
que nuds dans les rues. La pefte y fait fouvent
d’affreux ravages, ce qui eft caufe qu’elle n’ eft pas
peuplée en raifon de fa grandeur. Nugno d’Acunha
la prit en 1535 pour Don Juan, roi de Portugal*,
qui l’a toujours cdnfervée. Outre deux paroiffes,
on y trouve des Dominicains, des Cordéliers ,
des fferes Hofpitaliers de Saint-Jean-de-Dieu.
Tous les environs font remplis de jardins char-
inans remplis de fruits de toute efpèce. Ce font
des payfans Mores, Gentils & Chrétiens qui habitent
les villages voifins, & qui ont foin de ces
jardins; les habitans aifés de la ville s’y retirent
pour jouir'de l’air pur & de la fraîcheur dont on
y jouit. Elle eft à 20 lieues f. de Daman, 8 n. de
Bombain, 80 n. de Goa. (AL D. A l)
B A C A L A , ville de la prefqu’île de l’Inde, en-
deçà du Gange, fur la côte orientale, dans le
royaume d’Arracan.
B A C A L A L , lac & petite contrée de l’Améri-
què feptentrionale, dans la prefqu’île de Jucatan.
B A C A L A O S , terre de l’Amérique méridionale.
La Martiniere dit que l’on appelle îles de Bacalaos,
File de Terre-Neuve, & celles qui font à l’entour
vers celles du Cap-Breton, comme Menago, &e.
où l ’on pêche d’excellente morue.
B A C A R , B A X A R , ou B A K A R , contrée du
Mo'gol, fur le Gange. Becaner en eft la'capitale.
C ’eft une contrée riche & fertile. ----
BACA-SERAY , BACHA-SERAI, ou BACIO-
SA R a I , ville capitale de la prefqu’île de Crimée,
dans la petite Tartarie. Long. 32., 30, lat. 43, 30.
Le Kan des Tartares y fait ordinairement fa réfi-
dence. Elle efl à 70 lieues de Conftantinople. Les
Ruffes en brûlèrent une partie en 1736.
B A C A Y , ville de l’Inde, delà Je Gange, capitale
du pays de même nom, fur le bord oriental
de la rivière d’Ava.
B A G C A R A CH , ville d'Allemagne, dans le feas-
Palatinat, fur le Rhin. Longfjj 23 , 1 3 ; lat. 46, 57.
Elle a été autrefois la réfidènee des éle&eurs Palatins
, à qui elle appartient-aujourd'hui, après avoir
été une ville libre & impériale. Elle eft fameufe
par fes vins qui font excelle ns ; l’on croit même
que fon nom vient dé Bacchi Ara, l ’autel de Bac-
ehus. (Af. D. Af.)
B A C C A R A T , ville de France en Lorraine, fur
la Meurte, entre Nanci & Eftival. Elle eft dans
le ’ territoire de l’évêché de Metz , & à 8 lieues
au-deffus de Nancy.
La châtellenie de Baccarat eft , pour le temporel,
de l ’évêché de Metz , & cette églife y a une fei-
gneurie utile ; mais les ducs de lorraine ont depuis
long-tems joui du haut domaine, qu’ils avoient
acquis par des engagemens. Il y a des verreries
très-riches, & dont il fort des ouvrages bien travaillés.
(M. D .M )
BA C CH IG L IO N E , rivière d’Italie , dans l’état
de Venife. Elle arrofe Vicenze & le Padouaft, &
fe jètç enfuite dans le golfe de Venife, près de
Chiozza.
B A CH , ville de la baffe-Hongrie, au comté de
Toln , fur le Danube. Elle étoit autrefois plus
confidérable. Elle avoir même un évêché fufira-
gant de Farchevêché de Cohera, auquel il a été
uni à perpétuité depuis long-tems. L’empereur la
prit en 1 686. Elle èft à. 2.3 lieues de Bude On
l’écrit aufîi Batha, Bath, Bachia, en latin Baglia,
(AL D. M.)
B A CH A , ville de Perfe, fur la mer Cafpienne.
