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dont elle eft pleine. C ’eft dans cet endroit que ceux
qui vifitent ces lieu x , ont accoutumé de rompre
quelques-unes de ces petites figures pour les emporter
& fatisfaire leur curiofité : mais il femble
que la nature prenne foin de réparer les dommages
que' Ton y fait.
A main droite, il y a une entrée qui conduit
dans une autre grande falle qui eft l'épatée de la
précédente par quelques piliers, qui ne montent
pas jufqu’au-deffus de*la voûte. L ’entrée de cette
falle eft fort baffe , parce que du haut de la voûte
naiflent quantité de pyramides , dont la bafe eft attachée
au fommet de la voûte. Cette falle eft remplie
de quantité de rochers de même qualité que
les pyramides. On y voit des enfonçures & des
rehauffemens ; & l’on a autant de perfpe&ives différentes
, qu’il y a d’endroits où l’on peut jeter la
vue.
Un grand rocher termine cette falle, 8c 1 aille à
droite & à gauche deux entrées , qui toutes deux
conduifent dans une autre falle fort fpacieufe. A
gauche en entrant, on voit d’abord une figure
grande comme nature, qui de loin paroît être une
V ie rg e , tenant entre fes bras l’enfant Jéfus. Dii
même cô té , on voit une petite fortereffe quarrée ,
compofée de quatre tours, & une autre tour plus
avancée pour défendre la porte. Quantité de petites
figures paroiffent dedans & autour, qui feai-
bîent être des foldats qui défendent cette place.
Cette falle eft partagée par le milieu par quantité de
petits rochers, dont quelques - uns s’élèvent juf-
qu’au-defîlis de la voûte , d’autres ne vont qu’à
•moitié. Le côté gauche de cette falle eft bordé par
un grand rocher, & il y a un écho admirable &
beaucoup plus fidèle que dans toutes les autres.
On trouve deux entrées au fortir de cette falle,
qui conduifent en defcendant dans une autre fort
longue & fort fpacieufe, où le nombre des pyramides
eft moindre, où la nature a fait beaucoup
moins d’ouvragés, mais où ce qu’on rencontre eft
beaucoup plus grand. En entrant à main gauche,
on y rencontre un grand dôme qui n’eft foutenu
que d’un feul côté. La concavité de ce dôme paroît
■ être à fond d’or avec de grandes fleurs noires ;
mais lorfqu’on y touche , on efface la beauté de
l ’ouvrage, qui n’eft pas folide comme les autres ;
ce n’eft que de l’humidité. La voûte de cette falle
-.eft toute unie : elle a vingt pieds de hauteur, trente
pas de largeur, & plus de trois cents pas de longueur.
Au milieu de la voû te ,on voit -un nombre
infini de chauve - fouris, dont quelques-unes
fie détachent pour venir voltiger autour des flambeaux.
, ’ %
Sous l’endroit où elles font, eft une petite hauteur
; fi l’cn y frappe du pied , on entend réfon-
ner comme s’il y avoit une voûte en-défions : on
croit que c’eft-là que paffe une partie de la rivière
de Cure qui fe perd ail pied du rocher, & dont
on a parle d’abord.
Cette falle, fur fes extrémités, a deux piliers
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joints enfemble, de,deux pieds de dîamètfé, è t
plufieurs pyramides qui s’élèvent prefque jnfqu’au-
defliis ; & elle fe termine enfin par trois rochers
pointus, du milieu defquels fort un pilaftre qui
s’élève jufqu’à la voûte.
Des deux côtés il y a deux petits chemins qui
conduifent derrière ces rochers , où l’on apperçoit
d’abord un dôme garni de pyramides & de quelques
gros rochers qui montent jufqu’au- deffus de
la voûte; elle fe termine en s’étréciffant, & laiffe
un paflage fi étroit & fi bas, qu’on n’y peut paffer
qu’à genoux. Ce paflage conduit à une autre falle ,
dont la voûte tome unie peut avoir quinze pieds
d’élévation. Cette falle a quarante pieds de large,
& près de quatre cents pas de long ; & au bout elle
a quatre rochers & une pyramide haute de 8 pieds,
dont la bafe a cinq pieds de diamètre. On pafle
de celle-là dans une autre, admirable par les rochers
8c les pyramides qu’on y voit ; mais fur-tout
il y en a une de vingt pieds de haut & d’un pied
& demi de diamètre. La voûte de cette falle a d’élévation
vingt-deux pieds dans les endroits les plus
élevés : elle a quarante pas de large & plus de fix
cents pas de long. Elle eft ornée des deux côtés de
quantité de figures, de rochers, & de perfpeéiives
& fi dans fon commencement on trouve le chemin
incommode à caufe des gros quartiers de pierres
qu’on y rencontre * la fin en eft très-agréable ;
il femble que les figures qu’on y v o it , foient les
compartimens d’un parterre. Cette dernière falle
fe termine en s’étrèciflant, & finit la beauté de
ces lieux.
