
Ce lac reçoit plufieurs rivières, & ne fe décharge
par aucune. On l’appelle auffi lac de Vajlan , & lac
de Van, lieux finies fur fes bords. Ils eft fort poif-
foiïneux.
A S T A R A C ou ESTAR AC, petit pays de France
en Gafcogne, dans le bas Armagnac. Mirande en
eft là capitale.
A S T A T , habitation en Illande, à l’orient &
prefque au fond de Skaga , vers le midi de Hola.
Baudrand en fait un bourg. On croit gu*Adftat eft
la même chofe.
j^STECAN ou A SCH IK AN , ville d’A fie dans
la contrée de Mawralnaher, & la province de A l-
Sogde.
A S T ER , vicomté dans le Bigorre, à une lieue
f. e. de Bagnères»
A S T E R A B A T , ou A S T R À B A T , grande ville
d ’Afie dans la Perfe, au pay s , fur la rivière & proche
le golfe de même nom , vers la mer Cafpienne.
O n croit que cette ville eft limée dans le pays que
les anciens connurent fous le nom d'Hircanie.
Long. 72. 5 ; lat. 36. 50.
A STETLAN , province du nouveau royaume
de Mexique, dans l’Amérique feptentrionale, proche
la province de Cinaloa, vers cette mer Rouge
que les Efpagnols ont nommée mar Vermejo.
A STE Z AN , ou COM T É D ’A S T , pays. d'Italie
au Piémont , qui le borne au couchant ; il eft du
refte enclavé dans le Montferrat.
A S T I , belle &' ancienne ville d’Italie, dans le
Piémont, près du Tànaro, à 5 lieues n. e d’Aîbe-,
à S f. o. de Cafal, 8 to e . de Turin. On la nommoit
anciennement Afta Pompeia. C ’eft la capitale du
comté d’Afti. Il y a un évêché fnffragant de l ’archevêché
de Milan , & une citadelle. Les Français la
prirent en 1703 ; le duc de Savoie la reprit en
1704. Les Français s’en emparèrent de nouveau en
1745- ; mais le roi de Sardaigne la reprit en 1746.
Cette ville a quelques fortifications à l’antique.
Long. 2 5 ,5 0 ; lat. 44. 50. (R.)
ÀSTIER ( Saint ) , bourg de France, dioc. êc
à 4 lieues o. de Périgueux, avec une abbaye- de
Bénédiâins.
ASTON, village d’Angleterre , dans le comté
de Berg-shire. Ce lieu eft remarquable par une
bataille célèbre entre les Danois & les Saxons,
en 871.
A S T O R G A , ville d’Efpagne, au royaume de
Léon, fur la rivière de Tuerta. Long. 12. lat. 42.10.
Elle eft fituée dans une plaine affez agréable;
«’eft ni fort grande, ni fort peuplée, mais eft affez
bien fortifiée par la nature & l’art. La rivière donne
de fort bons poifibns , fur-tout des truites très-
délicates. Son évêché eft fournis à la métropole de
Compoftelle. Elle a auffi un riche & nombreux
chapitre, qui eft adminiftrateur de l’évêché & de
l ’hôpital Saint-Jean. Ce chapitre a hors de Féglife la
juriidiâion criminelle avec l’évêque conjointement.
Mais quant aux crimes qui fe commettent dans
L’égiife, lui feul peut en •connoître*
A STR A K AN ( gouvernement d’ ) , dans la Tartane
'Mofcovite : il comprend l ’ancien royaume
d’Aftracan, qui fut conquis en 1554 parle Czar
Iwan Wafiiiewiekz, & renferme une partie delà
côte occidentale 8c la côte feptentrionale de la mer
Cafpienne. La chaleur y-eft fi forte en été, que,
fuivant les obfervatio-ns faites par M. Leieh à Aftra-
can , elle y furpaffe quelquefois le 100, & même
le 103e degré du thermomètre de Fareuheit. Il y
pleut très-rarement en été, & , quand cela arrive,
la pluie ne dure pas plus d’un quart-d’heure ; mais
il règne depuis le commencement de mai jufqu’à la
fin d’août un certain vent qui tempere la chaleur,
laquelle fans cela deviendroit insupportable. Ce
pays feroit totalement ftérile , fans le débordement
du Wolga. Mais les terreins bas fur les bords de
ce fleuve, du Don & du Jaïk font d’une grande
fertilité, & produifent d’excellen# pâturages. Le
bled au contraire n’y réuflit point ; les habitans font
venir par eau de Cazan ce qu’il leur en faut pour
leur confommation. Quant aux fruits des différentes
efpèces, ils y croiffent en grande quantité & deviennent
très-beaux. On y cultive, entr’autres, des
melons de très-bon goût, des citrouilles & des
concombres, qui font hauts d’une demi-aulne. Le
mûrier y vient au mieux, & fi Ion vouloit s’en
occuper, la foie y réufliroit très-bien».
