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remuent les terres pour chercher les os de divers
animaux, qu’ils vendent pour de la corne de licorne.
Les rentiers qu’on y trouve encore font fi
lon gs , que perfonne jufqu’ici n’en a pu trouver
le bout, quoiqu’on ait été à plus de fix lieues. On
trouve dans cet antre une fourbe d’eau, qu’on dit
très-efficace pour guérir de la pierre. Il diftille aulîi
de la voûte des gouttes qui forment un efpèce de
tu f, lequel réduit en poudre fort à defféçher les
plaies des animaux.
BÀÜM A R A IS, ou BAUMARIS , ville d’Anr
gleterre , dans l*île d’A n g le fe y , dont elle eft la
capitale. Elle eft dans un lieu marécageux, trèsr
près de la mer.
BAUME ( la Sainte ) , grotte fur une montagne
de France en Provence, entre A ix , Marfoillé &
Toulon. Ce lieu eft très-fréquenté , parce que les
peuples font imbus du préjugé que la Madelaine
y eft morte.
Baume d’Hostun , érigé en duché - pairie, à
a 1. e. de Romans en Dauphiné.
Baume les Moines , ou les Messieurs. Bal*
ma , abbaye de France en Franche - Comté , près
Lons-Saunier, diocèfe de Befançon. Elle fubfiftoit
dès le v n e fiècle, fous la règle de Saint Colom-
ban. Saint Benoît d’Aniane en 800 y mit la réforme,
& le B. Befnon , vers 900. Le corps Me
Saint Maur, abbé de Glanfeuü , y fut mis en
dépôt durant les ravages des Normands. On voit
dans l’églifo, fous le vocabulaire de Saint Pierre,
les tombeaux en marbre de Renaud de Bourgogne ,
comte de Montbéliard ; de Gérard de Vienne' &
d’Alix,- fa femme; de Gauthier de Vienne, fei-
gneur de Mirebel ; d’Aimé de Châlon, & de Jean
de Wateville , tous deux abbés commendataires.
L ’épitaphe de ce dernier , composée par lui-même,
çft fingulière.
Jtalus: & Burgundus in amis
G alla s in albis ,
In Curia retfus ,
Prcsbyter abbas adefl.
Il avoit forvi en Italie & en Bourgogne , avoit
été chartreux en France, puis maître des requêtes
au parlement de D o le , enfin prêtre & abbé.
Cette abbaye, occupée par des. Bénédi&ins , de
la congrégation de C lu n i, ne reçoit pour moines
que des nobles, de tems immémorial.
Baume les D ames, les Nqnes , ou les N o -
nains , B aima, petite ville de France en Franche-
Comté’, près duDoubs , avec bailliage ; tire fon origine
d’une abbaye de çhanqineffes , qu’on croit
fondée au v ! fiècle par Saint Romain, abbé de
Condat. M. Dunot penfo que les-feigneurs de Neuchâtel
en font fondateurs au v i l fiècle ; mais le tems
de fa fondation V* abfolument incertain. Charlemagne
& Louis le Débonnaire en parlent dans
leurs capitulaires : on n’y reçoit ^ que des demol-
folles qui font obligées, pour être reçues., de
faire des preuves très-rigoureufos de leur noblene.
B A Y
Au refte, cette abbaye eft peu riche ; U n’y U
que onze prébendes, fans les nièces ou novices.
Les dames de Baume font affociées à celles de Re?
miremont. (R.)
B A U N A C I l, rivière de Franconie.
BAUSK , ville importante de Curlande , fur
les frontières de Pologne au nord , à 6 lieues f. de
Miltaw, fur la rivière de Mufza. Long. 4 2 , 1 4 ; la t ,
3°* _ r ,
Guftave Adolphe , roi de Suede , la prit en
1625 & r les Polonois. Le Czar Pierre s’en rendit
maître en 1705 , après une fanglante bataille entre
les Ruées & les Suédois. (Ri)
BAUTZEN , ou BUDISSEN , ville d’A llemagne
, capitale de la haute Lufacç, fur la Sprée.
Long. 3 2 , 13 ; lat. 3 1 , 1 a .
