
t y i B E R .
Tels font ceitx qu’on recueille à Sartcerrç , a Saint-
Satur & à Lavernuffe. Les vins des autres Yigno™
Lies font foibles, & ont un goût de terroir affez
défagréable. Les fruits y font affez bons & en quantité,
La bonté des pâturages contribue avec la température
du climat à l’engrais des moutous K a la
fineffe de leur laine. Ce pays produit auffi beaucoup
de chanvre & de lin. On y fait un grand nombre
d’étoffes de toutes efpèces.
Les mines de cette province confident en ter.
P ans la paroiffe de Saint-Hilaire il y en a une
d ’oc re, qui fort àjfondre les métaux & a la teinture.
Ses principales rivières font la Loire , la
fferte , la Creufe , le C h e r , L’Indre , 1 O r rou ,
l ’Eure, & c . - j .
A dix lieues de Bourges, & aux environs de
la petite ville de Linièr'es, eft l’etang de Milliers ,
qui a près de 8 lieues de tour. On compte trente-
çinq abbayes dans cette province»
Le commerce du Bern conftfte en boeufs , que
l’on eneraiffe pour Paris ; en v ins , en une quantité
prodigieufe de moutons, en draps, ferges drapees,
k bas , téint au tricot qu’au métier. Aubigm, Vi-
erzon & Château-Roux > ont des manufadftires de
draps. ïïfoudun en a une de draps & de chapeaux.
Le Berri fe régit par une coutume particulière,
qu’on nomme coutume du Berri. Le Cher le fuvifç
en haut STEàç ; le haut à l’priçnt, & le bas a
l ’occident de cette rivière.
L ’état languiffant de cette province a donne
l ’idée d’y ranimer l’a&ivité, en confiant, par Arrêt
du confondu n juillet 1778 , l’admimftration des
finances , & de l’encouragement a une afiemblee,
compofée de l’archevêque de Bourges , de onze
membres de l’ordre du clergé , de douze gentilshommes
propriétaires . & de vingt-quatre membres,
du tiers-état. Ces moyens ont déjà tres-heureufe-
ment réiiffi. La province , délivrée d une armee de
commis étrangers qui s’engraiffoient du fong du
peuple , commence à reprendre une exutçnce plus
heureufe ; d’ailleurs le choix des impofmons convenables
à ce pays , eft bien préférable a une im-
pofition générale & uniforme que ne comportent ni
fa nature du fo l, ni-la différence de linduftpe.
( M. D . M. ) „
' BËRSE L LO , ou BR E SE LLO, Ville d Italie
dans le Modénols , proche le confluent de la
L in » & du PÔ- Elle eft très - bien fortifiée. Le
prince Eugène la prit en « p j& k t o François en
1703 & l’éyacpèrent en 1707. Elle eft a 4 heues
rt. é. de Parme. Long. 28 j Int. 4 4 , SV* , .
BERISANTES ( le s ) , peuple de 1 Amérique
foptentrionale, au Canada, fur les bprds de la
rivière de Saint-Laurent. - _ . ,
BÉftSUIRE , petite ville de Françe dans le bas
Poitou * lieues f. o. de Thouars, 3 f. e. de
Manleôn. Long. 17 , 3 > Ut, 4 6 , J i ,
B ER TAU ÇO U R T , abbaye de filles ordre de
Saint-Bpnojt, fondçe en 199ST ? 3 *• ?:
d’Amiens.
B E R
B E R TH O L SD O R F , bourg de la haute Lit!
face , à 2 lieues f. de Éoeban, berceau des frères
Moraves , qui ont confirait Hernut dans le voi-
finage. 1
B E R T IN (S a in t ) , abbaye régulière de Beae-
diélins à Saint-Omer, beaucoup plus riche qu’il
ne conviendrait pour l’ordre politique, puifqu on
lui donne plus de 300,000 Hv. de rentes.
B E R T IN Q R Q , Btrtinorium, ville d’Italie dans
la Romagne, avec une bonne citadelle., & un
évêché fuffragant de Ravehne, dont elle eA à 6 li.
au f. & à 56 n. o. de Rome. Long. 29 , 39 5 (at\
44, 8. Cette ville eft fituée fur une agréable col,
lin e , chargée de vignes , près de. la petite rivière
de Redeze. Elle eft' riche en huile d’olive & en
vins. Les eaux en font bonnes, & l’air falutaire.
B ER TR AN D (Saint ) , Convenæ, ville de France
en Guienne , capitale du comté de Cominges ,
avec un évèqqe , qui prend le titra d’évêque de
Cominges, & qui eft fuffragant d’Auch. Elle eft
fur la Garonne , à 17 lieues f- d’A u ch , 10 e. de
Tarbes, Long. 18 , Q ; lat. 4.3, 3.
