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mier royaume de Bourgogne. Clovis s'en rendit
maître , & le donna à Clodomir , Ton fils , qui
le laiffa à Thierri fon frère, roi d’Auftrafie & de
Bourgogne. Il paffa enfuite fous la domination des
rois de Neuftrie à la réunion des deux royaumes,
8c continua d’obéir aux princes François jufqu’à
l’an 734, que les Sarrazins Unis aux Goths s’en emparèrent
: mais Charles Martel les ayant vaincus,
le Dauphiné rentra fous l’empire de la France. Il
y refia jufques vers l’an 879, à quelques intervalles
près, où la monarchie fouffrit quelques démem-
bremens en faveur des enfans de quelques-uns de
fes rois. Bozon I , ayant fondé le fécond royaume
de Bourgogne, en 879, le Dauphiné y fut compris
, & y demeura attaché jufques vers l’an 1032.
La guerre &. l’anarchie s’étant introduites dans le
royaume de Bourgogne, il s’y forma, de fes dé^
bris , plufieurs petits états. Parmi ceux qui fe partagèrent
le Dauphiné, les comtes d’Albon furent
ceux dont la puiffance s’accrut davantage. Us ti-
roient leur nom de la paroiffe 8c château d’Albon,
fitué fur une hauteur dans l’éleâion de Romans,
auvoifinage de Saint-Rambert & de Saint-Vallier,
à une lieue environ efi du Rhône ; & leur mai-
fon réunit bientôt le Graifivaudan, le Viennois,
l’Embninois , le Gapençois 8c le Briançonnois.
Guy, ou Guignes I, leur chef, étoit déjà établi
dans le pays dès le ixe fiècle. Guy I I ,- fon fils
lui fuccéda, & mourut en 940, laiflant Guy III,
duquel hérita Guy IV, dit le Vieux, qui fe fit'
moine à Cluny en 1050. Celui - ci efi appelle Guy
I , par plufieurs écrivains. Il efi regardé comme
la tige des comtes d’Albon, & par conféquent des
dauphins de cette maifon , fans doute parce que
la filiation & l’hifioire de fes prédéceffeurs ne font
pas aufli bien confiatées que celles de fes def-
cendans. Guy V, fon fucceffeur, mourut en 1080,
laiflant après lui Guy VI. Guy VII, furnommé le
Gros, fe fit religieux, & céda fes domaines à Guy
VIII fon fils , prince guerrier, qui, le premier
de fa maifon , eut le nom de Dauphin, comme
furnom, à caufe du cimier de fon cafque qui imi-
toit la forme d’un dauphin. Ce furnom fe convertit
en terme de dignité chez fes fucceffemrs,
parla haute efiîme qu’ils avoient conçue pour fa
mémoire. De là, & infenfiblement, le comté d’Albon
perdit fon nom pour prendre celui de Dauphiné.
Il mourut en 1142, d’autres difent en 1149.
Guy IX , dauphin, reçut de l’empereur Frédéric
Barberouffe, dont il avoit époufé la nièce,
une charte d’indépendance, & Bercthold IV, duc
de Zeringhen, qui vers le même tems avoit été
invefii des comtes de Bourgogne & de Vienne,
lui ayant cédé tous fes droits fur le comté deVienne,
il fe qualifia dès - lors de D a u p h in de Viennois. 11
mourut en 1162 ou 1167, ne laiflant qu’une fille
unique, qui porta fes états en mariage à Hugues
MI, duc de Bourgogne, dont elle eut un fils nommé
Guy André, ou Guy X, qui lui fuccéda au
Dauphiné en 1228. Celui-ci eut un fils, qui fut
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daupbin après lui fous le nom de Guy XI". Iî
mourut en 1269 , laiflant après lui Jean I fon fils ÿ
qui termina fa carrière en 1282, & tranfmittous
fes domaines à Anne fa foeur, qui, en 1293 , avoit
époufé Humbert I de la Tour-du-Pin, l’une des
plus grandes maifons de tout le Dauphiné. Robert
II, duc de Bourgogne, difputa à cette princeffe,
comme plus proche parent dans la ligne mafcu-
line, cet héritage qu’il difoit fief mafeufin : mais
le roi , Philippe-le-Bel , choifi pour arbitre, en
1295 , la confirma dans la poffeflion du Dauphiné ,
elle & fon mari. Humbert I décéda en 1307 ou
1308, ayant plufieurs fils, dont l’ainé, Jean II de
la Tour-du-Pin , lui fuccéda. 11 eut deux fils, dont
l’aîné hérita de fes poffeflions en 1319,. fous le
nom de Guy XII , & fe maria l’année fuivante
à Ifabelle, fille du roi Philippe V. Il mourut fans
enfans en 1333. Sa fucceflion échut à Humbert
