
ferme une riche colleâion de curiofités naturelles
& d’une foule de morceaux précieux antiques. On
remarque le manège, larfenai, l’hôtel des pages;
le college du duc Charles que ce prince fitconf-
truire en 1745 , & qui eft enrichi d’une belle &
nombreufe bibliothèque ; la fa lie de la comédie ;
la maifon de force qui vient d’être reconftruite, &
le bâtiment confidérable de la maifon des orphelins.
Les églifes des Luthériens font au nombre de
dix. Le clergé forme un confiftoire provincial de
la ville de Wolffenbutel. Ceux des Français & des
Allemands qui profeffent la religion calvinifte, le
fervent en commun de l’églife de Saint-Barthelemi.
Les Catholiques ont un libre exercice de leur culte
dans l’églife de St. Nicolas. On compte encore
d’autres églifes, quelques couvens , plufieurs chapitres
, deux gymnafes, un théâtre d’anatomie
conftruit en 1 7 5 1 , un collège de médecine établi
en 1747.
La ville abonde fur-tout en manufaéhiriers,
en fabricants, & en artiftes. Il s’y brade une excellente
bierre dont il s’exporte une quantité pro-
digieufe, & que l’on envoie jufqu’en Aûe. Il s’y
tient deux grandes foires par an.
Brnnfwick devint autrefois , par la bienveillance
de fes ducs, ville libre & anféatique ; mais
ayant prétendu à une liberté fans bornes elle fut
affiégée & prife par le duc Rodolphe Augude , qui
la prit en 1671 , & y fit bâtir une citadelle pour la
tenir en refpeâ. Les Français s’en emparèrent en
1757 , & y établirent garnifon qu’ils retirèrent
en 1758. Ils l’inveftirent de nouveau en 1761 ;
mais occupés déjà à la canonner, ils furent forcés
d’en lever le fiège par l’approche d’un corps de
troupes des alliés.
La rivière d’Ocker a été rendue navigable depuis
Brunfwick jufqu’à Wolffenbutel, ce qui favorife
infiniment le commerce de ces deux villes. (M.
D . M. )
BRUNTZENY - MEYDAN , ville forte de
Croatie, qui fert de barrière contre les Turcs , près
de la rivière d’Unna.
BRUSCH » rivière d’Alface , qui fe jète dans le
Rhin , à Strasbourg, & forme un beau canal ,
.depuis Noltsheim ; par le moyen des éciufes.
B R U S LOW , ville de Pologne, dans le palatinat
de Kiovie.
B R U SQ U E , petite ville de France , dans le
Rouergue , avec titre de marquifat, à 4 lieues de
Vabres.
BRUXEL LES, c’eft une des plus grandes , des
plus riches , des plus fîoriffantes villes de l’Europe,
& l’une des plus belles du monde. Elle eft fituée fur
la Senne, dans les Pays-Bas Autrichiens, dont elle
eft capitale ; c’e ft, en particulier, celle du Brabant.
Elle eft remplie d’une nobleffe opulente & nombreufe
;le commerce y eft des plus aâifs. Elle offre
aux yeux de l’étranger de beaux édifices publics &
particuliers, facrés & profanes ; des rues d’une
grande propreté. Elle eft décorée de fuperbes places
publiques , de belles fontaines , de magnifiques
promenades ; les moeurs y font douces , la fociété
agréable ; l’abondance & la propreté y régent fur
les tables ; le fpeâacle y eft toujours des meilleurs.
Elle eft fituée dans un air pur, fur un fol fertile ; 8c
c’eft en général un des plus beaux féjours que l’on
pût fe choifir fur la terre. Cette ville eft le liège du
gouvernement , & la réfidence du gouverneur
général des Pays-Bas Autrichiens pour l'empereur,
comme chef de la maifon d’Autriche. Il y jouit
prefqùe de tous les honneurs de la fouveraineté ;
fa cour même eft des plus brillantes. Les vaiffeaux
qui remontent à Bruxelles'i d’Oftende , par des
canaux & des rivières qui les amènent par le fein
des terres, y animent & y vivifient le commerce
& l’indufirie.
