îoî A U S
raux. Il y a auffi beaucoup d’hôpitaux Se une maïfon
de correction. Le prince évêque a un palais, qu’il
habite rarement. L’hôtel de ville impérial, bâti en
1620, paiTe pour le plus beau de toute l’Allemagne;
il renferme une falle ornée de tableauxau troifieme
étage; cette falle a 52 pieds d’élévation, n o 'd e
longueur & S ; de largeur. On remarque la tour ,
près de l’hôtefde-ville, qui efi d’une hauteur prodi-
gieiife. L’arfenal efî rempli d’une nombreufe artillerie.
Il y a auffi beaucoup d’édifices publics, d’une
bonne Architeélure ; des aqueducs bien entretenus,
qui conduifent les eaux du Lech, ce qui fait mouvoir
nombre de moulins, de fonderies , &c. &c.
On remarque fur-tout la machine hydraulique , qui
de trois tours conduit l’eau dans la v ille , de maniéré
que cinq belles fontaines , les puits publics
& les maifons des particuliers en font pourvus. La
magiftrature eft compofée de quarante-cinq membres
, dont trente-un des familles patriciennes, quatre
des fuppléans , c’eft-à dire, des familles qui ont
époulë des filles patriciennes, cinq du corps des
marchands & cinq des communes. La police y eft
Libelle, quelle peut pafler pour l’état le mieux
adminiftré de l’Europe. Cette ville a eu en tout
tems des artiftes célèbres, des graveurs & des
orfèvres renommés. Il y a une fabrique d’indiennes,
qui fond es plus belles de l’Europe. La garnifon
ordinaire eft de trois cents hommes. La villë^porte
partie de gueules & d’argent, à une pomme de pin
de Synople , pofée en pal fur un piédeftal de
même. C ’eft dans le palais èpifcopal que la célèbre
confèffion de foi d’Aushourg fur présentée à l’empereur
Charles V , en 1330, par Luther &M e -
lanchthon. M. de Turenne fut obligé d’en lever le
fiège en 1646. En 1647 sÿ conclut cette fàmeufe
ligue , où la plupart des puiftances de l’Europe fe
déclarèrent contre la France. Les Françaises prirent
en 1703. En 1770, elle a été exempte du droit
d’aubaine en France. Le commerce d’Ausbourv
eft beaucoup diminué, fur-tout depuis que les
Hollandais leur ont enlevé plnfieurs branches de
commerce. Long. 28.28 ; lai. 48. 24. ( M.D.Jrl. ~)
AUSCH. V o y i7 A U CH.
A U S E , riviere de France en Auvergne , où
elle a fil fource ; elle palfe à Saint-Anthem, à Pont-
Châtean,à Marignac; reçoit le Joro, l’Artier, &c.
& fe joint à l’Ailier.
AÜSSÉE , boug de la Haute Styrie, remarquable
par fes falines.
AUSSIG , AUSTRA , belle & agréable ville
royale de Bohême, fur l’E lbe, dans le cercle & à
4 lieues de Leutmeritz. Les Mifniens furent battus
près de cette ville par les Huffites en 1426.
AUSSOIS. V oye{ Auxoïs.
AUSSQNE. V o y c ^ A u x o n e .
; AU STER L IT Z , ou S L AW K OW , ville capitale
d’un petit pays de même nom en Bohême; elle
eft fituée fur une petite rivière , entre Hradïsh &
Brinn, au fud-eft de cette derniere.
AUSTRALES (T e r r e s ) : on nomme ainfi les
A U T
terres qu on fuppofe vers le pôle Antarctique. Lotis
d être connues , leur exigence n’eft même pas
avérée.
On appelle mer Außrale, cette partie de l’océan
que 1 on t rave rie avant d’arriver à ces terres.
On appelle Latitude außrale , pour dire méri*
'dionale ; parce que le mot 'außer fignifioit chez
les Latins le vent ,. que nous appelions vent du
midi. Ainfi latitude außrale lignifie la latitude dont
les degrés fe comptent depuis l’Equateur jufqu’au
pôle Antarélique.
AUSTRASIE : il eft difficile de fixer les limites
de l’ancien royaume d’Auftralîe. 11 comprenoit ,
à ce qu’on d it, l’efpace de terre contenu entre le
Rhin, l'Efcaut, la Meufe, 8c les monts de Vofgcs.
