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HERIVAU , abbaye de France, au diocèfe de
Paris. Elle eft de l’ordre de Saint Auguftin, 8c
vaut 4000 liv. (R.)
HERIZAU. Foyer Herisau.
HERLINSBOURG, château de Weftphalie, au
comté de Pyrmont. On croît que c’eft là que le fameux
Arminius, ancien roi des Germains, quPfit
une guerre fanglante aux Romains, tenoit fa cour.
(* •}
HERMANSBOURG, baillage de la Principauté
deZell. Il comprend vingt-fept villages. (R.)
H ERM AN STAD , en Hongrois Sseben , Cibi-
nia/«, grande ville de Hongrie, capitale de la Tran-
fylvanie, & la réfidence des grands de Tranfylva-
nie ; elle eft fur la rivière de Zibin, à 12 de nos li.
e. de\Veifîembourg, 36 n. o. deTergowisk, 65 n.e.
de Belgrade, 108 f. e. de Rude. Elle a un évêché fuf-
iragant de Colocza.^ Ç ’eft le fiège du gouvernement,
de l’affemblée des états du pays, 8c du tribunal des
appels. Long. 43 ; lat. 46, 25. (R.)
HERMANMIESTECZ, Ville de Bohême, dans
le cercle de Czaflau ; elle appartient à des comtes
de Sp ork , & elle eft en affez mauvais état. (R.)
H ERMENSTEIN, boyeç Hammestein.
HERMENT, petite ville de France , en Auvergne
, généralité & éleélion de Riom. (R.)
HERMIÈRES, abbaye de France, au diocèfe
de Paris, ordre de Prémontré : elle vaut 00liv
<*•)
HERMIONÉ , ancienne ville de Morée , au
royaume d’Argos , bâtie à quatre ftades du promontoire
fur lequel étoit le temple de Neptune.
M. Fourmont la reconnut dans fon voyage de
G rè ce , en 1730, fur la fimple defcription qu’en
fait Paufanias, Liv. 1 1 1 chap. xxxiv»
Une péninlule qui s’étend dans la mer, en s’élar-
giftant & s’arrondiflant enfuite, forme deux ports;
la ville eft fituée au-defliis ; des canaux, dont on
Voit le refie, y apportoient l ’eau de plus haut.
Mais dès que M. Fourmont eut été dans les
églifes & dans les maifons, qu’il y eut trouvé beaucoup
d’in fcriptions qui parlent des Hermionéens, .
& qu il eut apperçu des reftes des murs de la ftruc-
ture extraordinaire defquels Paufanias n’a pas dédaigné
de nous inftruire; M. Fourmont, dis - je , ne
douta plus que ce ne fut là cette Hermioné, où il y
avoit autrefois tant de temples, entr’autres celui de
Çerès, furnommée Chtonia. (R.)
H ERM ITAG E , lieu folitâire où demeure un I
hermite ou anachorète qui eft retiré, pour mener
fine vie religieufe.
Anciennement les hermitages étoient dans un
defert, ou au fond de quelque forêt inhabitée, loin
du commerce des hommes ; l'hiftoire eccléfiaftique
11’eft que trop pleine d’exemples, de gens que l’amour
de la fingularité ou de l’abnégation de foi-
même entraînoit dans de telles folitudes ; l’odeur
de leur fainteté ne manquoit pas d’attirer auprès,
d’eux des difçiples dont ils formoient un monaftère,
qiii fouvent étoit caufe que la forêt le défrichoit,
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& qu’il fe batiftbit aux environs un bourg ou une
ville. Il fe trouve en Europe quantité de lieux qui
doivent leur origine à un hermitage, devenu célébré
par la réputation de Thermite qui y demeurait.
.
fignifie une folitude, un defert; de ce
mot on a fait Eremiux. , pour défigrier ceux qui s’y
retiraient, comme du,verbe AyeiKoh^uy t qui veut
dire s'éloigner , on a fait le mot anachorète : à
prefent les hermitages font devenus rares, excepté
en Efpagne, où le feul évêque de Jaën a foixante-
«ix-huit hermitagfes dans fon diocèfe.
f 'el l 3Prm^ta§ es e'onfiflent ordinairement en un
petit bâtiment, comprenant une chapelle & une
habitation pour Thermite, avec un jardin qui four,
nit fa nourriture, outre les aumônes qu’il recueille.
