des plus riches de l’empire, & qu’elle produit au
Grand Mogol plus de vingt - cinq millions par
an. Elle abonde fur-tout en Lucre & en coton.
BA LAG N E ( la ) , diftriél de l’île de Corfe ,
dans la partie du nord-eft, & dans la province de
Nebbio. Elle donne de l’huile & du vin. Algaiola
en eft la capitale. (/?.)
B A LA G Ü A T E . Voyez B a l à g a t e .
B A LA G U ER , ville d’Efpagrie, dans la Catalogne.
Long. 18 ,2 .8; lat. 41 j 38.
Elle a un bon château & un pont de pierre. Les
François la prirent en 1645. Elle fut reprife en
1650. Elle eft fur la rivière de Segre, à 3 li. n. e.
de Lerida. (R.')
B A L A L V A N O , montagne d’Afie , au milieu
■ de l’île de Sumatra. Elle eft remarquable par un
volcan , q u i, comme le mont Ethna, vomit des
flammes & des morceaux de rochers.
B ALAMBANG AN , île d’A fie , à la pointe
feptentrionale de Bornéo. Le roi de Solon l ’abandonna,
en 1766, aux Anglois, qui y fondèrent
un établiffement en 1772.-, efpérant en faire le
marché & l’entrepôt le plus confidérable de l’Afie.
Mais à l’inftant qu’on s’y attendoit le moins, le
^nouveau comptoir a été attaqué, pris*& détruit,
& il en a coûté neuf millions de livres aux An-
.glois, fans qu’ils aient pu favoir encore de quelle
main le coup partoit. {M. D. Ml)
BALAMBUAN , ou P A tAM BU AN , ville
d ’A fie , dans les Indes, fur la côte orientale de .l’île
de Java, dans le pays de même nom, dont elle eft
capitale. Long. 133 ; lat. mérid. 7, 50.
B A L A N B E A , île fituée à'l’extrémité occidentale
de la Nouvelle - Calcédonie. Elle eft affez fertile,
fur-tout l’extrémité n. o. qui eft bien cultivée &
chargée de cocotiers. Les moeurs des habitans
de cette île font fort douces, & leur cara&ère eft
Bon.
B A L A N G IA R , ville de la Tartarie, au nord de
la mer Cafpienne, capitale du pays de Kozar. Elle
eft habitée par une race de Tartares , appelés
Pégarés, ou K ovariens. Les tables Arabiques lui
donnent 46 deg. 30 m. de lat.
B A LAN TE S , peuples d’A frique, au pays des
nègres, fur la côte de l’O céan, vers les Biffaux.
B A LA R U C , petit bourg de France, dans le Languedoc
, fur l’étang &. à une lieue oueft de Fron-
tignan. Ce lieu eft remarquable par (es eaux minérales
, falutaires contre la paralyfie & les rhu-
matifmes.
B A L A T O N (lac) , ou Plàtten-Zé e , lac de la
baffe-Hongrie, duquel fort la rivière de Sarvite. Il
a douze lieues de lo n g , fur trois ou qiiatre de large.
Il eft fort poifionneux. (R )
B A LA ZA G U N , ou B A L A SG U N , ville & contrée
d’A fie , dans le Turqueftan , au-delà du fleuve
Sihun, qui eft le Jakartes des anciens. Elle étoit
çntre les mains des Turcs 3 aujourd’hui elle appartient
aux Tartares. Long. 9 1 ,3 5 ; lat. 47,40.
BA1.BAK, île peu éloignée du rivage de la mer
b a l
■ des Indes, & qui n’eft qu’à une journée clé IVie de
Ceilan.
BALBA.LINS , ou ALBANINS , nation particulière
de Grecs, ou d’anciens Egyptiéns, qui fe
font retirés ves la Nubie & dans la ville d’Afuan
en Thébaïde, dès le tems que les Mahométans
fe rendirent maîtres de l’Egypte. Ce font des
efpèces de brigans , qui font cependant pro-
feflion de la religion chrétienne 8c de la feéle des
Jacobites.
BA LB A STRO , ou B A LV A STRO , Balbaf-
trum, ville d’Efpagne, au royaume d’Aragon , fur
le Vero. Long. 17, 50 ; lat. 41, 50.
Elle fut reprife fur les Maures en 1065 3 &
création de fon évêché eft de 1090. Le chapitre eft
compofé de fept dignitaires , douze chanoines ,
douze prébendiers, & plufieurs autres bénéficiers.
Le diocèfe s’étend fur cent foixante - dix paroiffes.
