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'fleur particulier , un évêché, un préfidial, une
maîtrife particulière des eaux & forêts , douze pa-
roiffes , deux abbayes, dont l’une fous le nom de
Saint - Cybar , fervoit de fépulture aux anciens
comtes d’Angoulême, un college, dix couvens de
l ’un & de l’autre fexe , un hôpital général On y
compte onze mille quatre cents habitans. L’évêque
eft fufiragant de Bordeaux, & fe qualifie d’archi-
chapelain du roi. Son diocèfe comprend deux cent
quatre-vingt dix paroiffes, & cent dix annexes. Ses
revenus annuels font de 2.2,000 liv. Cette ville eft
munie d’un château très-fort. Charles V avoit ennobli
les maires & échevins d’Angoulême ; mais
les maires jouiffent feuls maintenant de ce privilège.
C ’eft la patrie de Saint-Gelais oc de Balzac.
Elle eft à 20 li. o. de Limoges, 2 5 f. e. de la Rochelle
, & 100 f. o. de Paris, (AL)
. ANGOUMOIS ( 1’ ) , province de France , bornée
au nord par le Poitou, à l'orient par le Li-
moufin 8c la Marche , au midi par le Périgord &
la Saintonge, & à l’occident par la Saintonge.
L ’Angoumois a été poffédé par des comtes qui
reconnoiftoient pour fouverains les ducs d’Aquitaine
8c comtes de Poitiers. Il vint enfuite fous la
puiffance de ces ducs. Charles V le conquit fur les
Anglois, à qui la fouveraineté en avoit été cédée
apres la prife du roi Jean , & le donna en apanage à fon frère Jean duc de Berri en 1375. Charles V I , à qui ce duc de Berri le céda , le donna en ac -
troiftement d’apanage, à fon frère Louis. François
Ier en ayant hérité, l'érigea en duché en faveur
de Louife de Savoie fa mère. Cette princeffe
étant morte , il fut réuni à la couronne ; & après
avoir été donné plufieurs fois en engagement, il
s été réuni de nouveau au domaine en 1650. Louis
XIV l’avoit donné en apanage au duc de Berri
mort en 1 7 14 .Cette province eft fertile en bled,
en v in s , en pâturages , en plantes médicinales,
en feigle, orge , avoine, bled de turquie , fafran,
8c fruits de toute eipèce. On y trouve des mines
de fer très-abondantes, 8c une mine d’antimoine
à Menet. Son étendue eft de vingt-une lieues de
longueur fur dix-neuf de largeur. Les eaux y ont
d é jà propriété pour faire de beau papier ; auffi
eft-ce une des branches principales du commerce
de l’Angoumois. Le fol de cette province eft inégal
, rempli de collines, mais fans montagnes considérables.
L’air en eft fain, le ciel tempéré. Les
vins rouges & blancs, les eaux de-vie, le fe r , le
papier, & le fe l, font les articles effentiels de
fon commerce. Cette province ne forme, avec la
Saintonge, qu’un feul gouvernement, défigné fous
le nom de Saintônge-Angoumois. {R.)
A N G O U R Y , ou A N G O R A , ville d’Afiedans
la Natolie, appellée autrefois Jîncyré. Long, co ,
25 , lat. 39, 30.
Ses chèvres donnent un poil très-fin, dont on fait
de beaux camelots. C e poil paffe à Smyrne, où les
Anglais, les Hollandais & les Français, s’en pourvoient.
A N H
Ces chèvres font peu différentes des chèvres
ordinaires ; mais leur poil eft blanc, rouffàtre,
fin , luftré, 8c long de plus de dix pouces. Le commerce
en eft très-confidérable.
Cette ville eft la principale de l’ancienne province
de Galatie, habitée par une colonie de Gaulois
> à qui Saint Paul a prêché l’évangile, & écrit
une épîrre. Elle a un archevêque grec. C ’eft une
affez belle v ille , munie de deux fortereffes. Près de
cette v ille , Pompée défit Mitridate, roi de Pont.
Tamerlan, prince Tartare , y gagna auffi une grande
8c tres-fameufe bataille en 1401, contre Bajazet »
empereur des Turcs, qui y fut fait prifounier.Elle
a plufieurs reftes d’antiquités 8c il s’y eft tenu plufieurs
conciles. Angoury eft à 85 lieues f. e. de
Conftantinople, 60 oueft d’Amafie, 8c 75 eft de
Burfe. (/?.)
