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côté de larges piètres pour la commodité des gens
de pied. Il y en a pourtant quelques-unes qui font
larges, propres & bien percées. Les maifons, dont
plufieurs font très-belles, ont prefque toutes trois,
jufqu’à quatre étages. L habitation Sc la nourriture
font généralement fort cheres, & 1 eau douce eu
très-rare. On y .compte huit couvens d’hommes,
trois de filles, un oratoire de Saint Philippe de
N é r i, & trois hôpitaux. La cathédrale eft ancienne
& petite. Elle eft paroifte auffi bien que l’ancienne
é»life des Jéfuites. Le nombre des habitans monte
a près de dix huit mille. L’éyêque eft fuffragant
de Séville. Le eonfeil de commerce des Indes, qui
étoit autrefois à Séville, fut transféré à Cadix en
17 17 , & confirmé en r7a6. Cette ville eft remplie,
dans tous les tems, d’un nombre prodigieux detran-
gers qui y font attirés par le commerce. On en
compte quelquefois jufqu’à cinquante mille. C ’eft
le lieu où les négocians Français, Anglais, Hollandais,
Italiens, & c ., envoient leurs marcliandifes,
qui paffent aux Indes occidentales, fous le nom
de faâeurs Efpagnols, & fur des vaiftéaux de cette
nation ; car les marchandifes efpagnoles conduites
en Amérique font un très - petit objet. Le péage
que doivent acquitter les marchandées étrangères,
ferait d’un très-grand produit, & diminuerait par-
conféquent le profit des intéreflés, fi l’on ne trou-
voit des détours pour frauder les douanes, Le port
eft protégé par trois forts, 8c le circuit eft à-peu-
ptès de cinq lieues de franco. Au tems du reflux,
une bonne partie fe trouve à fisc. La ville eft entourée
de murailles fit de baillons irrégulièrement
conftruits, firivant que le terrain l’a permis. On He
peut en approcher du côté du fud, parce que les
bords font élevés & prefque tai llés à pic ; dans la
partie feptentrionale , les bancs de fables & les rochers
à fleur d’eau en rendent l’abord très-dangereux.
n .. ,
Vers la peinte du fud - fud - oueft , il régné
une chaîne de rochers, dont une partie eft couverte
lorfque la met eft haute j le cote de la langue
de terre , qui eft le feul'endroit abordable , eft
défendu par plufieurs ouvrages : outre cela, il y a
un fort fur le promontoire Saint - Sébaftieo. Les
Anglais la prirent & la pillèrent en 1596. Elle fut
affligée inutilement en 1702, par toutes les forces
maritimes d’Angleterre & de Hollande. Les prétendues
colonnes d'Hercule, qui doivent, le trouver
à la tète de la langue de terre, ne font que des tours
rondes de maçonnerie ordinaire. (M. D .M .)
C adix ( la Nouvelle), petite ville bâtie en
I 5 2 t , dans l’île de Cubagua, ou nie des perles,
par Jacques de Caftelon, Efpagnol. On y voit une
fontaine dont l’eau odoriférante , dit-on , & médicinale
, fumage fur celle de la mer lorfquelle s’y
décharge. Cette ville ne fubftfte plus depuis que
l’île a été abandonnée.
CAD O D A CH E S , ou C AD O D A Q U IO S ,
peuples fauvages de la Louifianne , dans 1 Amérique
feptentrionale. Ils font par les 280 ou 281'
C A E
degrés de long. , 8c le 34e de lat, Les chaleurs y font
exceffiv.es.
C A D O L T Z B O U R G , bailliage & château d’A llemagne,
en Franconie, dans le marquifat d’Anf-
pach, près de la ville de Nuremberg. Les anciens
margraves y faifoient leur réfidence. (i?.)
C AD O R E , ou PIEVE DE C A D O R E , petite
ville d’Italie dans l’état de Yenife'a au petit .pay s de
Cadorino, ainfi appelé de fon nom.; c ’eft la patrie
du Titien.
CAD O R O U SE , ou CADOROUSSE , petite
ville de France, dans la principauté d’O ran ge ■> à
l’endroit ou l’Argente tombe dans le Rhône.
CAD O UIN , abbaye de France en Périgord ,
fondée en 1 1 14 , au diocèfè St à 6 lieues f. o.
de Sarlat, ordre de Cîteaux. Elle vaut 4200 livres,
8t eft remarquable par un Saint-Suaire, qui eft a-
peu-près le huitième que l ’on connoifte.
