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-portiques, des bains, & des places (Pune grande |
fomptuofité ; le marbre & les colonnes y font prodigués.
La mofquèe que ce prince fit bâtir, étonne autant
par fa grandeur $ que par la beaute de 1 architecture.
v - • ; • \ c • : -
L ’aqueduc qui conduit l’eau à ce château a cinq
cent vingt arcades. Par malheur ces monumens
.fuperbes font entre les mains d’une nation qui mé-
prife les arts, & qui laiffe dégrader tant de chef-
d’oeuvres.
Je ne puis me difpenfer de parler du puits qui eft
d’une prodigieufe profondeur. Il femble partagé en
deux parties , entre lefquelles eft une place., où
.defcendent par unefcalier, d’une pente imperceptible
, les boeufs qui doivent faire monter l’eau du
premier puits. Elle fe rend dans un réfervoir , qui
fait le fonds du fécond puits, au haut duquel elle
eft portée par une rque, que les boeufs font tourner
continuellement-, & obtient une corde, à laquelle :
font attachés plufieurs fceaux.
Les habitans de. cette ville montent à plus de
309,000, en y comprenant les Mores , les Cophtes,
les Turcs , fans compter cependant les milices du
grand feigneur. Le bacha; a l’autorité fuprême , &
gouverne defpotiqiieiiient3 non-feulement la ville,
mais encore.toute l’Egypte. Il y a aufli quatre muftis
pour les principales feâes des Maftomérans, &
u n patriarche Cophte. Les femmes y ont plus de liberté
que dans, les autres états du Turc. La ville eft
traverfée par un grand canal très-anci.en. Le Sultan
Selim la prit fur les Mameluks en 1517 , & depuis
ce tems-là .elle eft fujète aux Turcs. On en tire par
Alexandrie des cuirs , dy lin , des laines d’Egypte ,
du coton filé, de la cire, des dattes , de l’aloes, de
Tencéns , de la myrrhe , du café ., des aigrettes
blanches. & noires , des dents d’éléphans , & de
la gomme laqué. Il y a plufieurs manufactures,
entre autres de tapis de Turquie.
Le Caire eft dans un pays fabloneux. L ’air, n’y eft
jamais rafraîchi par lès pluies y la chaleur y eft extrême.
Mais en juin , juillet , août , il y règne un
vent qui le.tempère beaucôup.Cpmme l’hiver n’y
eft jamais rigoureux , lés arbres y confervent leur
verdure toute l’-année. L e larcin y eft toujours puni
de mort. Pour .les crimes capitaux, les perfonnes du
commun y font empalées , celles de diftinéfion
étranglées Ou décapitées, & les fautes les plus légères.
attirent la baftonade. (M . D. M . )
CAIREV AN j. ou K A IR V AN , yille.d’Afrique
au royaume de Tunis. Elle a été long teins le fiège
des princes Arabes, Long. 29 ; lat. 3 5 ,4 0 . ( R.')
CAITHNESS , province au nord de l’Êcoffe ,
allez fertile en bleds , en pâturages & en bétail,
mais dans laquelle il y a peu de bois.. Elle envoie
na député, au parlement, ButhéwiChen en eft la
capitale.
CAJAN EBO U R G,v ille forte de.la Suède, capitale
de la Cajanie ou Bothnie orientale., fur le lac
4 'Ula , vers la Laponie. La province, dont elle eft
la capitale, feroit affez fertile , û les frimats qui
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viennent de bonne heure n’enipêchoiënt fouvent les
grains de mûrir.
CAJAN IE , grande province de la Finlande , appartenant
aux Suédois, fur le golfe de Bothnie.
La capitale en eft Cajanebourg.
CAJARC , petite ville de France , dans le
Q u e r c y , fur le Loth , à 3 lieues f. o. de Figeac.
CAJAZZO , petite ville d'Italie , au royaume de
Naples, dans la terre de Labour, avec un évêché ,
fuffragant.deCapeué ,à 3 lieues n-. e. de cette v ille,
& 9 n. e. de Naples. L'ng: 31 ; lat. 4 1 , 1 0 .
C A K E T , ville & petit royaume d’Afie , dépendant
du roi de Perfe , près du Caucafe, Son
commerce confifte en foie. Long. 63 , 5.0 j, lat.
43 » 32,4 r ,
C A K Ë T A , grande rivière de 1 Amérique méridionale.
Elle prend fa fource dans la nouvelle Grenade
, & verie dans TOrénoque & au fleuve des
Amazones.-( /?.)
