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Châteauroux, le Blanc , la Châtre en B e rri, Saint-
Àrnaiîd en Bourbonnois, la Charité en Nivernois ;
d un bailliage & préfidial, d’une élection , d’une
prévôté royale relevant du bailliage, d’une juftice
ro y a le , d’un grenier à Tel, d’une maîtrife particulière
des eaux & forêts , d’un hôtel des mônnoies,
d’une prévôté générale de maréchauflée, d’une ju-
rifdiâion confulaire, &c. &c.
L’univerfité, célèbre pour le droit, fut fondée
en 1466 , par Louis XI.
Le collège qui étoit dirigé avant par les Jéfuites ,
eff un bâtiment auffi vaffe que magnifique. On
compte à Bourges feize églifes paroiffiales, cinq
chapitres , y compris celui de la métropole ,
deux autres réunis au féminaire, quatre abbayes,
nombre d’autres maifons religieufes de l’un & de
l ’autre fexe; quelques places publiques, un mail,
& c . & environ vingt-quatre mille âmes, dont, par
malheur, les eccléfiafiiques 6c les moines forment
une parti® beaucoup trop nombreufe. L ’èglife cathédrale
eft un des plus beaux édifices gothiques
de l’Europe, & occupe l’endroit le plus élevé de la
ville. Le palais , dont une partie fert de logement
aux gouverneurs , l ’autre de fiège aux jurifdiéfions
roy ale s, fut bâti par Jean de France. Sa grande
fa lle , fans pilliers, eff digne d’être vue. C ’eff-là
que fe tient la foire de N o ë l, & que fe font les
affemblées de la province. La pragmatique-fanâion
fut faite à Bourges en 1438. Louis X I , qui y étoit
né , accorda au maire & aux échevins le privilège
de nobleffe, ce qui a beaucoup trop multiplié le
nombre des nobles dans une ville affez pauvre &
qui ne fait prefque point de commerce. C ’eff la patrie
du célèbre Boùrdaloue. Il s’y eft tenu divers
conciles en différens tems. On y trouve une
fource d’eaux minérales , qui font faîutaires dans
bien des maladies. Les fabriques confident en toiles
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F O lfR G E T , petite ville de Savoie, fur le lac
de même nom, qui fe décharge dans le Rhône.
Elle efl à 6 IL n. de Chambéry.
, en quelques étoffes de laines, & en bas. (M.
BO URGNEU F , ville de France en Bretagne,
avec un petit port fur la Loire, à 8 lieues f. o. de
Nantes. Il y a un autre Bourgneuf dans l’éleclion
& à 1 li. é. de la Rochelle.
BO U RG O G N E , province confidérable de Franc
e , avec titre de duché, fituée entre le Bourbonnois
& le Nivernois à l’occident, la Franche-Comté
à l’orient, la Champagne au feptentrion, & le Lyon-
nois au midi.
Les bleds, les vins & les fers font les principales
branches de fon commerce. Les bois,les foins, les
laines, les beftiaux, y font encore des objets confi-
dérables de négoce.
Le gouvernement de Bourgogne, outre le duché
de ce nom, comprend la Breffe, dont le Bugey &
le Valromey font partie, & le pays de Gex;indé- -
pendamment des bornes alignées pour le duché de
Bourgogne, il confine au Dauphiné & à la Savoie,
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vers le fud-eft, & même à la SuifTe par le pays de
Gex. Il a environ foixante lieues de longueur, fur
trente de largeur. C ’eft un pays mêlé de plaines,
de collines & de montagnes ; & le climat, quoiqu’i-
négal, & beaucoup plus tempéré dans la plaine que
fur les hauteurs, y eft par-tout fort faim Le terroir
y eft des plus fertiles. Lès plaines fur-tout, qui s e-
tendent le long de la Saône, préfentent des prairies
magnifiques, & abondent en grains de toute efpèce,
comme froment, feigle, orge, bled de turquie,
avoine, millet, navette, chénevis, pois , haricots.
Mais la Bourgogne efl fur - tout renommée par fes
vins eftimés les meilleurs du monde pour l’ufage
ordinaire de la vie. Ces vins précieux croiffent entre
Dijon 6c Châlon, au pied de la côte qui règne
de 1 une à l’autre, fur un intervalle de treize lieues.
