tans. La Californie a 300 lieues de longueur, fur
1 0 ,2 0 , 30 & 40 de large. Les côtes 16nt expo-
fées à de très-grandes chaleurs , & il y pleut rarement
; mais l’air eft beaucoup plus tempéré dans
l’intérieur du pays. Le lieu le plus feptentrional
que l’on ait connu, eft , dit-on , parallèle à la hauteur
de Bordeaux, ce qui n’empêcheroit cependant
pas que fous le même degré de latitude, il n’y
fit beaucoup plus froid pendant l’hiver. La faifon
des pluies eft une efpèce de déluge ; mais ce tems
pafle, les rofées font fi abondantes qu’elles donnent
à la terre une extrême fertilité. Dans les mois
d’avril, de mai 8c de juin, il tombe avec la rofée
> une efpèce de manne, qui fe congèle fur les feuilles
de rofeaux où on la recueille ; cette manne ,
moins blanche que le fucre, en a la douceur. L’air
y eft très-fain, 8c on y connoît peu'de maladies.
On y trouve de grandes plaines, des vallées
agréables, & des pâturages excellens. La terre eft
arrofée de tous côtés par un grand nombre de
rivières très-poiffonneufes, de ruiffeaux 8c de four-
ces d’eau vive. Les montagnes font couvertes d arbres
fruitiers de prefque toutes les efpèces ; les
plus remarquables font ceux qui rapportent des
figues, des piftaches, & le palo-fanto qui produit
beaucoup d’encens d’une excellente qualité.
On connoît jufqu’à préfent quatorze efpèces de
grains dont fe nourriffent les peuples de la Californie
, fans compter plufieurs racines, dont en-
tr’autres celle d'yunca, fert à faire du pain. On y
trouve aufli des fafeoles rouges, dont on mange
beaucoup , des citrouilles , 8c des melons d’eau
d’une groffeur extraordinaire. Le pays eft fi b on ,
que plufieurs de çes plantes portent du fruit trois
fois l’année.
Outre beaucoup d’animaux femblables à ceux
que l’on trouve dans le continent, il y a deux
efpèces de moutons, dont l’un eft de la grandeur
d’un veau de deux ans, a la tête prefque pareille
à celle d’un ce r f, les cornes comme celles du bélier
, la queue & la laine marquetées, la corne du
pied grande, ronde, 8c fendue comme celle d’un
boeuf, Leur chair eft d’un bon goût.
L’autre efpèce de moutons, dont les uns font
noirs 8c les autres font blancs, a beaucoup plus
de rapport avec les nôtres ; ils font plus grands
cependant * & ont beaucoup plus de laine. On y
trouve aufli des lions , des chats fauvages , & c.
Les. oifeaux y font les mêmes qu’au Mexique,
& que dans la plupart des autres contrées de la
NouvelleÆfpagne.
Le pays eft fort peuplé dans les terres , 8ç fur-
tout du côté du nord , mais les habitans n’ont
point de maifon; ils couchent fous les arbres, en
arrangeant les branches 8c les feuilles pour fe faire
un abri contre le foleil & les pluies. L’hiver , ils
s’enferment dans des efpèces de caves , où ils
couchent pêle-mêlç. Les hommes y font nuds entièrement,
8c leurs armes font l’arc 8c les flèches,
t e s femmes portent de la ceinture aux genoux >
C A L
un tablier tiflit de fil de rofeaux , & couvrent
leurs épaules de peaux de bêtes ; elles ont comme
les hommes la tête entourée d’un rofeau fort adroitement
travaillé, 8c divers ornemens aux oreilles,
aux bras, 8cc.
L ’occupation ordinaire des deux fexes eft de
filer ; 8c de ces fils, ils compofent les ornemens
dont je viens de parler, Sic.
Les Californiens ont beaucoup de vivacité, 8c
font naturellement railleurs, quoique d’un caractère
très-docile : ils adorent la lune, 8c chaque famille
fe fait des loix à fon gré. Les côtes de ce
pays font fameufes pour la pêche des perles, 8c
les rivages font remplis de monceaux de coquillages.
LesEfpagnols y bâtirent, en 1730, un fort qu’ils
ont appellé Notre-Dame de Lorette ; il a quatre petits
battions , 8c un aflez bon foflé.