C A L A A , ville d’Afrique , au royaume deTre-
mecen, au fud d'Oran, fur la pente d’une colline.
.Ses habitans font en grande partie livrés au commerce.
Long. 12 , .30 ; Lat. 3 1 ,1 0 .
CALABRE ( l a ) , province d’Italie , dans la
partie méridionale du royaume de Naples, avec
titre de duché. On la divife. en citérieure & ultérieure,
fêparées par une chaîne de montagnes.
Cette' province eft fertile en bled , en huile,
figues , raifins. 11 y a de la manne eftimée , du talc,
du marbre , des chevaux & des mulets vigoureux.
La Calabre citérieure a pour capitale Cofenzayla
Calabre ultérieure a Catanzaro.
C A L A C IA , ville d’Afie , dans la Tartarie , au
royaume, de Tanguth.
C A L A -D U C IR A , ville & port de l’îiede Gozzo,
dans la mer Méditerranée, près de Malte. (ft.)
C AL A F IG U ER , ville & port de-la côte méridionale
de Pile de Majorque.
C A L A H , île de la mer des Indes , près de la
ligne équinoxiale.. Elle eft peuplée de Mahometans ,
& renommée par fes mines d’étaim , & par fes
arbres, dont on tire:le camphre.
C A L AH O R R A , ville d’Efpagne, dans la Vieille
Caftille, fur les frontières de la Navarre. Elle eft
fituée fur l’Ebre, au confluent du Cidaço. Cette
ville , qui eft l’ancienne Calaguris , eft connue
par le féjoûr, le choix des troupes, & les belles
aéfions de -Sertorius. Elle devint municipale ; &•
Augufte avoit à R om e , pour fa garde, trois cohortes,
dont une .étoit des fpldats de Calahorra. On
y trouva en 1707, fur une pierre, cette infcription
d’un ofticier, habitant de Calahorra , qui fe crut
obligé , par devoir d’amitié & de religion, de
mourir & de fe facrifier aux mânes du grand Sertorius
r.
Dûs manibus
Qtiinù Sénorii , '■ .
Me Brebicius Calaguritanus devovi >
Arbïtratus rdigionem e j e ,
Eo fublato,
Qui omnia
Cum dïis immortalibus
Communia habebat,
Me incolumem
Retinere animant.
Vale viator qui hxc legis ,
E t meo difce exemplo
Fidem fervare.
Jpfa fides
Etiatn mortuis placet,
Corpore hutnariû exutis. ,
« J e , Brebicius, natif de Calahorra (qui fuis inhumé
ici ) , me fuis immolé aux dieux mânes de
Ouintus Sertorius , m’étant fait un fcrupule de re'-?
ligion de vivre encore après la mort de ce grand
homme , qui étei.t femblable e.n toutes chofes aux
dieux immortels. Adieu : paflant, qui lis c e c i, apprends
, à mon exemple, à garder ta foi. Les morts,,
quelque dépouillés qu’ils fioient de leurs corps , ne
laiffent pas d’être touchés de cette vertu ».
■ T elle eft la traduction qu’en donnàM. Mahudet,
médecin de Langres, à M. de B aville, intendant de
Languedoc , à qui l’infcription avoit été envoyée
d’Ëfpagne. . : . ; .
Cette v ille , qui a trois églifes paroifliales & trois
couvens, eft fituée dans un terroir fertile, fur la
pente d’un coteau , qui s’étend jufqu’aux bords de
l’Ebre , à Un évêché fuflragant de'Tarrâgone. Elle
eft à 28 lieues e. de Burgos ,2 5 n. o. de SarragofTé.
Quirttilien & Prudence êtoient dè cette ville. (R.)
CALAIS , ville de France, dans la Picardie ,
fur le bord de la mer.
