
1.2(5 A N S
thèque publique confidérable, 8c un cabinet de
médailles. Les édifices les plus remarquables en
font la maifon impériale, l’hôtel-de-ville 8c l’églife
paroiffiale de Saint-Jean, où eft le caveau fervant
de fépulture aux princes. Hors la v ille , font les
cafernes, 8c la fabrique de porcelaine. Dans le
liaut fauxbourg, font l’hôpital, la maifon des orphelins
8c celles des veuves. Cette v i lle , «pi eft
fort b e lle , appartient, avec la fouverainete dont
elle eft capitale 9 à une branche de la maifon de
Brandebourg. Elle eft à n lieues f. o. de Nuremberg
, 8c 20 f. o. de Bamberg, Le fol de cette principauté
eft généralement fabloneux 8c montueux.
Elle a des pâturages , b led , v in , fruits , légumes,
gibier , poiffon, du tabac , 8c quelques fontaines
d’eaux minérales. Il s’y trouve des mines.de fe r , des
ca|rières de marbre & d’albâtre. Les habitans pro-
feffent la religion luthérienne. En général, ils font
très-induftrieux : ils fabriquent des tapifferies , des
galons d’or 8c d’argent, des étoffes, des glaces,
de la porcelaine, du fil d’archal. Le margrave eft
co-prince convoquant du cercle de Franconie.
Le margraviat feul d’Anfpach fournit plus d’un
million de florins de revenu. (/?.)
A N STRU TH ER S , deux petites villes de l’E-
coffe méridionale , féparées par une petite rivière,
proche les bords de la Forth, dans la contrée de
Fife. Long. 1 6 ,5 0 ; lat. 5 6 ,3 0 . Elles font à 8 li.
n. e. d’Edimbourg, 8c 3 f. e. de Saint-André. (/?.)
A N T A K IA , ou ANTAKIÉ . Voye^ Antioche.
A N T A R A D E , ville de Phénicie, depuis Tor-
to fe , puis Conftancie, aujourd’hui Tortofe. (R .)
A N T A S T O V A IS , ANTOQUES-, 8c A N T A .
T O Q U E S , peuples de l’Amérique feptentrionale,
dans la nouvelle Yorck. ( R.)
A N T A V A R E S , peuples de 111e de Madagafcar,
dans la partie méridionale, entre le Matatane au
midi, 8c les Vohits-Mènes au feptentrion. Ils font
arrofés par le Manahzari. ( J2.)
A N T E , ville 8c port d’Afrique, dans la Guinée
, à trois lieues du cap des Trois Pointes, vers
Moure. (R .J
A nte , petite rivière de Normandie , qui a fa
fource au-deffus de Falaife, 8c qui fe jète dans la
Dive. OR.)
AN TÉ C IEN S , Anteoci, du grec m i , contre, 8c
dlïk tc i, )'habite. On appelle en géographie Anté-
ciens, les peuples placés fous le même méridien
& à la même diftance de l’équateur ; les uns vers
le nord, 8c les’ autres vers le midi. D e là , il
fuit que les Antéciens ont la même longitude 8c
la meme latitude : mais les uns dans l’hémifphëre
feptentrional ; les autres dans l’hémifphère méridional.
Ils font fous la même demi - circonférence du
méridien, mais fur des parallèles places de différé
ns côtés de l’équateur.
Les habitans du Péloponnèfe font à - peu - près
Antéciens aux habitans du cap de Bonne-Efpprance.
Les Antéciens ont la même longueur de jour 8c
A N T
de nuit', mais en des faifons différentes : lcrfque
lés uns ont midi du plus long jour d’été, les autres
ont midi du plus court jour d’hiver.
D ’où il fuit que la nuit des uns eft toujours égale
au jour des autres.Quand les uns ont l’é té, les
autres ont l’hiver ; mais ils ont midi en même
tems , 8c minuit en même tems.
Il s’enfuit encore que les étoiles qui ne fe lèvent
jamais pour les uns, ne fe couchent pas pour les
autres.
Il ne faut point confondre les Antifciens avec
Antéciens. Voyeç Antis ci ens. (JL)
AN T ED O N E , petite ville de Grece dans l’A -
chaïe ou la Livadie, entre Négrepont 8c Taland i,
fur la côte du golfe. Cependant nous ne devons
point diflimuler que Ortelius 8c d’autres favans
géographes penfent qu'Antedone eft Talandi même.