.Tout ce qu’on admire dans ces grottes, difent
les Ment. de Littéral. du P. Defmolets, ces figures 9.
ces pyramides , ne font que des congélations, qui
néanmoins ont la beauté du marbre & la dureté
de la pierre, & q u i, expofées à l’a ir, ne perdent
rien de ces qualités. On remarque que dans toutes
ces figures, il y a dans le milieu un petit tuyau de
la groffeur d une aiguille, par où il dégoutte continuellement
de l’eau , qui venant à fe congéler,
produit dans ces lieux tout ce qu’on y admire ;
& ceux qui vont fouvent les vifiter, reconnoif-
fent que la nature répare tous les défordres qu’on
y commet, & remplace toutes les pièces qu’on
détache. On remarque encore une chofe affez particulière
, c’eft que l’air y eft aflez tempéré ; & courre
l’ordinaire de tous les lieux fouterreins, celui
qu’on y refpire dans les plus grandes chaleurs,
eft aum doux que l’air d’une chambre, quoiqu’il
n’y ait aucune autre ouverture que la porte par
laquelle on entre, & qu’on ne puiffe vifiter ces
cavernes qu’à la lueur des flambeaux.
J’ajouterai qu’il faudroit avoir viflté ces lieux
par foi-même, en avoir vu de près les merveilles,
y avoir fuivi les opérations de la nature, & peut-
être même y avoir tenté un grand nombre- d’expériences,
pour expliquer les phénomènes pj'écé-
dens ; mais on peut, fans avoir pris ces précautions,
ajTurer, j.°, que ce nombre de pyramide*
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droites 8c renVerfées ont toutes été produites par
les molécules que les eaux qui fe filtrent à travers
les rochers qui forment les voûtes, en détachent
continuellement. Si le rocher eft un tiflii
fpongieux, & que l’eau coule facilement, les molécules
pierreufes tombent à terre , 8c forment
les pyramides droites ; f i , au contraire , leur écoulement
eft laborieux , fi elles pafient difficilement
à travers les rochers , elles ont le temps de laiffer
agglutiner les parties pierreufes ; il s’en forme des
couches les unes fur les autres , & les pyramides
ont la bafe renverfée. 2°. Que la nature réparant
tout dans les cavernes A’Arcy t il eft à préfumer
qu’elles fe confolideront un jou r , & que les eaux
■ qui fe filtrent perpétuellement, augmenteront le
nombre des petites colonnes, au point que lé tout
ne formera plus qu’un grand rocher. 30. Que partout
où il y aura des cavernes & des rochers fpon-
gieux, on pourra produire les mêmes phénomènes,
en faifant féjourner des eaux à leur fommet. 40.
Q u e peut-être on pourroit modifier ces pétrifications,
ces excroiffances pierreufes, leur donner
une forme déterminée, employer la nature à faire
des colonnes d’une hauteur prodigieufe, & peut- ;
être un grand nombre d'autres ouvrages ; effets ;
qu’on regarde comme impoflibles à préfent qu’on ;
-ne les a pas tentés, mais qui ne furprendroient
plus s’ils avoient lieu, comme je conjeâure qu’il
arriveroit. Je ne connois qu’un obftacle au fuccès ;
mais il eft grand : c’eft la dépenfe qu’on ne fera
pas , & le tems qu’on ne veut jamais fe donner.
On voudroit enfanter des prodiges à peu de frais,
8c dans un moment. (R.)
A R D A G H , ville èpifcopale d’Irlande, au comté
de Longfort. Long. 9 , 48 ; lat. 5 5 , 37. (/?.)
ARD A-MAT, v ille des Indes orientales a:ux environs
de l’Ue-Dieu, en terre-ferme -, au-delà de
l’Indus. Elle pafle pour être grande, riche & aflez
peuplée. Les Juifs & les Maures y font le principal
commerce. Les loix du pays où elle eft fituée
ji’ont d’autre maniéré de faire mourir les malfaiteurs
que par le poifon nommé Argenta. {R.')
A R D A S T A N ,o u A R D IS T A N , ville de la province
appellée Gebal ou Irac Ferjique. (Æ.)
A R D B R Y , petit port d’Afrique fur la Méditerranée
, au royaume de Barca. 11 eft fitué près
des ruines d’une petite ville anciennement nommée
Bruorum Littus. (R.)
