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DIETSCHIN, T etzen , ou T et sch en , ville
de Bohême , dans le cercle de Leutmeritz ou Le-
tomerits, au bord de l’Elbe, avec lin beau château
jGtué fur un roc élevé. (/£.)
DIETZ , ville d’Allemague, au cercle de Weft-
phalie, fur les bords de la Loehn, avec un château.
Les réformés y ont deux églifes, & les luthériens
une. Cette ville appartient aux comtes
de Naffau-Dietz, avec une partie du comté de
ce nom ; l’autre eft a l’archevêque de Trêves. Elle
eft à 6 li. e. de Coblentz, 3 n. e. de Naffa5?3'8c
10 n. de Mayence. Long. 25 , 35 ; la t. 50, 22.
(JR.) DIEU ( l ’ile) , ou l ’Ile d’Y eu. Cette petite
île eft fur la côte de Poitou. Il s’y trouve un bourg.
m
D ieu-le-Fi t , deux petites villes de la généralité
de Grenoble , dans le Dauphiné, élection
de Montelimart. (/?.)
DIEUZE, petite ville de France, en Lorraine,
entre Metz & Saverne. Elle eft remarquable par
fes fources d’eau falée, qui fournirent une grande
quantité de fel. C’eft le fiège d’une maîtrife particulière
des eaux 8c forêts, & d’une recette des
finances. Elle a quatre couvens & deux hôpitaux,
& elle eft fur la Seille, à 2 li. e. de Marfal, 9 n.
o. de Nanci. L o n g . 24, 20 ; Lat. 4 8 ,6ô._ (iç.)
DIEZ ( Saint) , ville épifcopale de France, en
Lorraine, fituée fur la Meurte entre de hautes
montagnes. Elle n’eft le fiège d’un évêché que
depuis quelques années. Il s’y trouve, outre la
cathédrale qui fert de paroiffe à la ville, une
églife paroiffiale dans le fauxbourg , un couvent
& un hôpital. Les chanoines de la cathédrale font
preuves de nobleffe. Avant fon éreftion en évêché,
cette ville étoit du diocèfe de Toul ; cependant
le prévôt du chapitre de Saint - Diez prétendoit
avoir la jurifdi&ion épifcopale. Elle eft à 10 li. o.
#de Seleftat, & 12 f. e. de Lunéville. Long. 24, 45 ;
la t . 48 , 20.
DIGNANT, ville d’Iftrie , en Italie, aux Vénitiens.
Elle eft à 2 li. n. n. e. de Pola, 8c à une lieue
de la mer. Long. 31,40; la t. 45 , 10. (/?.)
DIGNE, ville de France, en Provence , ’avec
un évêché fuffragant d’Embrun. Il y a recette,
fénéchauifée , lieutenance de maréchauffée. Elle
eft fituée au pied des montagnes, au bord de la
Bleaune, qu’on nomme encore Mard or ic . Outre
la cathédrale, elle a cinq couvens, un féminaire,
un collège, un hôpital. Cette ville, qui eft très-
ancienne , a des eaux thermales qui le boivent,
8c dans lefquelles on prend des bains. Gaffendi
naquit dans le bailliage de Digne. Elle eft à- 14
lieues f. o. d’Embrun, 7 f. e. de Sifteron , & 15 <
f. e. de Paris. L o n g . 23 , 2 ; la t. 44, 5. (Æ.)
DIJON , ville de France , capitale de la Bourgogne,
l’une des plus grandes, des plus belles,
oc des plus confidérables du royaume. C’eft le fiège
d’un parlement, d’un évêché , d’une chambre des
comptes, d’une cour des ajdes, 4’une chancellerie
d 1 J
près le parlement, d’une chambre du domaine.
Cette ville eft la réfidence du gouverneur général
de la province, on du lieutenant général commandant
en fa place, d’un intendant de juftice ,
police 8c finance , d’un gouverneur particulier, de
deux lieutenans de roi, l’un pour la ville, & l’autre
pour le château ; d’un grand fénéchal, de deux
lieutenans des-maréchaux de France. Cceft le fiège
d’un bailliage principal-, d’un bailliage particulier ,
d’un préfidial uni au bailliage & à la chancellerie ,
d’une chancellerie aux contrats, d’une table de
marbre pour toutes les maîtrifes & grueries royales
8c feigneuriales du parlement de Bourgogne en fair
d’eaux & forêts, d’une maîtrife particulière, d’une
mairie qui a la juftice ordinaire, civile 8c criminelle
dans Ta ville & la banlieue. Il y a chambre du
confeil de Ville où s’exerce la police , feigneuries
& juftices des enclos 8c terres des abbayes de Saint-'
Benigne & Saint-Etienne, juftice royale des chaffes
& plaifirs du gouverneur de la province, juftice
confulaire, maréchauftee fous un prévôt général,
grenier à fel, juftice des traites foraines , juftice de
la marque des fers & des cuirs , bureau des finances
, commiflion pour les dettes 8c affaires des
communautés, chambre des élus généraux des
états , intendance de la marine, recette générale 8c
particulière des états, dirèdion des gabelles 8c•
traites.
