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artiftes, il feroit bien difficile d’exécuter a la ri-
guèur un ouvrage d’une fi vafle étendue.
La fculpture eff: bien meilleure dans les reftes
d’Herculanum, que la peinture ; peut-être parce
que cet art étoit plus perfeélionné ; peut-être auffi
parce qu’il étok facile de tranfporter les ftatues,
au lieu que les peintures étoient faites néceffaire-
ment par les artiftes du pays.
On ne fauroit trop regretter le grand nombre de
belles figures, dont on ne trouve que les débris :
la plupart des fiâmes de bronze font en partie
fondues , celles de marbre font en morceaux ,
la chaleur a détruit les unes, & les autres ont été
broyées par la chute des pierres 8c des murs : mais
les deux Nonius dont nous avons parlé, font au
rang de ce qu’il y a de mieux dans l ’antique, foit
à Rome, foit à- Florence ; & les autres ftatues,
fans être d’une auffi grande perfeâion que ces deux
premières , ont prefque toutes des beautés qui les
rendent dignes d’être placées dans la fécondé claffe.
A u re fie , on ne fauroit hafarder une defcription
& une critique bien étendue de ces monumens,
n’étant permis à perfonne d’écrire dans ces cabinets,
ce qui fait que l’on ne peut rapporter que
de mémoire les différentes particularités.
Perfonne n’a mieux décrit que M. Gérard Heer-
k ens , Hollan. 1770, la mailon où fe font trouvés
les feuls livres qu’on ait encore découverts
depuis qu’on travaille à faire fortir de fes ruines
cette ville enfevelie fous les cendres du Véfuve ,
depuis près de dix-fept fiècles : le corps du logis
de cette maifen étoit près du forum : il n’avoit
qu’un étage, 8c il paroît que les autres maifons
d’Herculanum n’étoient pas plus élevées. Au milieu
du jardin , long de trois cents pieds fur quatre-
vingt de large, étoit une belle pifcine de deux
cent cinquante pieds de longueur fur vingt-fept de
largeur, revêtue de pierres.
C ’efl dans une chambre de cette maifon qu’on a
trouvé une bibliothèque compofée, au moins, de
mille volumes en rouleaux, placés les uns fur les
autres. L’inondation de la mer qui précéda l’irruption
du Véfuve 8c les cendres enflammées de la
montagne , ont tellement altéré 8c calciné ces livres
qu’ils reffemblent à des charbons. Cependant
le P. Piaggi, comme on l’a dit ci-deffus, a trouvé
le moyen de développer ce papier brûlé, qui eft
auffi fin que celui delà C hine, de l’appliquer fur
une matière folide, & d’en tranfcrire l ’écriture : il
a déjà développé quatre ouvrages de Philodemus,
écrivain grec. Cette bibliothèque qui étoit autrefois
à vingt-quatre pieds au-deffus d elà mer, eff
maintenant de plus de quatre-vingt pieds au-def-
fous , tant le terrein d’Herculanum fut affaifé par
le tremblement de terre. (i2.)
HERCULE (colonnes d’ ). On entend préfen-
tement par ce nom, deux montagnes aux deux j
côtés du détroit de Gibraltar ; fa voir , Calpé en
Efpagne, & Abila en Afrique. Les anciens ne
s’accordent point fur l’endroit où il falioit placer
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les colonnes d’H ercule, 8c. ce font eux-mêmes
qui nous 1’apprennent. Les un s , dit Strabon, entendent
par ces colonnes, le détroit, ou ce qui
refferre le détroit ; d’autres Gades ; d’autres des
lieux fitüés au - delà de Gades. Quelques-uns
prennent Calpé 8e Abila pour les colonnes d’Hercule
; d’autres croyent que. ce font de ^petites îles
voifines de l’une. -8c de l’autre montagne. D ’autres
enfin, veulent que ces colonnes ne (oient autre
chofe, finon les colonnes de bronze de huit coudées
qui étoient à Gades, dans le temple d’Hercule
; ce font, dit-on, celles que les Tyriens trouvèrent
; 8c ayant fini-là leur navigation, 8c facrifié
a Hercule, ils eurent foin de publier que la terre
& la mer ne s’étendoient pas plus loin. D ’ailleurs
c’eft un ancien ufage d’élever de pareils monu-
mens, & ces monumens de main d’homme étant
ruinés avec le tems, le nom demeure au lieu même
où ils étoient. Voilà le précis des réflexions de Strabon
fur ce fujet; & ce précis fuffiroit pour prouver
que cet auteur eff un critiqne des plus judicieux ,
indépendamment de fon mérite en Géographie.
