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La nohletîe de cette province Te vante de def- ;
cendre des anciens Goths , 8c prétend que fon fang '
n'a point été mêlé avec celui ni des Juifs ni des
Maures ; eftè&ivement, après la malheureufe bataille
que les Goths, conduits par leur roi Roderic,
perdirent contre les Maures, près de Xérès : Pelage,
prince G o th , fe retira dans les montagnes des Af-
turies avec plusieurs gentilshommes de fa nation ,
& y raffernbla un petit corps d’armée ; mais fe
voyant trop foible pour attendre les Maures en
pleine campagne, il fe retira dans un vafle fou-
terrein d’une des montagnes des Afturies, (appellée
Auçena) , en fortit dès que les Maures vinrent l’attaquer
, & les obligea de prendre la fuite. On bâtit
dans la fuite à cet endroit un couvent, qui s’appella,
ainfi que l’autre de la montagne , Santa Maria- de
Cobadonga. La retraite & la vigoureufe défenfe des
Goths font encore tellement célèbres en Efpagne ,
que tous ceux qui habitent la montagne d'Auçe/ia
font regardés comme de véritables Goths , 8c ont
des privilèges particuliers, quoique ce ne foient que
des payfans , qui quittent leur demeure, pour aller
fervir en d’autres contrées de l’Efpagne : ils fe
croyent infultés lorfqu’on ne les appelle point illustre
Godo, ou illufire montagnes ; & malgré leur pauvreté
, ',ils regarderoient comme un déshonneur de
s’allier à des familles riches qui ne feroient point de
même origine qu’eux. La confidération que l’on a
pour eux eft telle , que d’autres familles paient fou-
vent de grandes fommes pour leur appartenir par
des mariages. (M . d e M .)
A SU A N , ville d’E gyp te, dans la partie méridionale,
fur la rive droite du Nil. Les Turcs l’appellent
Sahid, & les Arabes Ufuan quelques géographes
croient que c’eft l’ancienne Métacompfo ,
Tacompjoh , ou Tachempfo ; d’autres la prennent
pour S yen* même.
A SUNG EN, petit lac de Suède dans la Veflro-
gothie , vers les provinces de Smaland 8c de
Hallând.
A T A C A M A , ville & port de m e r , dans l’A mérique
méridionale , au Pérou , proche le tropique
du Capricorne. Long. 309 d. 10' ; lat. 22 d.
30' de lat. mèrid. (J? )
A tacama , montagnes d’Amérique, qui fepa-
rent le Pérou du Chili. Elles font limées entre la
ville & le défert d’Atacama. (Ri)
A tacama , grand défert, à l’extrémité méridionale
du Pérou & au nord du C h ili, entre la mer du
Sud & les Andes à l’Orient. Le pays eft fi aride
que les mules y périflent faute d’eau & d’herbes. Il
n’y a , feipace de quatre-vingt lieues, qu’une ef-
pèce de rivière, d’un cours intermittent, 8c qui
s’arrête toutes les nuits : on afligne la caufe de ce
phénomène au foleil, qui fond le jour les neiges,
lefquelles fe glacent de nouveau pendant la nuit*
Les Indiens ont donné à cette rivière un nom qui la
caraélérife ; ils l’appellent Anchallulac; c’eft-à-dire ,
hypocrite. C ’eft dans ce défert qu’on trouve ces terribles
montagnes 3 qui féparent le Pérou du C h ili,
A T H
& qui font couvertes de neiges dans toutes les fai-
fons. Au-delà de ces montagnes le pays eft fort tempéré.
On a trouvé un chemin plus commode pour
paffer ces montagnes, c’eft de fuivre la côte , qui
n’eft p as , à beaucoup près, fi déferte que l’intérieur
du pays : on y trouve même quelques ports. (R.)
A T A C AM E S , gouvernement dépendant de l’audience
de Q u ito , au Pérou. Il eft le long des côtes
de la mer du Sud, au-defîus de Guayaquil, fous
l’équateur. Depuis 1741 ce pays s’eft peuplé par la
communication de la mer du Sud à Quito , en remontant
la rivière des Émeraudes.
A T A C - A P A S , peuples antropophages de la
Louifiane. En 1719 , ils mangèrent un Français ,
nommé Charleville.
A T A L A , petite ville d’Italie en Sicile , dans la
vallée de Demona. Elle eft fur le détroit de Mef-
fine, dans une fituation fort agréable, entre Mefline
& Taormina. Long. 36, 50 fia t. 3 7 ,4 0 .
A T A L A V A . Voye$ Ata laya.