P IA
N TEQ U ER A , ville de la nouvelle Efpagne,
en Amérique, province de Guâxaca, à 30 lieues
f. e. de Guaxaca. (RI)
A n t eq u e r a , ville d’Efpagnë au royaume de
Grenade, à 12 lieues n. deMalaga; 8c à 21 o. de
Grenade. Elle eft divifée en deux villes , dont
l'une eft appellée la haute , 8c l’autre la baffe. La
première eft fur une colline, avec un château fortifié
, 8c n’eft prefque occupée que par la no-
bleffe. La fécondé eft dans une plaine très-fertile,
arroféê d’un grand nombre de ruiffeaux: en général
elle eft bien bâtie. Les rues 8c les maifons y font
très-propres ; ce qui eft fort rare en Efpagrte. Elle
a une églife collégiale dans le château même,
quatre paroifies, quatorze couvens de religieux,
huit de religieufes, 8c environ treize mille habitans.
On trouve dans la montagne, au pied de
laquelle cette ville eft fittiée, une grande quantité
de f è l , qui fe cuit de lui-même par l’ardeur du fo-
leil. Il y a aufîi des carrières de plâtre ; 8c à deux
lieues de la ville eft une fontaine dont les eaux,
à ce que l’on prétend, guériffent de la gravelle.
Long. 13 , 45 ; lat. 36, 51. (JL)
ANTESSA , ou AN T IS SA , ville de 111e de
Lesbos, ou même, félon quelques-uns, île féparée
de Lesbos par un canal. (/?.)
ANTHAB , ville de la Caramanie dans l’Afie
mineure, ou Natolie ; on l’appelle aujourd’hui An*
tiochetia. ( R.)
A N TH A K IA , voye[ A ntioche.
AN TIB E S , ancienne ville maritime de France,
dans la Provence, à l’oppofite de Nice, fur la Méditerranée.
Long. 24 d. 48* 33// J M l 43 d. 34' 50".
Cette ville eft forte. Elle a une citadelle, un porc
défendu par pluficurs forts 8c batteries, un gouverneur
particulier, un lieutenant de ro i, un état-
major , un direéteur des fortifications 8c des ingé«
n leurs ; une juftice roy ale, amirauté, 8cc. Elle eft
fituée dans la fénéchâuffée de G rafle , dans un
pays fertile en vins 8i en, fruits, 8c dans un air
très-fain , depuis, qu’on a élevé des fortifications
qui ont defféché les marais d’alentour. Son iwun
A N T
latin Antipolis, défigne fa fituatioh à l’oppofite de
Nice , à l’autre extrémité du golfe. Le port de
cette ville eft de forme prefque ronde 8c de fix
cent cinquante toifes de circonférence ; mais la
plus grande partie du baflin eft comblée par les
fables qu’y charie le Var ; 8c dans les lieux où les
bâtimens peuvent aborder, près du mole, ils ne doivent
pas tirer plus de quinze pieds d’eau. Sur toute
la fuperficie du baflin, il n’y a qu’une efpace de quarante
- cinq toifes de largeur 8c cent cinquante
de longueur où les vaiffeaux puiflent mouiller. Il
y a à Antibes une églife paroiffiale , deux couvens,
deux hôpiiaux. On y retrouve encore plu-
fieurs veftiges du féjour des Romains qui en
avoient fait une de leurs places d’armes , 8c y
avoient établi un arfenal 8c des magafms. C ’eft
une des villes qui députent aux états de la province.
En 1 7 4 6 elle foutint un fiège opiniâtre
contre les Autrichiens, aidés des Anglois 8c du
duc de Savoie. Les habitons d’Antibes paffent pour
apprêter lés anchois mieux qu’on ne le fait ailleurs.
Les fortifications de cette ville font de M.
de Vauban. Elle eft marchande 8c aflez grande. Elle
avoit autrefois un évêque dont le fiège a été tranf-
féré à G rafle. C ’eft la patrie deTournely. Elle eft
à 3 li. 8c demie o. de N ic e , 3 8c demie f. de V ence,
4 1. e. de Graffe , 8c 177 f. e. de Paris,. ,
ANTI - C A U C A S E , montagne fituée au nord
du Pont-Euxin, 8c à l’oppofite du Caucafe. Strabon
dit que les monts Cafius 8c Anticajius font au
midi de Séleucie. (/2.)
ANTICHTON ES , peuples qui habitent des
contrées de là terre diamétralement oppofées.
Ce mot eft compofé dé «v7î , contra , 8c de
, terra. Les auteurs latins appellent quelquefois
ces peuples antigence.
En ce fens, le mot antichtones eft fynonyme
à antipodes , dont on fe fert plus ordinairement.
Voye% A ntipodes.
Le mot antichtones défigne encore dans les anciens
auteurs des peuples qui habitent diffère ns hé-
mifpheres.
