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CHILES & C QM B A L , deux niomtagne.s très-
hautes de l’Amérique méridionale, & dont les fom-
mets font, couverts de neige. Elles font fituées à
près d’un degré de latitude feptentrionale., fur U
route de la ville d’Ybarra à Palk>, à quarante lieues
de la mer. On les voit de lai cote.
. ÇHIELAJST, ville de l’Atnériqjtie méridionale ,
dans le C h ili, fur la, rivière de Nub,be, près de
laquelle il y a un.volcan.
. GHILOÉ grande île de l’Amérique méridionale,
fur la côte du Chili. La capitale en eft Caftro,
Cette île a environ cinquante lieues de long fur fept
de large.. 11 y a beaucoup d’ambre gris.
CHILONGO , province d’Afrique, au royaume
de Loango, dans la baffe-Ethiopie.
CH IL I .( le ) , grand pays de l’Amérique méridionale,
le long de la mer du Sud ; il: a environ
trois cents lieues de long, & quinze à vingt de larg
e , & abonde en fruits, arbres & mines de toutes
elpèoes. Une partie du Chili eft aux Efpagnols,
l ’autre.eft habitée par dés Indiens., qui font gouvernés
par des caciques ou chefs indépendans les uns,
des autres.
Cette province,renferme plufteurs villes importantes,
telles queValparaifon, la Conception, Valdivia
& San-Yago , qui eft la capitale du Chili
Efpagnol. Le ciel eft toujours pur , ferc-in ; le
climat le -plus agréablement tempéré, des de.ux
himifphères, & le fol d’une fertilité qui étonne
les voyageurs. Sur cette heureufe terre les.récoltes,
de bled, dhuile., de vin , Sic. , font quadruples,
de celles que nous obtenons avec notre aélivité Sc?
nps lumières. Aucuns des fruits. d’Europe n'a dégénéré.
Plufieurs de nos animaux fe font perfectionnés,
& les chevaux, fur-tout, ont acquis une
vîteffeÔc une fierté que n’ont, jamais ..eues les An-
dalous dont ils defcendem. On. y trouve des mines
d’excellent cuivre & d’or.
Les Indiens du Chili font braves, entreprenans,
audacieux. Ils ont affez de bonne foi , excepté
avec les Efpagnols, qu’ils regardent comme leurs
tyrans, Si contre lefquels ils emploient tour -à-
tour_& la rufe & la force. Cependant , depuis
1771 , cet heureux pays eft plus tranquille. Il
étoit fi facile aux Efpagnols d’être; leurs amis &
leurs frères, de les éclairer au lieu de les détruire !
Il leur feroit fi facile encore de fe les attacher ! On
leur a porté de l’eau dervie Si des liqueurs fortes ,
que ces Indiens aiment avec paffion ; on a cherché,
par un infâme intérêt, à leur ruiner la faute, à
corrompre leurs moeurs , plutôt que de mettre à i
profit leur induftrie, & d’en faire une nation heureufe
& policée. Les Efpagnols fe font apperçus
trop tard combien ils avofent eu de tort d’énerver
cette nation par ce honteux commerce ; & par une
loi qu’on ne peut trop louer, il eft défendu aujourd’hui
de leur vendre des vins & de l’eau-de-vie ;
ils n’en ont vécu*que plus tranquilles avec ces Indiens,
& le commerce en eft devenu plus flo-
riffant.
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Les premiers établiffemens dans les Indes occf-’
dentales avoient obtenu des privilèges exclufifs
pour le commerce. Une ville,, une province, ne
jpouvoit empiéter fur les droits d'une autre ; tout
étpit dans -une langupur mortelle : le gouvernement
Efpagn.ol a fend enfin combien tous les membres
perdôient., & comtysn.il perdoit lui - même pour
vouloir, fayofifeir qqelques particuliers ; & depuis
177.8, il eft permis à, tous les.ports de la métropole
d’exercer un commerce libre avec le Chili, qui,
avant eetaéle de raifon , étoit néceffité à tirer du
Pérou toutes les marchandifcs d’Europe.
Le centre du commerce de cette contrée eft à
Valdivia, à la Conception, à Yalparaifon ; c’eft de
ces ports qu’il fe faitàvec le Pérou. Valdivia a des
mines, d’or fort riches, des. cuirs de boeufs.& de
chèvres, des fu if s d e s viandes falées, des bleds
qu’elle envoie à Lima ; d’où elle tire des vin.s, des
fucres, du cacao, & toutes les marchandifes d’Europe.