C A D ^ A N D T , île d e la Flandre Hollandoife,
entre la ville de l ’Eclufe & l’île de Zélande.,
CAEN , Cadomus, ville de France, capitale de
la baffe - Normandie, ïituée fur la rivière d’Orne*
Long. 17, 1,8, 13 ; lat. 4 9 , 11 , 10. G’eft la deuè*
xième ville de la province; elle a treize parodies,
une collégiale , deux abbayes 8t quatorze cou-
y en s , avec une uniyerfité, 1 une des plus anciennes
du royaume»
Le château de Caen fut bâti .par Guillaume le
Bâtard ; il fut réparé par Louis XII & par Fran*
çois Ier;
Caen a une académie des fciences & belles*
lettres, fondée en 170^ , un préfidial, un bureau
des finances, un bailliage, une généralité de neuf
éleélions, favoir ; Caen., Bayèux, Saint-Lo, Ca-
rentan, Valogne, Coutanpes, Avranches , Vire
Mortain. Elle eft dans une grande vallée, entre
deux belles prairies , à 26 lieues o. f. o. de Rouen
18 e. de Coutanqes ,5 1 0 . de Paris.
Cette v i l le , qui eft du diocèfe de Baïeux, eft
le liège d’un lieutenant-général pour le roi , d’ua
j grand bailli d’épée, d’un gouverneur particulier ,
d’un lieutenant de r o i, & d’un état major. Il y a
intendance,grande maîtrife & maîtrife particulière
des eaux & forêts, amirauté, bureau des traites,,
juftice confulaire. Il s’y trouve une fociété d’agriculture
St plufieurs collèges. L’abbaye aux Hommes 8c
îabbaye aux Dames n’ont pas moins •chacune de
300,000 livres de rente. Le canal qu’on creufe de
cette ville à la m e r , augmentera beaucoup fon
commerce. Caen a produit plufieurs hommes i-lhifr
très dans la littérature ; entre autres François Malherbe
, le père de la poëfie Françoife, mort en
1628 ; Jean François Sarrazjn, mort en 1655, Tan-
neguy Lefevre, père de madame Dacier, morte en
1672 ; Gilles- André de la Roque , bon généalogifte ;
Jean Renaud de Segrais; Samuel Bochart, hornme
d’une littérature profonde; Daniel H u e t, célèbre
évêque d’Avranobes, morten 1721. (R.)
C A E R D EN , petite ville d’Allemagne, dans l’é-
leélorat de Trêv es , fur la Mofelle.
C A E
C AER F ÏL LY , ville d’Angleterre, dans la principauté
de Galles , au comté de Glamorgan; elle a-
des murs fous les ruines desquels on trouve de tems
à autre des médailles romaines, ce qui fait préfumer
qu’elle eft antique, 8t elle a cinq foires par a n , où
Ton commerce principalement en bétail & en bas
faits au métier, ce qui dénote l’induftrie de fes habitans
& la bonté de fon terroir: celui-ci eft baigné
des rivières de Ta-ff & de Remny, qui arrofent de
grands pâturages. Long. 1 4 , 20 y lat. 51, 35.
CAER-LEON, ville d’Angleterre-, dans le comté
de Monmoutil, fur la rivière d’Usk, où elle a un
pont de bois , & une forte de port pour des barques
& autres petits bâtimens. C ’eft une ville fort déchue
de fon ancienne grandeur. Les Romains qui
lappelloient Ifcalegio, l’avoient ceinte d’un mur de
Briques, 8t l’avoient ornée de plufieurs beaux édifices
, 8c entr autres de bains publics fort décorés :
le tems a ruiné toutes ces chofes ; & les révolutions
du pays ont encore fait.difparoitre l’archevêebé
& runiverfifé dont elle étoit le fiège au commencement
du chriftianifme, auffi bien que la fameufe
table ronde du fabuleux roi Arthur, qui tenoit, dit-
on , fa cour dans cette ville. Long. 14 , 3 5 ; lat.
I I ! 40.
CAERMARTHEN, ville d’Angleterre, dans la
principauté de G alles, fur la rivière de T ow y , dans
«ne province qui fè nomme Casrrnarthen-Shire.
Cette v ille , qui eft le Mandunum des anciens, eft
bien bâtie, bien peuplée & très-floriffante par fon
commerce & par le concours des gentilshommes du
pays qui la fréquentent : elle a un fort beau pont
de pierre fur la T ow y ; elle a vu naître l’enchanteur
Merlin, & elle étoit, avant la diffolution du gouvernement
gallois, le fiège de la chancellerie St de
îechiquier des provinces méridionales du pays;
elle a un maire, des sheriffs & des aldermans, &
elle envoie un député au parlement du royaume.