A N G R A , ville maritime, capitale de Tîle deTer-
cere 8c des autres Açores, qu'on rapporte à l’Amérique
feptentrionale. Long.yyf; lat.39. Elle a un bon
p or t, une bonne forterefiè, 8c un évêché fuffra-
gant de Lisbonne. Le gouverneur des Açores y
rélide. Elle a trois couvens d'hommes , 8c quatre de
filles. Les églifes y font belles, fur tout celle des
Cordeliers. (A )
ANGUILLÀRA , petite ville d’Italie, dans le
patrimoine de S. Pierre, avec titre de comté;. Elle
eft à 6 lieues n. o. de Rome. (A )
ANGUILLE ( 1’ ) , îïe de l’Amérique', une des
Antilles Anglaifes. (R.)
AN G U S , province de l’Ecoffe feptentrionale.
Ferfar en eft la capitale. On y recueille du grain
8c des pâturages. Il s’y trouve beaucoup de no-
bleffe. Elle eft fituée fur le golfe de T a y , 8c fur
la mer d’Allemagne. (A )
A N H A L T , principauté d’Allemagne, dans le
cercle de haute Saxe , bornée au fud par le comté
de Mansfeld , à l’occident par la principauté d’Hal-
berftad, à l’orient par le duché de Saxe, 8c au fep-
tentrion par le duché de Magdefcburg.
Cette principauté eft le patrimoine de l ’ancienne
8c illuftre maifon d’Afcanie.
La terre, dans la partie de Bernbourg 8c de
Koetlien , forte 8c grafle, donne du froment 8c autres
grains en abondance : dans la partie de Défi*
faw , légère 8c fabloneufe, elle ne produit guère
que du feigle 8c du tabac. L’air eft très-froid dans
le diftriél du Hartz, 8c les fruits n’y mûrirent que
très - difficilement , ou quelquefois n’y mûriffent
pas. Le houblon, le vin 8c le bétail, font des
branches de commerce de cette principauté. La
partie de Zerbft 8c de Deffaw, a de beaux bois,
8c beaucoup de gibier 8c de poiffon. Les mines
du Hartz fourniffent du plomb, du cuivre, de l’argent
, du fe r , du foufre, du vitriol, de l’alun, du
lalpêtre, 8c quelques autres minéraux. Cette principauté
eft poffédée féparémenr par quatre différentes
branches de la maifots d’Anhalt, fouve-
raine chacune dans fon diftriâ. Son nom lui vient
d’un vieux château, dont les ruines font peu éloi-
A N H
gnées de Hartz-Gerode. Les religions catholique
oc luthérienne font celles qu’on y profeffe. (R)
A N H O L T , petite ville des Provinces-Unies,
dans le comté de Zutphen , près de l ’évêché de
Munfter 8c du duché de C lè v e s , fur l’ancien Yfifel.
Elle a un château où le prince de Salai réfide quelquefois.
Quoique la province de Zutphen en ait
ou s’en arroge la fupériorité territoriale , cependant
le prince de Salm, comme feigneur d’Anholt,
a voix aux diètes de l’empire. (AL)
A N I , ou ANIKAGAE , ville de la grande Arménie
en A fie , au gouvernement de Kars, fous le
Beglierbeg d’Erzerum. Ses murs font arrofés d’une
rivière, qui defeend des monts de Mingréiie par
un émirs très-rapide. Elle fut autrefois connue fous
le nom d'Am. Voye£ ce mot. Elle étoit fi confidé-
rable 8c fi forte alors, que les anciens rois d’Arménie
y dépofoient leur tréfor dans un château,
que Moïfe de Choronnée cite fouvent dans fon
Ht foire <£Arménie fous le nom de château d'Ani.
On y voit encore deux chauffées qui fervoient à
traverfer les marais dont elle étoit entourée, 8c
qhi. (ont en partie defféchés aujourd’ hui. Quand
les Turcs 8c les Perfans fe font la guerre , les environs
d’Ani font affez ordinairement le premier
théâtre de leurs hoftilités. Ce qui y donne lieu,
c’eft qu’Ani eft entre Erivan 8c Erzerum , qui font
les deux principales villes frontières d’où les armées
fe mettent en marche de part 8c d’autre.
Long. 79 ; ht. 41. (AL)
A N IA N , nom«d’un détroit célèbre dont on a
beaucoup parlé, 8c qu’on n’a jamais bien connu.
Le P. Riccîoli, dans fa Géographie réformée, publiée
en 1672 , dit qu’au-delà de la Californie, entre le
royaume de Quivira 8c la Tartarie, fe trouve le
détroit d’Anian, dont on ne fait encore rien de
certain. Dans une carte gravée en 1752 parM. de
Lifte , on voit que fon frère Guillaume de Lifte ,
çn 1695 , plaçoitle détroit d’Anian vers deux cent
cinquante degrés de longitude 8c cinquante degrés
de latitude : avec cette note , on pourroit croire fur
des conjeéhires affez fortes , que le détroit d’Anian
fait en ce lieu la jon&ron des deux mers ; 8c il le
place entre la baie deBaffins 8c le nord de la Californie.