Cette ville étoit autrefois la réfidence des ducs de
Brabant ; il n’y a que pèu d’années que l’on y
voyoit encore une partie de leur palais , épargné
par les flammes , dont le refte avoit été la proie en
1 7 3 1 , avec les archives , & tout ce qu’il y avoit de
précieux. Ces grands & antiques corps-de-logis ont
fait place à des çonftriiéfions modernes. Indépendamment
du gouverneur & capitaine général ,
Bruxelles eft encore le fiège du gouverneur particulier
, ainfi que de la chancellerie & de la cour
féodale de Brabant, du confeil d’état , du confeil
privé, de celui des finances, & de la guerre , de
la chambre des comptes, & de plufieurs autres tribunaux.
C ’eft d’ailleurs en cette ville que s’affem-
blent les états de Brabant, qui s’y convoquent
tous les trois mois , & q u i, dans l’intervalle d’une
affemblée à l’autre, confient l’expédition des affaires
à quatre députés qui font tous les jours en
fondions.
Bruxelles eft bâtie, partie en plaine, partie fur
le penchant & fur le haut d’une colline, dont la
Senne baigne le pied. Les gens d’un certain ordre
y parlent les deux langues, Flamande & Franco!
fe : le peuple fait ufage du Flamand. La ville eft
bien peuplée. Elle étoit affez forte, mais fes fortifications
viennent d’être détruites.
On y remarque trois places magnifiques, la
grande place, la?place royale, & la place Saint-Michel.
La grande place en quarré long, eft fermée
d’édifices publics & particuliers, de beaucoup d’api.
parence ; mais elle reçoit fur-tout fon éclat de
l’hôtel de ville , qui en forme un des côtés, & qui
eft furmonté d’une tour pyramidale , en pierre de
taille , d’une hauteur & d’une légèreté extraordinaire.
La place royale , décorée au milieu de la
ftatue pédeftre du prince Charles de Lorraine, gouverneur
des Pays-Bas, eft ornée de beaux édifices
modernes , & fur-tout du portail fomptueux de
l ’abbaye de Coudenberg, qui eft de la plus belle
arcliiteélure. La place Saint - Michel, formée d’édifices
à colonnes & à pilaftres , furpaffe les
deux autres places en régularité : il eft dommage
qu’elle foit dans un quartier qui eft peu fréquenté.
L’églife collégiale 8c paroiftîale de Sainte-
Gudule , qui eft la principale de la v ille , fe fait remarquer,
autant par la grandeur 8c l ’étendue de
fon vaiffeau , que par les fuperbes tableaux de
Rubens qu’on y admire, & ceux de quelques autres
peintres Flamands. On y voit lafingulière chaire
qui étoit à l’églife des Jéfuites de Louvain & qui
mériteroit une defeription ; mais placée defa^an-
tageufement, & à contre-jour, elle perd infiniment
de fon effet. Cette ville a fept églifes paroiffiales, &
deux autres églifes, onze couvens d’hommes &
vingt-un de femmes. L’églife des Capucins eft riche
enexcellens tableaux, ainfi que nombre d’au-
tres de la ville. Aux Carmes fe voit une chaire,
qui, par la fingularité de fa compofition, eft des
plus pittorefques.
Bruxelles a une académie des icienees & belles-
lettres. Le magiftrat eft choifi annuellement dans
fept familles , qu’on nomme Patricïennès. Les tapis ,
les camelots, les dentelles, font des branches
effentielles du commerce de cette ville. Le port
de Bruxelles communique à l’Océan Germanique
par un canal, qui de la Senne touche à la Rupel,
qui verfe à l’Efcaut , auquel aboutit le fameux
canal de Bruges , qui fe termine à Oftende. La liberté
de la navigation fur l’Efcaut ne manqueroit
pas d’ajouter à l’aâivité du commerce de Bruxelles
; mais il ne peut y devenir floriffant, & dans
tous les Pays-Bas Autrichiens, qu’autant qu’on y
détruira ces armées immondes de commis, de
maltotiers qui infeftent le pays ; ces^nuées de harpies
qui fouillent to u t, qui gâtent tout, avec lef-
quelles il faut lutter fans celle, qui défolerit l’étranger
, & font le fléau du commerce.
Les François bombardèrent cette ville en 1695 ,
pendant quarante-fix heures , & réduifirent en cendres
quatorze églifes, & au-delà de quatre mille
maifons. Elle fut prife par les alliés en 1706 ; elle
le fut par les François en 1746; mais ils la rendirent
à la paix de 1748. L’éleâeur de Bavière l*af-
fiégea. en 1708 ; mais le duc de Marlborough lui
en fit lever le fiège précipitamment.
