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pâturages : il offre néanmoins une population très»
nombreufe, & une race d’hommes vigoureufe &
fière, qui fauroit défendre fa liberté par les mêmes
voies qui la lui ont acquife. Le nom de Rhétie
fe perdit au commencement du x v i e fiècle. Ce fut
dans l ’intervalle de 1424 ou environ, jufqu’à
1 4 3 6 , que fe confomma «le grand ouvrage de leur
indépendance.
Le comté de Bormio, celui dé Chiavenne , & la
Valteline, poffédés par les Grifons, ne font proprement
qu’une vallée très-étroite qui s'étend au
pied des Alpes Rhétiques, mais qui peut avoir
vingt lieues de longueur. L’Adda qui fort du mont
Braulio arrofe cette vallée dans prefque toute fon
étendue , lui fait, beaucoup de bien, & quelquefois
beaucoup de mal par fes inondations. (Æ.)
N GRISSAU , riche abbaye de l’ordre de Coteaux
, en Siléfie, dans le duché de Schweidnitz.
Elle a un abbé mitre, qui a le titre de prince. (R.)
G R IZO L L E S , petite ville de France, dans le
Languedoc , au diocèfe de Touloufe. (i?.)
G R O D E C K , nom de quatre petites villes de
Pologne; la première dans la Ruffie Rouge, la
fécondé dans le palatinat de Podolie, la troifième
fur la rive gauche du N ieller, la quatrième au palatinat
de Kiovie ; lés unes ni les autres ne méritent
aucun détail. (R.')
G R O D E N , paroiffe du duché de Breme, appartenant
à la ville de Hambourg, & fituée dans
le baillage de Ritzebuttel. (Æ)
G R O D N O , Grodna > ville de Pologne en Lithuanie
, au palatinat de Troki* Elle eft remarquable
par une citadelle, par l’affemblée de la diète
qui s’y tient tous les trois ans, & polir avoir fouf-
fert en 1753 un incendie qui fa prefque entièrement
réduite en cendres : fa pofition eft dans une
plaine fur le Niémen , à 30 li. f, o. de Troki, 50 n.
e. d eV ar fov ie , 240.d e Novogrodeck. Long. 4 2 ,
45 ; lat. 53 , 18.
C ’eft après W iln a , la meilleure ville de la Lithuanie.
Le beau château bâti par Augufte I I I , &
la chancellerie en font les principaux édifices. Cette
v ille a neuf églifes catholiques, deux grecques. Il
s’y trouve d’ailleurs beaucoup de Juifs. C ’eft le
fiege d’une ftaroftie. Elle fut prife par l’ordre Teu-
tonique en 1283. Lçs Prififiens l’aflïégèrent en vain
en 1306. (-&•)
G R O D O N , petire ville de Bretagne, prife par
le maréchal d’Aumont fur les ligueurs en 1594. Ce
général avoit ordonné de paffér au fil de l’épée
tous les Efpagnols qui compôfoient la garnifon :
jnalgré la peine de mort décernée contre ceux qui
j i ’exçcuteroient pas ces ordres , un foldat Anglois
jauva un des Espagnols. L’Anglois déféré pour ce
fujet au confeil de guerre , convint du fait , &
Ajouta qu’il étoit difpofé à fouffrir la mort pourvu
qu’on accordât la., vie à l’Efpagnoi. Le maréchal
furpris, lui demanda pourquoi il prenoit un fi grand
interet à la confervation de cet homme ; « c’e ft,
p féppnçüt-il, qu’en pareille rencontre, il m’afauvç
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» line fois la vie à moi-même; & la fécohnoiffificë
» exige de moi que je la lui fauve aux dépens de la
” mienne ». Le maréchal accorda la vie a l’un 6c à
l’autre. Ces traits confolent un peu l’humanité fi
outragée par les excès de barbarie enfantés autrefois
par les guerres de religion, (/?.)
GROENBERG , ou N e p o m a g , château de
Bohême , dans le cercle de Pilfen, fur une montagne
; c’eft la patrie de faint Jean Nepomucene.
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GROENENBERG, baillage de l’évêché d’Ofna-
bruck : Melle en eft la capitale. (/?.)
GROENINGEN, château & feigneurie du diflriél
d’Ottenwald ou Odenwald, en Franconie. (R.)
GROENINGEN. Voye^ G runinGen.