(AO
_ Hermitage ( 1‘ ) , montagne près de Tain , ou
Inain en Dauphiné, où i’on recueille le vin excellent
qui porte le même nom, vis-à-vis Tournon,
près dii Rhône. On trouva , il y a plus de cent
trçnte ans, fous l’autel de la chapelle du petit her-
mitage , qui a donné fon nom à la montagne, une
pierre fur laquelle eft gravée une ancienne inlcrip-
tion : ÎE ermite qui faifoit creufer en cet endroit,
f fit mettre à la porte de Thermitage, où elle eft
demeuree jufqu’en 1724 ; des Anglois 1''ayant ache.
tee de Thermite , fe mirent en devoir de la faire
conduire jufquau Rhône pour la tranfporter en
Angleterre ; mais le lieutenant de maire de-Thain
obligea les Anglois de fe retirer ; quelque tems
apres le maire de Thain la fit enlever 8c tranfpor-
ter dans cette ville. M. Morau de Maùtour, à qui
cette infeription fut communiquée , plus exade
qu elle n eftv dans Gn.iter , décida que c’étoit un
autel dédié à Cybele à Toccafion d’un taurobole
fembkble à celui de L y o n , expliqué par M. de
Boze. Ce monument eft quarré, d’environ quatre
pieds 8c demi de haut fur dix-neuf pouces de largeur.
Ce fut A ntonianus, pontife perpétuèl, qui-
offrit le taurobole à L y o n , colonie de l’empereur
Claude, fur une prédidion ou fonge de Julianus,
grand-pretre de Cybele : Ver inus, joueur de flûte,
avoit aflifte a ce. facrinee, 8c Paninus avoif reçu le
fang de la yidime.
L’époquç de ce facrifice, qui tombe à la quatrième
année de l’empire de Commode, l’an de
Rome 936, dix?huit ans avant Jefus-Chrift eft défi-
gnee par le nom des confuls L. Eggius Manel-
lus & Cn. Papirius Ælianus. Voye{ E i f .d e l'Acad.
des Infer. & Belles-Lettres.,, in - 12 , tom. I I I , pag,
4 4 J. ( f i . )
Hermijage de Fribourg ; on nomme ainft
une efpèce de couvent entièrement taillé dans le
roc , à une lieue de Fribourg , au bord de la
Sane , non loin de la route de Berne. Par un
travail affidu de douze années entières, un hermite
& fon valet, parvinrent à pratiquer dans le roc
une églife & fon clocher, une facriftie , lin réfec*
toire.^ une cpiiTnç? avec le tuyau dç chepjinéç
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une très-grande falle , deux cabinets à côté, deux
efcaliers, & une grande cave. (/L)
Hermitage ÇT ) , bourg de l'Ecofte méridionale,
dans la province de Liddidsdall. Long. 14,
32 > lat- 55 > 26. (R.)
HERMITES (N o t r e -D am e d è s ) , abbaye,
. monaftère, & pèlerinage fameux de Suifte, au canton
de Switz. Il eft de Tordre de Saint Benoît,
& l ’abbé prétend avoir la fouveraineté du diftriâ
où cette abbaye eft fituée. Mais le canton de Switz
a le droit d’établir un bailli fur le couvent; il a
le baillage, & le droit de vie & de mort dans
le baillage. L’abbaye de Notre-Dame des Hermi-
... te s ,. en allemand Einfidlen, fut fondée en 906.
L ’abbé eft prince d’empire ; & pour le fpirituel, il
relève immédiatement- du Saint-Siège. Le monaftère
eft vafte & de la plus grande apparence :
l ’églife eft d’une richefte & d’un éclat d’autant plus
impofant, qu’elle étale un luxe extraordinaire dans
lin défert, dans des lieux fauvages, & qui font
comme le rebut de la nature. Le tréfor de cette
églife eft un des plus précieux qui exiftent. Le
bourg de Notre-Dame des Hermites, cpntigu à
l ’abbaye , a le titre de ville foretale. (R .)
HERMOSELLO, ville d’Efpagne au royaume
de Léon , au confluent des rivières de Dura & de
Tormes. (Æ.)
HERMUS, rivière d’Afie- dans TÆolie. Elle
avoit fa four ce en Phrygie, recevoir le Paélole
qui venoit de Sardis, puis arrôfoit les murs de
Magnéfie , du mont Sipyle , & fe rendait finalement
à la mer. L’Hermus s’appèle aujourd’hui le
Sarahat ; M. de Tournefort, en lui confervant
fon ancien nom , dit : « la rivière d’Hermus , qui
» nous parut beaucoup plus grande que le Grani-
» que , quand nous fûmes près de Prufe, eft un
« ornement très-agréable à tout le pays ». Cette
rivière , ajoute-t-il, en reçoit deux autres, dont
l’une vient du nord, & l’autre de Teft ; ellepafie
à demi-lieue de Magnéfie fous un pont foiitenu
par des piles de pierre; & après avoir traverfé la
plaine du nord-nord-eft vers le fud , elle fait un-
grand coude avant que de venir au p o n t, & tirant
fur le couchant, va fe jeter entre Smyrne &
& Phocée , comme Ta fort bien remarqué Stra-
bon. Tous nos géographes au contraire, la font
dégorger dans le fond du golfe de Smyrne en deçà
de la plaine de Mengmen.