C ’eft a la Conception que font les principaux
lavoirs, du royaume, & c’eft de ces lavoirs que
vient l’or appelle p e p ita s : le commerce eft du refte
le, même qu’à Valdivia.
On embarque à Yalparaifon tous les revenus
dç HEfpag11e.au Chili, 6c tout ce que les particuliers
deftinenr pour la mer du Nord. {M. D . Af.)
Chili , rivière de l’Amérique méridionale, dans
le pays de même nom : elle, fe iète dans la mer du
Sud, . . .
C HT MAY, petite ville des Pays-Bas Autrichiens,
dans..le Hainault, fur la Blanche , avec titre de
principauté. Elle eft à 4 li. de Rocroi. Long. 1 1 ,
] 7 ’ lat- 5°» 1°* (# )
CHIM BO R A CO , fameufe montagne du Pérou,
eftimée la plus haute, de la terre. Elle fait partie des
Andes, & elle eft fituée par un degré & demi de latitude
auftrale près de Riobamba, dans la province
de Q u ito , au Pérou, à cinquante lieues à l’eft du
cap San-Lorenzo. On la voit en mer du golfe de
Guayaquil, à plus de foixante lieues de diftance :
elle a trois milles deux cent vingt toiles de hauteur
au-deffus du niveau de la mer. La partie fupérieure
eft toujours couverte de neige, & inacceffibleà huit
cents toifes de hauteur perpendiculaire. En 1738 ,
MM.. Bouguer & de la Condamine, de l’académie
des fciences de Paris, y firent au bas de la neige permanente
des expériences pour reconnoître fi un fil
à plomb étoit détourné de la ligne verticale par
l’aaion de la m, ffe de la montagne fur ce même
fil. La quantité moyenne tirée d'un grand nombre
d’obfervations, donna fept à huit fécondés pour la
déviation du fil vers l’axe de la montagne, quantité
qui devroit être beaucoup plus confidérable
dans les principes de Newton, fi la montagne étoit
de la même denfiré .nterieurement cju’au-dehors ;
mais il y a beaucoup d’apparence qu elle eft remplie
de grandes cavités, fi , comme la tradition du
pays le porte, elle a été autrefois volcan, ce dont
il n’eftpas permis de douter à la vue des traces de
fes anciennes éruptions, 6c des bouches dont il
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«’échappe encore aujourd’hui'des trourbillons de
flammes & de fumée. Chimboraco eft ainfi nommée
d’un bourg voifin appellé Ctimbo, qui veut dire
paffage ( & en effet on y paffe une rivière ) •» & de
raco,, qui fignifie neige , dans 1 ancienne langue
Quetchoa ou des Jacas.
Carguai-Raco, volcan écroulé en 1698-, & dont
les neiges fondues causèrent une grande inondation,
eft un prolongement de Chimbo-Raco vers
le nord. Il n’y a plus que les pointes de fon foiümet
qui foient couvertes de neige', Si fa hauteur n’eft
plus que de deux mille quatre cent 'cinquante fôifes.
m mCHIMERA, ville forte de la Turquie, en Europe
, dans l’Albanie , capitale du territoire de
même nom-, qui comprend une chaîne de montagnes,
dont la plupart des habitans, appelles Cime-
ri&tes, font corfairés; La ville eft fur un rocher ,
près de la mer, à 6 lieues de l’île de Corfou. Long.
'37, 43 ylatj 40, 10.
CH IN , ville de la C hine, dans la province de
Honan. Lut. 34, 48.
C hin , lac de la Chine , dans la province
d’Yunnan. A la place même que ce lac Occupe , il
y avoit autrefois une très-grande ville ; qui fut abîmée
par un tremblement de terre. (Z?.)
C hin-Ch ïaN, grande ville de la Chiné, dans
la province de Nankin. On y remarque de belles
pagodes, & une tour tome de fer. Ses médecins
paffent pour les plus habiles de la C hine, & fon
territoire eft rempli de cerifiers. Il y a encore une
autre ville de ce nom dans la province d’Yunnan.
Long. 13 7 ; Ut. 3 0 ,6 .
CHIN AY , ou CHINE Y , petite ville des Pays-
Bas , dans l’évêché de Liège. Elle fut cédée à la
France en 1681, & rendue en 1697. (Zè.)
CHIN CA, grande & fameufe vallée du Pérou,
dans la province de Lima. La vigne y réuflitYort
bien. Cette contrée eft toute couverte d’arbres fruitiers
de toute efpèce , & produit beaucoup de bled.