Elle a cinq couvens , & une commanderie de
l’ordre de Malte. Elle eft à 17 lieues n. e. de Sar-,
ragoffe. (R.)
B A L B E C K , Heliopolis, ancienne ville d’A fie ,
dans la Syrie. Elle eft feüSMê de belles murailles ,
telles qu’elle les eut dans l’antiquité, & elle con-
ferve encore des reftes fomptueux de fa primitive
fplendeur. Elle eft à 15 lieues n. de Damas, & 18
e. de Baruth. Long. 55 ; lat. 3 3 ,2 5 .
Ses monumens, les plus beaux 8c les mieux con-
fervés, font le château & le grand temple, où l’on
voit la belle architecture rehauffée de tout l’éclat
que lui prête la fculpture. Les colonnes, les fta-
tues, les buftes, les trophées, les bas-reliefs, concourent
à leur décoration. (R.)
BA LGH , ou Balck , ville de P erfe, fituée dans
le milieu du Korafan , fur la rivière de Dehash»
Quelques géographes la prennent pour l’ancienne
Baétres.
B alch , petite rivière d’Allemagne, au cercle de
W eftphalie. Elle traverfe Cologne, 8c fe jète dans
le Rhin.
B A LD IV IA , ou V A L D 1V IA , port & place
confidérable du C h ili, entre les rivières de. Cal-
lacalla & del Pontpero, à leur embouchure dans
la mer du Sud. Elle appartient aux Efpagnols.
Cette ville , munie d’une fortereffe, eft plus
importante que bien peuplée. Elle eft à 75 lieues
de la Conception. (R.)
B A LD O ( m o n t e ) , montagne d’Italie, dans le
Veronois. Elle a trente milles de tour. On y trouve
quantité de Amples. Elle a aufli des mines de
cuivre.
B A L E , grande, riche & belle ville deSiiiffe,’
capitale du canton de fon nom, fituée fur le Rhin ,
qui la partage en deux parties très - inégales , dont
la plus grande eft à la gauche du fleuve. En latin,
elle fe nomme Bajilea ; en Allemand, Bafel. Elle
eft fituée en pays découvert, & dans une contrée
agréable & fertile. Elle fut autrefois ville impériale.
On a oüvert un canal, par lequel on y a dérivé
une partie des eaux de la B irs , q u i, un quart
Se lîeue au-defltis, fe jète dan§ le Rhïn. Le pont J
qui joint les deux villes# a 250 pas de longueur.
La grande ville , à gauche du fleuve , eft
munie de murs, de tours, de foffés & de quatre
baftions. Il s’y trouve fept églifes paroifliales du
nombre defquelles eft l’ancienne églife épifcopale.
L ’églife qui étoit autrefois aux Dominicains, eft
aujourd’hui l’églife Françaife. L’ordre des chevaliers
Teutoniques a une maifon à B âle, ainfi que
celui de Malte. L’hôtel - de - ville offre de belles
peintures du célèbre Holbein, dont on voit à la
b.ibliotheque un tableau très-vanté, repréfentant la
paflion de Jefus-Chrift en huit compartimens. L ’uni-
verfité a un beau jardin de plantes médicinales, &
une bibliothèque où il fe trouve une colleâion de
curiofités, une autre de tableaux, 8c une troifième
de médailles.
Il y a dans cette ville une fociété qui a pour but
l ’avancement de la phyfique 8c de la médecine. Le
college, ou gÿmnafe, eft compofé de fix claffes,
avec une école pour l’écriture & l’arithmétique.
Une ville qui ne tient fim luftre que des fpéculations
mercantiles, ne point d’affocier, fous
un même to it , cette partie à des études plus
relevées.
Dans la petite v ille , il fe trouve une maifon d’orphelins.
Ses habitans ont part au gouvernement de
l ’état.
La meilleure carte du canton de B â le , eft celle
de Daniel Bruckner, gravée ça 1766. Cette fou-
veraineté a huit lieues & demie de long fur fix de
large. Les montagnes en couvrent la plus grande
partie. On y recueille du bled , du v in , des fruits,
des légumes, différentes efpèces de grains, & les
pâturages y nourriffent beaucoup de bétail. Il s’y
trouve d’ailleurs des fources minérales. La religion
du canton eft l’évangélique, fuivant la dodrine
réformée. Il entra dans-la ligue Helvétique en 1501.