Ses fortifications font à l’antique ; elle eft affez
grande, & renferme plus de fept cents feux , fans
compter le quartier, appellé Sydan, qui contient
plus de deux cents maifons , & qu’on peut ret
arder comme une ville féparee. Elle eft bien bâtie
c bien peuplée : c’eft le fiège ordinaire du préfet,
du fénéchai , de la diète des états , du grand tribunal
, de la juftice aulique , du directoire du
cercle de Budiffen , d’un grand bureau des poftes ,
&c. Le château d’Ortenbôurg eft fitué fur un rocher
efcarpé dans l ’enceinte même de la ville. Outre
la collégiale de Saint-Pierre , partagée entre les
Catholiques & les Luthériens , il y a deux autres
églifes & trois hôpitaux. On y remarque fur-tout la
maifon de v ille , les deux hôtçls des états de Budiffen
& de Goerlitz, le collège, la bibliothèque pu-,
blique, celle de G ersdorf, la piaifon des orphelins,
& celle de correâion.
Cette ville fait un grand commerce. Il y a des
manufaâures en toiles, chapeaux, gands , maro*
quin , peaux glacées , draps , bazins , &c. Le
château eft plus ancien que la v ille ', dont la fondation
date du i x e fiècle. Détruite çn 1142 , elle
fut rebâtie, telle qu’on la voit aujourd'hui. Les incendies
de 1400,16 34 , 1709 & 176.0, lui ont été
plus ou moins funeftes. Les Pruffiens s’en emparèrent
en 1757. Après leur retraite, les A u trichiens
S(’en rendirent maîtres , & forcèrent le
château d’Qrtebourg : la petite garnifon Pruffienne
qui y.étoit fut faite prifqnniére. Elle eft à 12 1. e. de
Dre fd e , 26 n. de Prague, (/?.)
BAUX ( les ) , bourg de France, en Provence
, à 3 L f. e. de Tarafcon , 3 L e . d’Arles ;
e’eft ce bourg qpi avoit donné le nom à l’illuftre
maifon de Baux.
B A Y A , qu, B A JA , ville de la baffe Hongrie l
dans le comté dé Bath, près du Danube. Long. 3 7;
lat. 4 6 ,2 5 .
B a y a d e l a s A l v a d i a s , ou l a B a y e d e s
B a r q u e s , petit golfe d’Afrique au royaume de
Congo.
B A Y E , Sinus : on nomme ainfi un enfoncement
de la mer dans les terres. On le nomme golfs
quand l’çntrée eft plus large que renfoncement
B A Y
'itnfe, quand l’entrée eft plus étroite ; cependant
cette dénomination dépend prefque toujours de la
volonté des marins ou des voyageurs : & 1 on
nomme fouvent golfe ce qui doit être anfe, & anfe
ce qui eft golfe. (R.) .. . c .
BAye d’Antongil , Antonu QLgida Sinus,
petit golfe d’Afrique , fur la côte orientale de l’île
Madagafcar : ceux du pays l’appellent Manghabay.
Baye de Baffin , Baffini Sinus , petit golfe de
l'Océan glacial, dans les terres Arâiques, au nord
de l’Amérique. Elle porte le nom de Baffin Anglois
qui la découvrit en 1623. Voye^ Baffin.
Baye des Basques, Fafconum Sinus^ , golfe
dans l’Amérique foptentrionale, fur la côte occidentale
de File de Terre-Neuve, au nord du cap de
Raye. .. . ■ , c .
Baye de Buttons , Butonn Sinus, golfe de
l’Amérique foptentrionale , vers les terres Arctiques
: il fait partie de la baie d’Hudfon. |
Baye Blanche, Sinus Albus, golfe dans l’A mérique,
fur la côte orientale de 1 île de Terre-
Neuve , entre Belle-Ifle & File aux Oifealix.
Baye de Ca d ix , Gaditanus finus,^petit golfe
de l’Océan, fur la côte d’E fpagne, près de l’An-
daloufie, entre l’île de Cadix & les embouchures
des rivières de Guadalquivir & de Guadalete , vers
le feptèntrion.
Baye de Câncale, petit golfe delà Manche,
fur la côte de France, près de. Saint-Malo , entre
la Bretagne & la Normandie. C ’eft vers le milieu
de ce golfe qu’eft le mont Saint-Michel. Quand la
mer s’eft retirée, ce n’eft plus qu’une grève.
Baye des C haleurs; c’eft un affez bon havre
fur le golfe de Saint - Laurent, & d’une grande
profondeur. Jacques Cartier, qui le découvrit^en
13 34, y fouffrit beaucoup de la chaleur, ce qui le
porta à lui donner le nom qu’elle porte ; on 1 appelle
auffi Baye des Efpagnols. On peche dans cette
fcayé une prodigieufe quantité de loups marins : 47
d. 30' lat. nord, à 20 lieues environ de l’île de
Saint-Jean,
Baye de la C hesapeack , Chefapecus finus,
golfe de l’Amérique foptentrionale, entre la Virginie
& le Maryland. Elle s’enfonce 230 milles
dans les terres. Au milieu eft un banc de fable. (Æ.)
