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que d’en avoir connu l’étendue ; & d’ailleurs les
navigateurs qui font les premières découvertes,
n’y regardent pas de fi près, & ne cherchent pas
tant de juftefîe dans les dénominations.
L ’anfe eft une efpèce de golphe, mais plus petit
encore que la baie.
# Les petits golphes des. îles françoifes de l’Amérique
; font appelés cul-de-fac. (J?.)
G o l p h e d ’ A r g u i n , golfe de l’Océan, fur la côte
d’Afrique. Il prend fon nom d’une île qui y eft fi-
tuée.Le dedans de ce golphe eft tout femé de bancs,
& d îles défertes. 11 n eft pas même permis aux bâ-
timens les plus médiocres de chercher à pénétrer
dans l’interieur de ce golphe, pour y chercher leur
lalut ; ils fe briferoient mille fois fur les écueils qu’il
renferme. Voye{ A r g u i n . (Z?.)
C o l p h e d e B e n g a l e , grand golphe d’Afie, dans
la mer des Indes, dont il fait une partie confidéra-
ble,entre les deux prefqu’îles, orientales & occidentales.
Il eft borné au couchant par les côtes de C o romandel
, de Gergeliu, & d’Orixa ; au nord, par
le royaume de Bengale ; au levant parles royaumes
d*Aracan, d’A v a , de Pégu & de Siam. Sa profondeur
eft depuis environ les 7 d. jufqu'au 21 d. 45 '
de latit. feptentrionale. Sa largeur eft d’environ
l é d. en longit. & va toujours en rétréciflant vers
le nord , jufqu’aux bouches du Gange. Les principales
îles de ce golphe font , C e y lan , les îles du
G an g e , quantité de petites îles le long des côtes
d’A v a , de Pcgu & de Siam, entr’autres les îles des
Andamans, de Ténaflerim , de Junfalam & de Ni-
cobar. (/?.)
G o l p h e d e B o t h n i e , golphe médiat de la.
mer Baltique, dont il fait partie , entre le 60e d.
de latit. & le 65e d. 42.', entre les îles d’Aland
•au fud , la Bothnie occidentale à l ’occident, & la
Finlande à l’orient. Il eft enclavé dans le royaume
d e Suède. 11 a $0 milles de long, fur 30 de large,
& les côtes en font fort peuplées.
Les eaux du golphe de Bothnie, s’abaiflent infen-
üblement, fe retirent & abandonnent chaque année
une partie de leur fond. Les eaux qui portoient de
grandes barques il y a cinquante ans, portent à
peine aujourd’hui un petit bateau : ©n a été obligé
de rapprocher de la mer prefque toutes les villes
maritimes * les bâtimens n’y pouvoient plus aborder
; les détroits ou l’on pafioit en bateau, deviennent
impraticables, enfin la mer a baifleen Suède de
quarante-cinq pouces dans l’efpaeed’un fiècle, fui-
vant les calculs de M. Celfius. Voye{ Colleâl. acad>
tom. X I de la partie étrang.' contenant les Mém. de
VAcad, de Stockholm, 1772. (Z2.)
G o l p h e d e l ’E c h e l l e , le golphe d’Amant eft
defigné par Denis de Byzance, fous le nom de
golphe dej?Echelle, parce que dans ce tems-là il
y avoitune fameufe échelle on machine composée
de poutres , laquelle étoit d’un grand ufàge
pour décharger les vaifleaux , & l’on y montoit
comme par degrés. Ces fortes de machines s’ap-
pelloient ckelte3 par je ne fais quelle reflemblance i
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qu’on y trouvoit avec les pattes des écreyîfles : de
cheloe on fit /cala ; de là vient que les ports les plus
fréquentés du levant s’appellent échelles. Peut être
que le temple de Diane, bâti àArnauteni, & fort
; connu par les pêcheurs fous le nom de Difetynne ,
avoit donné lieu de drefter là des échelles pour y
débarquer , & pour fe rembarquer plus facilement.
Ces machines qui avpientpeu d’élévation, étoient
prefque couchées fur le bord de la mer, & fer-
voient a faire pafier & repafler ceux qui defcen-,
doient a terflT ou qui alloient à bord. Tourn. tom•
I l , pag. 445. (/?.)
G o l p h e d e L i o n , finus Leonis', ce golphe s’étend
fur la côte de France, le long d'une partie
de la Provénce depuis les îles d’Hières, du Languedoc
& du Roulîillon, jufqu’au cap de Creuz.