On y ajoute la province que nous appelions aujour-
d hui Lorraine, & que les Latins nomment quelquefois
Außraße, l'ancienne France 8c les contrées
conquifes au-dela du Rhin. Thierri Ier fut le premier
roi d’Auftrafie. Clotaire , dit le Vieux, la
réunit a la couronne ; elle en fut feparée après
fa mort, & Sigebert fon fils la pofféda. Elle fut
réunie à la couronne, pour la fécondé fo is , fous
Clotaire I I , qui l’en fépara lui - même en faveur
d’un de fes fils naturels appellé Sigebert fécond. On
croit que Dagobert, fils de Sigebert, lui fuccéda
en Auftrafie, & qu’après Dagobert, l ’Auftrafie fut
réunie à la couronne pour la troifieme fois : ce
qu il y a de fur, c’eft qu’elle n’eut plus de rois. Le
royaume d’Auftrafie s’appelloit auffi le royaume
de Met% , & fes villes principales étoient Bla-
mont , Amance , Bar-le-Duc , Dieuze, Efpinal ,
P o n t-à - Mouflon, Charmes, Metz, Mirecourt,
Nàn c i, T o n i, Verdun , Neuf- Château ,. Raon ,
Remiremont, Vaudemont. Le nom d'Außraße n’elï
plus admis qu’en poëfie.
AU TAN - KE LURAN, ville du Turqueftan y
félon Baudrand qui ne cite aucun auteur. Long.
i io d. 8c lat. 46, 45, félon Uluhbeg ; 8c long. 1 16 ,
& lat. , félon Naffiredden.
A U TH E , ou A U T E , port de la Floride , dans-
le pays des Apalaehes , 75. ou 80 Heues à Förienr
de Penfacola. Les Efpagnols y avoient,. en 1722 T
un petit fort. Ce port eft d’une entrée difficiles
on n’y peut arriver même en chaloupe , qu’à
l’aide des balifes : il fe nomme aujourd'hui Saint-
Marc d'Apalaehes.
AU TH IE , rivière de France en Picardie, qui
a fa fource fur les confins de l’Artois , paffe à
Dourlens & à Auxie , & fe iète dans là mer am
pont de Collines , en un lieu appellé le Pas
â?Authie.
A U TH IO N , rivière de France en Anjou. Elle-
a fa fource à l’étang' de Sâint-Georges-d’Hommes ,
8c fon embouchure dar.rs la Loire , à une lieue
f. e. d’Angers , après un cours d’environ quinze-
fieuës.
A U T O N , volcan de l’Amérique méridionale s
.province de Chimito , proche la rivière de Robiè».
( * • )
A U T
A U TO N N E , petite rivière de France, dans le
Valois. Elle a fa fource dans la forêt de R e tz , 8c
fon embouchure dans l’O ife , au-deffus de Verbe-
r ie , après un cours d’environ quatre lieues. (R.)
A U T R E Y , abbaye d’hommes de l’Ordre de
Saint Auguftin, en Lorraine, fur la montagne , à
une lieue f. e. de Rambervillifers. Elle eft unie a
l’évêché de Saint-Dié.
A U T R I , ou A U T R U Y E , très - petite ville de
France dans l’Orléanois , éleélion de Pithiviers.
( r S
AUTRICHE, pays d’Allemagne, borne au nord
par la Bohême & la M oravie, à l’orient par la Hongrie
, au midi par la Styrie , à l’occident par 1 archevêché
de Saltzbourg. La baffe Autriche remonte
jiifqu’à l’embouchure de l’Ens dans le Danube ; la
haute eft au-delà. Vienne eft la capitale de la baffe
Autriche, & Lintz de la haute. C ’étoit la haute
Pannonie des anciens. Son nom vient de Oojlerik,
ou terre orientale.
Le pays au-deffus de l’Ens fut détaché de la Bavière
en 1 1 5 6 , par l’empereur Frédéric I , 8c
ajouté au marquifat d’Autriche, alors érigé en duché
; 8c. par la paix de Weftphalie, 1 eleéleur de
Bavière a renoncé , pour lui & fes fucceffeurs, à
toutes prétentions fur ce pays. Le pays au-deffous
de l’Ens eft inégal & rempli de montagnes , dont
les plus hautes font du côté de la Styrie. Le çays
eft très-chaud , & la moiffon s’y commence dès la
fin de juin. Il eft très-bien cultive , & fertile en
fafran & en vin. Le fafran qu’on y recueille a
un prix triple de celui qui vient d e 'la Turquie.,
L e vin du pays , de couleur verdâtre, a beaucoup
de force : celui qui vient dans les parties
lituées au midi du Danube fe conferve jufquà
vingt-cinq & trente ans. On y trouve beaucoup
de faifans 8ç de bécaffes. Le terroir y donne toutes
fortes de fruits; il produit des truffes, & les forêts
ne manquent point de gibier de toute efpece.
