
io A C A Les vaiffeaux y entrent par un vent de mer ] &
sfprtent par un vent de terre qui y régnent très-,
régulièrement, l’un le jour & l’autre la nuit. On
s’y embarque pour le Pérou & les Philippines. Long.
276 ; Ut. 17. Prononcez Akalpuko. Les marchands
de Mexico y ont des maifons où ils mettent les
inarchandifes qui viennent de Marfeille.
Le commerce fe fait d’Acapulco, au Pérou , aux
îles Philippines , fur les côtes du Mexique, &
snême encore avec le C h ili, par l’entremife des né-
Sgocians de Lima. La charge des-vaiffeaux qui par-:
xent d’Acapulco, eft compofée partie de marchan-
difes d’Europe, qui viennent au -Mexique par la
tVéra-Cruz, partie de marchandifes de la Nouvelle-
ïfp a gn e . Ceux qu’elle rèçoit lui apportent tout ce
que la Chine & les Indes produifent de plus précieux.
Ils arrivent vers le commencement de janvier
, & s’en retournent dans le courant de mars.
Sont-ils partis, chacun fe retire; les gens aifés
vont paffer l’été plus avant dans les terres, pour fe
fouftraire eu mauvais air d’Acapulco. ( R .)
A C A R A , pays fur la côte d’O r en Guinée, formant
autrefois un royaume particulier, aujourd’hui
fous la domination du-roi d’Àcambou.Les Anglois,
les Hollandois, les Danois, y ont de petits forts,
& c’eft la meilleure contrée de toute la côte. Les na-:
tions que nous venons de citer y font maîtreffes de
la traite des nègres & de l’or. Ên échange des nèg
re s , on y donne des fufils, de la poudre, de
l ’indienne , des bafîins de cuiv re, des bougies , des
chapeaux, du criftal de roche, de l’eau-de-vie, du
f e r , des coûteaux, des pierres à fùfil, du tabac. En
1706 & 1707 , à eftimer le prix des nègres par la
valeur réelle de l’échange , chaque nègre ne coûtoit
qu’environ 50 liv. ( R. )
A C A R A G A , rivièi e du Paraguai ; dont la fource
eft dans/la province de Parana. Après un cours de
30 lieues, elle fe décharge dans l’Urvaig. La ville
de l’Affomption eft au confluent de ces deux rivières.
( R. )
A C A R A I , place de l’Amérique méridion. dans
le Paraguai', bâtie -par les Jéfuites en 1624. Long.
326, 55 ; lat. m. 26. Elle eft àToueft de la rivière
de Parana. ( TL)
A C ARN A N IE , contrée de l’Epi re , qui avoif
à l’orient l’Etolie, dont elle étoit féparée par Je
fleuve Achelous ; à l’occident le golfe d’Ambra-
c i e , aujourd’hui golfe d’Arta ; au midi la mer Io-
niene ou mer de Grèce. Elle fe nomme aujourd’hui
la Carnie. ( R. )
A C A R O , contrée & village du royaume d’A -
cambou, fur la côte de Guinée en Afrique. Long.
18 , lat. < , 40. ( R. )
A C A X U T L A , port & petite ville du Mexique,
près de Guâtimala ( R. )
A C C H O , ville de Phénicie , qui fut donnée à
la tribu d’Azer. Il y en a qui prétendent que c’eft
la même ville qu’A cre ou Ptolemaïde ; d’autres,
que c’eft Accon. ( R. )
A CEREN ZA, ou Ç IR ENZA, ville, du royaume
a c H
de Naples , capitale de la Bafilicate, au pied de
l’Apennin. La v ille , qui eft petite, & fon duché,
appartiennent à la maifon Caraccioli. Cette ville
eft archiépifcopale ; mais fon archevêque fé-
journe, la plupat du tems , à Matera dans la Terre.
d’Otrante , ville dont le nom entre dans les titres,
qu’il prend. Acerenza eft en fort mauvais état: elle
a quatre couvens ; la rivière qui l’arrofe eft le Bran?
dano. Long. 3 3 ,40 ; lat. 40,48. (R . )
ACERNO , ACIERNO , petite ville épifcopalc
du royaume de Naples, dans la Principauté cité-?
rieure, à 5 li. nord-eft de Salerne, & 7 fud-eft de
Conza.Long.,31 , 58 ; lat. 4 0 ,3 5. (TL )
A C E R R A , petite ville épilcopale du royaume
de Naples, dans la Terre de Labour, à 2 lieues 8c
demie nord-eft de Naples, 8c 8 fud-oueft de Bene-,
v ent, fur la rivière d’Agno. Long. 31 ; lat. 40 ,
BM H
ACESINE, rivière d’Afie qui fe décharge dans le
fleuve Indus. { R . )
A C E Y , abbaye de Bénédiélins, au diocèfe de
Befançon, du revenu de 7000 liv. & fondée l’an
1130. ( R.)