Les plus vantés font ceux de Nuits, de Beaune, de
Dijon, de Vollenay, de Pomard, de Chaffagne,
de Meurfault, de Vo fne , de Savigni, de MoiVîy,
de Chambolle , de Givri, de Mercurey. On met au
premier rang, & au - deffus de tous les autres vins
de Bourgogne, ceux de la Romanée, de la Tache ,
de Richebourg, de Saint-Géorges , de Chambertin,
du clos de Vougeot & de Montrachet., qui fe recueillent
dans le diftriâ de Nuits, à l’exceptiou du
Chambertin qui croît dans le territoire de Gevrey,
à deux lieues de D ijon, & du Montrachet que four-
niffent les collines voifines de Chagni. Indépendamment
des grands v ins , dont nous avons indiqué
la pofition, il s’y trouve par - tout des vignobles ,
plus ou moins grands, plus ou moins renommés,
dont les plus confidérables font ceux d’Auxerre &
de Mâcon. Les montagnes y fourniffent des pâturages
excellens, dans lefquels on nourrit quantité
debeftiaüx, principalement des boeufs & des chevaux.
On y recueille du-chanvre & du lin. Il s’y
trouve des mines de différentes fortes de métaux,
de fer particulièrement, des carrières de diverfes
efpèces de pierres, quelques-unes de marbre, même
de granit. On y trouve du charbon de terre en
différens endroits; de l’ocre , employé utilement:
dans la teinture. On y a quantité de volaille, de
poiffon & de gibier de tout efpèce. Les eaux y font
des plus falubres, & on y rencontre beaucoup de
beaux bois. On y en compte jufqu’à foixante mille
arpens. Il s’y trouve des bois de conftruâion qui
y étoient en. plus grande quantité autrefois, d’où
vient l’établiffement à Dijon d’un commiffaire ordonnateur
de la marine, & de plufieurs autres officiers
prépofés à l’exploitation des bois defiinés au
radoub & à la conftruâion des vaiffeaux.
Les rivières qui arrofent cette province font, là
Seine qtii y nait entre les bourgs de Saint-Seine &
de Chanceaux, & paffe à Châtillon ; la Saône, qui
a fa fource dans les Vofges en Lorraine, à quatre
lieues au-deffus de Darney; & qui prenant fou
cours vers le midi, y arrofe Auxonne, Saint-Jean-
de Lone, Seurre, Verdun, Châlon, Tournus &
Mâcon ; l’Armançon, qui fort du bailliage d’Arnay-
le-Duc, & baigne les murailles de Semur; l’Yourte
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tjuî defeend des montagnes du Morvant; le Serai n ,
qui fort du bailliage d’Arnay-le-Duc ? & p_arc°nrt
ceux de Saulieu, de Semur, d’Avalon, de Noyers ;
l’Ouche, qui a fa fource dans le bailliage de Beau-
n e , paffe à Dijon où elle fe .groffit par intervalles
du torrent de Suzon, 6c ver fe dans la Saône, près
de Saint-Jean de Lone ; la Dehune, ou Deune, qui
fort de l’étang de Long-pendu, traverfe une partie ;
du bailliage de mont-Cenis qu’elle fépare de celui de
Châlon, & ce dernier de ceux de Beaune 6c de
Nuits, 6c fe rend dans la Saône, près de Verdun,
après avoir yeça la Bo^rgeoife qui traverfe la ville
de Beaune; l’A rroux, qui a fa fource au petit
étang de Mouillon , à un quart de lieue de Pouilii
en Auxois, & fe jête dans la Loire ; la Bourbince ,
qui fort de l’étang de Long-pendu, ainfi que la
Deune, parcourt prelque tout le Charolois, paffe
à Paray & fe mêle à l’A rroux; le Rhône, qui paffe
entre la Breffe 6c la Savoie; la Loire , qui fert de
limites entre la Bourgogne & le Bourbonnois ; le
Do u b s , qui entre dans la Saône à Verdun ; la
Ri lié , la Beze, la Vingeanne, laG rone, la Seille,
qui fe perdent dans la Saône; l ’Arçon ce, la Refi-
foufé, la Vefie: la plupart avec un volume d’eau
éffez confidérable pour être navigables, 6c toutes'
très -poiffon iieufes. On y pêche de l’alofe, du fau-
mon, de la truite, du brochet, de l’efturgeon, de
J’anguille, de la lamproie, dé la carpe, du barbeau,
de la perche, de la lotte, de la tanche.
On y trouve des eaux minérales à Apoigni
près de Seignelay, à Premeaux près de Nuits, à
Vezélay, à Sainte - Reine, & à Bourbon - Lançy.
-Cçiles-ei, fur tout, font très-rvantées.