A T A L A Y A , ou A T A L A V A , petite ville de
Portugal dans l’Eft rama dure, fur une hauteur, avec
une bonne fortereffe, à deux lieues fud de Thomar
& près du Tâge. Lorg. 10 , lat. 3 9 ,2 $ .
A T A V IL L O S , o u ATA VIL LES , peuples du
Pérou, dans l’Amérique méridionale, à la fource de
la rivière de Xauca, à quelque diftance de la mer
Pacifique 8c de Lima.
À T E C A , bourg d’Efpagne, au royaume d’A r -
ragon, fur la rivière de Xalon , deux lieues au-
defliis de la ville de Calatayud. Clufius y place l’ancienne
Attacum ,ville des Celtibériens, que d’autres
mettent à Daroca.
A T E L , e’eft l’un des noms que les Taiîares
donnent au’W’oîga ; les autres font Edel 6c Jodel,
& ces noms lignifient le grand fictive , lia. grande
rivière , ou le grand courant.
A TE L LA , ancienne ville d’Italie dans Terre de
Labour ; c’eft aujourd’hui San-Aipino, fituée entre
Naples & Capoue : on en voit encore les fofîes
& quelques reftes d’un édifice public. (Ri)
Atella , bourg d’Italie , au royaume de Naples
, au pied de l’Apennin, à deux lieues de 1ai
petite ville de Melphi , dans la Bafilicate, vers la»
principauté ultérieure. On apperçoit que ce bourg
a été une ville allez confidérable. Mais, ni l’une ni
l’autre de ces villes ne fauroient être Ÿ Atella, ville
de Tofcane , connue par un amphithéâtre fameux
où l’on jouoit des comédies fatyftques 8c bouffon^
nés , qu’on .appelloitAtelanes.
A TE LLARI, ou A T E L L A R A , rivière de Sicile
, qui coule dans la vallée de N o to , pafîe à.
Noto , 8c fe jère dans la mer près des ruines de l’ancienne
Elore. On prétend que VAtdlara eft VElore
d’autrefois.
A TEN À , petite ville d’Italie au royaume de.
Naples, dans la principauté citérieure. Elle eft à
9 li. n. de Policaftro , proche le Negro, avec titre
de principauté. Long. 3 3 ,8 ; lat. 40, 28. (Ri):
A T H , ville des Pays-Bas Autrichiens, dans le
A T H
comté deHainault, fur la Dender. On vient d’en
démolir les fortifications. Long. 2 1 ,3 0 ; lat. 50, 3 y*
Elle eft petite. Sur fes remparts, on a planté
des allées d’arbres en forme de cours. Les portes
de l’ancienne enceinte y font confervées, & on
y a établi des magafins. Cette ville eft jolie, bien
bâtie, avec une fort belle place d’armes, 8c une
maifon de ville remarquable. Le château où loge
le gouverneur n’a point été achevé. Son commerce
principal eft en toiles. C ’eft la patrie de Jean Taif-
nier ; elle eft à 10 1. f. o. de Bruxelles. Les Français
la prirent en 16 97, 8c la rendirent la même année
par le traité de Rifwik. Ils la reprirent en 1701 ,
mais les confédérés la reprirent en 1707 pour la
maifon d’Autriche, à laquelle elle eft re lié e , quoique
les Français s’en foient rendu maîtres en
1745. Le fameux Michel Baius naquit dans fes environs.
(Ri)
A T H B O Y , ou A S B O Y , bourg d’Irlande au
comté d’Èft-Meath, à 3 lieues n. o. de Trim. Il envoie
deux députés au parlement. (R.)
ATHÉE ,011 plutôt A TH E Y , bourg de France ,
êleêlion, 6c à deux lieues f. o. d’Amboife.
Athée , bourg , éleéiion de Château-Gonthier,
à une lieue n. de Craon.
ATHÈNES, Athéna, ville de la Grèce, célèbre
par fon ancienneté , par les favans hommes 6c les
grands capitaines qu’elle a produits. C ’eft aujourd’hui
peu de chofe en comparaifon de ce qu’elle
étoit : il y a quinze à feize mille habitans, dont le
langage eft un grec corrompu, qui cependant a de
la grâce. Elle appartient aux Turcs , 6c fa fituation
eft fur le golfe d’Engia ou d’Egines. C ’eft la capitale
de la Livadie. On l’appelle vulgairement Seti-
nes ; il y a une citadelle. Long.4 1 , 5 5 ; lat. 3 8 ,3 .