B E R V A , yille d’Afrique dans la partie la plus
méridionale du pays , nommée Kiaftrak par les
Arabes, & que nous appelions Cafttrie. Elle eft
fur le rivage de l’océan Ethiopique, à trois journées
de celle de Neduba qui eft plus au nord.
B E R Y A N , ville d’Afie dans la grande Tartaria f
au royaume de Tbibe t, près du lac de Bervan. On
donne à ce lac 40 lieues de long , & '30 à 34
de large. L ’eau en eft douce.
B E RW A LD T , petite ville d’Allemagne dans
la nouvelle Marche de Riandebourg, à 2 lieues
n. é. de Dam. Elle eft fituée fur un lac , & eft
fâmeufe par le traité conclu entre la France, la
Suède, & les proteftans d’Allemagne en 1631^
qpi a donné lieu à la guerre de trente ans. BERWICK. Voye^ Barwick.
B ER ZE TTQ , ville & abbaye d’Italie , au
duché de Parme, dont elle eft à 9 lieues ftid.
B E SAN ÇO N , grande , belle: & forte-ville de
France, capitale de la Franche-Comté. Elle eft divi,
fée en haute & baffe ville. Qn y compte huit paroif-
fe s , deux chapitres, deux abbayes d’hommes, deux
de filles , un féminaire, un collège, fept couyens
d’hommes’, cinq de filles, un hptel• dieu où on
élève de pauvres enfans) un hôpital general, un
hôpital du Saint-Efprit pour les enfans trouves ,
un refuge où l’on .enferme les filles débauchées,
& au-delà de quarante mille habitans.
Le nom latin de cette ville eft Vtjontio 8c B&-.
fontio ; elle étoit déjà çélèbre du teins des Romains.
Bpfançen eft défendue par une bonne citadelle qui
eft fur un rocher éleye. Louis X IV , qui s’en rendit
maître en 1674 , a fait réparer les fortifications de
la place, & y a fait cpnftnûfg tiqe nouvelle eq-i
ceinte. •
Son archevêque prend la qualité de prince de
l’empire , & a pour fuffragans les évêques de Lau-
fanne, de Bâle 8c dç Belley, 11 a huit çent foixmne,
' fçizq
B E S
foire cures, diftribuées fous quinze doyennés ruraux.
Sur ce nombre de cures, il y en. a trente-
huit dont les Luthériens de Montbelliard ont chaffe
les catholiques il y a plus d’un fiecle ; ainfi ce
diocèfe n’a réellement que huit ; cent trente-huit ■
pavohTes, tant dans la Franche-Comté, que dans .
le Bafiigny & la Brefle. Par un ufage finguHer
dans ce,tte province , la plupart des eglÜes ;ipa-
roifiiales ont des fiUcs membres, ou égides fiiccur-
fales qui en dépendent. Le curé y place des vicaires
amovibles à Ta, volonté : ces dépendances font
pour ainfi dire affermées. Le vicaire n’a que très- :
étroitement ce qu’il faut pour le fimple néceffaire ;
le fiirplus eff pour, le bénéfice du curé. Il y a
quelques cures qui ont jufqu’à fix ou fept de ces
fuccurfales. ,
.Befânçon a un parlement, une univerfité, une
généralité , à laquelle reffortiffent les quatorze bailliages
de la province. Le Saint-Suaire attire en
cette ville lin nombre.confidérable de pélerins , qui :
s’y ..rendent en deux tems de l’armée. Rien, cependant
n’eft moins confirmé que l’authenticité de ce |
S^int-Suaire. On en compte . deux en France,;.un .
autre en Ëfpagne., deux ou trois en Italie, & un
autre en Allemagne. Enfin il eft prouvé qu’il en :
exifte fept dans le monde. Il s’agit de favoir quel en
eft le véritable ; car , affurément, il y en .au- moins
fix d’apocryphes. Le chapitre de l égïife métropo-.
litaine .eft exempt de la jurifdiâion de l’archevêque, i
II, eft coinpofé de quatre dignités , de quatre per-
fonnats, & de quarante trois canonicats. -Les. chanoines
portent la foutane violette comme les
évêques , officient dans certains jours avec la mitre
& les autres orne mens pontificaux, & font inhumés
avec les mêmes ornemens.
Cette ville compte plusieurs hommes célèbres,,
tels que le cardinal de Granvelle , Jean-Jacques
Chiftîet,: Jean-Jacques Boiffard , l’abbé Boifat &
Dunocl. On y voit encore, plufieurs reftes d’antiquités
romaines , tels que les murs d’un amphi-
téâtre de cent-vingt pieds de diamètre ; les ruines
de quelques temples., & d’un arc de triomphe.