Je ne terminerai point cet article fans payer un
tribut à la cendre d’un favant illuftre, que l’amour
des fciences a arraché de fa patrie, pour trouver
un tombeau dans cette terre fauvage. Je veux
parler de M. l’abbé Chappe, parti de Paris en
1758, afin d’obferver le paffage de venus fur le
difque du foleil ; il eft mort beaucoup trop tôt
pour l’aftronomie 8cfrpour fes amis. (AJ, D. AJ.)
, CAL IO , petite ville d’À fie , dans la Natolie,
avçc un port fur la mer Noire.
CALIS , ou C A L IX , petite ville de Suède ,
dans la Bothnie occidentale, fur une rivière du
même nom, qui a fa fource dans la Laponie Sué-
doife, 8c fe jète dans le golfe de Bothnie.
C A L K A , royaume d’A fie , dans laTartarie, Il
a la Sibérie 8c le royaume d’Eluth à l’occident, les
Daouris au nordf-oueft, la Tartarie orientale à l’orient,
8c la Tartarie occidentale au midi. Ce pays
comprend la partie feptentrionale du grand défert
fabloneux, qui s’étend le long de la Chine jufi-
ques-là. La plus grande ville de ce royaume, eft
C■ alcahan, qu’on nomme aufli Thula 8c Caracarom;
les autres font Eudac, Targana, Yalat 8c Par. Ce
pays eft bordé à l ’occident par une longue chaîne
de montagnes.., qui s’étend depuis les Indes jufi-.
qu’au pays que les anciens appelloient Ylmaiis.
CALLArSVSUNG. Voye^ C àlasusung.
C A L L AH U Y A , province de l’Amérique mé-’
ridionale ail Pérou. Il s’y trouve des mines d’or
très-riches. •
C A L LAO , ville forte & confidérable de l’Amérique
méridionale, au Pérou , à deux lieues de
Lima, avec un bon port, dont la rade pafle pour
la plus grande, la plus belle, 8c la plus fûre de
toute la mer du fud. La ville , qui eft bâtie fur une
langue de terre baffe 8c platte, eft très-bien fortifiée.
Les rues en font bien alignées, mais incom-»
modes par la pouflière, Parmi les édifices publics
un peu confidérables , on remarquera maifon du
gouverneur, le palais du v ice-roi, l’églife paroi-filiale
, 8c le magafin où l’on ferre les marchandifes ;
on y compte cinq couvens de religieux 8c un hôpU
tàl. La garnifon eft très-foible, & fuffit à peine
pour monter la garde en tems de paix. Le gouverneur
eft ordinairement un homme de confidéra-
tion envoyé par le r o i, 8c relevé de cinq ans en
cinq ans. Excepté les orangers 8c les citroniers,
prefque tous les arbres font d’une efpèce particulière
au pays. Le port,.qui offre toutes les commodités
poflibles, y attire beaucoup de vaiffeaux?
étrangers, 8c contribue à l’étendue du commerce.
Cette ville fut prefque entièrement détruite le 29
oélobre 1746, par un tremblement de terre. (AJ.
D . AJ.)
CAL LAS , petite ville de Provence , à 2 lieues
n. e. de Draguignan.
C A L LE ( la ) , port d’Afrique , dans l’état d’AU
ger, fur les frontières de celui de Tunis, avec un
comptoir François. (R.)
C A L LE A D A , petite ville des Indes , fur la rivière
de Septa, dans les états du Mogol.
C ALLEN , ville d’Irlande, dans la province de
Leinfter, au comté de Kiikenny, fur une rivière
du même nom. Elle députe en parlement.
CAL LENB ERG , haute chaîne de montagnes,
dans- le cercle d’Autriche. Elle commence à deux
lieues de Vienne, 8c traverfe la Stirie. C ’eft fur
ces montagnes que campèrent les Saxons, lorfqu’ils
allèrent au fecours de Vienne en 1683. De la plus
haute , on découvre Presboùrg. (R.)
C A L L IA N , petite ville de Provence, à 4 li.
n, e. de Draguignan.
C A L L IA R , pètite ville de 1 Inde, au royaume
de Vifapoûr.
C A L L O O 'fo r t des Pays-Bas, dans le pays de
Waés 8c fur l’Efcaut. C ’eft près de ce fort que les
Hollandois furent défaits par les Efpagnols en 1638.
Il eft à 2 li. o. d’Anvers. Long. 22 ; lat. 51, 13.
C A LM A R , Calmaria, grande ville fortifiée de\
Suède, dans la province de Smaîand, avec un
port fur la mer Baltique, dans le détroit auquel on
donne le nom de’Calmar-Sund. Long. 34, 33 ; lat.
56, 48.