Il faut écrire, comme nous avons fait , golfe
de Lion , & non pas de Lyon, d’autant mieux qu’on
convient communément aujourd’hui que ce n’eft
point la ville de Lyon qui donne le nom à ce golfe 9
connu des anciens fous le nom de Gallicus Jinus 9
mais qu’il le tire de la petite île du Lion, qui eft
fur la cote de Provence, ou peut-être de ce que les
Efpâgnèis- 1 ont appelé golfo Leone , faifant allufion
aux tempêtes qui y font fréquentes.
A la vérité les Bollandiftes ( Liv. / , ) , rapportent
1 origine de cette dénomination au nom de
la ville de Lyon ; mais cette ville eft trop éloignée
de la cote pour y avoir aucune forte de rapport.
Il eft plus vraifemblahle de dire que les dangers
que l’on court fur cette mer par les bas fonds
dont elle eft remplie, parles tempêtes qui s’y élèvent
fréquemment, par l’agitation prefque continuelle
de fes flots, lui ont fait donner le nom
de mare Leonis : c’eft le fentiment de Guillaume de
Nangis; il dit que Saint Louis s’étant embarqué
à Aigues-mortes , en 1269 > fot battu trois jours
après d’une tempête à l’entrée de cette mer, nommée
mer de Lion , à caufe des orages dont elle
eft agitée, mare Leonis nuncupatur quod fernper eft
afperum, fiuëuofum & crüiele. V oyez le tom. X I I des
Mém. de VAcad, des Infer. pag. 1 1 0 , édit, in- 12
1770. (Z2.)
G o l p h e P e r s i q u e , grand golphe d’Afie, entre la
Perfe au nord - eft , l’Arabie - Heureufe au fud-
oueft, & le Diarbeck au nord-oueft. Il reçoit les
eaux réunies du Tigre & de l’Euphrate, & communique
à la mer des Indes par le détroit d’Or-
mus. Les tempêtes y font frequentes, mais il fe
trouvé beaucoup de ports fur fes côtes. On y
pêche une grande quantité de corail noir , & de
très-belles'perles. (Z?.)
G O L T Z , château & maifon de chafle, ata
cercle de Lebus, dans la moyenne marche de
Brandebourg. (Z?.)
G O L T ZÉN , ville d’Allemagne, dans la Luface,’
près de Luccau. (Z?.)
GOMERE ( la ) , île de l’Océan Atlantique
Pune des Canaries, entre l’xle de Fer & l’île de T e -
périffe. Elle appartient aux Efpagnols qui s’eu
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iemparérent en 1 4 4 5 ;'elle a environ vingt-deux
lieues de tour, avec un port & un bourg de même
"nom. Son terroir abonde en fruits, en fucre, 6c en
. vins. (Z?.)
GOMMERN, petite ville d’Allemagne, enhaute-
S ax e, chef-lieu d’un grand baillage fitué entre le
duché de Magdebourg, les états d’Anhalt,& le comté
de Barby, & appartenant à la maifon éle&orale
de Saxe. Il y a un château & une furintendance
eccléfiaftique dans cette v ille , & vingt-deux villages
avec plufieurs terres feigneuriales dans le ref-
fort de fon baillage. Les magiftrats de Magdebourg
ont eu le tout en hypotheque de l’an 1420 à
l ’an 16 19 , pour la fomme de 22,000 florins d’or.
m j OMRON , ville de Perfe, fur le golfe de Bal-
fora, vis-à-vis d e l’île d’O rmus, dans la province
de Kerman. Voÿe^ Bander-Aba s s i. (£.)
G O N D A R , G onder, ou G um d e r , grande
ville d’A frique, dans l’E thiopie, réfidence des
empereurs des Aby fîîns, de même que du patriarche
chef de la religion : mais n’allez pas entendre
par ce mot de ville, une ville murée & fo-
lidement bâtie comme les nôtres ; ce n’eft, à proprement
parler, qu’un vafte camp, qui difparoîtra
dès qu’il plaira au Négus de choifir un autre lieu
pour fon domicile.
Le médecin Poncet, qui fit le voyage d’Ethiqpie,
en 1698, 1699 & 1700, dit que l’étendue de Gon.
dar eft de trois à quatre lieues ; que l’empereur
y a un palais magnifique, & qu’il fe fait dans ce
camp un très-grand commerce. L’or & le fel font
la monnoie qu on y emploie ; l’or y eft en lingots,
que 1 on coupe jufqu’a une demi'- dragme ; on fe
fort de fel de roche pour la petite monnoie. On
tire ce fel de la montagne Lafta, & il y eft porté'
dans les magafins de l’empereur, où on le forme en
tablettes & en demi-tablettes pour l’ufage. Le patriarche
de Gondar dépend de celui d’Alexandrie.
mj ONDON , ou G o u d o n , petite ville de France
au comté de.Bigorre, fur la rivière d’Arros ,
avec une abbaye de l’ordre deCîteaux, qui vaut
1800 liv. G?,) .
