
perçoit même des coquilles de différentes figures 8e
grandeurs.
Cette petite voûte conduit à une autre un peu
plus élevée, remplie d’un nombre infini de figures
de toutes manières. A main gauche, on voit des
thermes de perfpeélive , foutenus par des piliers
de différentes groffeurs & de différentes figures,
parmi lefquels il y a une infinité de petites perf-
peélives, des piliers, des pyramides, 8c d’autres
figures qu’il eft impoffible de décrire. Un peu plus
av ant, du même côté , on découvre une petite
grotte dans laquelle on ne peut entrer ; elle eft
fort enfoncée , 8c admirable par la quantité de petits
piliqrs, de pyramides droites oc renverfées.