Baye de la C onception , golfe de l’Amérique
dans le Canada, & fur la côte orientale de l’île
de Terre-Neuve, près de la baye de la Trinité,
qui eft au feptèntrion.
Baye de T ’rance finus Francicus , golfe de
l’ Afrique, fur le golfe de Guinée & près du cap
de Sierra Leone : il a été ainfi nommé par les
François qui y ont navigé les premiers vers Fan
1384. \
Baye de France, / ^ Francia^, partie con-
fidérable de l’Océan, fur la côte occidentale de
France, que l’on nomme auffi la grande baye de
France. C’eft le nom que les pilotes donnent à
cette partie de l’océan, qui s’étend depuis la pointe
de la Bretagne jufqu’au cap Finiftère. (Æ.)
B A Y 247
Ba y e d e F r a n c e , golfe de Canada, entre l’A -
cadie & le comment; il n’eft féparé de là Baye-
Verte que par un ifthmefort étroit, lequel fait la
feule communication de l’Acadie avec la terre
ferme. On appelle B a y e d e s il ‘m e s , le fond de la
baye Françoife, qui eft terminé par l’ifthme. ^ ■
Ba y é d’Hudson , H u d fo n iu s f i n u s , golfe très-
confidérable de l’Amérique foptentrionale, dans les
’terres Arâiques. Elle reçut fon nom de Henri Hud-
fon, Anglois, qui la découvrit en 16.11. Les François
la nomment la B a y e d u N o r d . Elle eft au fep*.
tentrion du Canada, à 100 lieues de Q u ébec. & à pareille diftance dii grand lac des Hurons. Elle
s’étend du nord au fud depuis le 5 i e degré de latitude
, jufqu’au 64e. Elle a près de deux cents lieues
dans fa partie foptentrionale. Dans fon milieu, une
prefqu’île qui avance au fud pendant, quarante
lieues, & l’île Mansfeld, ou de Notre-Dame, rendent
le paffage affez étroit. Au bout de cent cinquante
lieues, elle 11’a plus que quarante lieues de
Margeur; au fond même elle en a à peine trente-
cinq.
Les François en ont pris les premiers poffeffion
en 1636. En 1662, deux François transfuges con-
duifirent les Anglois au fond de la baye. Ceux-ci y
bâtirent deux forts. En 1667, ils en bâtirent un
• troifième fur la rivière de Memifcau. Quoiqu’en
1663 , fieur Couture ait renouvelle la prife de
poffeffion par ordre du baron d’A vaugour, gouverneur
général, en 16 7 1 , on en fit encore renou-
veller la cérémonie par le pere Albans, jéfuite ,
& le fieur Denis de Saint-Simon, gentilhomme
Canadien. En 1682, les deux mêmes transfuges
Français , rentrés en grâce, firent pour la compagnie
du Nord de Q ueb e c , un établiffement dans
la partie occidentale de la baye d’Hudfon, fur
la rivière de Sainte-Thérèfe , affez près de fon
embouchure , dans une petite baye formée par
le concours de cette rivière & du grand fleuve
Bourbon. Ce fleuve avoit été ainfi nommé par
ün François en 1673 ; le fort dans la fuite prit
auffi le même nom. Ce malheureux fort a été
fouvent pris & repris par les François & par les
Anglois qui, par le traité d’Utrecht, font demeurés
les maîtres de toute la baye.
Tous les environs de la baye d’Hudfon n’offrent
aux yeux qu’une terre inculte , fauvage, horrible
, hériffee de rochers qui s’élèvent aux nues,
de ravines d’une profondeur effrayante, de vallées
ftériles, où ne pénètrent point les rayons
du foleil. Les neiges entaffées depuis des fiècles,
& des glaçons qui s’accumulent d’années en années
, rendent ces lieux inabordables. Les hivers
y font fi rigoureux, que les liqueurs & l’efprit-de-
vin perdent leur fluidité. Les hommes y font en
petit nombre , & d’une taille qui n’excède guères
. quatre pieds. Ils ont la tête énorme à proportion
du corps. La mer elle-même, couverte d’immenfes
glaçons , défend les vaffeaux d’approcher pendant
k neuf mois de l ’année 3 de fouvent les met en pièces.