A C H , Voye^ A ix-la-Chapelle. ,
ACH A IE , ancienne & grande province de la
Grèce, fituée entre la Theffalie, l’Epire & la mer.
Elle communique au fud-oueft avec le Peloponèfe
par l’ifthme -de Corinthe. Elle fe nomme aujourr
d’hui Livadie. C ’eft l’ancienne Grèce proprement
dite. Athènes en étoit la capitale, & fes peuples
fe nommoient Achéens. On prononce Akaïe &
Akéens. Cette contrée fut autrefois une floriffante
république, également célébré par fa pùiffançe 8c
par la fageffe de- fes loix. C ’eft l’une des fix parties
de la Turquie méridionale. Le nom de Livadie „
fous lequel on la çonnoit aujourd’h ui, lui vient
d’une de fes principales villes, Achaïe étoit aufti le
nom d’une province du Peloponèfe, laquelle-s’ér
tendoit depuis le golfe de Lepante , le long de la
mer Ionienne, jufqu’à la province de Belvedere, &
fait aujourd’hui partie du duché de Clarence. Par
traffo y eft fitué. Les' ducs de Savoie* portent le
titre de Princes d’ Acha'ie, depuis le commencement
du X iv e fièçle, 'que Philippe , coqite de Savoie,,
époufa la fille unique & héritière de Guillaume,
prince d’Achaie 8c de Morée.
L’Achaïe, contrée du Peloponèfe, ne tint aucun
rang dans la G rèce, tant qu’elle fut aftervie à des
rois,. Accoutumée aux fers de l’efclavage, elle
v o y o if fans envie fes voifins jouir de leur indépeç?
dance ; & fi les rois n’euffent abufé de leur pouv
o ir , les Achéens affoupis euffentioujours été efr
claves obéiflàns. Leur liberté fut l’ouvrage d e l’opr
preftion. On ignore combien l’Achaïe eut de rois,
depuis Acheus qui donna fon nom à cette contrée,
jusqu’aux fils d’O gigès, qui furent précipités du
trône. - - - .
Après l’expulfion des tyrans, l’Achaïe forma une
république compofée de douze villes, dont char
cune fut une république indépendante, qui eut fon
A C H
territoire, fa police 8c fes magiftrats; mais elles
eurent toutes le même poids, la même mefure 8c
les mêmes loix ; 8c comme elles avoient les mêmes
intérêts à ménager & les mêmes dangers à craindre
, elles adoptèrent le même efprit 8c les mêmes
maximes. Les diftinélions , fources de défordres &
d’émotions populaires, furent fupprimées. Le citoyen
le plus vertueux , le, plus utile, fut le plus
noble & le plus refpefté. Toute la puiffance réfida
dans le peuple affemblé. Les magiftrats, à qui l’on
confia l’exercice de la lo i , furent affez puiffans pour
en faire refpe&et la fainteté; 8c leur autorité fut
affez limitée pour ne pouvoir l’enfreindre-. A infi on 1
ne vit naître aucun de ces orages qui s’élèvent
dans la Démocratie. L ’union de ces villes confédérées
fut moins l’ouvrage de la politique que de
la néceflité. ( R.')
" ACHAM , AZEM , ou A SEM, royau. d’A fie ,
dans la partie feptent. des. états du roi d’Ava. ( R.)
A CH À S SE , A CH A S S IA , rivière du Vivarais,
qui a fa fource dans les montagnes voifines, & va
fe jeter dans le Rhône. ( R. )
A CH A T B A LU C , A CH B A LU CH , A CHBA-
LU C -M A N G I , ou VILLE - B LAN CH E , petite
ville du royau. de Catay, dans la grande Tartarie.
l l f
A CH A T E S , rivière de Sicile , qui coule dans
la vallée de Noto , 8c fe jete dans la mer, entre
Terra-Nuova 8c Comarana ; elle fe nomme aujourd’hui
Drillo 8c Cantara. (A . )
A CHEM, ou A CH E N , ville & royaume des
Indes orientales dans l’île de Sumatra, dont il occupe
la partie feptentrionale, & s’éterfd jufqu’à là
ligne. Le pays partagé entre les plaines 8c les montagnes
, produit des bananes, des oranges, des.
limons, des noix de coco , des mangues, des citrons,
des melons d’eau, des melons mufqués , des
pommes de pins, quantité d’herbes médicinales
8c potagères, des bois propres à la charpente, &
beaucoup d’épicerie. Les cerfs , les pourceaux , les
élans, les chèvres, les taureaux, les buffles, les
chevaux, les porcs-épics, les finges, les écureuils ,
y font communs, ainfi que les poules, les canards,
les pigeons V ie s tourterelles , les perroquets
, les péniches, les cignes, lès hérons. Les
rivières abondent en poiffon , & la pêche eft également
bonne fur les côtes. Le riz eft la nourriture
ordinaire'des habitans. Le pays ne produit ni vignes
ii\ froment.
