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ARLBERG , tranche des Alpes Rhétiennes,
qui pénètre dans l’empire, vers le T y ro l & le lac
de Confiance, & fous le nom général de laquelle
on comprend en Autriche les comtés particuliers
de Bregentz, deSonneberg, dePludentz, & de
Feldkirck ou Montfort, avec la feigneurie de Ho-
heneck. (R.)
ARLENC ou A R L A N C , ville de France dans
la baffe-Auvergne, éleétion d’Iffoire, généralité de
Clermont (R.)
A R L E S , ville affez-confidérable de France, fur
la rive gauche du R hône, à S lieues -de la me r ,
& au voiftnage d’un grand marais, dont fa fitua-
tion élevée ne lui permet pas de craindre les inondations
, mais dont le fouille de certains vents lui
rend quelquefois les vapeurs affez incommodes.
Xong. à.1, 18; Ut. 4 3 ,4 0 ,3 . Cette ville efi le fiège
d’un gouverneur particulier.
Placée dans l’enceinte du gouvernement de Provence
, & pourvue d’un territoire de plufieurs lieues
de circuit, elle a , par la nature de fon fol & de
ion climat, de quoi commercer en bons vins , en
v ermillon, en manne, en huiles & en excellens
fruits.
Elle eft le fiège d’un archevêché, d'un bailliage,
d’une v iguerie, d’une amirauté, & d’un bureau des
cinq greffes fermes. Quatre évêques, favoir, ceux
de Marfeille, de Saint-Paul-trois-Châteaux, de Toulon
& d’Orange relèvent de fon archevêque, lequel,
fou s 'le titre de prince de Montdragon, & avec
«5,000 liv. de rente, gouverne cinquante-une pa-
roiffes : il fe qualifie de primat.
Cette ville n’eft pas bien bâtie : l’on y trouve,
outre la cadtédrale, une collégiale, fix autres parodies
, deux abbayes, l’une d’hommes & l’autre
de filles, de l’ordre de Saint-Benoît ; dix-fept autres
couvens, un hôpital & une académie des Belles-
Lettres, fondée en 1669. Quant à celle des fcien-
ces établie pour des gentilshommes uniquement,
fes affemblées cefferent du vivant même de Louis
X IV qui l’avoit fondée. L ’hôtel-de-ville, élevé en
1673 , fur les deffeins de Hardouin Manfard, eft
un affez bel édifice. C ’eft un quarré long réfultant
de trois ordres d’architeSure les uns au-deffus des
autres, difpofition néanmoins qui eft a réprouver.
Les deux' grandes façades qui répondent à deux
places, font fymétriques, furmontées d’une baltif-
trad e , & relevées par quantité d’ornemens relatifs
à l’antiquité de la ville. Le veflibule, dont la voûte
prefque plate eft foutenue par vingt colonnes couplées
, eft accompagné de portes figurées, avec les
buftes des comtes de Provence, leurs armes au-
deftous. Le fond de ce veftibnle eft orné d’une
ftatué de Louis XIV.
L ’on y paffe le Rhône fur un pont de bateaux,
très-bien entretenu, le long duquel font placés de
chaque côté des bancs o ù , dans la belle fttifon,
on va prendre le frais & jouir du fpeâacle agréable
de la campagne , & du fleuve prefque toujours
^couvert de gros bateaux qui remontent ou qui
A R L
descendent. Une partie de ce pont eft fufceptible do
déplacement pour laiffer paffage aux bateaux. Arles
eft affurément l’une des villes du royaume où
l’on trouve le plus grand nombre de monumens antiques.
On y remarque principalement une nom-
breufe colleéïion d’urnes, & autres uftenfiles féput-
chraux romains dépofés à l’archevêché ; une de
ces urnes eft fi grande qu’elle contiendroit quatre-
vingt ou quatre-vingt-dix pintes. Un obélifque de
Granit de cinquante - huit pieds de hauteur, & du
poids d’environ 2.000 quintaux, déterré en 1675,,
relevé & dédié l’année fuivante à Louis XIV. On
le termina par un globe d’azur, parfemé de fleurs-
de-lys d’o r , & fùrmonté d’un, foleil qui étoit la
devife du roi. Le piédeftal eft orné -aux quatre angles
de quatre figures de lions en marbre, & les
faces en font chargées d’infcriptions latines , mais
modernes , ainfi que le piédeftal. La tige de l’obé-
lifque a fept pieds de diamètre à fa bafe. Le bufte
d’Efculape entouré d’un ferpent. Un amphithéâtre
de forme ovale, qui paroit avoir été bâti par Jùles-
Céfar, fans avoir cependant jamais été achevé: il
a cent quatre - vingt - quatorze toifes de circonférence
, & dix - fept de hauteur pour le frontifpice.