Depuis près de mille ans on battoit monnoie-
à Dijon; mais par édit de février 1772, l’hôtel
des monnoies a été lupprimé avec tous fes offices.
Cependant le balancier, le laminoir, 8c les autres
outils 8c uftenfiles employés à la fabrication des
efpèces , font encoré à l’hotel. Il y a une académie
des fciences , arts 8c belles-lettres , une faculté de
droit civil 8c canonique, un grand 8c beau collège,
8c un collège de médecine. L’évêque de Dijon eft.
premier confeiller d’honneur au parlement. Son
diocèfe qui eft un démembrement des évêchés de
Langres , d’Autun , 8c de Châlon , renferme deux
cent onze paroifles, deux abbayes d’hommes, trois
abbayes de femmes , 8c huit chapitres de Chanoines.
Le revenu de l’évêché eft de 60000 liv. félon
fa taxe en cour de Rome ; il paie 1233 florins pour
l’expédition de fes bulles. Avant l’éreélion de l’évêché
par Clement XII en 1731, Péglife de Dijon
étoit comprife fous le diocèfe de Langres. .
La chambre des comptes de Dijon eft la fécondé-
dq royaume; fon établiffement remonte aux ducs
de Bourgogne de la première race.
Le maire, qui eft chef-d’armes , jouit de plu-
fieurs beaux privilèges.
Cette ville.eft baignée parles deux petites rivières
d’Ouche 8c de Suzon ; celle-ci eft fouveut à fec*.
On y entre par cinq portes’: la porte de Bourbon ,
la porte Saint-Nicolas , où fe rendent les routes de
Lorraine 8c d’Alface par la Franche-Comté , 8c
celles de Paris 8c de Flandres par la Champagne ;
la porte Guillaume , à laquelle fe terminent les deux
routes de Paris par Auxerre 8c par Troyes ; la porte
D 1 J
tVOuche où aboutit la route de Lyon, & la porte
Saint-Pierre, où l’on arrive de.Lefançon 6c de
la Suifle. Elle a trois fauxbourgs; celui de Saint-
Pierre, celui de Saint - Nicolas, & le fauxbourg
d’Ouche qui communique aux Chartreux par une
longue & belle avenue de grands arbres. La ville
eft de forme ovale : fa longueur eft de quinze
cents pas fur mille de largeur, & fon circuit eft
de treize cent cinquante toifes , non compris les
fauxboiirgs ; en dehors des murs il eft d une grande
heure de chemin. Elle eft ceinte de beaux murs
accompagnés de demi-lunes , de battions au nombre
de douze , & de fofles, avec un chateau en
forme de citadelle. 11 eft de forme quarrée, avec
quatre gr.olfes tours rondes à fes quatre angles ,
il eft flanqué de deux fers à cheval^, 1 un du cote
de la campagne, 8c l’autre du cote de la ville.
Commencé lous Louis XI, continue fous. Charles
»'VIH , il fut achevé fous Louis XII.
La population de cette ville eft de vingt mille
habitans. Elle en comptoit trente mille il y a environ
deux fiée les. Le nombre de fes maifons s eleve
à deux mille deux cent foixante-fix. Les rues en
font droites, larges , bien pavees, 8c formées de
maifons affez généralement belles.