APvDEBIL, ville d’Afie en Perfe, dans l’Ader-
bijan. Long. 65 ; lat. 3 7 , 55, C ’eft l’une des plus
anciennes de la Perfe, & elle eft célèbre par le
féjour qu’y ont fait les premiers Sophis , 8c par
leurs fèpultures : elle l’eft encore par fon commerce
, & fur - tout parce qu’elle renferme les
cendres du chef de la feéle des Perfans. On y va
en pélérinage de toutes les parties de la Perfe.
Cette ville confidérable eft à 10 lieues e. de Tau-
* is , 8c 65 n. o. de Casbin ou Cafwin. (R.)
A R D É E , ville capitale des Rutules : aujourd’hui
ç ’pft ijn bourg au bord de la mer, appartenant
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à la maifon Cefarini. Le mauvais air a rendu cet
endroit prefque défert. (R.)
ARDEM EANAGH, contrée d’Eco fie , dans la
province de Rofs. Elle eft pleine de hautes montagnes
, toujours couvertes de neige. (Æ.)
ARDENBOUB.G, ville des Pays Bas , dans la
Flandre Hoilandoife. Long. 21 ; lat. 5 1 , 16. Elle
fut confidérable ; mais les Hollandois l’ont fait
démanteler. Elle eft à une lieue de l’Eclufe , 4 n. e.
de Bruges , , 7 n. o. de Gand. (J2.)
A R D EN N E , grande forêt fur la Meufe , qui
s’étend fort loin de l’occident à l’orient, 8c qui
pafle entre Charlemont au nord, & Rocroi au
fud. Le pays des Ardennes tire fon nom de la célèbre
forêt des Ardennes , Arduenna, Ardenna ,
Ardoenenjis Sylva. Céfar dit quelle commençoit au
bord du Rhin, & qu’elle s’étendoit jufqu’aux confins
du Rhémois : il ajoute même qu’elle com-
prenoit le pays de T rev es , & s’étendoit jufqu’au-
près des Nerviens, 8c qu’elle comprenoit non-
feulement le pays entre le Rhin & la Meufe , mais
encore celui qui fe trouvoit entre la Meufe & l’Ef-
caut, jufqu’à l’Océan. Strabon ne la borne qu’à
l’Océan 8c au pays d’Artois. On voit aujourd’hui
entre Douzy-les-Prés, Sedan, Donchery & Reims,
une grande forêt qui conferve le nom de bois des
Ardennes ; & , fur le chemin de Sainte -Mene-
hould à V erdun, on trouve une partie de ce même
bois, qui fe nomme la forêt £ Arienne. (R.)
Ardenne, abbaye de Normandie, de l’ordre
des Prémontrés, à une lieue de Caen. Elle vaut
5000 liv. de revenu. (Æ.)
ARDER. Foyei Ardra.
A R D E S , efpèce de péninfule fur le lac C o in , es.
Irlande, dansl’Ultonie & le comté de Downe. (JL)
A rdes , ville de France dans la baffe Auvergne ,
ci-devant chef-lieu du duché de Mercceur. Long„
20, 40 ; lat. 4 5 , 22. Cette petite ville eft fituée
dans un pays fertile, au pied d’une montagne,
vis-à-vis la paroiffe de Mercceur, & le château
de ce n om , rafé par ordre de Louis XIII. Elle
fert d’entrepôt pour le commerce qui fe fait entre
la haute & la baffe Auvergne ; ce qui fait qu’il
règne une certaine aifance parmi fes habitans. (Æ-)
ARDE SCHE , rivière de France dans le Viva-
rais. Elle vient de Mirebel, pafle à Aubenas, ^re-
çoit d’autres rivières , 8c fe jète dans le Rhône
à une lieue au-deffus du Pont-Saint-Efprit. {R.)
A R D E S TO N , ville d’Afie dans la Perfe. Elle
eft connue par les bonnes toiles qui s y fabriquent*
(R.)
A R D E Y , ou A R D É E , petite ville d’Irlande dans
la province de Leinftei*, au comte de Louth. Elle
eft fur la rivière de M p rc , au f. e. de Kilmore »
& au nord de Kelles. Long. 10, 40 ; lat. 5 4 , 10,
Elle envoie deux députés au parlement, (R.)
ARDFE A R D , ou A R T E F E AR D , ville d’Irlande
au comté de Kerri, près de la mer, à l’occident.
Long. 7 , 53 ; lat. 52, 14. C ’eft le fiege d’un évêché.
Elle envofe deux députés au parlement. (Æ.)
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