(*■ )
HERCYNIE (forêt d’ ). La forêt 8c la montagne
d’H ercynie , Hercynius faltus , Hercynium
jugum j fo n t, félon les hiftoriens grecs , une forêt
& une montagne de la Germanie, où ils mettent
la fource du Danube 8c celle de la plupart des
rivières qui coulent vers le nord ; ils regardoient
les montagnes d’Hercynie comme les plus hautes
de toute l’Europe, 8c les avancoient jufqu’à
l’océan.
Les Grecs ayant ouï dire aux Germains que la
Germanie avoit quantité de montagnes & de vaftes-
fo rêts, 8c remarquant qu’ils fe fervoient du mot
hartçen pour les exprimer, fe figurèrent que ce
n’étoit qu’une feule forêt continuée dans toute la
Germanie, 8c une feule chaîne de montagnes
répandue dans tout le pays; pour défigner cette
forêt 8c cette chaîne de montagnes, ils firent le
mot Èp'xuvcov.
Pline dit que la groffeur des arbres de cette forêt
, auffi anciens que le monde, 8c que les fiècles
ont épargnés , furpaffent toutes les merveilles par,
leur deftinée immortelle. Jules - Céfar , qui en
parle fort en détail, 8c qui l’appèle Orcynia ,
lui donne foixante journées de longueur, mais fa
mefure eff bien éloignée d’être exaéte. M. d’Ablan-
court traduit Y Hercynia fylva de Çéfar , par la
forêt nqire, qui n’y convient en aucune manière;
la forêt noire n’a point cette étendue , 8c répond
feulement à la Martinia fylva des anciens. Nos
traduâeurs françois tombent fouvent dans ces
fortes de fauteê. Voye^ F orêt-Her c yn ie . (R.)
HERDALIE , H æ r i e d d l e n , province du
■ royaume de Suède dans le Nordland , aux confins
du Jemptland 8c de la Norwège, détachée de ce
dernier royaume en 1545 , à la paix de Bremfebro,
8c ne formant qu’une feule jurifdiâion avec le
Jemptland. On lui donne dix-huit milles de Ion-
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gueiir, 8c fept à huit de largeur. Elle eff: pleine de
montagnes 8c de forêts, 8c ne cultive que très-peu
de grains ; mais fes pâturages font excellens, 8c lui
font entretenir beaucoup de bétail. Elle a des lacs
8c des ruiffeaux poiffonneux, '&■ quelques mines
de cuivre. L’on ne trouve aucune ville dans fon
enceinte, (R.)
HERDEN. Foyei H u e r t .
H E R D IC K E , petite ville d’Allemagne , dans
la Weftphalie, 8c le comté de la Mark, au bail-
lage de Wetter, fur la Ruhr. Elle^n’exifle à titre de
ville que depuis l’an 1738. Les Réformés, le s Luthériens
8c les catholiques y ont chacun leur égli-
fe ; 8c il y a une abbaye de 'filles nobles , où
celles de la première 8c de la dernière de ces communions
font également reçues. (R.)
HÉRÉENS (monts), chaîne de montagnes, en
Sicile, q u i, fuivant l’opinion la plus commune,
s’étend dans la vallée de Démona; on les appèle
préfentement monti Son , 8c celle où la Chryfa
prend fa fource, fe nomme monte Artefino.
Là defcription que Diodore fait de ces montagnes
eff; confirmée par Fazel ; ce font, dit ce moderne
, les plus belles 8c les plus agréables du pays;
elles ont des fources en abondance, des, vignes,
des rofiers, des oliviers , 8c autres arbres domef-
tiques, qui y conservent toujours leur verdure.
Prefque toutes les autres montagnes de Sicile font '
nues, dégarnies, ou couvertes feulemént de forêts
8c d’arbres fauvages ; mais ce lle s -c i, a joute-1 -il,
font entièrement différentes ; c’eft, félon lui, dans
ces montagnes propres à être cultivées, que Daph-
n is , fi célébré dans les poéfies bucoliques , naquit
des amours de Mercure, 8c d’une nymphe du
canton ; c’eft ici que ce même Daphnis lut changé j
en rocher-, pour avoir été infenfible aux charmes :
d’une jeune bergere. Mais Carera , ou l’auteur
délia Arnica Syracufa illujlrata revendique la naif-
fance de Daphnis près de Ragufe , dans une vallée
qui eft arrofée des eaux de la Loza. (Æ.)
