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C AH O R L E , ou C AO R L E , petite île du golfe
de Venife, fur les côtes du F rioul, avec une ville
de même nom.
C AH O R S , ville de France, capitale du Quercy
dans la Guienne, fur la Lot. Long. 17, 7» 9 > ^ah
44, 3 6 , 4.
Son nom- latin efl Divona Cadurci. Elle efl de
l ’éleâion & de la généralité de Montauban. L’évêque
efl fuffragant d’A lbi. L ’univerfite fut fondée en
1332. Le vicomte de Ceffac eft vaffal de 1 évêque,
&. doit le conduire & le fervir d’une manière aflez
Singulière quand il prend pofieffion. Il doit aller 1 attendre
à la porte de la v ille, nue te te , fans manteau
, une jambe & un pied nud en pantoufle, &
en cet état prendre la bride de la mulle montée par
l ’évêque, 8c le conduire au palais épifcopal, où il
le fert pendant fon dîner, toujours vêtu de même.
Il a pour fa peine la mùle 6c le buffet de 1 eveque
oui a été réglé à 3000 liv. Cette cérémonie gro-
tefque, qui tient encore aux fiècles de barbarie,
eil auffi ridicule pour le feigneur, qu’indécente
pour un évêque 3 il faut efpèrer que la raifon &
la philofophie détruiront entièrement ces refies
grofîiers de l’ignorance 8c de l’orgueil des gou-
.vernemens féodeaux.
Henri IV prit cette ville d’afTaut en 15 80. C efl
à cette occafion qu’on s’efl fervi, pour la premiere
fois , de pétards pour furprendre une place. Le pape
Jean XXII efl ne à Cahors, ainfi que Clément Ma-
ro t, poète français fi connu par fes poéfies auffi
naïves qu’enjouées. On recueille dans cette ville
des vins excellens ; le Loth environne prefque de
de tous côtés fes murailles. Elle efl 20 lieues n.
p. d’A lb i, 23 n. de Tpuloufe , 4* de Bordeaux,
8c 130 f. de Paris. (AL D. Af.)
C A G N O T T E , ou LA C A IG N O T T E ÇNotre-
dame de la ) , abbaye de Bénédiâips, dioçèfe & à
jo lieues de Dax. Elle vaut 2500 livres
C AG N Y . V oy e i Bouflers.
CAH ERA . Foyei Ç aire ( le).
C A I , ville de la Chine, dans la province de Su-
chuen, au département de Queichèu , fixieme métropole
de la province, vers le 31 d. 40 m. de lat.
C aï , petit royaume, dépendant de 1 empire du
Japon , dans l ’île de Niphçn. -
C A I AB O , province de l’Ajnériquç feptentrio-
s a lCeA, IdCanOs Sf il, eil eEsf pdaeg nl’oAlme,érique, au nord de celle d&e pSraeinnnt-eDnot mleiunrg nuoem. E dllee lsa fpornitn caiup anleo.m bre de fix, Long. 3°5 »
^inCérAiqIuEeN mNéreidYionoaul eC ,A aYveEcN uNneE v(illlae) 8,c uîlnee d rei vi1(èAre-
de même nom, appartenant a la France. ^ retLireéss Ferna nçais s’y établirent vers 1 an î63 5 J s étant 1664 f que1 6le5 4fi,e luers dAen g]ala is y demeurèrent jnfqu’en çais’. Lés Hollandais les eBna rrçeh ayfl eréretanbt^li te lne s 1F6r7a6n3
mais ifs y furent rétablis} l’annee fuiyante ? par
M. d’Hiréçs,
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Cayenne efl fituée fur la côte de la Guyane, à
4d. 56" de latitude , & 3 25 d. 2 5 'de longitude. Elle
efl formée par deux bras de la rivière de Cayenne,
8c fa circonférence efl d’environ dix-huit lieues. Elle
efl aflez haute généralement fur le bord de la mer ;
mais fi marécageufe dans fon milieu, qu’on ne peut
aller par terre d’un bout à l’autre. Ces marais font
couverts de mangles fort épais, qui croiffent jufques
dans l’eau de la mer, 8cdont l’entrelacement forme
une efpèce de chauffée, fur laquelle, en certains
endroits , on peut marcher [plus de 12 à 15 lieues
fans mettre pied à terre. Ces marais, joint à neuf
mois de pluies continuelles, rendent l’air humide 9
mal-fain, 8c occafionnent des fièvtes , qui font fou-
vent très-dangereufes 3 cependant, depuis que l’ile
fe défriche, l’air en efl plus pur, 8c l’on commence
à s’y bien porter. La nature 8c l’art ont également
contribué à fortifier la v ille , qui efl à l’occident de
l'île. Outre le fort qui commande de toutes parts, il
y a différentes batteries , qui peuvent monter à
loixante pièces de canon. La figure de la place forme
un exagône irrégulier.
