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à Guillaume Cuper fon père, âgé de foîxante-
quiuze ans, en 1678 ; & une hiftoire des trois Gordiens
, en 1697, Il mourut académicien des Infcrip-
tians & Belles - Lettres, à l’âge, de foixante • treize
ans, très-regretté des favans & de fes compatriotes,
chez lefquels il avoit rempli les premières places
de la magiftrature. (/?.)
HEMPSTED, ville d’Angleterre, dans la pro-
vince de Hertford, dans un vallon baigné de la rivière
de Gade , laquelle y fait tourner plufieurs
moulins. Il n’eft pas dans la province, ni peut-être
même dans toute l’Angleterre, d’aufli gros marchés
de grains, que ceux qui fe tiennent dans cette
ville ; les moulins d’ailleurs y font occupés fans
ceffe, & l’on a fupputé que la farine qui s’en tranf-
portoit à Londres, montoit quelquefois à 2,0,000
livres fterling par femaine. Long. 16 , 5 5 ; Int. 5 1 ,
4 4 * (Æ - )
HÉMUS, haute & vafte montagne de Thrace ;
elle s’étend depuis le mont-Rhodope jufqu’à la mer
Noire. Pline lui donne dix milles pas de hauteur:
mais le P. Riccioli eftime que l’H émùs, depuis l’endroit
où l’on commence à le monter, n’a environ
que douze à treize cents pas, non compris le relie
de fa hauteur jufqu’au niveau de la mer , dont
il ne donne point de calcul. On dit cependant
que de fon fommet on peut voir en même tems
la mer Adriatique d’un côté, & la mer Noire de
l ’autre.
Les modernes ne conviennent pas fur le nom
que porte à-préfent cette montagne ; les uns difent
que c ’efl le monte Argentaro des Italiens , le Balkan
des Turcs, & le Cumewitç des Efclavons: le fen-
timent le plus général eft que c’eft le mont-ÇaJlagnat ;
mais ces divers nom n’appartiennent pas à toute la
chaîne du mont-Hémus. (/?.)
HÉNARÈS ( l e ) , rivière d’Efpagne. Elle a fa
fource dans la vieille Caftille, au-deflous deSiguen-
za qu’elle arrofe , coule dans la nouvelle Caftille,
& fe jète dans le Xâtama, à 4 li. aurdeflus de To?
lcde. (R.)
HEND et SEND : c’eft ce que nous appelions
d’un mot général les Indes orientales, qui font déléguées
par les Orientaux en ces deux différons
noms Hend & S end. Le pays de Hend eft à l’orient
de celui de Send, & a z fon couchant^ le golfe de
Perfe ; au midi, l’océan Indien. ; à l’orient , de
vafte deferts qui le féparent de la Chine ; au fep-
tentrion, le pays des Azacs ou Tar tares .il parôît
donc que le Send eft feulement ce qui s’étend deçà.
& de - là le long du fleuve Indus, particuliérement
vers fes embouchures. D ’Herb'elot , Bibl.
orient. (R!)
HEN LE Y , petite ville d’Angleterre, au comté
d’Oxford, fur la Tamife, remarquable par fon
commerce de grains germés pour faire de la bière.
Elle eft à 4 li. d’Oxford & de "Windfor, 12 o. de
Londres. Long. 16,,45 ; Int. 3 1, 32. (R.')
HENNEBERG , comté d’Allemagne , dans le
çerçle de Franconie, entre les principautés de C q-
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bourg & de Schwartzbourg vers le levant ; les principautés
de Gotha 8c d’Eifenach vers le nord ; 1©
Landgraviat de Heffe, l’évêché de Fulde, vers
le couchant, & l’évêché de Wurtzbourg au midi.
Ce pays peut avoir onze lieues d’orient en occident
, & douze du midi au feptentrion.
Le comté de Henneberg préfente prefque partout
de bonnes terres labourables. Il s’y trouve
d’ailleurs des falines & des forges pour le fer &
l’acier. La religion en eft la Luthérienne. Ses pof-
feffeurs aéluels font l’éleéleur de Saxe , le1 landgrave
de Heffe-Caffel, St différentes branches de
la maifon de Saxe. (R.)
H e n n e b e r g , maifon de plaifance des marquis
d’Anfpach, en Franconie. (/?.-)
HENNEBON, petite ville de France en Bretagne
, au dîocèfe'de Vannes, à 6 li. d’A ura y, fur
la rivière deBlavet, à 105 f. o. de Paris. Long. 14,
d, 22', 23/; ; lat. 47 d. 48'.