II fon frère, qui avoit époufé Marie de Baux, petite
fille de Charles II , roi de Naples. Il en eut
un fils unique qui périt en bas âge ; les uns difent
de mort naturelle,, les autres, par l’imprudence
de fon père qui le laiffa tomber des fenêtres
de fon château. Après la mort de cet enfant
, Humbert II fe voyant fans héritiers, difpofa
de fes états, par traité du 23 avril 1343 , d’abord
en faveur de Philippe, duc d’Orléans, fécond fils
du roi Philippe de Valois : mais en 13.44, *il fit
fes difpofitions en faveur de Jean , duc de Normandie
, fils aînérdu roi, ou à l’un de fes enfans»
Finalement, par une donation entre-vifs du 30
mars 1349, il céda fes états à Charles, fils aîné
du même Jean, duc de Normandie , à condition
que lui & fes hoirs , porteroient à perpétuité le
titre de dauphin, fes armes écartelées de france,
& que ce pays, poffédé à titre de fouveraineté
particulière , ne feroit point réuni ni incorporé
au royaume. ( R . )
DAVIDS (Saint), ville d’Angleterre, au pays
de Galles, dans le comté de Pembrock, non loin
de la mer. Elle étoit autrefois confidérable. Elle fe
trouve aujourd’hui dans un pauvre état : c’eft cependant
le fiège d’un évêque fuffragant de Can-
torbéry. Elle efi à 5 lieues de Pembrock, & 9 de
Carmarthen. Long. 12,22 ; la t . 52, 5. (R .)
D a v id s (Saint), fort des Indes orientales fur
la côte de Coromandel, au midi du fort Saint-
Géorges: il appartient à la compagnie , des Indes
orientales d’Angleterre. Il efi à 4 lieues f. de Pondichéry.
Long. 97, 30; la t . il, 3 0. (R . )
DAVIS ( détroit de), bras de mer entre l’île de
Jacques & la côte occidentale du Groenland, ainfi
nommé de Jean Davis, Anglois, qui le découvrit
en 1585. Il a au-delà de cent lieues de longeur. On
dit que les fauvages qui habitent les environs de
ce détroit, font robuftes, & vivent communément
plus de cent ans ; les femmes fe font des coupures
au vifage & les remplirent d’une couleur
noire, pour s’embellir. Ces fauvages vivent de la
chaffe & de la pêche ; ils font errans ; i]s campent
fous dès tentes; le fan g des animaux efi une-boif-
fon qui leur efi agréable.Ilsfieeh&ififlentdes chefs,
qui préfident à leurs aflemblées. fis campent fous
des tentes qu’ils tranfportent, tantôt dans nnîlieu,
tantôt dans un autre. Pendant le mois de décembre
8c partie de celui de janvier, ils font privés ded’af-
peél du fqleil. Par compensation au folftice d’été,
ils ont un jour de fix femaines. Ils jouiffent. alors
d’une température affez chaude. Us s’adonnent à
la connoiffance des étoiles , 8c manient fur mer
leurs canots avec beaucoup de dextérité. Le détroit
de Davis donne entrée dans la b.aye de Bafljns;, ;
8c il efi fitué dans les terres aréli.ques, au-delà du
cercle polaire. Les Hollandois, les Anglois , les
Hambourgeois , : s’y rendent pour la pêche de la
baleine. Zowg. 317, 30, — 322, 12;/<*/. .67, 42,--
72. (R . )
DAVOS, ou TAFAAS, communauté desGri-
fons , la première de. la troifième ligue ; il n’y,a
qu’une paroiffe. appellée Sçint-Jean. de D a v o s .
C’eft une partie de la ligue des dix - droitures ,
ou' jurifdidions. Elle confifte en une folitude fort
élevée , mais abondante en pâturages. Il s’y trouve
deux lacs très-poiffonneux, des mines de cuivre ,
de plomb & d’argent , & des eaux minérales. Il
n’y a point de villages, mais des habitations éparfes.
Tout le pays efi partagé en cinq .paroiffes de la
religion réformée. La ligue ides dix- droitures y a
fes archives, & les'affemblées.des trois ligues s’y
convoquent, lorfque c’eft le tour de cette ligue.
La langue en efi l’Allemande. En 1649, les habi-
tans rachetèrent toutes les prétentions que la .mai-
fond’Autriche pouvoir avoir fur eux. L’air y-efi
rude & très-froid , ,& le pays fauvage. 11 a quatre
lieues du nord au fud. Il s’y fabrique quantité
de vafes de bois. (R .')
DAX, ou A c q s . V o y e { D a c q s *
«DÉAL, jolie ville d’Angleterre, fur la côte
orientale.de la province de Kent, entre Douvres
& Sandwich, & vis-à-vis des fables de Goodwin.