Le principal commerce de l’île confifle en fucre ,
en rocou, en coton , 8c en indigo. Le café qu’elle
produit a la fève petite , mais d’une excellente
qualité. La terre efl très-fertile en maïs, en manioc 3
il y croît de la çaffe, des papaies, des pommes d’A.-
cajou, de la vanille, 8c de la pite, efpèce d herbe,
dont la côte fe taille comme le chanvre. Le fil en
efl plus fo r t, 8c auffi fin que la foie.
L’ébène noire 8c verte , le bois de lettre , le bois
de violette , 8c d’autres bois précieux-pourla teinture
8c la marqueterie, font communs dans l’île. Le
poiffon & le gibier y font en abondance. On y voit
des tigrés, des cerfs , des cochons, des porcs-épics,
des agoutils, 8c des fapajous. L’agbutil efl de la grofi?
feur d’un lièvre, a la couleur d’un c e r f, le mufeau
pointu t de petites oreilles, & les jambes courtes 8c
menues. On trouve auffi à Cayenne de-fort gros fer-
pens, mais peu venimeux. Entre plufieurs fortes d’oi-
féaux, les perroquets y font d’une beauté finguliere.
Les bois font peuplés de flamands , de petites perri-
ques, de colibris, d’ôcôs 8c de toucans. L’ocos efl un.
oifeau, de la grofîeur d’un poulet d’inde , 8c le toucan
efl de celle dun pigeon. , .
Le gouvernement de Cayenne n’efl pas renferme
dans les bornes de l’île 3 il s’étend plus de centlieues
fur la côte. A l’ouefl il a la rivière de Marony , qui
la fépare de la colonie Hollandaife de Surinam 3 du
côté du fud , il touche au bord feptentrional des
Amazones, où les Portugais ont trois forts fur les
rivières de Parou 8c de Macabu.
Les habitans de Cayenne font très-affables , oC
reçoivent civilement les étrangers. Quolqu ils par-t
lent tous la langue Françaife , à peine leurs enfans
en favcnt- ils deux mots, parce que leur éducation
pfl confiée aux nègreffes, qui ont introduit dans leur
langage une infinité de mots Africains. Les rehimes
y font mieux faites que dans les autres îles Fran^
çaifes 3 elles n’ont pas le teint pâle de celles de la
• ? ’ ‘ . ' y' ■ *f Mafdnicjue-
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Martinique 8c de Saint - Domingue , 8c la plupart
ont naturellement beaucoup d’elprit. A Cayenne,
comme dans les autres îles , les maris fônt obligés,
pour fatisfaire la vanité des femmes , de faire une
dépenfe extraordinaire à l’arrivée de chaque vaii-
feau, 8c leurs affaires en fouffrent beaucoup.
On voit à Cayenne quantité de chevaux, depuis
que les Anglais de Boflon 8c de la nouvelle York y
font venus pour le commerce. Ces animaux coûtent
peu à nourrir. L’ufage , après leur avoir ôté la felle
& la bride, efl de les laiffer paître à leur g ré , fans
jamais les enfermer. On y nourrit auffi des m outons,,
des chèvres , 8c de gros befliaux , avec le foin de
mettre le feu dans les favanes au mois d’août 8c de
feptembre pour en faire de bons pâturages 3 auffi
leur chair efl - elle excellente 3 le plus grand obfla-'
cle à leur multiplication vient des tigres, qui paffent
du continent à la nage pour chercher leur proie.
On élève auffi beaucoup de volaille 3 les arbres
fruitiers de l’Europe ne s’accomodentpas du climat ;
mais tous ceux de l’Amérique y viennent fort bien.
On y cultive auffi toute efpèce d’herbes potagères ,
des petits pois, des citrouilles , des potirons , des
melons d’eau d’un goût délicieux , d’excellentes
figues 3 la vigne y réuffit, 8c produit de fort bon
vin ; rien enfin ne manque dans cette île pour faire
bonne chère«
On ne reffent point à C ayenne de ces vives chaleurs
,.qui font la principale incommodité des autres
îles. Un vent d’e ft, qui s’élève tous les jours fur les
neuf heures du matin, ÿ rafaîchit l’air 3 mais la féche-
reffe 8c l’humidité y font exceffivesi. Il y pleut neuf
mois entiers, à commencer du mois d’odobre , 8c
c ’efl ce tems qu’on nomme l’hiver. Les befliaux
trouvent par-tout alors d’excellens pâturages 3 mais
dans les mois de juillet, d’août 8c de feptembre, les
çampagnes font quelquefois fi feches , que les chevaux
8c les boeufs périffent de faim 8c de foif. Les
moufliques, les marihgoins, les ràaks, les chiques,
les tiques , les pous d’Agouthi, 8c ceux de bois , les
fourmis , les icarabées, 8c les crapauds, feroient
é ’autres fléaux de l’île * par leur nombre 8c leur v o racité
, fi tous ces infeâes ne fe faifoient une guerre
mutuelle qui les détruit. La fourmi côureufe fur-
tout tue les méuches, les guêpes, les fcarabées , les
araignées , 8c jufqu’aux rats, de quelque groffeur
qu’ils puiflènt être.