Le premier vignoble d’Aftrakan fut planté en
1613 ; on"fe fervit de plants venus de Perfe. Là
vigne ajourd'hui s’eft fort étendue ; le raifin vient
d’une groffeur extraordinaire ; il eft d’un goût
exquis ; on peut en» faire un excellent vin. On
recueille aufli du coton à Aftrakan. Il croit dans
fes vaftes bruyères des fleurs , des fmtples & di-
verfes plantes potagères.
En remontant le Wolga, on trouve une quantité
prodigieufe de racines de régliffe, dont les tiges
font fouvent plus groffes que le bras, & croiffent à
la hauteur d’une aulne : on l’arrache en grande
quantité pour en extraire ce qu’on appelle jus de
régliffe, que l’on prépare dans les àpothicaireries
d’Aftrakan. La réglifie vient d’eîle-même, ainfi que
le kali, dont on-ne tire pas le profit qui pourrait en
réfulter. Les bruyères , ou déferts d’Aftrakan contiennent
plufieurs lacs ou mares d’eau- falée, où le.
fel repofe au fond de l’eau en forme decriftal, ou
bien fumage comme des glaçons. Tout le terreiu
qui environne Aftrakan eft tellement imprégné de
fe l, qu’on n’y trouve d’eau douce nulle part, à
quelque profondeur qu’on creufe. Cela provient
peut-être de ce que l’eau de la mer Cafpienne filtre
par des canaux fouterreins, & fe reproduit dans ces
endroits, qui ne font pas plus élevés que le niveau
d e là mer. Aujourd’hui, la cour de Ruflie a fait
publier de rigoureufes défenfes pour empêcher
qu’on enlève ce fel ; elle s’en eft réfervé à elle feule
le débit. Le plus connu des lacs falés eft celui
d’Elton ou d’Eltan. On dépofe le fel dans les ma-
gafins de Dmitriewsk & de Saratow, fittiés fur‘ le.
. W o lg a, & de-là on le tranfporte plus loin*.
Tes Tôrgôtîens , autrement Kalmouks , & les
Tartares Nogaïens , fe répandent durant l’été dans
les bruyères d’Aftrakan. Ces bruyères font remplies
d’oifeaux, de gibiers & de bétail. Les Tartares & les
Kalmoucks y entretiennent de grands troupeaux.
On y trouve auffi une efpèce de chèvres fauvages,
qui portent de petites cornes recourbées ; une forte
de rat, qui donne prefque la même odeur que la
civette, & qui fe tient fur les rives du Wolga ; des
aigles, des faifans , des perdrix, des gélinotes, &c.
Parmi les infeéîes de cette contrée, on trouve anflï
la tarentule. Le poiffon de toute forte y eft très-
abondant & à vil prix. Les villes principales de ce
gouvernement font Aftrakan , Kroifnajar, Jenata-
jowska , Tfchunoïjar , Zari^in, Saratow , &e. &c.
(M j s s o s r D E Mo R V I L L I E RS? )
A STR A CAN , A STR A CH AN , ou A S T R A KAN
ville de la Mofcovie Afiatique, fituée dans
une île du W o lg a , nommée Seitça. Le principal
bras du fleuve a en cet endroit 2200 pieds de
largeur. Il gèle fi fort l’hiver, qu’on peuty'paffer
avec des traîneaux chargés ; mais la glace ne dure
pas ordinairement au delà de deux mois. L’ancienne
ville d’Àftrakan , qui fut conquife & ruinée par le
Czar Iwan Wafiiiewiekz, n’occupoit pas le même
emplacement : elle étoit fituée à 10 werftes ; d’autres
difent à 60 , à 70 werftes plus haut fur le Wolga,
parce qu’on trouve dans ces deux endroits des
ruines , d’ôù l’on a tranfporté des pierres pour la
conftmélion des fortifications, des églifes, des mai-
fons de la moderne Aftrakan. Cette ville a une
vafte enceinte, fermée par une muraille de briques,
dont une grande partie tombée en ruines, eft rebouchée
avec des paliffades- Le gouverneur ré-
fide dans la fortereffe , où il occupe un bâtiment
confirait de bois. Hors de la fortereffe eft un bâtiment
de pierre, dans lequel eft la chancellerie. Les
maifons des particuliers font de bois, ce qui la rend
fujète à de, grands incendies: en 17 6 7 , il y eut
mille maisons de brûlées. Ce fut en 1746 que, par
ordre de la cour Impériale, on commença à relever
la ville. Les rues furent élargies & tirées au cordeau.