Elle a une égiife , une chapelle, & deux châteaux
bâtis pour la défenfe par Henri VIII. L’on croit
que- Déal efi la D o la de Jules-Géfar. Elle n’a ni
fabriques , n-i manufa6riTr.es, ni foires , ni marchés ;
mais à portée des Dunes où Rationnent pour l’ordinaire
tant de vaiffeaux, l’on peut dire que c’eft
un des endroits de l’Angleterre les plus fréquentés
& les mieux pourvus de denrées & de viéluail-
les. Tant de marins y abordent, qu’aucun commerce
de détails n’y languit. Long. 19, 5; lat.
51, 1 6 . ( R . ) ,
DEAN , petite ville d’Angleterre , dans la province
de Glocefier : elle tient foires & marchés ,
& tire fon nom d’une forêt jadis-fi étendue, qu’au-
delà de vingt paroiffes fe trouvent aujourd’hui
dans fon enceinte. ( R )
DEBRESZEN, ville libre & royale de la haute-
Hongrie , dans le comté de Bihar, au milieu d’une
Êlaine immenfe, où l’on ne trouve aucun bois.
Ile efi grande & peuplée, mais mal bâtie, fans
murailles & fiai?s.portes, 8c tout,fon trafic eit en
bétail. Les réformés y oqt un collège , aufli bien,
que les çeres .des écoles pies. Elle a eu.le.malheur
de £0,offrir d’aflez fréqijens incendies. Elle efi
à 1.8 li. f.. e. de To.kai, 18 n. du grand Waradin ,
& 3 5 e. de Bude. Long. 38,46; la t . 47,30. (/?.)
DECAN , contrée fies Indes .dans la prefqif-
île en-ceçà du G.ange , au midi du Mqgol, dont
elle efi une province confidérable. Son principal
commerce efi en poivre , & en étoffes ,de .coton
,& de foie. Hautenadager en efi la capitale. (72.)
DECIZE, petite ville de Francé, au.Niver-
nois. Elle a un vieux château,un prieuré, & deux
couvens. Elle efi fituée . fur la Loire, près.du con-
fiuent de là rivière d’Airon, dans une île formée
par la Loire, fur laquelle il y a un très-grand
pont. Ceft la patrie du fameux j,urifconfii)té Guy
Coquille. Elle efi a 7 li, de Bpurb.qii-L ançy , 8 de
Nevers ,. 50 f. e. de Paris,.Long. 21,6' , i8// ; lû t .
4 6 ,5P/ ,.24//. (/?.)
DEGKENDORF. Voy e^ Dekendorf.
DÉE : il y a trois rivières de çe nom , deux en
Ec.offe , 8c une en Angleterre qui fe jète dans la
mer d’Irlande. (R . )
DEFLAND , o u D^lfland : ce canton ,
qui prend fon nom de j.a .ville de Delft ,. efi le
plus beau de toute ;la Hollande, Il y a de la culture,
ce, qui n’eft point ordinaire en Hollande :
on y recueille fur-tout de très-bons, fruits. Elle efi
fituée entre le Rhinland, le Schielland , la Meufe ,
:8c la mer, & elle a pour capitale Delft. (R i )
DEGNIZLU , belle & grande ville de la Tur-
_quie Afiatiqu.e, dansle Pachalick on gouvernement
d’Anadolie, à 50 lieues f. e. de Smyrne,près des
ruines;de l’ancienne Laodiçée de Phrygie , dans
une pleine fertile arrofée dune rivière 8c de plufieurs
ruiffeaux. (R . )
DEIN SE , petite ville de la Flandre Autrichienne
, fituée fur la Lys. Elle efi à ,3 lieues fi o. de
vQand, 3 & demie n. o. d’Oudena.rde , & ^ ru
e.; de Courtray. Long. 21,11; /<z/. 51 , 59. (/?-)
DEISTER. V o y e i D iester.
DEKENDORF , ou D eckendorf , petite
ville d’Allemagne, dans la baffe-Bavière, e.ntre
Straubing & Wilshofl’en. Elle a un pont fur le
Danube. Long. 30,40 ; lat. 48, 46. ( R . ) •
DELAWARE, rivière de l’Amérique fiepten-
trionale dans la Penfilvanie , fur laquelle efi bâtie
la ville de Philadelphie, (ic)
DELBUGH, ou D e l br u c k , bailliage d’Allemagne
, dans le cercle de Wefiphalie, fitué e.ntre
la Lippe & l’Ems. Le terrein en efi très-marécageux.
C’eft de fes environs que Germanicus,
fils de Drufus, chaffa les Bruéières. Il a pour chef-
lieu un village de même nom proche les fources
de l’Ems , dans l’évêché de Patierborn. (R . )
DELDEN, petite ville des Provinces-Unies ,
dans FOver-Yffel. (R . )
DELEBIO, bourg confidérable de la domination
des Grifons ? dans la Yalteline, près du fort