Les anciens confidérant U terre comme divifée
par l’équateur en deux hémifpheres, l’un feptentrional
, 8c l’autre méridional ;~ceux qui habitoient
l’un de ces hémifpheres étoient dits antichtones à
ceux qui habitoient l’autre, (R .)
AN T ICO ST I ,vo y^ Isle de l’Assomption.
AN T IC YR E , île où croiffoit l’hellébore, drogue
qui purge le cerveau, 8c qui a fait dire aux anciens
, de ceux qu’ils accufoient de folie , naviget
Antycirnm. (R )
AN T IF E L LÔ , ville ancienne de Lycie fur la
Méditerranée , aux environs de Patave. (R.)
A N T IG O A , île de l’Amériqne feptentrionale ;
8c l’une des Antilles. Voyeç A ntilles. (R.)
ANTIGONIE , ville d’Epire, auparavant dans
la Chaonie ; c’eft aujoud’hui Guflro argïro. (R ,)
Antigonie , île du Bofphore de Thrace , appelée
aujourd’hui Jfoladelprincipe. (Rî)
A N T 127
A ntigonie ou A n tigonée , ville de la Macédoine
dans la Chalcidique, fur le golfe de Theflalo-
nique qui eft le golfe Thermaïque des anciens. Cette
ville fe nomme aujourd’hui Antigoca. (R.)
A ntigonie , île des Portugais dans le golfe
Ethiopique, proche celle de Saint-Thomas. Ils l’appellent
llha da principe. (R.)
AN T IL IB A N , chaîne de montagnes de Syrie ou
de Phénicie, vis-à-vis du Liban. Il eft habité aujourd’hui
par des Semi - chrétiens appelés les Drufes*
Le Jourdain a fa fource dans ces montagnes.
(*•) m « * l . . I l A N T IL L E S , îles de l’Amerique difpofées en
forme d’arc, entre la floride, 8c les bouches de
l’Orénoque. Chriftophe Colomb les découvrit en
1492 8c 1495* Elles fe divifent en grandes 8c petites
Antilles. Les grandes font Saint - Domingue ,
Cuba, la Jamaïque, 8c Porto-Ricco. Les principales
des petites Antilles font la Trinité, la Gre-
made, Saint-Vincent, la, Barbade , Sainte - Lu cie,
la Martinique, la Dominique , Marie - Galande ,
la Gouadeloupe , la Defirade , Antigoa , Saint-
Chriftophe , la Barbade , Saint - Barthelemi-l’An-
guille , Sainte-Croix , Saint-Euftache. Voyeç chacune
en fon rang alphabétique, ainjî| que la divifeon
des petites Antilles en îles du Vent & îles fous le Ventr
ou de Barlovento & Sotovento. Le cordon de ces
îles ferme l’entrée du golfe de Mexique. Elles reçurent
le nom d’Antilles, parce qu’on les rencontre
avant d’aborder au Continent de l’Amérique, ou
parce que Chriftophe Colomb les découvrit avant
de faire la découverte de la terre-ferme du nou-
; veau monde. La chaleur y eft exceffive ; c’eft une
fuite de leur pofition fous la zone torride. L ’air
y eft mal fain, 8c elles font fujettes à de furieux
.ouragans. On n’y compte que trois faifons , le
printems , l’été 8c l’automne. Les arbres y font
toujous verds. La vigne y réuffit, mais on n’y
recueille point de bled ; toutes les tentatives à cet
égard ont été infruélueufes ; il n’y vient qu’en
herbes. Lon%. 3 16 , 10,-310, 5 ; lat. 10 ,-2 2 ,4 0 .
Les Antilles font peuplees par quatre nations
différentes, les Caraïbes, qui font les naturels du
pays, les François, les Anglois 8c les Hollandois.
En général ces îles, par l’humidité qui y règne en
certaines faifons , par l ’infalubrité de l’a ir, par l’in-,
tempérie du climat, par le nouveau genre 8c de vie
8c d’alimens, eft le tombeau de près de moitié des
Européens que l’avidité ou le désoeuvrement y con-
duifent. En général elles produifent des cannes à fi 1*
c re , de l’indigo, du tabac, du cacao, de la banane,
du coton, de la cochenille, des ananas , du cafta.
On en tire auffi beaucoup de liqueurs : elles ont
des mines d’o r , d’argent, de cuivre, de fe r , de
talc, de criftal-de-roche, d’antimoine, de foufre,
de charbon-de-terre, 8c des carrières de marbres
8c de pierres. Il y a beaucoup de perdrix, de perroquets
8c de tourterelles. On y rencontre auflï
l’oifeau appelle colibri. Les petites Antilles font encore
défignées fous le nom de Caraïbes ou Caa