Je ne dois pas oublier d’ajouter que cette petite
ville de Bretagne a donné naiffance à un fameux
religieux de l’ordre de Cîteaux, Paul Pezron , homme
plein de favoir, & même de vues fort étendues
fur les anciens monumens de l’hiftoire profane
; il a plus vieilli la durée du monde, qu’aucun
autre chronologifte n’a fait avant lui. On trouvera
l’expofition de fon fyftême dans le livre qu’il
a intitulé, Antiquité des tems rétablie, ouvrage imprimé
à Paris en 1687, ln- 4°- » & qu’il a défendu
contre les objeélions des PP. Martianay & le
Quien. Il avoit entrepris un grand traité fur l'Origine
des Nations ± origine qu’on ne découvrira ja*
mais, & en a publie la partie qui regarde- l’anti-j
quité de la nation & de la langue des Celtes, autrement
appelés Gaulois ; cet ouvrage fyftématique
a été imprimé à Paris, en 1703 , in-40. L ’auteur
eft mort en 1706, à fcixante-fept ans. (J?.)
HÈNNEMARCK , petit pays du royaume
de Norvège-, daris la province d’Aggerhuç.
HENNERSDORFF, feigneurie confidérable de ■
la haute - Siléfie, dépendante du cercle de Preraw
en Moravie. (/?.)
HENRICHEMONT, ville de France, en Berry,
fur la petite rivière de Sauldre, à 6 li. de Bourges, •
& à 4 de la Loire. Ses rues font alignées , & elle -
eft décorée d’une place fpacieufe où fe tiennent
plufieurs foires par an , & un marché toutes les ■
femaines.
Elle a* été conftruite au commencement du x v n *
fiècle par les foins & aux frais de Maximilien de •
Béthune, duc de Sully, miniftre de Henri IV, &
décorée par lui du nom de ce grand ro i, qu’il à-voie
fi fidèlement fervi.
Cette ville devint alors la capitale de la prin? .
cipauté fouveraine de ce nom , connue anciennement
fous celui de Boisbelles, qui n’eft plus qu’un
bourg.
Cette fouveraineté, dont l’origine fe perd dans
Ja nuit des tems 7 a paffé fucceffivement dans les
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knaifons de Sully, d’A lb re t, de C lè v e s , de Gonzague
& de Béthune. M. le duc de Béthune l'a
cédée au roi à titre d’échange, par contrat du 24
feptembre 1766.
Avant cette ceflion, cette principauté, compofée
de plufieurs bourgs & hameaux, pouvoit contenir
huit à neuf mille habitans , que leurs princes
n’avolent affujettis qu’à l’impôt établi en France
fur le tabac, & à un léger impôt fur le fel.
Les fouverains de Boisbelles & d’Henrichemont
pnt toujours exercé, fous la proteélion des rois de
France,, tou s ie s droits régaliens, tels que celui
de vie & de mort fur leurs fujets, celui débattre
monnoie, & autres inhérents à la fouveraineté.
Voye% PHiJl. du Hiver nois, par Coquille, premier vol.
pag. 400, édit, de 1703. (R .)
HENTETE, montagne dAfrique, au royaume
de Maroc proprement dit; c’eft la plus haute montagne
du grand Atlas , qui s’étend du levant au
couchant l’efpace de feize lieues; elle eft peuplée
de Bérébères., peuples belliqueux, qui fe piquent
d’être des plus nobles d’Afrique, & qui vont tout
nuds. Le fommet de ce mont eft couvert de
neige la plus grande partie de l’année ; de forte
qu’il ft’y vient ni arbres, ni hqjfbes, à caufe du
grand froid. (R.')
HEPPENHEIM, Apianum, petite ville d’Allemagne,
dans l’éleélorat de Mayence, avec un château
& une abbaye, entre Heidelberg & Darmftadt.
Long. 26, 11 ; lat. 49, 39.. (R .)
HEPRES » rivière du comté de Hainault, qui
prend fa fource près de Chimay, & tombe dans
la Sambre près de Marolles. (R.y
HÉRACLÉE,Aujourd’hui E r e g r i , ou P e n d e -
R A CH I , Perinthus. Ce fut autrefois une grande
ville fituée eu Europe,. près de la merde Marmora.
Elle eft réduite à bien peu de chofe. Elle eft dans
la Romanie, province de la Turquie Européenne.
C ’eft le fiège d’un archevêque G re c , & l’on y
trouve des veftiges d’antiquités,. relies de fon ancienne.
folendeur.