CAERMARTHEN-SH1R E , province méridionale
de la principauté de Galles, en Angleterre, au
midi de celle de Cardigan, à l’occident de celles de
Brecknock & de Glamorgan , au fèptentrion de la
Manche ou canal de Saint-Georges, & à l ’orient du
comté de Pembroke. On lui donne quarante - huit
•saillies d’Angleterre en longueur, & vingt-cinq en
largeur. C ’eft de toutes les provinces du pays de
Galles , la plus fertile & la moins montueufe. Elle
fournit des grains en abondance, du bétail, du
faumon, du bois, de la houille & du plomb très-
fin. L’on y compte fept cent mille arpens de terre,
quatre-vingt-fept paroiffes . & huit villes où l ’on
lient marché : Caermarthen en eft la capitale.
< CAERNARYAN , ou CARNAR V ÀN , petite
ville d’Angleterre, dans le pays de Galles, capitale
■ du Caernarvan-Shire, avec titre de comté , & un
château où naquit Edouard IL Elle envoie un député
au parlement. Sa fituation eft fur la rivière
de Séjont , & elle eft féparée de l’île d’Anglefey
par le Menay. Cette ville eft à 64 lieues n. o. de
Londres. Longs. 12 , ^9 ’9lat* $3,10.
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CAERNARVAN-SHIRE , provbice d’Angleterre,
au pays de Galles , vis-à-vis l’île d’Angle-
fey. Elle a cent dix milles de tour, 8c contient
i trois cent foixante-dix mille arpens. Elle abonde
en gibier, poùfons, bétail, 8c bois, & envoie un
| député au parlement.
C A F F A , ville ancienne & confidérabîe, dans
la prefqu’île de Crimée, avec deux citadelles, 8é
u n port prefque comblé. Long. 52, 3ex; Lat. 4 4 , 5R.
11 s’y fait un affez grand trafic , fiïr tout dé
poiffons falés, veftiaires, comeftibles, efclaves,
& tout y eft à bon marché. Les Tartarés la prirent
fur les empereurs d’Orient dans le x n e fiè’cle. Les
Génois la reprirent en 1266. Ils en jouirent ju£
ques vers l ’an 1474, que les Turcs la leur enlevèrent
fous Mahomet II : mais par le traité conclu
en 17 74 , entre la Porte & la Ruffie, ils ont été
, obligés de la rendre aux Tartarés. Elle eft fur la
mer Noire , à 60 lieues ri. par e. de Conftantino-
p ie , & 170 f. de Mofcow. (&■ )
CAFRERIE, grand pays fitué dans la partie méridionale
de l’A frique, borné au nord par l’Ethiopie
, le C o n g o , 8c le Monomotàpa ; à l’occident
par l’Océan Atlantique ; à l’orient par la mer des
Indes, & fe termine au fùd parle cap de Bonn e-
Efpérance.
Quelques-uns, fous le nom de Cafrerie, comprennent
toute la vafte étendue de pays qui eft
entre la Guinée, la Nigritie, l’Abyffinie , & la
mer. Les Hottentots occupent la partie méridionale
de la Cafrerie.
C e pays eft peu connu des Européens, qurn’onf
point encore pu y entrer bien avant. Les habirans
font greffiers , noirs , fauvages, idolâtres , & d’une
incroyable mal-proprêté. Ils font appelles Cafres,
mot arabe qui fignifie Infidèles. (R.')
CAFSA , ville d’Afrique dans le Bileriuîgérid,
tributaire du royaume de Tunis. Elle fut fondée
par les Romains. Cette ville a de belles mof-
quées-, des rues larges & bien percées ; mais les
habitans font pauvres. L’air en eft riial-fain ; les
environs font remplis de citroniers, d’orangers, de
palmiers 8c d’oliviers, &c.
C A G A S IA N , fort d’Afrique en Guinée $ fur
la côte de Malaguette, au pays de Si erra-Leone.
C A G A Y A N , province oc rivière d’Afie dans
l’île de Luçon, l’une des Philippines. Elle eft fertile
& fi peuplée d’abeilles , que tous les pauvres fe
fervent de bougies, au lieu d’huile. Les habitans
font partie idolâtres, & partie chrétiens.
C A G L l , ville d’Italie au duché d’Urbin , an pied
de l’Apennin, avec un évêché. Long. 30, 18; Lat.
43 > 3°-
C À G L IA R ï, v ille capitale du royaume de Sardaigne,
dans la partie méridionale de l’île fur la
mer Méditerranée, avec un archevêché qui fe dit
primar de Sardaigne 8c de Corfe , une univerfité,
un château & un bon havre. Les Alliés la -prirent
en août 1708. Elle eft à 80 li. n. o. de Païenne,
80 £< par o. de Rome. Long. 27, 7 ; lat. 3 9,2-0.