Il s’y trouve une églife cathédrale, ci-devant
abbaye fous le titre de Saint - Etienne ; la fainte
; Chapelle du roi, églife collégiale fondée en 1172,
fept paroifles , dont une fous le titre de Saint-Jean
fut érigée en collégiale en 145 5 •> ^es ,1X autres def-
fervies parfix méparts ou communautés de prêtres;
un doyenné ou archiprêtré uni à la cure de Saint-
Jean , un féminaire dirigé par les prêtres de 1 oratoire
, une commanderie de l’ordre de Malte, une
riche 8c magnifique chartreufe, un couvent de Dominicains
, dans une lalle duquel s affemblent les
Funiverfité ; quatre autres couvens d’hommes ,
Cordeliers , Carmes, Capucins , Minimes ; une
maifon d’Oratoriens, une de Lazariftes, cinq mai-
ions de religieufes, dont une abbatiale , dite des
dames de Saint-Julien, bénedi&ines ; une collégiale
fous le nom de chapelote ou chapelle aux riches ;
un collège ci-devant régi par les Jéfuites , un hôpital
général dit le grand hôpital, deffervi par des
religieufes d’un inftitutparticulier, un hôpital dit
du Saint-Efprit pourlesenfans-trouvés, un hofpice
dit de Sainte-Anne pour les pauvres filles, un autre
dit de Saint-Fiacre pour les pèlerins, une communauté
de veuves 8c filles, fous le nom de Sainte-
Marthe , établie pour le foulagement des prifon-
niers 8c des pauvres maladès; des foeurs de la Charité,
répandues fur les différentes paroifles de la
ville pour le fervice des pauvres malades ; une fo-
ciété dite de la Miféricorde, pour le foulagement
des malheureux ; des écoles pies ou petites écoles
pour les enfans du bas peuple ; une maifon dite du
r'efuge pour les femmes qui fe font ecartees, 8c
celles qui veulent s’y retirer de leur gré ; une
D I J f i ?
maifon de correélion dite du bon pafteur, pour les
filles 8c femmes diffolucs.
Gontran , roi d’Orléans & de Bourgogne, eft
cru le fondateur de l’abbaye de Saint-Benigne. Il
la dota, 8c lui avoit fait don de croix 8c couronnes
d’ôr, de vafes précieux qui furent vendus au xift,
fiècle pour fubvenir au befoin des pauvres dans la
crife d’uhe famine générale. L’eglife fut confacrée
en 535. Celle qui exifte aujourd’hui fut finie en
1288. C’eft une des plus belles du royaume par
fon étendue, fa légèreté, la hauteur des voûtes ,
8c la flèche qui s’élève au-deflùs. Le Vaiffeau a
deux cent treize pieds de longueur, y compris
l’épaiflfeur des murs, quâtre-vingtffept de large,
dont quarante-deux pour la grande nef, 8c quatre
vingt-douze pieds de hauteur fous voûte. La
flèche qui s’élance du haut de l’édifice eft un
ouvrage des plus hardis qu’ait jamais tenté l’induf-
trie humaine : fur un diamètre très-peu confidéra-
ble elle porte le coq qui la termine à trois cent foi-
xante-quinze pieds de haut ; élévation prodigieufe
qui eft prefque double de celle des tours de Notre-
Dame de Paris. La hauteur de la croix eft de
treute-fix pieds. Pour empêcher que cette magnifique
pyramide ne foit frappée de la foudre, on a
placé un condu&eur fur l’aiguille voifine 8c en pierre
de S. Philibert. Le portail eft orné de deux tours
gemelles d’environ deux cent quarante pieds, dans
l’une defquelles font deux bourdons, l’un de onze ,
l’autre de quinze milliers. Le vaiffeau de Saint-Benigne
, par fa ftruélure 8c fa grandeur , l’emporte de
beaucoup fur toutes les autres églifes de la ville ,
8c fa pyramide eft une des plus élevées qu’il y ait
en Europe 8c dans le monde. L’orgue en un des •
plus beaux qui exiftent. On defireroit feulement
que la nef eut plus de profondeur. On y voit le
tombeau d’un prince de Pologne qui fut moine de
ce monaftère pendant plufieurs années , 8c obtint
enfuite du pape pouvoir de fe marier. Derrière le
choeur de cette églife on remarque un ancien édifice
bâti en rotonde, avec trois voûtes élevées l’une
au-deffus de l’autre , ouvertes circuiairement dans
le milieu, 8c portées par des colonnes au nombre
de cent quatre , dont’ le fût eft d’une feule pièce.
Le tiers de cette conftruélion eft en terre. C’é-
toit un. temple des faux dieux, qui nous eft refté
du tems du paganifme. L’efcalier du monaftère
mérite d’être vu ; la coupe en eft favante , 8c il
différé peu de celui de l’abbaye de Saint-Germain-
des Prés à Paris. Ce monaftère a eu quatre-vingt-
quinze abbés. En 1775 la menfe abbatiale en fut
réunie à perpétuité à l’évêché de Dijon.
C’eft à Saint Benigne que les ducs de Bourgogne,
8c les rois Jean , Louis XI, 8c Charles VIII jurèrent
de garder les privilèges de la province.
Le nouveau corps-de-logis élevé derrière l’églife,
fe fait remarquer par un ton d’architeélure mâle 8c
fa vaut.
La fainte chapelle relève immédiatement du
Saint-Siège-, Cette églife collégiale fut fondée par