Cette ville , défendue par un fort bon château ,
eft cependant très-peu peuplée. On là diftingue en
ancienne 8c en nouvelle. L ’ancienne eft fameufe
par l’aéle d’union des trois couronnes de Suède,
Norvège 8c Danemarck, fous la reine Marguerite
en 1393 ; il ne refte plus que l’églife 8c quelques ;
maifons. La nouvelle Calmar eftbâ.tie à une portée
de moufquct de l’ancienne ; les rues y font
droites, larges 8c bien bâties. Les fortifications
ne font que d’épaiffes murailles ; mais.cependant
comme cette place eft environnée en partie par
la mer, par des marais, 8c des pointes de rochers
„impraticables, elle peut être d’une grande défenfe.
(AJ. D . M.)
CALM ENDA , ville du royaume de Portugal,
peu éloignée de Brague.
CALMOUCKS , ou CALMUQUES, peuples
d’Afie , clans la grande Tartarie, entre le Mongul,
(& leWolga, 11$ font diyifés en hordes ou tribus,
qui ont chacune leur chef ou kam, dont le prin-
cipal réfide à Samarcande, 8c fe dit defeendu de
Timurbec. Les Calmoucks n’ont point de demeure
fixe ; ils campent toujours fous des tentes, 8c ont
des efpèces de chariots qui les fuivent par-tout,
8c qui portent leurs femmes, leurs enfans, leurs
chameaux , 8c le peu de bagage qu’ils • peuvent
, avoir. La Ruflie eft en alliance avec cette nation,
8c a toujours fix mille Calmoucks à fa folde : ils
font païens, 8c adorent des idoles. Ces peuples
dune taille moyenne -, font forts 8c robuftes : ils
ont la tête fort groffe 8c large ; le vifage plein ,
8c le teint olivâtre ; leurs yeux font vifs , noirs
8c fendus, mais écartés 8c peu ouverts ; leur nez
; eft très - ecrafe ; leurs oreilles fort longues ; leur
; barbe rare ; leurs cheveux noirs 8c durs comme
du crin. Ils les coupent, 8c ne laiflent qu’une mèche
fur le fommet de la tête : ils ont la Jambe fine
8c bien, faite ; la bouche fort belle, 8c les dents
d une blancheur eblouiflante. Les femmes font à-
peu-pres femblables , excepté cependant que leurs
traits font un peu moins groflïers ; mais elles font
remarquables par leur belle taille. Leurs armes font
de grands arcs, de grandes flèches, dont ils fe
fervent avec beaucoup d’adreflè , 8c des arquebu-
fes de plus de fix pieds de hauteur. Ils ne combattent
qu’à cheval r 8c fe fervent de la lance , qui,
dans leurs mains, eft une arme redoutable ; mais
jufqu ici ils ignorent l’ufage du canon. Leurs chevaux
Nfont bons , vigoureux, 8c très-rapides ; ils
foutiennent avec courage les plus grandes fatigues.
R y a un tribunal de dix juges pour rendre la
juftice ; les fentences fe donnent de vive v oix , 8c
les criminels font battus, ou attachés à la queue
des chevaux, félon leurs crimes. (AJ. D . AJ.)
C A LN E , bourg d’Angleterre, dans leWiltshire,
remarquable par le fynode qui s’y tint en 977, pour
terminer les difputes fur le célibat des prêtres 8c
des moines. Elle envoie deux députés au parlement
, 8c eft à 26 lieues o. de Londres.
CALNIDE , petite ville du Périgord, à 4 lieues
e. de Bergerac.
C ALO IER S ( île sd e s ) , petites îles de l’A rchipel
, dans lefquelles il y a quelques hermites grecs.
C ALO N E , comté des Pays-Bas, dans le duché
de Brabant, fur les frontières du pays de Liège.
C a l o n e , rivière de France, en Normandie,
qui va fe perdre dans celle de Touque à Pont-l’E-
vêque.
C ALO N G IA (cap j , cap de l’îie Saint-Domingue,
en Amérique: on le nomme autrement Cap
Logos 8c Cap Beata. C ’eft le plus méridional de
nie.
C A ï .O N I , petite ville de llle de Metelin ou
Mytilène » autrefois , dans l’Archipel. Elle
eft fituée iùr un golfe qui porte fon nom , & qui
baigne à fon orient un terrein admirable par fa fertilité
, 8c appellé Bafilika. Cette ville , où l’on
trouve un couvent de moines 8c un autre de reli-
gieufes, 8c qui eft la réfidence du métroDolitain de