L’archiducheffe Marie-Chriftine, avec le duc de
Saxe-Tefchen, fon époux, a fnccédé au prince
Charles fon oncle, dans le gouvernement général
des,Pays-Bas. Au milieu d’un peuple jufte , fenfé,
laborieux ; entourée d’une nobleffe guerrière &
généreufe , invitée par l’exemple de Jofeph I I , fçn
augufte frère, qui développe avec tant de fuccès
le grand art de gouverner les nations, animée par
le tribut d’amour 8c d’éloges que paient à l’envi
les peuples de Tofcane à Pierre Léopold , fon ih
luftre frère ; Marie - Chriftine rendra cher aux
Belges le nom Autrichien , 8c reflerrera les noeuds
qui unifient à la domination Autrichienne les peuples
de ces belles provinces.
Bruxelles eft à neuf lieues fud d’Anvers , 4 f.
o. de Malines , 10 & demie f. e. de Gand, 42 f.
d’Amfterdam, 60 n. e. de Paris, 65 e, de Londres.
l»ns, Î I , 57 ; Ut. 5 0 ,5 J.
BRUYERE ( la ) , petite ville de France, dans
le Languedoc, au diocèfe de Lavaur.
BRUYERES, petite ville de Lorraine, dans le
pays de Vofges, généralité de Nancy , avec une
prévôté. H s’y vend beaucoup de bled.-
B R U Y L L , petite ville d’Allemagne, dans l’archevêché
, & à 2 lieues f. de Cologne. L’éleâeur y
fait fa réfidence dans lin beau château.
BRZE STZ , ou BRZESCIE , ville de Pologne,
au palatinat de fon nom , dans la Cujavie. Elle eft
entourée d’une muraille, d’un foffé, & placée dans,
un lieu marécageux. Le palatin y fait fon i'éjour.
Il y a aufli un fiège de jwftice. Long. 3 7 , 10 ; lau
BkzestZ. F o y e i Brsestz.
BU A , île du golfe de Venife, fur la côte de Dal-
matie , appartenante aux Vénitiens. O n l’appelle
V ile des p e rd rix, parce qu’on y en trouve beaucoup.
BUAD A »petite île de l’Amérique feptentrionale,
dans le lac Ontario.
BUANES , petite ville de France, en Gafcogne,
au diocèfe , 8c à 2 lieues o. d’Aire , fur la rivière
de Bahus.
BUARGOS , ville de Portugal, dans la province
de B eira , proche de la mer , 1 9 lieues de
Coïmbre.
BU C C A R I , ville d’Iftrie , fur un petit golfe de
k mer Adriatique, qui forme une des meilleures
rades qu’il y ait dans l’Europe. Elle appartient à la
maifon; d’Autriche.
BÜCCARIE , grand pays d’A fie , dans la Tarta-
rie ; an la divife en grande & petite. La grande comprend
la Sogdiane 8c la Baâriane des anciens. Elle
eft bordée au nord par le pays des Calmoucks, par
la petite Buccarie à l’e ft, 8c par les états de la
Perfe & du M o g o l, au fud. C ’eft la partie la plus
peuplée & la mieux cultivée de la grande Tartarie ;
aufli eft-elle très-fertile & très-abondante. Les ha-
bitans font nommés ordinairement Tart ares Ufbecks
par les Perfans & les Mogols. La petite Buccarie
eft à l’orient des montagnes du royaume de Ca-
chemitre.
La Bucarie eft un pays fort agréable , fertile
en fruits j en légumes, & en grains ; il y a
de be.aux pâturages & de grandes forêts. Les Tar-
tares qui l’occupent font les plus civilifés , les plus
robuftes , 8c les plus braves de leur nation. La
chair de cheval & le lait de jument font leurs mêts
les plus délicieux. Les femmes s’y piquent de bra*-
voure, & fuivent fort fouvent leurs maris à la
guerre. Les Usbecks font fans ceffe aux prifes avec
les Perfans auxquels ils fe rendent redoutables, &
les belles plaines du Chorazan font fouvent de fan-
glans théâtres. Leur pays comprend lesTurkomans*
le royaume de Bokara, le royaume de Samarcande,
& le royaume de Balck , ceux de Corgang, 8c de
Tachknnt. Long. 92— joy ; lat, 34— 44.
BUC CARIZA , petite ville de Hongrie, en
Croatie, fur un golfe de même nom , qui k i t partie
de celui de Venife.
T t ij