Befânçon eft à 16 lieues e. de Dijon, 25 n.de
Genève , 30 f. o. de Bâle , 83 f. e. de Paris. Long.
.23 , 4 4 ; In t . 4 7 ,. 1 3 ,4 5 . M a s s o n d e M o r -
V J L L I E R S .
''II.y a , à cinq lieues de Befânçon , une grande
caverne creufée dans une montagne , couverte par
le deffus de chênes & d’autres grands arbres, dont
on trouve trois récits dans les Mémoires de l'académie
; l’un dans les anciens Mémoires, tome I I , le
fécond dans .le Recueil de 1712 le troifieme
dans celui de 1726. Nous invitons les le$eurs crédules
de les parcourir tous les trois,, moins pour
s’inftruire des particularités de cette .grotte q,ui ne
font pas bien merveilieufes,, que pour,apprendre à
douter. Quoi de plus facile que de s’inftruire exactement
de l’état d’une grotte ? Y a-t-il : quelqqe
chofe au monde fur quoi il-fuit moins,,permis de
fe tromper, & d en impqfer aux autres.? Çepen-
- B E; S . 275
dant la première relation eft fort chargée de cir-
çonftances ; on nous afîure , par exemple , qu’on y
accourt en été avec des chariots & des mulets qui
transportent des provisions de glace pour toute la
provincè ; que cependant la glacière ne s’épuife
p.oint., & qu’un jour de grandes chaleurs y reproduit
plus de glaces qu’on n’en' enlève en huit jours ;
que cette prodigieufe quantité de glace eft formée
par tin petit ruiifeau qui coule dans une partie de la
grotte ; que ce ruiffeau eft glacé en été ; q.u’ilvcoule-
en hiver ; que quand il règne des vapeurs dans qe
fouterrein, c’eft un figne infaillible qu’il y. aura de
la pluie le lendemain; & que les payfans d’alentour
ne manquent pas de confulter çette efpèce ftngu-
lière dlalmanach., pour favoir quel tems ils auront
dans les différens ouvrages qu’ils entreprennent.
Cette première relation fut confirmée par une
fécondé ; & la grotte conferva tout fon merveilleux,
depuis 1699 jiifqu’en 1712., qu’un profeffeur
d’anatomie & de botanique à Befânçon y defeen-
dit. Les Singularités de la grotte commencèrent à
difpar,oître ; mais il lui en refta encore beaucoup :
le nouvel obfervateur loin de contefter la plus importante
, la formation de la glaee, d’autant plus
grande en é té , qu’il fait plus chaud, en donne une
.explication, & prétend que les terres du voifinage.,
& fiir-toiit,celies.de la voûte, font pleines d’un fel
nitreux,, ou d’un fel ammoniac naturel ; & que ce
fel mis ..en mouvement par la chaleur de l’été, le
mêlant plus facile ment avec le s , eaux qui coulent
par .les. terrés. &. les, fentes du rocher, pénètre juf-
ques dans la grotte ; ce mélange ; ;dit M. de Font©-
nelle, les glace.préciiément de la même manière
que -fe font nos glaces artificielles ; & la grotte eft
en grand, ce que nos vaiffeauxà faire de la glace
font en petit. Voilà , fans contredit , une explication
très-funple & très-naturelle ; c’eft dommage
que le phénomène'ne foit pas vrai. .
Un tr.oifième obfervateur defeendit quatre fois
dans la grotte, une fois dans chaque faifon., y fit
des .obfervations , & acheva de la dépouiller, de fes
merveilles. Ce ne fut plus en 1726 , qu’une cave
comme beaucoup d’autres ; plus yil fait chaud au-
dehors, moins il fait froid ail-dedans : non-ÿfeule-
men t les eaux du ruiflèau ne feglacent point en été,
& ne fe dégèlent point en hiver , mais il n’y a pas
même de ruiffeau ; les eaux de la,grotte ne .font que
de neige ou de pluie ; & detoutes fès particularités,
il ne lui refte que celle d’avoir prefque fûrement de
la glace en: toute faifon.
Qui ne croiroit fur les variétés de ces relations*,
que la grotte dont il s’agit étoit à la Coidiinchine,,
.& qu’il a fallu un intervalle de tr^nte.à quarante
ans , pour que des voyageurs -s’y fuccédafTent les
uns aux autres, & nous détrpmpafiênt peu-à-peu de
fes merveilles ? Cependant il n’eft -rien de cela ; la
grotte eft dans notre voifinage ; l’aefiès en eft facile
en tout tenis ; ce ne font point des voyageurs qui y
-dqfoendeat; ce font .des fa-yans,, & ils nous en
Rapportent des faits faux, des préjugés, de.mauvais
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