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fonnes dans les Indes qui n’aient leur Banian.
B A N N O W , bourg d’Irlande, au comté & à
€ lieues £ o. de Wexford. Il députe au parlement.
BANNO r BU R N , ou B AN N O CH R O N , petite
ville d’Ecoffe , à deux milles de Sterling ,
fur line rivière de même nom.
B A N T AM , Bantanum, grande ville d’Afie aux
Indes , dans l’île de Java, capitale du royaume
de même nom , avec un bon port. Long. 12 3,3 ;
lat. mèrid. 6 , 20.
Deux rivières lavent fes murailles qui font de
brique , & qui n’ont guère que trois pieds d’épaif-
fe u r , & une troifieme la traverfe ; mais ces trois
rivières font fi baffes, qu’elles ne peuvent être navigables.
La ville a de fort mauvaifes portes , avec
deux baftions ; mais fa principale défenfe confiftè
dans fon château. Les maifons font mal bâties, de
pailles & de cannes, fur des pilotis façonnés comme
les pilotis d’Àchem. Ceux qui les habitent font
leurs toits de feuilles de cocos , & ne ferment le
corps de logis qu’avec des rideaux, afin de jouir
de l’air dans un climat fi chaud. Ils ont cependant
des magafins de pierres pour leurs marchan-
difes ; mais ils ne font couverts que de pailles, ce
qui rend les incendies très-fréquens. Il n’y a dans
la ville que trois rues principales, elles aboutirent
au palais ; aucune de ces rues n’eft pavée ; mais le
fable qui les couvre les rend très-propres^ Les canaux
, qui coupent la ville en plufieurs endroits,
font fort faîes, parce que le courant de la rivière
eft trop foible pour entraîner les immondices de la
ville ; ce qui fait que l’eau y croupit, s’y corrompt
& iitfeéie l’air. Chaque per fon ne de qualité a fa
mofquée dans fa maifon, & un petit corps-de-garde
de dix à douze hommes ; il y a une grande mofquée
commune près du palais du R o i, du côté de l ’arfe-
nal & de l'écurie. La ville eft divifée en plufieurs
quartiers, qui ont chacun uneperfonne d’autorité
qui y commande en tems de guerre, & qui a la
direélion de la police. A tous les coins de rue on
Voit des gardes, & le foleil couché on ne voit plus
perfenne dans les rues. Le Roi eff Mahométan, &
fait obferver un très-bon ordre dans le commerce.
Les habitans, dont les Chinois font une grande
partie, ont trois Ou quatre femmes, fans les concubines.
On marie les enfans dès l’âge de huit,
n e u f , dix ans. Tout le monde va nu-pieds. Les
femmes font extrêmement propres, & font gouvernées
par une princeffe du fang , légitiment élue
pour juger leurs différens. Le plus grand commerce
de Bantam confiftè en poivre. Les Hollandais en
tirent le plus riche profit. Le grand port a près de
deux lieues de tour , & efl suffi large que long à
l’entrée, de forte que les vaiffeaux y font en toute
fureté. Bantam efl à 24 ou 25 lieues de Batavia.
( M. D. M. )
B a n t a m ( royaume-de ) , royaume des Indes
dans l île de Java, dont il occupe la partie occidentale.
Il faut y comprendre auffi les terres que la
compagnie des Indes Orientales des Provinces-
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Unies poffede dans l’île de Java , puifque cëâ
terres faifoient partie de ce foyàume. Outre Bantam
, capitale , il y a divers ports confidérables,
favoir , Jacatra, qui eft devenue la capitale des
Indes Hollandaifes , & qui eft maintenant bien
plus connue fous le nom de Batavia, Sura, Pa-
Lirnba, IJle-Bongon , Ifte-Lucar, IJle-Sucar Junculam»
Le royaume de Bantam a de hautes montagnes,
parmi lefquelles il y a plufieurs volcans, comme
Cheribon , Tégal & Matam. H y a auffi quantité de
bois, de vaftes plaines couvertes de riz, & un affez
grand nombre de rivières, dont nous ne connoif-
fons guère que l’embouchure. La côte fepten/rio-
nale de ce pays eft bordée d’une infinité de petites
îles & d’écueils, qui en rendent l’approche danger
reufe. On ne connoîtroit que très-imparfaitement
cette contrée, fi on fe corttentoit de lire les men-
fonges agréables de l’abbé de Choify. (Af. D . M.')