G ROENLAND (le ) , Groenlandia, grand pays
des terres arétiqnes, entre le détroit de Davis , au
couchant, le détroit de Forbisher au midi, & l’O céan
feptentrionalà l’oueft : on ignore fes bornes au
nord, & on ne fait pas encore fi ce vafte pays eft un
continent attaché à celui de l’Amérique ou à celui
de la Tartarie, ou fi n’étant joint à aucun des deux,
ce n’eft qu’une île.
Quoi qu’il en fo it, il eft habité par des fauvages ;
& malgré le grand froid qui y règne, il s’y trouve
du gros & du menu bétail, des rennes, des loups
cerviers, des renards , & des ours blancs ; on y a
pris autrefois de très-belles martres, & des faucons
en grand nombre. La mer eft pleine de loups, de
chiens, de veaux-marins , & lur-tout d’une quantité
incroyable de baleines, à la pêche defquelles
les Anglois & les Hollandois Envoient chaque année
plufieurs bâtimens,
La Peyrere a donné une relation du Groenland,
qu’il a tirée de deux chroniques , l’une iflandoifq
èc l’autre danoifis ; cette relation eft imprimée dans
les voyages du nord.
Il attribue Ig découverte de ce pays à Erric le
Rouffeau , norvégien, qui vivoit dans le neuvième
fiècle ; plufiçurs de fes compatriotes s’y fixèrent dans
la fuite, y bâtirent, & y établirent avec les habi-r
tans un commerce qui lubfifta jufqu’en 1348 : il fe
perdit alors ; & quelques tentatives que l’on ait faites
depuis pour retrouver l’ancien Groenland, c’eft-
à-dire l’endroit autrefois habité, par les Norvégiens,
& où étoit leur ville de garde , il n’a pas été pofli-
ble d’ÿ réuffir. Cependant Martin Forbisher crut;
avoir retrouvé ce pays én 1578, mais il ne put y
aborder à caufe de la nuit, des glaces, & de l’hiver ;
une compagnie danoife y envoya deux navires en
1636, mais ils abordèrent feulement au détroit dç
Davis.
La partie des côtes la plus connue du Groenland ,
s’étend depuis environ le 3 25e deg, de longitude jusqu’au
premier méridien, & de-là jufqu’au 12e ou 1 3e
degré çn-deçà ; fa latitude commence vers le 73e degré
: on n’en çonnoît point les côtes au-delà du 82e
degré.
Les Danois s’en difent les fonverains. Ce pay$
n’eft qu’à cinquante lieues de l’Iflande, Il eft par-?,..
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femé de rochers, toujours couverts de glaces & de
neiges, qui n’ont point le tems d’être diflbutes par
le foleil durant la'brièveté de leur été. Quelques
pâturages, des marais , des terres à tourbes recouvrent
le refte du pays. On y recontre quelques
bouleaux rabougrit ; c’eft tous les arbres qui s’y
trouvent. (J?.)
GROITSCH , bourg de Mifnie , dans le cercle
de Leipfic, vis^à-vis de Pegau, fur l’Elfter. (R.')
G R O L L , Grolla 3 petite ville des P a y s -B a s ,
dans la Gueldre, au comté de Zutphen ; elle eft à
fix lieues fud-eft de Zutphen. Longit. 24 , 5 ; latït.
52 , 7-
Les François la prirent en 1672 , & la rendirent
après en avoir démoli les fortifications ; elle eft fur
la rivière de Slink. (R .)
G R O N A U , Gruna , ville d’A llemagne, dans
l’évêché d’Hildesheim, fur'la Leine, capitale d’un
baillage de fon nom. (R .)
G R O N D E , ou G r u n d e , petite ville & baillage
d’Allemagne , dans la principauté de C a le n -
berg, dans le quartier de Hameln, fur leWefer.
Elle a dix villages dans fon diftriél ;, & cette petite
ville de montagnes eft fituée près de Goflar, dans
le diftriél de Grubenhagen ; elle appartient au duc
de Brunfwich - Lunebourg. (R.')
GRONENSTEIN , ou Groenstein , château
& feigneurie du duché de C lêves, dans la forêt nommée
Bois de Bergeau. (R .)
GRONINGUE ^la feigneurie d e ) , Groninger-
land, l’une des fept Provinces-Unies , bornée à l’eft
Par l’Ooft-Frife & partie de l’évêché dé Munfter,
à l’oueft par la Frife dont elle eft féparée par la rivière
de Lauwerz, au nord par la mer d’Allemagne, j
au fud par le pays de Drente. La province de Groningue
n’eft guère fertile qu’en gras pâturages où
l ’on nourrit quantité de gros chevaux.