Le bétail y eft très-nombreux, fur-tout les bêtes à
laine. Il y a à Guanca Velica des mines abondantes
de vif-argent.
CHINCHILL A , petite ville d’Efpagnê , dans la
Nou v e 1 le - Caftille, fur un rOeher- efearpé de tous
cotes, avec un château qui la protège, Si qui eft
tout au haut de la roche.
CHINCH1N -TAL A S, province d’Afie, dans la
grande Tartarie, entre celles de Camul & de Su-
chur. Elle confine au défert du côté clu nord, Si a
feize journées de chemin dans fa longueur. Ses villes
& fes châteaux font en grand nombre. Les habitans
font en partie Chrétiens , Neftoriens, Maho-
métans & Idolâtres. Il fe trouve dans cette province
des mines d’acier très-fin , d’amianthe ou lin
incombuftible, &c.
CHINE ( l a ) , Sina, grand empire d’Afie , entre
les 1 10e & 160e deg. de long. & 2,0 d. 14', & 41 d.
a 5/. ^at- feptentr., en y comprenant la Tartarie
Chinoife, dont elle n’eft fép<uée que par une
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grande muraille de plus de quatre cents lieues, Si
qui eft à préfént mal entretenue. Elle eft bornée
à ;l’eft par la mèr, au nord par une partie de la
Tartarie Ruffe, à l’oueft par de hautes montagnes
& des défert«-, au fud par l ’Océan , 8c le royaume
de Tonquin. Il a au plus cinq cent cinquante
lieues de l’oueft à l’e ft, Si cinq cent vingt-cinq du
fud au nord.
Pour parler de ce vafte empire fi ancien , fi célèbre
, il faut également fe défier, & de ces louangeurs
outrés qui entaffent menfonges fur menfon-
g è s , Si nous le repréfentent comtne la merveille
de l ’univers , 6c de ces détraéleurs pins outrés
encore qui nient ou dénaturent ce qu’il peut y
avoir de refpeélable dans fa légiflation , exagèrent
fes défauts , fes abus , critiquent fes arts , fes
moeurs, nous peignent le gouvernement Chinois
comme le plus méprifable de tous les gouverne-
iiièris, Si ce peuple antique comhie le plus mifé-
rable de tous les peuples.
Nous ne rémoriteronà point à fon berceau ; il fe
perd dans la nuit des fiècles : nous fuivrons encore
moins fes hiftoriens ; chaque nation à fonjfana-
tifme , fes erreurs , fes menfonges. Cependant,
comme dans les chofés incertaines, il eft permis
quelquefois d’admettre tout ce qu’il peut y avoir
de plus vraifëmblable , nous établirôns, avec le
plus grand nombre des écrivains qüi en ont parlé ,
que le peuple Chinois fubfiftb depuis plus de
quatre mille cinq ceuts ans , Si que depuis F ôh i,
qui régna vers l’an 2952 ans avant Jefus-Chrift, &
réduifit en fociété toutes les peuplades de cette vafte
contrée jufqu’à Yo 8cXoun, il y a eu vingt-deux
familles difierentes qüi Ont donné deux cent trente-
fix empereurs. La dernière famille eft celle des
Tartarès , qui règne depuis 1644. Une origine fi
antique , l’orgueil de citer Un code de loix qui a
la fanélion de tant de fiècles, l’avantage plus précieux
encore de pouvoir revendiquer tant de découvertes
dont s’honorent lés autres nations, ont
donné aux Chinois autant de mépris pour les autres
peuples , que de vénération pour eux-mêmes. Cet
-^mour-propre ridicule a arrêté leurs progrès dans
les arts & les fcierices ; ils ont refnfé de tenir des
autres peuples des découvertes précieufes, & n’ont
voulu eftimer que ce qu’ils croyoient appartenir
exclufivement à leur nation.
Un peuple capable de fe créer une légiflation
qui fubfifte depuis tant de fiècles , a dû également
fe fignaler par fon induftrie ; il a fa à force de bras
tranfporter les terres, hauffer les lieux bas, abbaiffer
les coteaux, unir les plaines pour les arrofer plus
jLéilement ; & , lorfque des montagnes trop vaftes
arrêté fes efforts, par une induftrie nouvelle,
il a étagé ces vaftes coloffes, en a fait des ter-
rafles qu’il a fixées par des murs, & a forcé toutes
les terres à payer leur tribut au cultivateur On
ne voit point de ces vaftes enclos, de ces parcs ,
de ces bofquets, de ces avenues, de ces immenfes
terreins arrachés à l’agriculture pour le luxe ftérile
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