L’arene a foixante - onze toifes de longueur fur cinquante
deux de largeur. Les portiques à trois étages
font de blocs de pierre d’un volume confidérable ;
chaque étage préfente une fuite de foixante arches
qui exiftent encore en partie, quoique défigurées &
& mafquées prefque par-tout par des maifons. De s
ruines de deux temples, dont l’un paffe pour avoir
été confacré à Diane ; les reftes d’un arc de triomphe
; deux grandes colonnes de marbre grec, avec
une porte qu’on croit être les veftiges d’un théâtre ;
les débris du capitole que les Romains y avoient
bâti ; les champs élifées, carnpus elijius, 8c par corruption
, elifcamp, qui eft fur une colline hors de
la ville. On y voit une infinité de tombeaux de
pierre ou de marbre de toutes grandeurs, plus ou
moins enfouis dans la terre, les uns avec des couvercles
& des infcriptions, les autres n’en ayant
point. Ceux des Payens font marqués par ces deux
lettres, D .M . Dits Mariibus ; ceux des Chrétiens
le font par une Croix. Quelque confidérable que
foit encore le nombre de ces tombeaux, il l’étoit autrefois
beaucoup plus ; mais les uns ont été cédés à:
des curieux, d’autres ont été employés à la conftruc-
tion de plufieurs maifons de campagne, & quantité
ont été brifés dans l’efpérance d’y trouver des mon-
noies d’o r , d’argent ou de bronze, comme on y
en a trouvé en effet, ainfi que des urnes, des parères
, des lacrymatoires, des lampes prétendues
inextinguibles. L ’églife des minimes qui fe trouve
fur cet emplacement, offre beaucoup d’infcriptions
antiques, les tombeaux de plufieurs Saints ; ceux d e
Saint-Trophime & de Saint-Honorat fervent d’autels
dans une chapelle.
C ’eft à Arles qu’a été trouvée ht belle ftatue de
Diane qui fe voit dans la galerie de Verfailles.
Arles érigea une colonne en l’honneur du g r a n d
À R L
Conftantîii, fur laquelle 011 Nvoit ces mot’â gfavés en
fix lignes:
Jm p , Cæ s . F l a v . V a l .
C oN S T A N T IN O P . F . A V G U STO ,
P IO F E L IC I A U G U i T O
V I V L C O N S T A N T I A u & . P I I
F I L I O ,
A r e l a t i s R E S T I T U T O R I .
En effet, après la mort de Maximilien Hercule,
Conftantin fixa fon féjour à Arle s , dont il releva'
les murs ruinés par Crocus, en 270 : il y bâtit un
palais dont la tour s’appelle encore aujourd’hui !
le château de La Trouille.
Ces diverfes antiquités, renfermées dans Arles , ;
font aifément juger de celle de la fondation de cette !
.ville qu’on fait remonter plus haut encore que celle j
.de Marfeille , & de l’éclat qu’elle eut autrefois.
C ’étoit le fiège du royaume de fon nom, ou royaume
de Bourgogne, fondé par Bozon I. Il s’y eft tenu
treize conciles depuis l’an 353 jufqu’en 1261. Jules-
C éfar, dans fes commentaires, parle déjà d’Arles
fous le nom dArelate, & dit qu’il y fit conftruire
douze vaiffeaux, pour fervir au fiège de Marfeille;
il falloit que les bouches du Rhône dans ce tems-
là , fuffent moins enfablées qu’elles ne le font aujourd’hui.
Arles eut part à laffeâion de Conftantin
le Grand , qui lui donna le nom de Conflantine ; &
à celle de l’empereur Honorius, qui lui donna le
préfeéloire des Gaules, avant que le fiège en fût
transféré à Trêves.
Cette ville eft à 15 lieues o. d’A ix , 5 f. e. de
Nimes, & 153 f. e. de Paris. (R.)
A rles, petite ville de France dans le Rouflil-
lo n , à 6 lieues de Perpignan, au pied du Canigou,
fur la rivière de Tet. Il y a deux paroifles dans
cette petite v ille , 8c une abbaye de béncdiâins, la
plus confidérable qui foit dans cette province, &
ïameufe d’ailleurs par le concours de dévots que
lui attire le tombeau , miraçuleufement humide ,
dit-on, de Saint-Abdon &■ de Saint-Sennen. La
menfe abbatiale en eft unie à l’évêché de Perpi-
gnan. (R.)