HEREFORD, ville d’Angleterre, peu peuplée,
capitale de l’Herefordshire , avec un évêché fuffra-
gant de Cantorbery : elle envoie deux députés au
parlement, 8c eft lituée fur la W y e , à 7 li. n. o. de
Glocefter, 6 f. o^de Worcefter, 13 n. o. deBrif-
to l, 34 n. o. de Londres. On prétend qu’elle a été
bâtie des ruines d'Ariconium, qui étoit, à ce que
l ’on croit, au lieu où eft aujourd’hui Winchefter.
Long. 14 , i f i,lat. 52 ,6 . (R.')
HEREFORD-SHIRE , province d’Angleterre ,
dans rintérieur, vers le pays deGalles. Elle a environ
cent milles de tour, fix cent foixante mille arpens,
8c quinze mille maifons. Elle abonde en bled, bois ,
laine , faumon 8c cidre : fa laine eft la plus eftimée
d’Angleterre, de même que fon cidre, qui fe fait
d’une pomme appelée re'dflreak, fort mauvaife à
manger. C ’eft dans cette province qu’on-trouve
la fameufe colline ambulante, Marfley-Hill, ainfi
nommée, parce qu’en 15 74 , au mois de février,
un tremblement de terre en détacha vingt - fix ar-
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pens de terrein qui changèrent de place dans l’ef-
pace de trois jours confécutifs. Le Hereford-Shire
fournit trois députés au parlement.
Stanley (Thomas), naquit dans cetté province :
ce gentilhomme Anglois eft fort connu des favans
par deux beaux ouvrages; le premier, eft fa traduction
latine des tragédies d’E fchyfe, avec un commentaire
8c des fchôlies ; elle parut à Londres en
1664, in-fol. Le fécond, eft fon hiftoire de la phi-
lofophie, écrite en Anglois. Un favant d’Allemagne
, M. Godefroy Oléarius, a publié à Leipfick,
en 1 7 1 1 , in-40. une bonne traduâion Latine de ce
dernier ouvrage, 8c y a joint la vie de l’auteur.
(R.)H
ÉRENTHALS , c’eft-à-dire, la vallée des fei*
gneurs9 bourgade des Pays - Bas Autrichiens, dans
le Brabant, au quartier d’A nve rs , bâtie par H enri,
duc de Brabant, en 12 12 , fur la Nethe. Long. 22,
26 ; lat. 5 1 ,9 . (R J
H ER E STA L , ou H e r i s t a L L , petite ville de
l’évêché de Paderborn, avec un vieux château où
les évêques ont fait leur réfidence. Elle eft fur le
Wefer. Il ne faut pas la confondre avec Herftall;
ou Heriftal, dans l’évêché de Liege. Long. 26,30;
lat. 43 , 50. (J2.)
Herestal , ou Herstal. Voyé^ Heristal.
HERFORDEN, Herford , Herwerden , ou
HervORDEN, Hervoriia, ville d’A llemagne, capitale
du comté de Ravensberg, en Weftphalie,
avec une fameufe abbaye de dames de la confef-
fion d’Augsbeurg, dont l’abbeffe eft princeffe de
l’empire, 8c a voix 8c rang à la diète. Cette ville
eft fituée entre la Werre 8c l’Aa. Elle eft encore
comprife dans la matricule annuelle parmi les
villes impériales : mais elle eft fujète au roi de
Pruffe. Elle eft à 3 li. e. de Ravensberg, 7 f. ©. de
Minden. Long. 26, 22; lat. 52, 12. (R .)
HERICOURT , petite ville 8c feigneurie de
Franche-Comté, au prince de Montbelliard, fous
la fouveraineté de la France. (R.)
HERINGEN, v ille , château 8c baillage de Tint-
ringe, fur la rivière de Helns, relevant de l’électeur
de Saxe. Elle eft à 2 li. de Nordhaufen. {R.)
HERISAU, ou E r i z a u , beau 8c grand bourg
de Suiffe, au canton d’Appenzel. Il eft riche 8c peup
lé , 8c l’emporteroit fur beaucoup de villes par fon
importance. Il eft fitué dans la partie- proteftante
du canton, fur la rivière de Brulbach, 8c c’eft le
lieu des affemblées des Rhodes extérieurs. (R.)
HERISSON, petite ville de France , dans le
Bourbonnois, fur le torrent d’CEvil, vers le Cher ,
à 5 li. de Bourbon-l’Archambaut. (Æ.)
• H é r i s s o n , bourg de France, en Picardie, élec-:
tion de Guife. (JL)
HERISTAL , ou Herstal, château 8c belle
feigneurie de l’évêché de Liège, avec titre de baronnie
, fitué le long de la Meufe , dans une contrée
agréable 8c fertile, dont les forêts s’étendent
jufqu’aux portes de Liège. Le château eft à une
lieue de Liège. Long. 23,16 . Voye\ Herstal. (Æ.)