• Le commerce principal y eft en poivre, & en
or que l’on trouve par petits morceaux dans les
ravins fur le penchant des montagnes , ou que l’on
tire d’une mine qui fe trouve dans une montagne
fort avancée dans le p a y s , au-delà d’Achem. L’or
d’AcKèm eft très-eftime, & paffe pour le plus pur
cpi’il y ait. Cet objet y attire beaucoup de marchands
etrangers. Les Anglois, les Hollandois, les Danois,
les Chinois y abordent & y defcendent 'beaucoup
de riz,des étoffes defo’i e , des mouffelines,
des toiles peintes.
A C H 11
Les Achemois ont le teint olivâtre, le vifage
plat ; ils fe couvrent le corps d’une chemife de
coton Oü de'foie , & la tête d’un petit turban de
la même étoffe. Le menu peuple ne fe couvre que
depuis la ceinture jufqu’aux genoux : le refte du
corps eft nud. Les enfans le font entièrement. On
y a l’habitude de teindre les viandes en jaune, &
les mets font remplis de poivre & d’ail.
Le foi d’Achem eft deipote & mahométan , ainfi
que fes fujets. On peut connoître la puiffance de
ce fouverain par l’expédition qu’il fit en 1616 contre
les Portugais de Malacca, dans laquelle il mit
en mer 150 navires , 45 galeres, qui portoient plus
de 40 mille hommes, & les chaffa de l’île de Pa-
cem & du fort qu’ils y avoient. A quelques lueurs
près de mahomètifme & de chriftianifme que les
Indiens , les Anglois & les Hollandois peuvent y
avoir jettées, les ténèbres du paganifme couvrent
le royaume d’Achem & le refte de Sumatra.
Les loix du pays font très-rigotireufes, & le fiip-
plice y fuit de près le crime. On coupe une main
à ceux qui volent pour la première fois ; s’ils recommencent,
on leur coupe l’autre, & quelquefois
les deux pieds. Les affaflins font empalés. Cette
pratique, quant au larcin, eft mieux râifonnée que
celle qui dévoue le coupable à la mort, & q’ul
diminuant moins le nombre des vols , augmenté
celui des affaflïnats.
La ville^ d’Achem eft fituée vers la pointe feptentrionale
de l’î l é , à demi-lieue de la mer, fur
une rivière qui y amène de petits vaiffeaux , & au
milieu d’iine grande vallée de fix lieues de large.
Le commerce y eft fort confidérable ; & oa y
compté 8 mille maifons à deux étages , bâties fur
pilotis, & couvertes de feuilles de cocos. Le palais
du roi eft au milieu de la ville ; c ’eft un château
fort . dont l’artillerie bat toutes les rues de
la ville. Imaginez une forêt de cocotiers, de bambous
, d’ananas , de bananiers, au milieu de laquelle
paffe une affez belle rivière toute couverte
de bateaux ; mettez dans cette forêt un nombre incroyable
de maifons faites avec des cannes , bambous
ou rofeaux & des écorces, difpofées de façon
qu’éÜës forment 'tantôt des rue s, tantôt dès
quartiers féparés ; coupez ces divers quartiers de
I prairies & de bois ; répandez par-tout dans c'ette
, grande forêt autant d’hommes qu’on en voit .dans
nos villes qui font les plus 'peuplées, vous vous
formerez une juftè idée d’Achem ; genre de ville
qui èft très-agréable aux yeux d’un étranger.
On voit à Achem toutes fortes de nations : chacune
y a fon quartier & fon églife. La fituation
du port eft admirable , le mouillage eft excellent’,
8c toute la côte fort faine. Le port eft Un grand
b'aftin qui eft bordé d’un côté par la terre terme
de l’î l e , 8c des autres cotés par deux ou trois îles
qui laiffent entr’elles dés paffages, l ’un pour Malacca
, l’autre poiir le Bengale , un troifième pour
Surate. Long, r i 3 ,, 30'; lat. , 30. ( R. )
A CH E R O N , ancien nom d’un •fleuve de la
E ij