ARLESHEIM ,• bourg agréable, riche & confidérable
au milieu dun vallon riant & fertile, dans
l ’évêché de Bâle, à une lieue & demie de la ville
de même nom ; féjour des chanoines réguliers titulaires
du chapitre de Bâle, compofé de nobles.
L ’an 1529, la ville de Bâle ayant embraffé la déformation
, ils y reflètent paifiblement jufqu’à l’an
16 77, teins auquel les François ayant pris cette
ville , les chanoines en fortirent, après y avoir
effùyé toutes fortes d’adverfités , & allèrent s’établir
à Arlesheim-. Ils ÿ firent couper un bois ; ils y
conftruifirent une belle rue bordée des deux côtes
& fans interruption , de maifons magnifiques, &
ils y bâtirent une belle églife qui leur tient lieu
de cathédrale. Les membres du chapitre font fort
riches, & ils ont de grands revenus dans l’Alface
& dans le canton de Bâle. Ils ont à Bâle un of-1
A R M î\ f y
fiçiei* qui perçoit le revenu qu’ils y ont; ils font
obligés de le choifir entre les bourgeois de la ville.
Us ont le droit d’élire leur évêque, fouverain de
l’évêché de Bâle , & qui réfide à Porentruy. C ’eft:
ordinairement de leur corps qu’ils le prennent, à
la pluralité des voix. Le bourg eft fitué fur laBirs.
I |
A R LEU X , petite & ancienne v ille des Pays-
Bas dans leCambréfis, furies confins de in Flandre
8c du Hainaut. Long. 20, 46 ; lar. 30 , 17. Elle
eft munie d’un château. Elle fe trouve à 2 lieues 8c
demie n. o. de Cambrai, 8c à 2 lieues f. de Douai.
( * 0
A R L E Y , ou A R LA Y , petite feigneurie de
France en Bourgogne , fur la rivière de Seille ; elle
étoit du patrimoine de la maifon de Châlons , à laquelle
fuccéda-celle d’Orangé ; & le roi dePruffe.,
comme, cohéritier de cette dernière, ne dédaigne
pas de faire entrer encore le titre d’A rle y ou Ar-
îa y , parmi les fiens propres. (R. )
ARLO N , ancienne ville des Pays-Bas, autrefois
confidérable & peuplée, dans le comté de
C ljin i, annexe du duché de Luxembourg. Long*
23, 20; lat. 4 9 , 45.
Le territoire d’A rlon , reconnu depuis long-
tems pour l’une des douze prévôtés du duché de
Luxembourg, comprend environ cent villages ,
grands & petits. C ’eft une dépendance de la maifon
d'Autriche. Le titre de matquifat lui fut donné ,
croit o n , l ’an 1103 , à la place de celui de comté,
fous lequel il avoit fait partie jufqu’alors du pays
des Ardennes. Quant à la ville d’Arlon même,
elle eft bâtie fur une hauteur , d’où part la rivière
de Semoi, & commandée par un château encore
plus élevé qu’elle; mais les François rasèrent fes
fortifications proprement dites en 1671. Cette ville
eft à 4 lieues n. o. de Luxembourg, 6 f. e. de
Montmédi, & 15 n. o. de Metz. (R.)
A R L S T EN , ou ARN O LDSTE IN , très-ancien
château de la Carinthie , dans le cercle d’Autriche
en Allemagne. Il appartient, avec plufieurs autres
du même pays, à l’évêque de Bamberg, par donnation
de l’empereur Henri I I , & il eft aujourd’hui
rempli de moines de faint Benoît. La fouverainté
de cet endroit & de ceux que Bamberg pofîede
encore dans la Carinthie, eft un long & ennuyeux
objet de litige , entre la cour de Vienne & celle
de l’évêque. (R )
A R LY , riviere de Savoie, qui defcend des
montagnes du Faucigny, reçoit les torrens de
Mon toux & d’A ro n , & va fe jeter dans l’I fe re ,
proche de Conflaas. {R.)
A R M A , petite province de l’Amérique méridionale
, dans le Popayan, avec une ville 8c une
rivière nommées comme elle. Le fol en e f t , dit-
on , fi fertile , que l ’on y moiffonne le maïs deux
fois l’année. 'R .)
A RM A G A R A , ville de l’Inde , en deçà du
Gange, fuivant Ptoiomée. (/?.)
ARMAGH. Cette ville fut jadis fameufe & flo«
V ij