Sa fituation la rend très-commerçante. Elle eft célèbre
aufîi par la beauté des femmes, que l'on croit
l’emporter fur toutes celles de la Perfe ; ce qui y
attire une foule d’étrangers , c’eft fur - tout qu’elles
n’y pafl'ent point pour infenfibles. Les Juifs y font
un commerce allez fingulier ; lorfqu’i's trouvent
quelques filles dans la mifere, mais dont les traits
annoncent de la beauté, ils les habillent fuperbe-
ment, les logent dans de fort belles maifons, où
elles trouvent des amis qui fournifi'ent à leurs
dépenfes. Elles fe font voir aux fenêtres , & leurs
portes font ouvertes à toutes heures aux hommes
qui veulent en jouir. On fent bien que la com-*
paffion feule n’eft pas le motif qui porte les bons
Hébreux à fecourir ces pauvres filles ; il eft à croire
qu’elles fe piquent de reconnoiffance, & qu’elles
paient avec lifure les fervices qu’elles en ont reçus»
(AL D. AL)
BACHARA. Voye^ Bo c k a r a »
B A CH IA N , île des Indes orientales, une des
Moluques, proche la ligne. Son circuit eft de 12
lieues. Elle eft traverfée de plufiéurs canaux qui
la rendent très-fertile & qui femblent en faire plu-
fieurs îles. Elle dépend du roi de Bachia n , auftî
bien que la ville capitale de même nom , & plu-
fiéurs autres îles voifines. Ce royaume de Ba-
chian eft tombé en décadencé par la molleffe des
habitans. L ’hiftorien des Moliiques traite cette île
de grand pays defert, quoiqu’abondant enfagu,
en fruits , en poiffons , &c. Les gérofliers y ont
été infenfiblement détruits , quoiqu’ils y cru fient
mieux qu’en aucun autre endroit. Elle appartient
aux Holîandôis qui ÿ ont un fort.
B À CM M U T , ville de Ruflie, dans le gouvernement
de Worohecz, avec une bonne fùrtereffe.
Elle eft fur la rivière de Bachmut, à 30 lieues
d’Azof. Cette ville a des falines d’un grand produit.
(/?.)
BACKEVEEN, petite ville des Pays-Bas, dans:
la province de Frife , près d’un grand marais,
vers les frontières de la feigneurie de Groningue.
B A CK O N , ville de la Moldavie, fur la rivière-
d Atari, proche les frontières de la Valachie. Elle
eft affez bien peuplée, & fut ornée d’un évêché-
fuffragant de Colocza par le pape Clément VIII.
Sa diftance de Tarfwich eft de trente milles au
nord. Dans la plupart des cartes elle eft nommée-
Brackow, ou Brais lew.
B A C L A N , pays de la Perfe dans le 'Chorafan ,
près de Blache, vers la rivière de Gihon..
B A C O Ü , B A C K U , ou B A K O U , ville forté
de Perfe darts leSchirvan, nommée auftî Alban.a
& Alhanapolis. Les Ruffes la prirent en 172:3, &
ils l’ont gardée par le traité de paix çonclu en
1732. Elle eft très • marchande, & fituée fur un
rocher fort efearpé , près de la mer Cafpienne,
à l'extrémité feptentrionale du golfe de Guilan, à
43 lieues f. p. e. de Derbent. C ’eft aux. environs
de Bacou que font les fources d’où l’on tire l’hiiile
de-.pétrêol ou naphte. Elle fert pour éclairer & dans
les vernis. Long. 3 9 ; lat. 46, 20. (AI. D. Af.)
B AD A JO Z Vax Augujla, ville d’Efpagne,
capitale, clç l’Eftremadure , fur la Guadiana. Son
nom latin eft Badajocium. Elle eft à une lieue
des frontières de Portugal, & elle eft comme la
c le f du royaume de ce côté-là. Sa-fituation eft
fur une hauteur. Elle eft affez grande & affez
peuplée; fes fortifications font, en partie à l’antique
; on y a depuis ajouté plufiéurs ouvrages
modernes * on la divife on haute & baffe ville.
Les maifons y font paffablement bien bâties & les
nies affez larges. L’églife cathédrale eft magnifique ;
elle eft fur une belle place. Ses murailles , "flanquées
de plufiéurs tours antiques, font défendues
par un vieux château bâti au fommet de la haute
ville ; au-deffous on voit une jolie place ornée de
très-belles maifons. Il y a un autre château confirait
à la moderne, appellé le Fort Saint M iche l, qui
eft’hors de la v ille, & qui la couvre du côté de
l’Andaloufie & du Portugal. Au couchant, il y a
un troifieine château bâti fur une hauteur, appellé
le Fort Saint-Chriftophe. Ce château ’ qui eft très-
petit , eft heureufemerit fitüê & d une bonne de-
ien'fe.
Quoique cette ville ne foit pas très-foîte, parce
que le terréin ne permet pas qu’on couvre fes
remparts , les portugais l’afîiégèrent en vain en
165.8; & les confédérés (les Anglais & les Hollandais),
en 1703.
