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A IN E , A ISN E , rivière de France qui prend fa
fource en Lorraine an duché de B a r , fur les confins
de la Champagne, traverfe cette province, ainfi que
la partie de la Picardie réunie aujourd’hui à l’Ile de
France , & fe jete dans l’Oife à Compiegne. Les
autres villes qu’elle baigne font Sainte-Menehould,
Rhetel & Soiffons, au-deflus de laquelle elle fe
groflit de la Vefle. Elle eft navigable à Château-
Porcien. Son cours eft d’environ 40 lieues. (R.)
A JOM AM A , petite ville de Macédoine, au
bord d’un golfe de même nom. ( R.)
AIR > A Y R , bourg royal d’E cofle, dans une
pla’ine fablonneufe , fitué à l'embouchure de la
riviere de fon nom, ou il a un bon port. Il eft à
20 li-Rid-oueft d’Edimbourg. Long. 14 ,4 0 ; lut. 56,
A i r , montagne de l’Arabie Heureufe, proche
de Medine & au nord de cette ville. Elle borne de
ce coté les états du chérif de Médine. On trouve
fur cette montagne une -grande quantité de ces arbres
qui portent l’encens. ( R.")
A IR E , ville très-forte des P a y s -B a s , dans le
comté d’Artois , avec un château, un état-major,
une églife collégiale de la fondation des anciens
comtes de Flandres , un collège , fept couvens
de 1 un & de l’autre fe x ê , deux hôpitaux, l’un
bourgeois, l’autre militaire. Elle eft fituée fur la
Ly s qui la partage en deux parties inégales , & d’où
Ion a tire un canal de navigation qui communique
avec Saint-Omer, Dunkerque, &c. Cette place fut
prife en 1.641 parle Maréchal de la Meilleraye, &
reprife la même année par les Efpagnols qui la gardèrent
jufqu’en 16 76, que les François, fous les
ordres du maréchal d Humieres, s’en emparèrent
de nouveau. En 1710 les alliés s’en rendirent maîtres
après 52 jours de tranchée ouverte. Mais elle
fin reftituée à la France par la paix d’Utrecht. Cette
ville manquoit d’eau , ou ne s’en procuroit que difficilement.
En 1750 on a creufé, fur la grande
place , un puits de 137 pieds de profondeur, qui
deviendrait le falut de la ville dans un fiège. Elle
ç flà 9 ii. de Dunkerque, 3 de Saint-Omer, 11 nord
d’A rras, 11 eft de Boulogne, 51 nord de Paris.
Lo/ig. 20, 3 ,2 8 ; lut. 5 0 ,3 0 ,18 .
A une bonne portée de canon de la v ille , eft le
fort Saint-François, avec lequel elle communique
,au moyen d’un canal. (R .)
Aire, ville de France en Gafcogne fur l’Adour.
Elle eft très-ancienne, & ç’efi le fiège d’un évêché
fuffragant d’A u ch , du revenu de 30000 livres, .&
qui comprend 241 paroiffes. On l’appella anciennement
Ficus-Julii, parce que ce fut fous le commandement
de Jules-Céfar que les Romains s’en
emparèrent. Les rois Vifigoths l’habitèrent enfuite ,
à caufe de la fertilité 8c de l'agrément de fon fol.
Alaric, l’un de ce s rois, l ’agrandit, l’orna & y
bâtit un château ou palais dont on voit encore les
ruines fur le bord de l’Adour. Après la défaite des
"Vifigoths, elle échut aux François, & fucceflive-
ment aux ducs d’A quitaine, aux Normands 8c à des
AI X
peuples barbares qui la brûlèrent 8c la faccagèrent
plufieurs fois. Elle fOuffrit encore beaucoup durant
les guerres de religion, & tant de malheurs l’ont
rendue fi différente d’elle-même, qu’elle eft mécon-
noiflable & réduite* à bien peu de chofe. Elle eft
fituée fur la pente 8c au pied d’une montagne, à
13 li. eft de Dax , 15 oueft de Condom , 22 fud de
Bordeaux, 8c 15 5 de Paris. Long. 1 7 ,4 9 ; lot. 43 ,
A IR V A U X , abbaye dans le haut Poitou, de
1 ordre de S. Auguftin, du revenu de 12000 liv.
(* •>
A ISA Y -L E -D U C , AISEY-LE-DUC, bourg de
Bourgogne, bailliage de la Montagne, fur la Seine
& au diocèfe de Langres, avec châtellenie royale
& titre de baronnie. Ori y voit encore les ruines
d un ancien château des ducs de Bourgogne de la
première race, fitué en pays de bois & de montagnes.
(£ .)