C ’eft le fiège d’un goiiverneuf^articulier , d’une
amirauté , d’une maîtrife particulière des eaux &
forêts. Il y a deux lieutenans de roi, dont l’un pour
la çitadelle, Ôt un major. Elle a une bonne citadelle,
& un port bien fortifié. Long. 1 9 ,3 0 ,5 5
Ut. 3 0 ,3 7 ,3 1 . . -
U n complot, formé par Geoffroy de Chami, pour
furprendre Calais, en 1347, ocqafionna une aétion,
où Edouard, roi d’Angleterre , combattit vaillamment
, & ne trouva pas dans Euftache de Ribaif-
mont un adverfaire moins redoutable. C e lu i - c i ,
abandonné des fiens, rendit fon épée au prince :
ce chevalier, & les autres prifonniers de marque ,
foupèrent avec le vainqueur , qui les combla d’égards
& de politeffes j mais il donna les plus grands
éloges à Ribaumont , l’appella le plus valeureux
chevalier qu’il eût jamais connu , & avoua qu’il ne
s’étoit jamais trouvé de fa vie dans un danger fi pref-
fa.nt que celui qu’il avoit couru en combattant avec
lui. 11 prit.alors un filet de perles qu’il portoit à fa
tête , l’attachant fur celle de Ribaumont $ il lui dit :
« Sire Euftache, recevez ce préfent comme un témoignage
de mon eftime pour votre bravoure, &
je defire que vous le portiez fouvent pour l’amour
de moi. Je fais que vous êtes gai and & amoureux ;
que vous vous plaifez dans la fociété des dames &
deinoifelles 3 qu’elles fâchent toutes de quelles
mains vous avez reçu cet ornémefit. Vous n’êtes
plus prifonnier ; je vous quitte de votre rançon , &
dès demain vous pouvez difpofer de vous - même-
comme il vous plaira ».
Cette ville cependant fut prife par famine, la
même année 13.47 , par le même Edouard III. Le
duc de Guife la reprit fur les Anglais en 1358. L’archiduc
Albert la reprit en 1596 ; mais elle fut rendue
à la France deux ans après, par le traité de
:Vervins. Les alliés la bombardèrent fans beaucoup
d’effet en 1696. C’eft le grand paffage de Fance en
Angleterre , & le plus court pour en,revenir. Il y
entre & il en fort régulièrement deux fois la fe-
maine , en tems de paix -, deux b.âtimens, appelles
paquebots, qui viennent de Dnuvres à Calais, 8c
vont de Calais à Douvres. Elle eft à 10 lieues f. o.
de Dunkerque , 7 f. eft de Douvres , 61 n. de
Paris. ( M. O . Af. )
C a la is ( le pas de ) : on nomme ainft la partie
la plus étroite de la Manche, ou du canal qui fépare
.la France de l’Angleterre,
C a l a is (.Saint.) , Carilefi Oppidum , petite ville
de France dans le Maine, avec titre de Baronie , &
une abbaye de Béiiédiéfins, qui vaut 5000 livres*
■ Elle eft à 6 IL n. o. de Vendôme, & 4 o. de Mont-
doubleau;;
C A L A JA T E , ville ruinée d’A f ie , dans' l’Arabie
heuretifej vers je golfe Perfiqne. < . .
•. C A L A L O N G A , autrefois petite v ille , Sc préfen-
tement village de l ’île de. Majorqtfe. On la nomme
auffi Cineu. Ce lieu., qui eft un affez- bon port, eft
à dix milles de la ville de Majorque vers le levant.
C A L A M A T A , ville de la Turquie d’Europe,
dans la M orée| fur la rivière* de Spinarza. - Elle eft
affez grande , mais peu forte , avec Un ancien château.
Lés 'Vénitiens là prirent en 1685 , & elle leur
demeura par la paix; mais d e p u is le s Turcs l ont
reprife avec le refte de la. Morée. Elle eft à 3 lieues
de la .mer j à .n o, de Mifitra. Long. 3.9, 45 ; lat.
3 7 » S
C A L AM ÎA N E S , îles d?Afie dans la mer des
Indes , entre celle de., Bornéo & les Philippines.
Gemelli Carreri dit que les îles Calamianes font au
nombre de trois, & qu’il ne faut p^s les confondre
avec les îles Calamiones-, qui font au nombre de
dix-fept, parmi lefquelles elt Paragoa. Les îles Ca-
làmianes, félon le même auteur, lont "habitées par
des Indiens paifibl.es. On y recueille de la cire, &
fur les côtes on pêche de très-belles perles.
C A L AM 1T A , rivière d’Afie dans la Tartarie-
Crimée , qui fe jètè dans la mer Noire.
C A L AM O ,, rivière d e là Grèce, qui prend fa
fource dans l’Albanie., & fe jète dans la mer, vis-à-
vis d e l’île.de Corfou. . :
. C alam o , C alamine , C alimno , autrefois
Claros , île de l’Archipel, près de la côte d’A fie , au
fud de l’île de Léro , fujète au Turc. Bauelrand lui
gloiine quarante .mille pas; de circuit, & dit qu’il y
a un château & un bourg de même nom.
.Ç A L A N T JG A S n om qu’p n . don ne è trois pe-
X x ij