G O N D R A IN , petite ville de France,dans l’Ar*
magnac, au diocèfe d’Auch. CR.)
G O N D R E CO U R T , ou G on d r e c o u r t - l e -
C h a t e a ü , petite ville de Lorraine, au' duché de
B ar , fur la rivière d’Orney. Elle eft à 5 li. de Loin-
ville, de L ig u y , & de Commercy, à 3 deVaucou-
leurs , 6 de TToul, 8 f. de Saint-Mihel, & 7 de
Bar-le-Duc. C eft le chef-lieu de l’Ornôis. On la
croit fondée au v u ' fiècle par Godoin, qui lui a
donne fon nom , cour ou ville de Godoin, Go-
doint curtis. On la nomme auffi Gundulphi curit
Long- 23, 12 ; Ut. 48 ,30 .
Cette ville autrefois dépendante du comté de
Champagne , (ut donnée à Edouard , comte de
' “ ar= Par Philippe- le-Bel en 1307. Elle fut affiégée
f in e par les Mefiins, en 1368, brûlée par les
G O N 6 7 1 /
memes en 1473 > & réparée en 14 8 7 , par le duc
Rene.
, C eft une châtellenie compofée de vingt - quatre
villages, dont celui de Domremi-fnr-Meufe, patrie
de la célébré Jeanne d’A r c , eft du nombre.
Les habitans jouiflent du privilège de nobiefie
maternelle, à caufe de leur valeur à la bataille de
Jaune, près de Braye, où la plus grande partie des
gentilshommes Champenois fut tuée.
M. Hérault, prieur de Gondrecourt, a fondé, eu
r7 57 » la maifon de charité : il y a d’ailleurs un très-
bel hôpital. Il y avoit, en 1379, une maîtrife de
drapiers ou 1 on fabriquoit des ferges ; on y fait actuellement
des bas communs de laine peignée, fort
beaux. Le pays eft propre aux mouche s-à-miel,
dont il y a quantité. A/ouv. recherches fur la France -
tom. 7 , pag. 372. (R.)
G O N DR EV IL LE , bourg de Lorraine, fur la
Mofelle , avec titré dé prévôté. Les fouverains y
eurent autrefois un palais. Il y a aujourd’hui un
chateau qui, avec la feigneurie, appartient à une
blanche de la maifon de Lorraine. Le prince Maurice
Em. d Elbeuf y fit conllruire le bel hôpital
qu on y voit, & le dota richement. La chapelle fur-
tout, en eft très-belle. C e bourg eft dans une agréable
utuation, fur une colline, à une lieue de Toul
& ‘f i l 3 ’3 8 ; u ‘- 48,40. («.)
. GONESSE, Gonejfa, GoneJJia, bourg de France
a trots lieues & demie de Paris, au milieu d’un ter-
rotr de fept mille arpens de terres labourables, &
très-fertile en bled. C e bourg eft bien ancien ; car
u en eft parle dans 11 rf concile tenu à Soldons en
853. Il y a deux paroiUes & un hôpital fondé l’an
t2 t o , par Pierre, feigneur du Tillet. Long. 2 0 ,6 ,
41 ; lat. 4 8 ,5 9 ,1 5 . Deux fois la femaine ce bourg
fournit une grande quantité de pain à la confom-
mation de Paris.
Philippe I I , roi de France, communément fur-
nommé Augufle, à caufe de fes conquêtes, naquit à
Goneffe le 22 Août 1165. (R.)
G O N G A , ville de la Turquie Européenne,'
dans la Romanie, prés de la mer de Marmora à
15 lieues n. e. de Gallipoli. Long. 4 5 ,6 ; iat. ’
53- W
GONRIEUX, bourg du diocèfe de Liège, où
naquit, en 1688, le favant D. Maur - François
d’Antine, Bénédiélin. Un de fes .principaux ouvrages
eft le diâionnaire de Ducange , dont il publia
une nouvelle édition en 1733 > en quatre vol.
m-fol. Le cinquième parut l’année fuivante. Sa tra-
dticiion des pfeaumes fur l’hébreu, fut imprimée en
1738 , & la deuxième édition en 1739. Nous lui
devons la première idée de l’excellent ouvrage
de Y Art de vérifier les dates. Il l’avoit commencé en
1743 , mais la mort qui l’enleva en 1746, l'empêcha
de le finir. Il a été continué par D. Urfin Durand
, & D. Charles Clémencet, Bourguignon, &
achevé d’imprimer en 1747. D. Clément de Bèze
près de Dijon , en a donné la deuxième édition
en 17785 C ’eft pour aiiift dire une b ihfc ,