Le meilleur édifice de la ville eft l’églife cathédrale
de l’Archijerai, c’ eft-à-dire , ârchev. grec.
Outre celle-là, il y a encore quatre autres églifes
Ruffes conftruites de pierres,, parmi lefquelles
VIdwifchmia eft la plus remarquable. On y compte
quatre couvens Grecs. Les Arméniens y ont une
églife & un évêque ; les Catholiques y en poffedent
une auffi ; de même que les Proteftans.
Dans le nombre des fauxbourgs d’Aftrakan, ceux
de Cazan, de Sibérie & de la Tartane font les plus
confidérables. On a bâti en 174 6 , du côté méridional
de la ville , un nouveau fauxbourg , qui eft
fort grand, & uniquement occupé par des Arméniens.
Le canal qui eft entre ce fauxbourg & la
ville , a été creufé pour établir une communication
entre la rivière deKutum & le Wolga. Les
vaiffeaux font autant à l’abri dans ce canal que
dans lp port le plus fur. On fait monter le nombre
des habitans d’Aftrakan à foixante-dix mille aines,
dont la plupart font Ruffes ; les autres font Allemands,
Français , Anglais , Tartares , Perfans ,
Grecs , Italiens, Arméniens, Suédois, Kalmoucks,
& des Indiens venus du Mogol. La fituation de
cette ville eft avantageufe pour le commerce ; auffi.
y a-t-il fleuri conftamment, quoiqu’il ait fouflèrt
dans ces derniers tems. On compte dans cette ville
jufqu’à trois mille négocians, dont les principaux
entretiennent des vaiffeaux fur le Wolga & la mer
Cafpienne. Il y a à Aftrakan quelques manufaélures
de Soierie & d étoffes de coton. Le commerce avec
la Perfe eft le plus grand & le plus avantageux.
Aftrakan eft défendue par une forte garnifon. Les
environs offrent une grande quantité de maifons
de plaifancè & de vignobles. En 1670, le rebelle
Stenkorafin s’étoit rendu maître de cette ville par
trahifon ; mais il reçut à Mofcow le châtiment de
fa perfidie. Elle eft à 20 lieues n. o. de la mer C a fpienne,
75 n. deTe rki. Long. 67 ; lat. '45 , 22*
( Ma s s o n d e Mo r v i l l i e r s . )
ASTRUNO , montagne d’ Italie, au royaume de
Naples, près de Pouzzol. Il y a dans cette montagne
des bains , appellés bagnï dï aftruno , que quelques
géographes prennent pour la fontaine minérale,
que les anciens nommoient Oraxus : ces bains font
fournis par les eaux d’un petit lac.
A S T Û R A , rivière de la campagne de Rome ,
qui a fon embouchure dans la mer de Tofcane, à
dix lieues fud - eft de Rome. Il y avoit autrefois
un bourg près de cette embouchure : ce fut là que
Cicéron s’embarqua pour Gaïette, après qu’il eut
été proferit. Ce fut près de là qu’il fut mis a mort,
par ordre du triumvirat. Ce fut encore près de ce
même endroit que Conrard & Frédéric furent battus
& pris par Charles, roi de Naples.
À S TU R IE , province d’Efpagne, qui a environ
quarante-huit lieues de long., fur dix huit de large ,
bornée à l’orient par la Bifcaye, au midi par la
Vieille Caftille & le royaume de Léon, à l’occident
par la Galice , au nord par l’Océan ; elle fè divife
en' deux parties , VAfturie d'Oviedo , & 1’ Aflurié de
Santillane : c’eft l’apanage des fils aînés d’Efpagne.
Le pays eft in éga l, couvert au midi par de
hautes montagnes, qui font comme des branches
des Pyrénées , & fe féparent des royaumes de
Léon 8c de la Vieille Caftille. Toutes ces, montagnes
font couvertes de vaftes forêts. Le terroir cependant
produit allez de bled , beaucoup de fruits , &
d’excellent vin. L’air y eft affez bon : on y trouve
plufieurs mines d’o r , de chryfocolle, d’azur & de
vermillon ; mais, ce qu’il y a de plus remarquable,
ce font les chevaux , dont la bonté & la vîteffe ont
été fi eftimées dans l'antiquité, que les Romains les
préféraient à tous les autres chevaux d’Efpagne. Les
habitans font fmcères , généreux , 4 )raves & laborieux,
mais pauvres. Ses villes principales font
Oviedo , Santillana, & San-Andéro, Il n'y a qu’uia
évêché dans cette province ; Savoir, celui d’O viédo,
qui relève immédiatement du Saint-Siège.