B A N T A Y A N ,île d’Afie, dans l’Océan oriental,'
& l’une des Philippines, proche de File de Sibu,
du côté du nord-eft. Elle eft environnée de quatre
à cinq autres plus petites , dont les habitans, en
très-petit nombre, ne font occupés qu’à la pêche,
à faire des toiles & des bas de coton.
B AN TO N , île d’À fie dans l’Océan oriental:
c’efl une des Philippines, fituée vers la partie mé-
ridonale de l’île Manille.
B ANTR AN & B A N TR E T -Y A I , îles d’A fie;
ellès font dans la rivière de Menam , au royaume
de Siam, fuivant ia Loubere , qui leur donne
120 degrés 55 minutes de longitude & 13 degrés
6 minutes de latitude boréale. El^s n’ont chacune
qu’un village ou hameau qui porte le nom de File
où il eft.
B A N T R I , ouBAN TR E I, ville maritime d elà
provice de Munfter en Irlande , ail fud - oueft.
Elle donne fon nom à la baie. Elle a titre de Baronnie.
B A N T Z , ville de la Baffe-Hongrie * fur la Save
entre Sirmick & Belgrade.
B A N Y A , petite ville de Tranfylvanie : on la
nomme auffi Nagibania. Elle eft furies frontières de
la Haute-Hongrie, à fix milles d’Allemagne de
Befterz, au couchant.
B A N Z A , ou SA N -SA L V A D O R , ville d’Afrique
, au royaume de Congo, dont elle eft capitale.
Elle eft fituée prefque ail milieu de la province de
Pembo,' fur une montagne, dont la plus grande
partie eft de roche , & a plus de deux lieues de
circuit. Les Portugais la nomment toujours San-
Salvador. Elle eft à 150 milles de la mer. La rivière
de Barbela coule au bas du coteau où elle
eft fituée , & qui eft fi haut, que de la plateforme
la vue s’étend très-loin fur tous les pays
voifins. La ville n’a de murailles que du côté du
midi. Le Palais du ro i, auffi vafte qu’unè ville ordinaire,
eft fermé de quatre murailles. On y trouve
dix on douze églifes, fept chapelles dans la ville ,
& trois églifes dans le château du prince. Il y a
deux fontaines qui donnent abondamment de l’eau
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àiix habîtatts. Les Portugais y ont un comptoir. Le
bétail de Banza confiftè en pourceaux & en chèvres
mais on n’y trouve que très-peu de moutons
& de boeufs. 11 y a dans cette ville un évêque
Portugais. Long. 32 ; lat. mèrid. 5. (R.)
B A O L , royaume d’Afrique, dans le pays des
nègres. Le roi demeure à deux journées de la cote,
dans une grande bourgade appellée Lambaye , qui
eft la principale habitation de ce royaume. Ce pays
abonde en bétail.
B A O R U C O , contrée de l’Amérique, dans File
Saint-Domingue. Elle confine avec celle d’Yacui-
iiiio, & l’accès en eft fort rude pour les bêtes de
charge , à .caufe de fes montagnes extrêmement
hautes. La difette des pâturages y eft grande. (Æ.)
BAPAUME , place forte des Pays Bas , dans
l’A rtois, à cinq lieues d’Arras , & autant de Cambrai
, dans un pays fec, fans rivières ni fontaines.
C e n’étoit au X I e fiècle qu’un château où s’étoit
cantonné un nommé Berânger, chef de voleurs ,
en 1090. Eudes, duc de Bourgogne, comte d’A rtois
, l’érigea en v ille , & la fit fermer de murs en
1335. Charles V fit fortifier cette place. Vauban &
le chevalier de Ville y travaillèrent fous Louis XIV.
Il y a un état-major, lin gouverneur, un lieutenant
de r o i, avec un château , un bailliage & une
maîtrife particulière des eaux & forêts. Les Français
la prirent en 1641 ; & elle eft demeurée à la
France par le traité des Pyrénées. (/?.)
BAQUEVILLE , en C aux , bourg & doyenné
rural en Normandie, connu par fes fabriques de
toiles , fur la v ienne, à trois.lieues d’Arques &
autant de Dieppe,
B A R , petite, mais forte ville de Pologne, dans
laPodolie, fur la rivière de K o w , à 25 lieues n. o:
de Braclaw. Elle eft fameufe par la confédération
qui s’y forma contre l’intrufion d’une puiffance
étrangère, dans Fadminiftration 8i le gouvernement
de la république de Pologne. Long. 46 ; lat.