. Les Miléfiens la fondèrent, & les Mégariens y
envoyèrent enfuite une colonie. Tous les anciens ,
Diodore ,Paufanias,Xénophon, Euftathe, Arrien,
Denys le Périégete , Ptolomée , Strabon, Pom-
ponius Mêla , Pline , & tant d’autres , nous
parlent beaucoup de cette ville. En effet , au
dire de M. Tournefort, elle devoit être une des
plus belles de l’Orient, s’il en faut feulement juger
par les ruines, & fur-tout par les. .vieilles murailles
bâties de gros quartiers de pierre qui étoient
encore fur le bord de la mer au commencement
de ce fiècle.
Cette ville ne fut'pas feulement libre dans fon
origine, mais recommendable par les colonies ; elle
fe îoutint avec éclat jufqu’au tems que les Romains
fe rendirent formidables en Afie.
Luculle ayant battu Mithridate, fit affiéger Hêra-
clée par.Cotta, qui l’ayant prife par trahifon, & entièrement
pillée, la réduifit en cendres.il en. obtint
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le nom de Vomique à Rome ; maïs les richeffes
qu’il avoit acquifes au fac d Héraclée lui attirèrent
de cruelles affaires. Un fénateur lui dit : « Nous
n t’avions ordonné de prendre Héraclée, mais non
” pas de la détruire ». Le fénat indigné, renvoya
tous les captifs, & rétablir les habitans dans la pof-
feflion de leurs biens ; on leur permit l’ufage de
leur port & la faculté de commercer. Britagoras
n’oublia rien pour la repeupler, & fit long-tems fa
cour à Jules Céfar pour obtenir la première liberté
de fes citoyens : mais il ne put réuflir. Au-
gufte, après la-bataille d’Aélium, la mit du département
de la province de Pont., jointe à la Bi-
thynie. Voilà comment cette ville fut incorporée
à l’empire Romain fous lequel elle floriffoit encore.
Héraclée vint enfuite à paffer dans l’empire des
Grecs; & lors de la décadence de cet empire, on
lui donna le nom de Pendérachi 9 lequel même,
fuivant la prononciation, paroît un 110m corrompu
à’Héraclée du Pont. Théodore Lafcaris l’enleva à
David Comnène , empereur de Trébifonde. Les
Génois fe faifirent de Pendérachi dans leurs conquêtes
d’orient, & la gardèrent jufqu’à ce que Mahomet
II les en chaffa. .Depuis elle eft reftéeaux
Turcs ; ils l’appèleiit Eregri: un feul cadi y exerce
la jüftice. Un waivode y exige la taille & la capitation
des Grecs. Les Turcs y paient feulement les
droits du prince , trop heureux de fumer tranquillement
parmi ces belles mafures, fans s’embarraffer
de ce qui s’y eft paffé autrefois.
L’ancienne Héraclée, o u , fi l ’on aime mieux,
Eregri , eft fituée près de la mer, à 20 lieue«
f. o. de Conftantinople, 22 n. o. de Gallipoll,
& 26 f. e. de Tràjanopoli. Long. 45 a 23 ; lat. 40,
57- (Æ )
HERAK , ou K r à c , autrefois P e t r a , ville
d’A fie , dans l’Arabie pétrée, près de la Paleftine.
H l ' i , • - 1
HERAT, H e r a , ou H e r i , qui eft connue par
les anciens, fous le nom d'Aria, eft une ville confidérable
de Perfe, dans le Khoraffan, où plufieurs
fultans de la race de Tajnerlan qui s’en rendit
maître, ont fait leur féjour ordinaire^; Kondémir,
natif de cette v ille , en a donné la defcription à la
fin de fon hiftoire. Long. 94, 20; lat. 3 4 ,3 0 , félon
Naflir-Eddin & Ullugbei, Géographes pei'fans r
mais félon Taveraier, fa longit. eft de 8 5 ,3 0 ; &
fa latit.^ de 3 6 ,^ 6. LesTartares de Gengiz-Kan la
faecagèrent. (/?.)
HERBELAI, village près de Paris, où naquit
le favant Etienne Fourmont, en 1683. Il netoit
encore qu’écolier , lorfqu’il donna les Racines de la,
langue latine mifes en vers français , ouvrage qui eu e
fait honneur à un maître. L ’Académie des Scfonees
fe l’affocia en 1 7 1 5 . La Société royale de Londres ,
en 173.8, & celle de Berlin en 1741. Les favans
françois & étrangers le confultoient dans tour es
qui concerne le grec, le perfan, le fyriaque, l’a-,
rabe, Phébieu & même le chinois. O n a de lui nos