AISCH , rivière d’Allemagne en Franconie, qui
naît près d’Illesheim, & fe jète dans la Regnitz ,>
entre Bamberg & Forcheim. (Æ.)
AISN A Y-LE -CH A TEAU, petite ville de Berri,
dans la généralité de Bourges , éleélion de Saint-
Amand, avec Châtellenie. (R .)
• AITO ZU. Voye^ Halys. -
A IX , belle 8c grande ville de France, capitale
de la Provence, l’une des plus agréables 8c des
mieux bâties du royaume. Elle eft fituée entre des
collines plantées d’oliviers, & fertiles en vins 8c en
fruits. Les huiles qu’on recueille dans fon territoire.
font excellentes & fupérieures en qualité à
celles de nos autres contrées méridionales. Elle eft
au nord 8c à une petite diftance de la rivière d’Arc.
On en attribue la fondation à C. Sextius Calvinus,
conful romain , qui y établit une colonie romaine
en 630 , environ 120 ans avant J. C . , & qui lui
donna le nom d’Aquoe Sextioe, à caufe des eaux
thermales qu’il y trouva. Cette «ville a eftuyé ,
comme bien d’autres , divers changemens. Après
les Romains , elle a vu les Lombards & les Sarra-
ftns dans fes murs. Les comtes de Provence l’ont
enfuite poffédée & embellie. Aujourd’hui c’eft une
des plus confidé.rables villes du royaume ; elle n’eft
pas fbrt grande, mais elle eft très-peuplée ; fes rues
font droites & bien pavées, & même en quelques
quartiers elles font tirées au cordeau. Ses maifons,
pour la plupart, font' bien bâties ; il y a fur-tout au
milieu de la ville un très-beau cours nommé Orbi-
telle , formé de trois grandes allées d’ormes & orné
d>£ belles fontaines, qui fait une promenade très-
agréable. Cette ville eft le fiège d’un parlement,
d un burqau des tréforiers de France, d’un hôtel
des monnoies ', d’une maîtrife des eaux & forêts,
d’un bureau général du tabac, d’une fénéchauflee,
d’une intendance & d’un archevêché. Son archevêque
, président né des états de Provence , a cinq
évêques pour fufl'ragans, Apt, G ap , Fréjus, R iez,
Sifteron, & 84 paroiffes dans fon diocèfe ; il jouit
de 40 mille livres de rente. A ix devient ordinai-
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rement en hiver le féjour de la nobleffe provençale
, & en tout tems il eft celui de nombre de gens
de lettres. Cette ville s’honore d’avoir vu naître le
.célèbre Jofeph Piton de Tournefort, Louis Tho-
maflin de l’Oratoire, le marquis d’Argens , Cam-
pra habile muftcien, Charles Duperrier poète, latin
, & Fabrot favant jurifconfulte. On fabrique à
A ix différentes étoffes : il croît de bons vins dans
fes environs. On y compte quatre églifes paroifliales
outre la cathédrale, une univerfité compofëe de
trois facultés , Théologie , Jurifprudence 3c Médecine
fondée en 1409: une commanderie de l’ordre
de Malte, fituée dans le fauxbourg de Saint-
Jean ; un féminaire dirigé par des prêtres féculiers ;
deux collèges , l’un régi par des profeffeurs féculiers,
1 autre parles prêtres de la Do&rine Chrétienne
; vingt-un couvents d’hommes & douze de
filles, & plufieurs confréries & communautés de
pénitens. La maifon de l’Oratoire poffede quantité
de bons tableaux de Mignard. L ’églife des Dominicains
a le tombeau de Charles le Boiteux, roi
effedif de Naples & de Sicile , & titulaire de Jéru-
falem. Celle des Jacobins a le corps de Jeanne,
femme de Charles d’A njou, dernier comte de Provence
; leur bibliothèque eft nembreufe & affez
bien choifievOn voit dans l’églife de Saint-Jean à
l’ordre de Malte, les tombeaux du comte Raymond
Berenger , & de Beatrix de Savoie fon
époufe. Il s’y trouve aufli des Servites, ordre fort
peu connu en France, & qui n’a de maifons qu’en
Provence, en Languedoc & en Rouflillon. Elle a
un hôpital général, maifon également belle &
commode, fous le nom de Charité, un hôtel-Dieu
8c des cafernes. C ’eft dans le fauxbourg des Cordeliers
que font le.s eaux minérales d’A ix. Depuis
*7 °4 ? époque de leur recouvrement, on a fait faire
des conftruélions aux dépens du public pour la
commodité de ceux qui vont boire ces eaux, ou
en prendre les bains.