Cette île enfin pourroit devenir line colonie très-
importante fi les Français y étoient en plus grand
nombre , s’ils avoiérit plus d’amour pour le travail,
& s’ils étoient affez riches enfin pour acheter les
Nègres qui leur font néceffaires 3 mais par malheur
la terre la plus fertile n’offre prefque par-tout que
des landes 8c des friches, 8c donne à peine la millième
partie de ce qu’elle pourroit produire* ( M.
D .M .)
CAÏE TTE . V o y e ^ G aie tt e .
C A IFU N G , ou CAIF0 N G , ville d’A fie dans la
Chine, province de Honan. Elle fut prefqu’abîmée
par les eaux en 1642. L’emperéur ayant fait percer
Géographie* Tome /.
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une digue , pour réduire la ville qui s’étoit foule«'
v é e , il y périt alors trois cent mille habitans :
avant cette époque elle fut riche 8c puiffante, 8c
elle a été long - tems habitée par des princes du
fang royal. Long. 1 3 1 , 30 ; lat. 33. (R.)
C A ÏM A N , ou CAYM ANE S , ou ISLES DES
LEZARDS, font trois îles de l ’Amérique fepten-
trionales, entre celles de Cuba & de la Jamaïque,
dans le golfe du Mexique. Elles n’ont prefque point
d’eau douce , 8c appartiennent aux A nglois, qui y
pêchent beaucoup de tortues. L’une fe nomme
Cayman, la fécondé petit Cayman, 8c la troifième
grand Cayman. Celle - ci efl une terre baffe 8c couverte
de buiffons 3 il ne s’y trouve aucun animal,
fi ce n’efl des iguanes , ( forte de lézards qui a
donné fon nom a 111e ) , 8c un animal , affez fem-
blable au renard , qui fe nourrit d’oeufs de tortue.
Cette île efl d’un accès facile, parce que la mer efl
profonde, 8c qu’elle n’a ni roches , ni baffes. Il y a
un bon ancrage du côté du fud, prés d’une baie de
fable.
CAINSHAM , ou HEYNSHAM , ville d’A ngleterre
, au comté de Sommerfet, fur une petite
rivière qui fe jète dans l’Avon. On lui donne vulgairement
l’épithète de fmoaky, (pleine de fumée ) ,
à caufe de l’air nébuleux que l’on y refpire.
CAIRE ( le ) , grande ville d’A frique, capitale
de l’Egyte. Elle paffe pour l’une des plus confidé-
rables de la domination des Turcs. Elle efl fur la
rive du Nil. Le vieux Caire eft à trois quarts de
li. fur le bord oriental du Nil. Les Cophtes y ont une
églife magnifique. Long. 49 , 6 , 153 lat. 30, 3.
Cette ville fut bâtie vers l’an 765 , par les ordres
du calif de Kairvan. Les rues y font fales , étroites s
8c les maifons généralement baffes 8c mal bâties.
Toute leur magnificence efl en dedans , 8c du côté
des cours. Il y a beaucoup de jardins 8c de lacs où
entre l’eau du canal, lorfque le Nil vient à déborder.
Le plus grand lac peut avoir cinq cents pas de
diamètre-; il eft au centre de la ville , 8c il eft
bordé de belles maifons. Pendant huit mois de
l’année, c’efl un vafte baffin rempli d’eau 3 pendant
les quatre autres mois, c’efl un jardin tres-riant.
Lorque ce baffin efl inondé , il efl couvert de barques
3 on y tire des feux d’artifice, 8c on y donne
des concerts.
Il y a dans le Caire deux couvens de Francifcaîns
Italiens. L’un dépend du couvent des Francifcains
de Jérufalem , 8c les religieux font les curés nés de
tous les Francs qui font en Egypte 3 l’autre a un fu-,
périeur nommé par la Propaganda, ainfi que les autres
religieux, & on y remplit les fondions de mif*
fionnaires. Les juifs ont auffi plufieurs fynagogues
en cette ville.
Le château, bâti par le grand Saladin, efl d’uae
magnificence extraordinaire, 8c d’une enceinte im-
menfé. Il efl fitué fur une montagne , à laquelle on
arrive par un efcalïer où peuvent monter les cha-
maux & les chevaux, même quand ils font chargés.
Il renferme plufieurs palais, des jardins, de fuperbes