Cette rivière forme à fon embouchure de grands
bancs de fable , à Toccafion defquels les vaifteaux
qui entrent dans la baye de Smyrne, font obligés
de ranger la c ô te , & de venir, pafter à la vue du
château de la Marine.
L ’auteur de la vie d’Homère attribuée à Héro-
d ote, rapporte que les habitans de Cumes bâtirent
dans le fond du golfe Herméen, une ville à
laquelle Théfée donna le nom de Smyrne, qui
étoit celui de fa femme, dont il vouloit perpétuer
la mémoire. On voit par ce paflage curieux
que le golfe de Smyrne, qui a pris le nom de la
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ville que Ton y bâtifloit alors, portoit le nom de
cette rivière qui s’y perd , & s’appeloit Hermus
J i n u s , le golfe d’Hermus. { R . )
H ERN A TH , rivière de la haute Hongrie, dans
le comte de Barzod. ( R . )
H E RN D A L , petit pays de la Norvège, dans
le gouvernement deDrontheim, cédé à la Suède
par la paix de Bromfebro en 1645.
HERNGRAND. Voye^ Her rn g r an d .
HERNOESAND , ville maritime de Suède, fur
le golfe de Bothnie dans TAngermanie. Elle eft fi-
tuee à 1 embouchure du fleuve d’Angermanie 3
dans l ’ile de Hernæn. Sa fondation ne remonte
qu a 1 an 1584. Il s’y tient une foire très-fameufe.
Cette ville a la trente - neuvième place à la diète.
Long. 35 , 15 ; lat. 61 , 45. (R.)
HERREN-BREITUNGEN, baillage d’Allemagne
en Franconie , dans la principauté de Henne-
berg. Il appartient au Landgrave de Hefte - Caffel.
HERRENBERG, ville du duché de Wirtem-
berg , dans le cercle de Souabe , en Allemagne :
c eft le chef-lieu d un baillage de dix paroifles, &
lefiege dune fur-intendance eccléfiaftique; avant
la reformation elle avoit un chapitre. Peu de villes
dans la contrée ont autant fouffert que celle-là des
violences de la guerre de trente ans, 8c de celle de
1688. (R.)
Herrenberg (S a in t ) , petite ville de Weft-
phalîe, dans le Comté de Berg. ( R . )
HERRENHAUSEN, magnifique château de
plaifance , tout prêt de Hannover. (i?.)
HERRENHUTH, bourg de la haute Luface , à
deux lieues de Loebau, fur Je grand chemin qui
conduit à Zittau. Les premiers fondemens en fu-
r^nt jetes en 1722 , lorfque deux couteliers, originaires
de Moravie, donnèrent naiftance à une
fameufe fe&e ^connue fous le nom des Herrnhou-
tots, ou de frères Moraves, dont le Comte Nicolas
Louis de Zinzindorf eft le chef. Cette fe&e
s’eft fort répandue en Allemagne, 8c a fait beaucoup
de bruit jufqu’à préfent. Ils fe nomment aufli
les frères de f Unité. Ils ont en ce lieu une belle
maifon où ils tiennent leurs aflemblées. (R J
HERRENSTADT, ville de. la Siléfie , dans
la principauté de Wohlau , entre deux bras de
la rivière de Bartfch , aux frontières de Po-
fay-ans du pays la nomment Kiriopo-
Its. Elle eft fituée dans une plaine fertile en bons
grains, 8c. munie d un château qui paftoit encore au
fiecle dernier pour très-fort, 8c pour très-impor-
tai£ ^ oppofer aux Polonois : c’étoit alors une des
poiîemons de la maifon d’Autriche. Les événe-
mens de ce fiecle ont bien changé la face de
toutes ces chofes : Herrenftadt fut réduite en cendres
par les Autrichiens Tan 1759 ; & il ne paraît
pas au tems où nousfommes, que la Siléfie ni aucun
autre pays de 1 Europe ait à craindre les attaques
de la Pologne; (R.)
HERRIEDEN, ville de l’évêché d’Aichftedt.