49» i 5-Cr )
Bar ( duché d e ) , ou l e Barr-Oïs , contrée
de France, fituée des deux côtés delà Meufe, dans
le gouvernement de Lorraine , fur les confins de
la Champagne. Il y a de très-bons vins.
C e duché fut cédé à la France par le traité des
Pyrénées 5 mais il fut rendu à la maifon de Lorraine
par celui de Rifv/ick i & par le traité de
1736 , il fut donné à Staniflas premier, roi de
Pologne, à charge de réverfion à la couronne de
France.
Le Barrois n’a pas toujours rçlevé du royaume
de France, comme le difent plufieurs auteurs. Ce
pays fe djvife en Barrois mouvant & en Barrois
non-mouvant. Le Barrois non - mouvant apparte-
n oità fes princes légitimes, qui eux-mêmes ne
dépendoient de perfonne. Le Barrois mouvant re-
levoit du royaume de France. (Æ )
Ba r -lEtD u c , ville de France en Lorraine, fur
FOrney , bâtie par Frédéric, duc de Mofellane,
heau-frçre de Huges Capèt , au Xe fiècle 5 pour
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s’oppofer aux fréquentes incurfions des Champenois.
La ville eft lur la pente d’une colline, & fortifiée
par un ancien château. Cette fortereffe eft la ville
haute de B ar , où eft le palais ducal. La ville baffe a
été bâtie dans la fuite au pied de la montagne. Les
deux villes ne font pas fortifiées, ni en état de réfif»
ter au moindre camp volant. Tout eft ouvert, tout
tombe en ruines : il y a quelques belles maifons
dans les fauxbourgs. La rivière d’O rn a y , qui ar-
rofe la baffe-ville, fournit des mûtes excellentes.
Le pays abonde en grains , en bois, en gibier & en
volaille. Il y a d’excellens vins. On y trouve de.
très-bons pâturages; mais tout cela n’empêche pas
qu’il ne foit très-pauvre. Cette ville eft à 16 lieues
o. deNanci. C ’en le fiège d’un bailliage & d’une
maîtrife particulière des eaux & forêts. On y
compte onze cents feux. (Æ.)
Bar-sur-Aube , Barum ad Albulam, ville ancienne
de Champagne, ruinée par Attila , qui y
fit mourir Sainte Germaine. Il y avoit autrefois
quatre foires franches & des quartiers déparés pour
les Allemands , les Hollandois, les Lorrains & les
marchands d’Orange. Les Juifs y avoient une fyna-
gogue ; les comtes de Champagne y poffédoient un
château, ruiné à la fin des guerres des ducs de Bourgogne.
On y recueille de très-bon vin. C ’eft le
liège d’un gouvernement particulier, & d’une élection.
Elle eft à B lieues n. o. de Chaumont. (/?.)
Bar - SUR - Seine , Barum a i Sequanam , petite
ville du duché de Bourgogne, la treizième qui députe
aux états, à 7 lieues de Troy e & de Châ-
tillon, 42 de Paris, & 23 de Dijon. Elle eft ancienne,
& étoit confidérable avant le défaftre qui
lui arriva en 13 5 7 , où elle fut prife & brûlée par
certains robeurs Lorrains. Froiffard dit qu’ils détrui-
firent fix cents bons hôtels. Le roi Jean, touché
de ce malheur, lui accorda, en 1352, une foire
franche avec fes droits pour aider à la réparer.
Sous Thibault, comte de Champagne en 12 3 1 ,
elle étoit gouvernée par un majeur & douze éche-
vins. I l y a un petit chapitre de trois chanoines
& de deux chantres à la nomination • du roi ; iis
étoient autrefois chapelains des comtes de Bar y
& demeuroient au château ; depuis fa démolition,
ils ont été transférés dans la ville.
La coutellerie de Bar-fnr-Seine eft renommée :
fon principal commerce eft en vin.
Ba r , o u Ba r r a , royaume d’Afrique, dans la
Nigritie, au feptentrion de la riviere de Gambie,
de Lifte, dans fon Atlas, ne met point de royaume,
mais une bourgade nommée Bar.
BARA , ville de FAbyffinie , en Afrique , fur
le lac -de Zaflan , au royaume de Gorgan , félon
quelques géographes, tels que Baudrand , Maty
6c Corneille.
Bara , île dans le voifinage de Brindes , ville
d’Italie , au royaume de Naples. C e furent les habitans
de cette île qui bâtirent la ville de Bari, félon
Feftust
F f ij