Dans les montagnes on trouve des' lits entiers
de coquilles fous des bancs de rochers. L’on y
trouve même quelquefois des poiffons pétrifiés,
dont la forme manifefte l’efpèce qui en a fourni
l'empreinte. Dans les montagnes du bailliage de
Beaune il s’eft trouvé un faumon enfermé dans le
y i f d’une pièrre ; M. de Biiffon l’a acquis dans ces
derniers tems pour le cabinet du roi , où il fe
voit à préfent. On a ramaffé & on ramaffe encore
dans la partie montueufe de la province,
des cornes .d’jimmon , des pétrifications marines,
6c même des coquilles en nature , des nautiles ,
des ourfins, des peignes, des pétoncles, des moules
, des huitres, des fa bots , des buccins , des
étoiles, &c. La colleâioq dhiftoire naturelle de
l ’académie de Dijon , celles de M. de Ruffey & de
Madamç la Çomtéffe de Rochechouart, 6c quelques
autres , offrent une quantité très-variée de
dépouilles marines, trouvées en bonne partie dans
le pays. Dans l’Autunois , fous d’énormes couchés
de rochers, on voit des lits de fehites, pleins de
franches & de racines d’arbres , d’empreintes d’herbes
6c de fougères , de diverfes efpèpçs de
plantes.
Il fe trouve en Bourgogne des grottes très - cu-
jrieufes, 6c particulièrement çelles d’Arcy . Voye{
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En différens tems les fermiers généraux ont fa\t
détruire fix ou fept fontaines falees, qui fe trou-
voient dans cette province. Dans le pré qui eft au
bas deV ezelay, en creufant à la profondeur de
deux pieds, on puife des eaux falées qui, par l’évaporation,
donnent une quantité de fel confidérable.
La ferme n’ayant pu découvrir la fource de ces
eaux, prit le parti barbare d’amener fur ce pré la
rivière de C u re , qui en eft voifine, 6c de diffoudre
par-là tout-d’un-coup, s’il étoit poffible , la mine
ou banc de fel qu’ils fuppofoient donner la falure
aux eaux qu’on y obrient : mais ils ont été trompés
dans leur attente. La deftruâion fucceffive de ces
fontaines eff une fuite de faits iniques, révoltans,
odieux. C ’eff un attentat contre la nature, c’efl un
crime : c’eff dépouiller des bienfaits de la nature,
non une génération , mai- la fuite entière des générations.
Celui qui put en concevoir le deffein fans
frémir, eff un monftre ; fon nom , fur les lieux ,
gravé fur une pile, devroit être tranfmis à l’exécration
des hommes, & fa race à jamais déclarée infâme.
Il exiffe encore quelques fontaines falées à
Maifières, Santenay, Diancey, Pouillenay, dont
les habitons ne tirent aucun avantage par la furveil-
lance des gardes. Y eût-il même à cela quelque
nuance de rai!on , il ne faut rien qui tende à affaiblir
l’amour de quelque par ie des fujets envers le
prince. Q ue le nom de V otre Majesté to u jours
chéri , difoit au roi M. Necker, ne SOIT
PRONONCÉ QUE POUR L ESPÉRANCE ET LA CONSOLATION.
Il fe fabrique en Bourgogne une grande quantité
d’excellens fers ; mais le commerce en eff borné aux
vdles de Lyon , de Saint - Etienne, & à quelques
parties du Languedoc. Pour les faire paffer chez
l’étranger, ils leroient affujettis à des droits énormes,
aggravés par les oârois des villes , qui les em-
pêcheroient de foutenir la concurrence avec ceux
de Suède & de Ruffie q u i, exempts de droits à l’entrée
du royaume, peuvent fe donner à Marfeille
6c à B eau caire, à meilleur prix que les nôtres.
Il fe fabrique en cette province, des ferges communes
& façon de Londres , des moltons , des
draps , des droguets, quelques velours fur coton ,
mouffelines , nanquins, indiennes & ratines , des
bouracans communs, des flanelles, de greffes ta-
pifferies , des cotonnes, des bas de foie dont la ma*
tière eff du cru du pays. La mégifferie, les fayan-
ceries, les verreries, les papeteries, les poudreries ,
la chapellerie, llioriogerie , une manufaélure de
glaces établie à Rouelle, y font d’autres branches
d’unç inçluflriç, à la vérité, languiuânte peu §.Ç"
tive.
La Bourgogne eff divifée, fuivant fa longueur,
par une chaîne de montagnes qui règne de Dijon
jtifqu’à L y o n , & q u i, près de D ijo n , eff connue
fous le nom de mont Afrique. La partie orientale
de cette province eff une immenfe , riche 6c ma»
gnifique plaine, qui ne fe termine'qu’aux monta»
gîtes de la Fraiichç-Conîté & de la-Savoie, & qui