Suivant les nouvelles cartes, ce détroit qui
fépape l’Afie de l’Amérique, doit être vers foixante
.cinq degrés de latitude 8c cent foixante-douze degrés
de longitude : il femble autorifé par des voyages
de Melguer en 1660, 8c deDefchnew en 1648.
r-'ye{ les mémoires & obferyations géographiques , par
M. E ngel, à Laufanpe ,17 6 5 ; les Voyages & D:cou- \
vertes jaites par les Rujfes , traduits de Muller, 1766 ,
deux volumes ; les Coopérations Géographiques ,
par M. Buache ; les Mémoires de P Académie des Sciences
pour 1754. La France & l’Angleterre ont formé
des projets pour la vérification de ce fameux paffa^e.
Op l ’appelle communément détroit du Nord ou dé?
trait de Bée ring, du npm d’un capitaine Rufiè , qu’011
affiire y avoir paffé eu 17518. Voye1 D é t r o i t .
v «pfji
A N J 125
ANIANE , ou SAINT-BENOIST D ’ANI ANE ,
petite ville de France, dans le bas - Languedoc,
diocèfe de Montpellier, au pied des montagnes.
Long. 2 1 , 22 ; lat. 43 ,4 5 . Elle a une ancienne 8c
célèbre abbaye de bénédiélins , qui vaut dix mille
livres de revenu. Il s’y fait un affez grand trafic
de tartre pris des tonneaux. Les habitans après
l’avoir préparé en criftal, le font pafler en Hollande
8c en Angleterre. Les teinturiers du pays
s’en fervent auffi pour les belles écarlates, 8c pour
les couleurs vives qu’ils donnent aux étoffes. Cette
ville eft près de la rivière d’Héraut. ( R.)
A N IEN , ou AN IAN -FU , ville de la Chine,
dans la province de Chuquami. (R .)
ANJENGO, petite ville d’A fie , fur la côte de
Malabar, dans la prefqu’île de l’Inde, au-deçà du
Gange. Elle appartient à la compagnie des Indes.
d’Angleterre, qui y tient fon comptoir, 8c qui en
tire du poivre 8c des toiles de coton. (J?.)
ANIMACHA , ou A N IM A C A , rivière de
l’Ind e, au royaume de Malabar, qui a fa fource
dans-celui de Calicut, 8c fe décharge dans l’Océan,
aux environs de Cranganor. ( A!.)
A N IO , petite rivière, connue aujourd’hui fous
le nom de Teveron. Elle a fa fource au montTre-
v i , vers les frontières de l’Abruze, d’où elle coule
entre la Sabine 8c la Campagne de Rome. Elle le
précipite avec bruit dans le Tibre à la Cafcata, à
une diftance prefqu’égale de Rome 8c de Caftei-
Giubileo ; on prétend qu’il tiroit fon nom d’Anius,
roi d’E trurie, qui s’y noya de défefpoir de n’avoir
pu retrouver fa fille qu’un raviffeur lui avoit enlevée.
Cette rivière a la fingulière propriété d’in-
crufter tout ce qu’elle arrofe : on montre à la Villa-
JE fl à T iv o li, des groupes de feuilles d’arbres qui
font comme des pierres par le dépôt des eaux du
Teverone. (AL)
ANJOU , province 8c.duché de France, borné
au feptentrion par le Maine, à l’occident par la
Bretagne , au midi par le Poitou, 8c. à l’orient par
la Touraine.
Les rivières qui Parrofent font la L o ire , la
Sarte , la Mayenne, 8c le Loir. Il fe divife en
haut 8c en bas. Angers, capitale du haut Anjou
, l’eft en même rems de tout le gouvernement.
Le commerce de cette province confifte en vins,
lins, chanvres, beftiaux, bleds, faumons , alofes,
confitures lèches, eau-de-vie, vinaigre, pruneaux,
huile de noix, miel, toiles, bougie, chaux, merceries,
ardoifes , mines de fer 8c de charbon , blan-
chifferie» de cire 8c de to ile , raffineries de fucre
8c de falpêtre, forges, verreries , étamines 8c dro-
guets. Les vins vont à Nantes par la L o ire , ou fe
fe fuient en eaux-de-vie qui paffent â Paris par le
canal de Briare. Les ardoiuères font principalement
aux environs d’Angers. Les mines de fer 8c de
charbon font fur les paroiffes de Courfon, de St-
Georges, 8cc. Les verreries à Chenu : les raffineries
de fucrc à Angers 8c à Saumur : le falpêtre