C ’eft le neuvième en rang. Le gouvernement en
eft arifto-déraocrtaique. Le grand çonfeil eft compofé
de deux cent quatre-vingt membres. Il eft dé-
pofitaire de l’autorité abfolue»
Le pays eft divifé en fept grands bailliages. Cha- '
cune des deux villes a fa juftice particulière, à
■ laquelle préfide l’avoyef. 11 eft à remarquer qu’à
Bâle les horloges font avànçées.d’une heure. Quand
il eft midi ailleurs , il eft déjà une heure à Bâle On
ne connoît point l’origine de cette coutume. Il fe
ttouve beaucoup de fabriques en cette ville. Il s’y
fait de groffes affaires dans les toiles peintes & la
.quincaillerie, En général le commerce & la banque
y font des plus ftoriffans. Son univerfité fut fondée
par le pape Pie II en 1460. A la cathédrale fe voit
l e tombeau d’Anne, femine de Rodolphe de Hapf-
bourg, premier empereur de la maifon d’Autriche,
Q n y voit aufli celui d’E rafine, qui étoit de Rotterdam.
Cette ville a vu affemblé dansifes murs le fameux
concile dé B âle , qui s’y eft tenu en Ï431. Après la
tranftation de c e concile à perrare , 8c enfuitp à
Florence : plufieurs évêques., qui relièrent à Bâle,
dépofèrent le pape Eugene I V , & élurent Amé-
dée V I I I , duc de Savoie , qui prit le nom de Félix
V. Mais il fut obligé dans la fuite d’abdiquer fa
dignité, & il eft regardé comme anti pape. L’évoque
qui y réfidoit, lorfqù’elle étoit catholique, tient
actuellement fa courà rorentruy, à 9 lieues fud-
oueft-de Bâle. L’état qu’il s’eft confervé, & dont
nous parlerons à l’art, fuivant, fe rapporte, partie
à.l’A llemagne, partie à la Suiffe. Il eft connu fous
la dénomination d'Evêché de Bâle, qui fait une foir*.
veraineté diftin&e de celle du canton.
Bâle eft la patrie des Bernouilli, célèbres mathématiciens
, & celle de Holben. Jean OEcolampade
y fit profcrire la religion catholique en 1519. A la
réferve de quatre familles nobles , qui ont faculté
d’habiter la v ille , la nobleffe n’y eft point foufferte 3
elle eft reléguée à la campagne. Pour refider à la
ville , il faut renoncer à fes titres. Cette ville eft à
24 lieues f. de Strasbourg, 48 n. o. de G en è v e ,
16ù o. de Vienne 100 fi e. de Paris, 30 n. e. de
Befançon, u n . de Soleure, 17 de Berne, 16 de
Zurich , 23 de Fribourg, 36 de Laufane & à un
quart de lieue de Huningue, (R.)
Bale ( l’évêché de ) eft fitué entre le Sundgaw ,
le pays de Montbelliard, la Franche-Comté, l’état
de Neuchâtel, & les cantons de Berne, de Soleure
& de Bâle. Il forme une fouveraineté aflez
confidérable, dont le prince-évêque de Bâle eft
membre de l’empire & allié du corps Helvétique.
Il a d’ailleurs des alliances avec la France. L’état a
22 lieues d’étendue du nord au fud, fur une largeur
fort inégale, & qu’on peut évaluer à 9 à 10 lieues.
Il commence à l’extrémité méridionale du lac de
Bienne, 8c, par le mont Jura, il fe propage prefque
jufqu’aux portes de la ville de Bâle. Il ne faut point
confondre cette fouveraineté avec le canton de Bâle,
qui eft une des républiques fédératives de la Suiffe,
-& qui fit partie du domaine de l’évêque de Bâle
avant l’établiffement de la réforme. La ville de
Bâle étoit alors le fiège de l’évêque. Dans l’état
a&uel des chofes, i’évêphé de B âle , qui feul eft
fous la domination du prince-évêque, faifoit autrefois
dans fa totalité partie de l’empire Germaniques
mais une partie des peuples , qui la compofent, fe
jetèrent dans l’alliance des Suiffes, fans ceffer de
reconnoître la fouveraineté de l ’évêque ; l’autre ,
qui eft la plus confidérable,refta attachée à l’empire.
Par cette fciflion , le prince eft devenu partie intégrante
de deux corps politiques entièrement difi*
tin&s, l’Allemagne & le corps Helvétique. P a r la
partie de fes états que l’on nomme les Franches-
Montagnes, l’éyêque eft allié des fept cantons catholiques
3 l’Elfgaw, qui forme l’autre partie de l’évêché
de B â le , eft incorporé à l’empire 8c fait partie
du cercle du Haut-Rhin.
Quelques années avant que la réformation ne
fût introduite à B â le , les évêques avoient déjà
tranfporté leur cour à Porentruy, où ils ont depuis
fixé leur réfidenee«
E e i ||