L e nourriffage du bétail n’y eft pas confidérable. J
On y a trouvé en 1754, une mine d’argent d a-
to rd affez riche, & qu’on dit maintenant fur fon déclin.
Il y en a une très abondante d’alun, 8c une
de charbon de terre ; l’on y prépare du falpêtre en
très-grande quantité , & on commence à s’y adonner
à l'éducation des ve rs-à-foie . Il s’y trouve
des eaux thermales.
Le pays au-deffus de l’Ens eft montagneux ,
principalement vers la Styrie & vers la 'Bohême ;
& dans ces diftrids, la culture y/eft affez généralement
nulle: le refte du pays eft cultivé. Il s’ y
trouve une multitude extraordinaire de fources :
l’air y eft - humide 8c frais durant tout le cours
de ' l’année , ce qui paroît dériver des qualités
falines du fol 6c de la pofition du pays ombragé
de fes propres montagnes , 8c de celles de la
haute Styrie 8c de Saltzbourg. Il y croît une pro-
digieufe quantité de champignons. On y cultive
beaucoup de pommiers 8c de poiriers, qui four-
riiffentj avec la bierre, la boiupn des habitans. Le
A U T .203
bled qu’ils recueillent ne fuffit point à leur fiibfif-
tance. Le pays a du fel foffile, mais dont la crifi-
tallifation n’eft pas bien pure : elle eft chargée de
parties terreftres ; par la diffolution 8c‘ la co â ion ,
on en tire un fel blanc. On y rencontre auffi des
fontaines falées. Quelques-unes de fes eaux font
pétrifiantes, 8c cependant les hommes 8c les animaux
s’en abreuvent fans aucun inconvénient.
Les rivières , les lacs 8c les étangs , donnent
toutes fortes de poiffons. Il s’y trouve piufieurs
mines de fe r , 8c des bains médicinaux.
L ’archiduché d’Autriche fut plus peuplé avant
la réformation qu’il ne Feft aujourd’hui ; mais
il ne tardera pas à recouvrer fon ancienne population.
La nobleffe Autrichienne eft nombreufe
8c riche ; quelques-uns de fes membres ont le
droit de battre monnoie , 8c l’exercent: ils font
frapper dans leurs châteaux des ducats 8c d’autres
efpeces. La religion dominante eft la Catholique ;
les Luthériens 8c les Réformés y ont je libre
exercice de leur religion. Les fciences qui y avoient
été jufqu’içi dans une ftagnation peu honorable
au pays, commencent à fe vivifier ; 8c les fabriques
en divers genres s’y font beaucoup répandues
, 8c vont y prendre des accroifiemens
journaliers.
La maifon qui domine en Autriche eft iffue
des comtes de Hapsbourg , qui font préfumés
defeendre d’Etticon , duc d’Allemagne 8c d’Al-
face, mort vers 690 : mais à compter de Gontran-*
Vle-Riche , qui vivoit au milieu du X e fiècle, 8c
qui étoit comte d’À lface , jufqu’à Rodolphe Ier de
Hapsbourg, élu roi des Romains, il n’y a plus
ni doute , ni incertitude. Nous avons fur leur
| filiation une généalogie authentique, 8c qui n’eft:
point conteftée. Le titre d’Archiducs que cette
I maifon s’eft attribuée , remonte à l’an 1359.
L’archiduché d’Autriche fait partie du cercle de
même nom, qui comprend en outre la Styrie, la
Carinthie , la Carniole , le T i r o l , partie de l’If-
trie 8c quelques diftriéts de la Suabe. C e cercle
a pour bornes au nord, la Moravie, la Bohême
8c la Bavière ; au couchant, la Suiffe au midi, le
domaine de Yenife 8c la mer Adriatique ; 8c ail
levant, la Siiéfie 8c 1-a Hongrie. Les états de ce
cercle font compofés de la maifon d’Autriche , de
l’évêque de Trente, de l’Evêque de Brixen, de
l’ordre Teutonique pour certains bailliages qu’il
y poffede, 8c du prince de Dietrichftein pour la
feigneurie de Trafp en Tirol. L ’archiduc d’Autriche
eft- direâeur 8c colonel de ce cercle. Les
diètes n’y font pas ufitées, parce que ce cercle
dépend d’un feul maître, vu que les états que nous
avons cités font regardés comme vaffaux de la
maifon d’Autriche.
Rodolphe , qui fut le premier empereur de la
maifon d’Autriche, s’empara (le Farchiduché d’Autriche
fur la fin du XIIIe fiècle, prétendant que
c’étoit un fief mafeulin qui , au défaut d’enfans
mâles, devoit retourner à l’empire, 8c il en donna