.. Cette province eft diftribuée en deux corps dif-
ferens ; les habitans de la ville de Groningue en
compofent un, & ceux du plat pays qu’on appèle
les Otnmelandes , forment l’autre. Ce font deux
corps repréfentés par leurs députas , aux états de
la province, & qui en conftituent la fouveraineté.
La moitié des députés eft nommée par la ville,
& 1 autre moitié par les Ommelandes, dénomi
nation qui fignifie pays des environs. Il femble en
gros que le gouvernement de cette province a
quelque conformité à celui de l’ancienne Rome,
du moins autant qu’il eft permis de comparer le
petit au grand.
Gronigue , capitale de la province, ou pays
de meme nom , a une citadelle , & une univerfité
fondée en 1614. Elle eut autrefois un évêché qui
étoit fuffragant d’Utrecht ; elle eft fur les rivières
de Hunnes & d A a , à 4 lieues de la mer, 11 e.
de Leeuwarden, 22 n. e. de Deventer , 3 5 n. e.
d Amfterdam. Les vaiffeaux y remontent de la mer,
ce q u i y favorife beaucoup le grand commerce qui
s y fait. Long. 24 j lat. 33 , 13^
Les religions réformée, luthérienne ? carholi- J
G R O 69 j
que , mennonite y font publiquement exercées.
Cette ville fut autrefois Anféatique. Elle fut af-
fiégée, en 16 72 , par les troupes de l’évêque de
Munfter, qui furent obligées de renoncer à leur
entreprife. On appelé Gorechet le territoire de la
ville. Groningue fubfiftoit déjà l’an 1040; on croit
qu’elle eft bâtie dans le même lieu où Corbulon,
général des Romains, fit conftruire une citadelle
pour s’affurer de la fidélité des Frifons : c’eft la conjecture
d Altingius. Cette ville a des fortifications;
c eft dans fon enceinte que s aftêmblent les états
de la province.
Entre les favans que cette ville a produits, je n’en
tt/-61?-! ^ue tro^s n e^ Pas permis d’oublier,
Welielus , Trommius, & Schultens.
Veflelus (J e a n ) , l’un des plus habiles hommes
du quinzième fiècle, naquit à Groningue vers l’an
1419» & doit être regardé comme le précurfeur
de Luther : fes manulcrits furent brûlés après fa
mort ; mais ceux qiii échappèrent des flammes fu-
rent imprimés à Groningue en 1 6 14 , &,puis à
Amfterdam en 1617. Le pape Sixte IV , avec le-
quel cet homme rare avoit été autrefois fort lié , -
lm offrit toutes fortes d’honneurs & de faveurs, ÔC
des bénéfices & des mitres: Veflelus refufatout,
& n accepta que deux exemplaires de la bible, l ’un
en grec & 1 autre en hébreu; il revint chargé de ces
deux livres plus chers à fes yeux que les dignités de
la cour de Rome , & il en fit fes délices dans fon
pays,
Trommius (Abraham ) , a immortalifé fon nom
par fes concordances flamande & grecque de l’ancien
teftament de la verfion des Septante. Il eft mort en
17 19 âgé de quatre-vingt-fix ans.
Schultens ( A lbert) , réunit dans tous fes ouvrages
la faine critique à la plus grande érudition. Le
dix-huitieme fiècle n’a point eu de favant plus verfé
dans les langues orientales que l’étoit M. Schultens;
il a fini fes jours à Leyde en 1741.
Au refte , je ne dois point diflimuler que ce qui
eft dit ici des offres de Sixte IV à Veflelus, des
deux exemplaires de la bible & du voyage de
Veflelus à Rome, a été contredit par le protef-
tant Oudin, tome l j l , de Script. Ecclefl pag. 2707,
GRONNENBERG , feigneurie de la principauté
de Zoen, au duché de Holftein. (R .)
GRONSFE LD, comté louverain appartenant au
cercle de Weftphalie., & finie dans le duché de
Limbourg, près de la Meufe & de la fortereffe de
Maftrecht. (À.)
Q R O S - BODUNGEN , bourg & baillage de
Thunnge, fur la rivière de Boda , appartenant à
la maifon de Schwartzbourg-Sondershaufen. (R,')
G r o s - B r e m b a c h , ou G r a n d - B r e m b a c h
baillage de Thuringe, à la maifon de Saxe-Weimar.
(Æ.)
G r o s - M i s e r i t s c h , petite ville de Moravie
au cercle d’Iglaw, fur la rivière d Oflawa. (/?.)
G ros - M o c r b e r t , ou G r o s -Mo k e r n , v4-