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Ils brûlent les cotps morts ; mais les pauvres qui
n ont pas le moyen d’avoir du b ois , qui y eft
fort cher, les jètent dans la rivière.
Cet ufage fait qu’il y a dans le pays un grand
nombre de corbeaux, & autres bêtes carnacières.
Les chevaux y font fort rares ; mais il y a beaucoup
d eléphans, & une grande quantité de buffles
<jue Ion emploie aux mêmes ufages que les
chevaux. Il s y fait peu de commerce. Il s’y trouve
un grand nombre de villes & de villages. Ara-
c an , capitale du royaume, eft une grande v ille ;
les maifons en font fort baffles. Elle a pluiieurs
grandes places, & un palais-royal très - vafte &
plus riche que bien bâti. En e ffe t, on y voit
des ricbeffes incroyables en or & en pierreries.
Cette ville a un fi grand nombre de pagodes, qu’on
les fait monter à lix cents. (72.)
A R A C E N A , bourg d’Efpa gnè dans l’Anda-
loufie, à h fource de la rivière de Tinto. (72).
A R A C -G E L A R A N , petit pays du Chufiftan,
province du royaume de Perfe. (R .)
A R A CO U A , ou A R A GH O V A , bourg de
Grece dans la Livadie, proche le golfe de Lé-
pante. On croit que c’eft l’ancienne Ambriffe. (72).
5 A R A CU IE S , ou ARACUITES , peuples de
l ’Amérique méridionale dans le B ré fil, dans le
voifmage de la préfeélure de Pernambuco. (7?.)
AB A D , ville de la haute - Hongrie fu r la r iy e
droite de la Marifch. (72.)
A R A F A T , montagne peu éloignée de la Mecque,.
remarquable.par ia cérémonie qu’y pratiquent
les pèlerins Turcs. Après avoir fait fept fois le
tour du temple de la Mecque, 8c avoir été ar-
Tofés de Peau du puits nommé Zcmyem, ils s’en
yont fur le foir au mont Arafat , où ils pafflent
la nuit & le jour fuivant en dévotion & en prière.
Le lendemain ils égorgent quantité de moutons
dans la vallée de Mina au pied de cette montagne;
& après en avoir envoyé quelque partie par présent
à leurs amis, ils diftribueuî le refte aux pauvres
; ce qu’ils appellent faire le corban, c’eft-à-
d ire , l'oblation : ce qu'ils exécutent en mémoire
d e facrifice qu’Abraham voulut faire de fon fils
ïfàac fur cette montagne , félon eux. Au fom-
met, il r fy a qu’une mofquée 8c une chaire
otir le prédicateur-, mais point d’aoatel. On n’y
rûle aucun des moutons -égorgés '; c’eft pourquoi
ce corban n’eft point un facrifice proprement
■ dit, & encore moins un holocaufte, comme l’ont
avancé quelques hiftoriens. (R.)
■ A R A G O N , royaume & province considérable
d ’Efpagne, bornée au fepteptrion par les Pyrénées
qui la Séparent de la France; à foccident
par la Navarre & les deux Caftilles ; an midi par
le royaume de Valence ; & à l ’orient par une
partie du royaume de Valence & par la Catalogne.
Saragoffle en eft la capitale , & l ’Ebre la rivière
la plus considérable. C e royaume prend fon nom
de l’A ragon, petite rivière qui y coule.
Quoique cette contrée foit arrofée d’un très- j
A R À
grand nombre de rivières,'c’eft cependant en giê*
néral un pays ftérilè; plufieurs diftrifts même en
font inhabités. Le terrein y eft fabloneux, pierreux,
inégal & plein de montagnes. On y recueille
en petite quantité du bled, du v in , de 1 huile, du
lin , des fruits & du fafran. Le royaume d’Aragon
avoit autrefois dans fa dépendance la Catalogne
, le royaume de Valence & les îles de Majorque
, de Minorque & d’Yvice. Les rois d’Aragon
poffédoient en outre le royaume de Naples
& de Sicile avec, la Sardaigne.
Autrefois l’Aragori avoit fa conftitution & fes
privilèges particuliers, & il étoit gouverné par
un vice-roi : mais les Aragonois, en 1705 , ayant
embrafflé le parti de l’archi- duc Charles, le duc
d Anjou devenu roi fous le nom de Philippe V,
s’en vengea en les privant, par une ordonnance
de 17 14 , de leurs anciens privilèges, & en abrogeant
les loix particulières à leurs pays. C ’eft à
cette époque qu’a été diffou§ le- confeil d’Aragon ,
& que ] les habitans , chargés fous le poids de
1 autorité, & forcés à des contributions extraordinaires
, émigrèrent & laiflerent incultes des terres
qui avoient fourni auparavant d’allez abondantes
récoltes. Les mines de fer y font une des plus
précieufes refflources. La couronne d’Aragon fut
reunie a celle de Caftil]e par le mariage de Ferdinand
V ,. roi d’A ragon, avec Ifabelle de Caflille
en 1478. La réunion de leurs états donna naif-
fance à la monarchie Efpagnoie.