Il y a encore plufieurs lieux, qui ont porté le
nom d’Athenes ; mais il faut confidérer que comme
les beaux arts 6c les fciences ont fleuri dans cette
v ille , plus qu’en aucune autre de la G rèce, le fur-
nom d’Athènes a été donné métaphoriquement à
toutes les villes qui ont cultivé avec diftinâion les
fciences 6c les arts. C ’eft ainfi que l’on dit encore
de Paris : « c’ejl une autre Athènes », Les auteurs
anciens ont employé fréquemment cette figure, ce
qui a pu occafionner l’erreur de beaucoup de géographes.
Je croirois encore que les villes bâties
par des colonies Athéniennes ont pu ajouter à leur
nom propre le furnom d’Athènes, par refpeél pour
leur mere - patrie. ( M. d e Mi)
A THEN R E Y , A T E R ICH , ou A TH E N R Y ,
ville d’Irlande, au Comté de Galloway, dans la
province de Connaught, à 6 lieues f. d eT u am ,
& à 4 o. de Galloway. Elle eft entourée d’une
muraille de grand circuit, qui renferme beaucoup
de champs , de jardins 6c peu de maifons. Elle
envoie deux députés au parlement. Long, 1 1 ', 20* ;
Int. 53, 30.
A THER DÉ E , bourg d’Irlande, au comté 6c à
3‘ lieues f. de Louth. Il envoie deux députés au parle
ment*
A T H 189
ATHIES , bourgade confidérable de France,
dans le Vermandois, en Picardie, fur l’Oumignom
A T H 1S , nom de deux petites villes ou jolis
bourgs de France, dont l’un eft dans le Laonais,
à une demi-lieue de L aon , 6c l’autre en Normandie
, à 5 lieues e. f. e. de Vire.
ATHLONE , bourg d’Irlande , au comté de
Rofcommon, fur le Shannon. C ’eft le chef-lieu de
ce comté. Autrefois c’étoit le ftège d’un évêché. Il
s’y trouve un château 6c un très-bon port. On y
tient marché. Athlone eft à 25 lieues o. de D u blin.
Long. 9 ,3 0 ; lat. 5 3 ,2 0 .(Ri)
A T H O L , province d’Ecofle ; dans la partie mitoyenne
de ce royaume, entre les provinces de
Perth, de Stratherne, de Badenoch 6c de Loquabio.
C ’eft un pays ftérile, couvert de montagnes, de
bois, 6c rempli de lacs. Il y a cependant de très-
bons pâturages. Blair ou Athol en eft le chef - lieu.
On y voit un château avec un bourg, remarquable'
par la bataille qui s’y donna le 5 juin 1689. Le lord-
vicomte Dundée, qui commandoit pour Jacques
II , battit le général Mackay, mais il perdit la
vie fur la fin de l’aâion. C e lieu eft le titre d’une
maifon ducale.
Les principaux lacs de cette province font Loch-
Eyfachele, qui s’étendant du nord au fud , envoie
fes eaux, dans le lac Rennach.
Loch-Rennâch, formé parle précédent, 6c par
des ruiffeaux ; il produit la rivière de Tinnuel qui
en fort à l’o rient, pour couler vers l’occident.
Loch-Garry, petit lac au nord de celui de Rea-
nach. D e fa partie feptentrionale, fort la rivière
de Garry.
Il y a encore les petits lacs ou lochs de Garry 6é
d,e Lagan.
ATHO S , grande 6c fameufe ' montagne d’Euro
p e , fur les côtes maritimes de la Macédoine,
vers l’ancienne Thrace ou Romanie moderne,
dans une prefqu’île dont elle occupe toute la longueur,
6c des deux côtés de laquelle fe forment
il golfo di conte (fa, finus firimonicus, 8c il golfo di
monte fanto, finus fingiticus. On donne communément
à cette prefqu’île quarante lieues de circuit
6c autant à la bafe de l’Athos. Ce mont eft compté
dans le nombre des plus conftdérables inégalités
convexes qui foient fur la furfaee du globe : c’eft
une chaîne de plufieurs fommets, 6 c , pour ainfi
dire, de plufieurs étages, parmi lefquels il en eft
un q u i, par fa hauteur 6c fes habitations, attire
fur-tout l’attention des curieux : c’eft celui que l’on
appelle proprement l’ Athos 8c le monte fanto. Sa
hauteur n’a point encore été mefurée comme celle
du Ténérif, du Chimboraço, du Saint-Gothard 6c
du Canigou ; mais on la conçoit par l’étendue de
l’ombre qu’elle fait. Cette étendue fut déjà ob-
fervée par les anciens : Pline 6c Plutarque rapportent
qu’au folftice d’été, vers l’heure du coucher
du fole il, la place du marché deMyrrhina, dans
1 île de Lesbos, aujourdhui Stahmene, recevoir
l’ombre de l’Athos ; des obfervations faites depuis