Une chofe qu’on voit avec plaifir à Badajoz,
c’eft un pont célèbre, conftruit par les Romains
fur la Guadiana. Les pierres en font d’une grandeur
remarquable. Il eft long de fept cents pas , large de
quatorze , parfaitement droit, & a trente arches.
Le terroir de cette ville eft fertile en toutes fortes
de produ&ions. La campagne eft plantée de figuiers
, de vignes , d’oliviers, de citronniers , d’o rangers.
Les pâturages y font excellens, le gibier &
la volaille y abondent ; mais on n’y a , par malheur,
d’autre eau que celle qu’on va puifer dans
la Guadiana , qui eft fort mauvaife, & celle de
quelques citernes, qui eft plus mauvaife encore.
Cette place appartenoit autrefois à un feigneur
particulier, & avoit le titre de duché ; mais depuis
long-tems elle eft réunie à la couronne. Son
évêché eft fuffragant de Compoftelle. Elle eft à 3
lieues fi e. d’Elvas, 40 n. o. de Séville, 70 f. o. de
Madrid. Long. 1 1 , 27; lat. 38, 33. (/?.)
BADALC)NA, ou B AD E LO N A , Éattula , ancienne
ville d’Efpagne, fur la côte de Catalogne,
à 1113é’ lieue de Barcelone, au levant.
B AD A R A , petite ville des Indes, capitale de la
contrée de même nom, dans la prefqu’île de l ’Inde,
deçà le Gange, au Malabar, proche Calicut.
BADASCHIAN , BADACHXAN , ou BU-
D A S C A N , Badachxium , ville d'Afie , dans le
Maurenahar, & caoitale de la Province de même
nom, vers les montagnes & les frontières du grand
Mogol, à treize journées de Balels, félon Gol-
lius. Quelques géographes la prennent pour l’ancienne
Battres. (Af. D. Af.)
B A D E , ou BADEN, ville d’A llemagne, dans
le cercle de Suabe. Lon^. 26 , 34, lat. 48 ,30 . ''
Elle eft fituée dans le margraviat de même nom,
dont elle eft la capitale, avec un château fur le
fommet d’une montagne .où le prince fait fa réfi-
dence ordinaire. Le pays eft bon. Bade eft fur-tout
remarquable par fes bains, d’où elle tire fon nom.
Elle eft fituée près du Rhin à 8 liéiies n. e. de
Strasbourg.
Le margraviat de Bade eft divifé en deux parties
, le haut & le bas margraviat ; il eft borné
au feptentrion par le Palatinat & l’évêché de Spire ;
à l’orient par le duché de Wîrtemberg & la principauté
de Furftemberg ; au midi , par le Brif-
gaw ; à l ’occident, par le Rhin. Ce n’étoit d’abord
qu’une feigneurie particulière, qui fut érigée en
margraviat par Henri l Oifeleur, roi de Germanie.
Les margraves de Bade ont une autorité ab*
folue dans leurs états , guettent des impôts fur
leurs fujets, fans en demander le confentement
à qui que ce foit. La plus faine opinion fur ces
margraves , eft qu’ils defeendent de la maifon
d’Alface.
Les deux branches des marquis de Bade s’étant
réduites à une feule par l’extinéfion de celle de
Bade-Baden, celle de Bade-Durlach poffède au-
jourdhui la totalité de cet état. Quoique le prince
régnant foit de la religion Luthérienne , les Catholiques
& les Réformés y ont le libre exercicé
de leur religion. (/L) Bade , ou Baden , ville de Suifie, dans le comté
de même nom, fur le Limât. Long. 2 5 ,3 3 ; ^ar*
47> 27* " .
Son nom latin eft Thermes fuperîores, acjucs Helve-
ticæ. Cette ville , qui eft très-ancienne, affez b e lle ,
& médiocrement grande, eft remarquable par {es
bains, par l’affemblée des louables cantons qui s’y
eft tenue jufqu’à 1 7 12 , & par le traité de paix qui y
fut conclu entre l’empereur & la France en 1714.
Lès Süifies s’en emparèrent fur Frédéric, archiduc
d’Autriche en 1415. Les cantons de Berne & dé
Zurich s’en rendirent maîtres dans la guerre civile
de 17 12 ; & la fouveraineté leur en eft demeurée
, çn confervant aux Catholiques leurs fran-
chifss; & la liberté de confcience.
A peu de diftance de cette ville, il y a un pré’
dans lequel on trouve des dez à jouer d’os. Les
Romains étoient paffiônnés pour ce jeu , & fai-
foient venir des dez de Samos. Quand ce lieu fût
ravagé il y en avoit fans doute des magafins, qui