ÿ. Cette ville eft ouverte & n’eft environnée qiie
d’un fimple mur fans foffés. Elle a huit portes ; la
principale de fes places eft celle des Prêcheurs , en
quarré-long de 80 toifes dans fa plus grande di-
menfion. Elle eft ornée d’un très - bel obélifque
fimulé, taillé dans les plus belles proportions. Il"
eft furmonté d’un aigle aux ailes éployées.
. La population de cette ville eft d’environ vingt-
deux mille habitans, & on y compte au-delà de
trois mille feux. La cathédrale, fous le nom de Saint-
Sauveur , & dédiée au Sauveur transfiguré , eft un
vaiifeau gothique des plus communs. La tour dont
la partie nipérieüre de forme o&ogone eft percée en
grandes arcades , fe termine fans voûte & fans
toit. Le baptiftaire -qui eft à la cathédrale , pôiir la
paroiffe Saint-Sauveur, eft une coupole odogone
fon tenue par huit grandes colonnes antiques, de
jafpe & de granit, & d’une feule pièce; elles font
d ordre corinthien : leur circonférence eft de fept -
pieds un pouce. -Cette coupole eft un temple qui
nous eft refté du paganifme. On y voit'un. excel-
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lent tableau de l’Annonciation, dans la manière
d’Albert-Durer. Dans le choeur eft le maufolée de
Charles d’A n jou, dernier comte de Provence. A
l’oppofite eft un bas-relief en marbre blanc du plus
grand mérite, du fini le plus précieux. L ’autel eft
formé dès marbres les plus fins. Dans le tréfor
confervé à la facriftie, eft une Vierge d’orfèvrerie,
de grandeur naturelle.
Le cours fert de promenade publique : il eft
orné de quatre fontaines efpacées dans le milieu
de la grande avenue , dont une eft d’eau chaude. Il
eft bordé de belle maifons en pierre de taille , ornées
de fculptures 8c de balcons , habitées la plupart
par des perfonnes de qualité.
Le front de l’hôtel-de-ville eft décoré de deux
ordresdarchiteéhire en pilaftres & colonnes doriques
8c ioniques. Ces deux ordres font fiirmontés
d’un attique. Beaucoup de figures & de reliefs contribuent
à l’ornement de ce portail. Au-de vant
règne une affez belle place en quarré - lo n g , an
milieu de laquelle eft érigée une belle colonne antique
de granit Egyptien , furmonté d'un globe de
bronze doré. Le béfroi ou la tour de ville eft munie
de deux cadrans, dont l’ un indique les heures, &
l’autre les quantièmes du mois & les phafes de la
lune. L’hôtel-de-ville a une bibliothèque rendue
publique.
Il n’eft point de palais à Aix pour être le fiège
du tribunal fuprême de la province. Le parlement
tient fes féances dans quelques falles du couvent
des Frères Prêcheurs ou Dominicains, dans l’attente
du moment où il pourra être élévé en cette
ville un édifice proportionné, à la dignité dé fes
fondions. Il eft de l’inftitution de Louis XII en
1501. En 1771 , la chambre des comptes & la cour
des aides qui avoient été réunies, ont été fuppri-
mées , & leurs fondions attribuées au parlement.
Il s’y tient annuellement trais foires de cinq;
jours confécutifs chacune. Ses habitans joui fient de
plufieurs beaux privilèges fort anciens, qui leur ;
! ont été confirmés par plufieurs de nos rois. Il s’y
; tint un concile provincial en 1585. Aix eft à 12 li.
; fud-eft d’Avignon, 30 eft de Montpellier, 33 ouefF
de Nice, 5 li. nord de Marfeille, & 163 fud-eft de
: Paris. Long. 2 3 ,6 , 34 ; ^ . 43 , 3 1 , 35. (Æ.)
A i x , petite ville de Savoie peu éloignée du. lac
de Bourget,, avec titre de marquifat. Elle eft entre
: Chambéry , Annecy 8c Rumilly. Il y a des bains
1 chauds très-fréquentés , auxquels l’empereur Gra-
tien a donné fon nom. On les diftingue en bains
dù roi, bains fdufrés 8c bains d'alun. .L’ufagé en
eft gratuit. On y voit aufli les reftes d’un arc de
triomphe , qui annonce que cette ville a dû être
anciennement confidérable. Elle a une églife collégiale
, uneéglife paroiflîale hors de fes murs , & un
hôpital. Long:2 3 ,3 4 ; lat. 45 , 40. ( R.)
A i x , petite île de France dans le golfe de Gafcogne,
entre Olérôn & la terre ferme, au nord-1
oueft de Rochefort. Les Anglois y détru'ifirent un
fort en 1757 , lors de leur expédition infruéttieufe
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