A iîagon - Subornant , petite rivière d’Efpagne,
dans le royaume d’A ragon, qui a fa fource
dans., les Pyrénées , paffle à Jaccafa, Sanguefa /
& c . fe joint à l’Agra , & fe jète dans l’Ebre. (R.)
A R A L , grand lac d’Afie , dans la Tartarie indépendante,
à l ’orient de la mer Cafpienne. Il eft
au milieu du pays habité indiftinélement par les
Turcomans , les Caracalpacs ou Calmoucs blancs,
& les peuples de la Cafatcha-Horda. Il a environ
trente milles d’Allemagne du fud au nord , & '
quinze de l’eft à l’oueft. Il reçoit deux grands fleuves
, l’ancien Jaxartes , appellé aujourd’hui Sir-
Daria ; & l’ancien Oxus , nommé Amu - Daria.
Ses eaux font très-falées, & les poifflons qu’on y
trouve font de la même efpèce que ceux de la mer
Cafpienne. Les peuples qui habitent fes bords, pratiquent
près du rivage des canaux larges, mais peu
profonds, dans lefquels ils font écouler fes eaux
pour en tirer le fel : ce qui réufïit très-bien à la
faveur des vapeurs élevées par le foleil. On ignore
de quel côté font les ifflues de ce lac ; mais on tient
pour confiant qu’il a un écoulement dans la mer
Cafpienne. ( 7?. )
A R AM O N T , petite ville de France, avec titre
de baronnie, dans le Languedoc, diocèfe d'Uzès,
for le Rhône. Long. 22, 22; lat. 4 3 ,5 4 . Elle eft
dans un territoire fort abondant. Il s y trouve deux
oouvens. Elle eft à 6 lieues f. e. d’U zès, & 2 f. o.
d’Avignon. ( 72.)
ARAN, vallée des Pyrénées, à la fource de la
A R A
Caroriné, àvânt que d’entrer dans le pays de Com-
ininges. ( 72.)
Aran , île d’Ecofiê , dans le golfe de C ly d e ,
à l’embouchure de la rivière du même nom. Elle
a vingt-quatre milles de longueur, & feize de largeur
; elle donne des grains & des pâturages. Ce
n’eft que depuis 1770 qu’il s’y trouve des cochons.
Elle exporte des chevaux, des boeufs, des harengs.
Les côtes feulement en font habitées 8c -cultivées ;
les refte eft couvert de montagnes ftériles. On y
compte fept milles âmes, 8c il s’y trouve un bon
port. Cette île appartient au duc d’Hamihon. La
pêche des morues 8c des merluches y eft abondante,
8c dans les rivières celle des fouinons ne
l ’eft pas moins. Les parages de cette île font dangereux
, fur-tout lorfqu’il fonde un vent frais du fud.
( * - ) V
A ran (nés d ) , deux îles d’Irlande, dans le
golfe de Gallowai, province de Connaught. Il y
a encore deux îles du même nom fur la même côte
pccidentale d’Irlande-, & qui font adjacentes à l ’Ul-
tonie. ( 72.)
ARAN AS , petite rivière d’Efpagne , qui a- fa
fource à Salvatierra , dans les montagnes du Gui-
.pufeoa, fon embçuchure dans l’Àrga. Elle coule
'de.l’oùeft à l’eft. 72.)
A R A N C E Y , ou A R A N C Y , petite ville du
Luxembourg , au gouvernement de Metz. Elle eft
for la rivière de Crune, au fud-eft de Montmedy,
8c au nord-fcft de Dampville. C ’eft une des cinq
petites prévôtés dont l’Efpagne fit cefiion à la
France , parie traité des Pyrénées de 1659. Long.
a 5 , 50; U t . 49 | 32. ( 72.)
A R AN D A DE D U E R O | ville d ’Efpagne, dans
la vieille Caftille , for le Duero. Long, 14 ,3 3 ; lat
4 1 ,4 0 . Elle a deux paroiffes, une collégiale &
quatre couvens. Elle eft grande 8c aftèz belle. On
la trouve à 10 lieues o. d’O fma, & 18 e. de Vaila-
dolid. Il y a aufti une Aranda au royaume d’Ara-
gon. ( R.)
ARA N D O R E , ou AR R AN D AR I, fort de l’île
de C e y lan , à 5 lieues du pic d’Adam. ( R.)
ARANIMEGIES, jolie petite ville de la Hongrie
, dans le comté de Zatmar. Elle eft au milieu
d’une plaine , entre la rivière'de Samos & celle de
T u r , à 3 lieues au n. e. de Zatmar. Long. 4 5 ,3 0 ;
lat. 47, 52. ( 72.)
A R A N IO S , rivière de Tranfylvanie, qui a fa
fource près de Claufembourg , & fe joint à la
Marifch ou Merifch. ( 72.)
AR ANJUE Z , maifon de plaifonce du roi d’Efpagne
, fur le Tage , dans la nouvelle Caftille.
Long. 14 ,3 0 ; lat. 40. L’agrément de fa fituation,
les beautés qu’elle tient de l ’a r t, & celles dont
l ’enrichit la nature , concourent à on faire un lé-
jour charmant. Elle eft à .6 li. n.e . de T olèd e, 8c
10 f. de Madrid. ( 72.)
A ranjuez, petite ville de l’Amérique fepten-
trionaie , dans la nouvelle Efpagne, province de
Cofoiiica, audience de Guadgiala. Elle eft ay f, e,
À R A i4r
dti lac de Nicaragua, &-à < ou 6 lieues de la mer
du fud. L o t i r . 2Q0 ; lat. 10. (R )
A R AQ U IL , ou HUETE DE A R AQ U IL ,
petite ville de Navarre, à fept lieues de Pampe-
lune, vers les confins de l’Alava & du Guipufcoa.
On croit que c ’efi l'ancienne AracilLum ou Aroccllïs.
■
A R A R A TH , montagne d’A fie , dans l’Arménie.
On lit dans 1 ancienne encyclopédie que, fuivant la
Vulgatc, l’arche de Noë fe repofa fur cette mon-
tagne ; mais la Vulgate ne patie point du mont Ara-
ratli, mais des montagnes d’Arménie ; & Bochart
prouve que le mot Ararath fignifie Arménie, & non
pas une montagne. M. Saurin dit auffi (Difcours IX
fur la Bible) que par le mot Ararath, employé dans
divers endroits de l’écriture, il faut entendre l ’Arménie;
que c efi dans ce fens que le prennent les
Septante, la Vulgate, Théodoret, &c. L’arche s’arrêta
fur les monts Gordiens. Vover Géoer. Cellarii
lit. I l l , cap. 11. {R .)
A R AR EN E , contrée des peuples vagabonds de
l’Arabie Heureufe, félon Strabon. Quelques-uns
croient que c’eft aujourd’hui le pays ou royaume
deMahré, qui s’étend le long du golfe d’Orttms,
depuis le cap Ras-al-gate jufqu’au cap Moflandan.
ARART, rivière de l’Amérique méridionale ,
dans le Bréfil. Elle fe jète dans la mer du nord,
dans la préfeélure de Tamaraca. ( R.)
A R A S , ou A R A X E , rivière d’A fie, qui prend
fa fource aux frontières de la Turquie afiatique ,
du côté d’A ffancalé, traverfe l’Arménie , une partie
de la P erfe, & fe jète dans le Kur. (ÆA
ARA SH. Voyc{ L a r a c h e .
ARASSI . ville maritime d’Italie, dans l ’êtat de
Gènes. Longit. 2^ , ço 1 latit. 445 3. Elle eft marchande,
bien peuplee , & extrêmement propre.
On la trouve à une lieue -f. o. d’Albengue , & i<
n. e. de Vintimille. ( R.)
A R A V A , fortereflê de la haute-Hongrie, dans
le comté & fur la rivière du même nom. Long. 37,
303 lat. 49, no. Elle eft a 29 lieues n. e. de Galïb-
vie , & 3 3 n. e. de NeuhaufeL ( R.)
A R A Û C O , fortereffe de l Amérique méridionale,
dans le Chili, à la fource de la rivière de
Tucapel. Long. 309 ; lat. 42 , 30. (R . )
A.RAUQUES ( les ) , peuples qui habitent la
vallee d Arauco , an C luli, dans l’Amérique méridionale
; ils font vaillans, & ont fait la guerre pen-
danr près de cent ans aux Espagnols établis dans
leur voifmage. Leurs armes font des arcs, des
flèches, de longues piques, des rôndaches & des
cuirafles faites de peaux de loups marins 3 ils ont
coutume d’élire pour chef celui d’entr’eux qui porte
le plus lourd fardeau. Alonzo de Ercilla a célébré ,
dans fon poème de i’Araucana, la paix qu’ils firent
en 1659 avec les Efpagnols. (R .)
A R AW , ou A R A U , ville de SuifTe, dans l’A r-
govv,-.près de l ’Aar. Long«.-a3 , 30; lot. 47, 25.
Cette ville de médiocre grandeur, mais b elle,