
. AD O R IA N , petite ville de la haute Hongrie ,
près du fleuve d’Èer , au nord-oueft du grand Va-
radin , & dans un fort beau pays. Long. 4 4 , 40 ;
lat. 4 7 , 18. (R ).
A D O U R , rivière confidérable de France -dans
la Gafcogne. Elle prend fa fource au pied des P y rénées
, dans le Bigorre, fe groflit de deux rivières
de même nom , & de celle de Gaves ; arrofe Ba-
gnères, Tarbes, A ire s , Dax , Bayonne ; 8c après
un cours de 45 lieues, elle fe rend dans la mer de
Gafcogne, où elle débouche par une embouchure
qui lui fut ouverte en 1 5 7 9 , 8c que Ton nomme
pour cela le Boucaut-Neuf. Il eft de 6 lieues plus
méridional que le vieux boucaut. Cette rivière
commence à être navigable à 2 lieues au-deflùs de
Saint-Sever. (R . )
A D R A , petite ville maritime & château très-
'fo r t d’Efpagné, au royaume de Grenade, à 5 li.
fud-oueft d’Ahnerie. Long. 16 ,2 5 ; lat. 36. ( R. )
AD R A M IT , Voyei à n d r am it .
A D R IA , H ÀD R ÏA , ancienne ville épifcopale
d’Italie, dans le Poléfm de R o v ig o , appellée par
les Latins Atria. Elle donne fon nom à tout le golfe
que l’on nomme aujourd’hui mer Adriatique 3c golfe
de Venijc, & que l’on nomme encore mer Asiatique
& Hadnatïqùe. Aujourd’h u i, cette ville eft entièrement
délabrée ; il n’en e^ifte même guère
que des mines, au milieu defquelles habitent quelques
pèlerins. Cette dégradation eft la fuite necef-
faire des inondations fréquentes du foi fur lequel
elle, eft fituée , & dû- mauvais air qu’on y refpire.
L ’évêque de cette v ille, fuffragant de Ravenne* a
pris fa réfidence à Rovigo. A d r ia , fondée par une
.colonie de Tofcans, fut puiffante autrefois. Les
ruines d’un théâtre trouvé fous les fondemensd’une
églife , font des indices de ce qu’eile fut autrefois.
Elle eft fitiiée à 3 li. de la mer, entre les bouches du
Pô & de i’Â dige, fur .une rivière q u i, connue autrefois
fous le nom à'Adria, fe nomme aujourdhui
Tarta-ro. Outre fa cathédrale , elle a une églife pa-
roiHiale , deux couvens d’hommes, 3c un de femmes.
Elle eft à 11 -li. fud-oueft de Venife > à 6 li. eft
de Rovigo. Long. 2 9 ,3 8 ; lat. 45. ( R.)
ADRixANO-A-SIERRA, montagne de Guipuf-
çoa, dans la Bifcaye, une.des plus hautes des Pyrénées.
On la pafte pour aller de la Bifcaye dans la
vieille Caftiîle. ( R. )
A D R IA T IQ U E , ( mer ). La mer Adriatique
qu’on nomme àuffi le golfe de Venife, eft une portion
de la mer Méditerranée, qui s’étend du fud-
eft au nord-oueft, entre le 40? d. de lat. 3c le 45e
55'. Elle a le nom de mer Adriatique de la ville d’Â -
dria, puiffante autrefois, aujourd’hui réduite pref-
que à rien. Elle a 200 li. de long, fur environ 50
de large. L’entrée du golfe entre la Cenina &
Otranre , eft large de 14 li. (A . )
ADRIEN ( S . ) , petite ville des Pays-Bas en
Flandres fur la Dendres, à 2 li. d’A lo ft, 3c 4 de
Gand. ( A .) j ‘
A D R IN , petite ville de la haute Hongrie fur la
rivière' de Sebeskeres, au pied des montagnes de
Ved ra, 8c au nord-oueft du grand Waradin. Long.
55 » 2.5 » lat' 47î 9-(^- ) AD RUM E TE , ancienne ville d’Afrique, que
les Arabes appellent aujourd’hui Ifamamerhâ. C é -
toit la capitale de la province de B y facene. ( R. )
A D U L A , contrée des Alpes qui eft entre les
Grifons, les Suifles , les Vaillaifans 8c le Milanès.
C ’eft la partie la plus haute des Alpes ; c’en eft
| comme le foyer. Sous ce nom font compris le Crif-
paît, le Vogelsberg , le S. Gothard , la Fourche &
le Grimfel. Elle contient le mont Adula qui lui
donne foii nom, & fur lequel fe trouve la fource
méridionale du Rhin. Le Rhin, la Reuffe, le Rhône,
le T e fin , l’A a r , y prennent leur fource. C ’eft le
point de l’Europe le plus élevé. ( R. )
Æ G ER I , EGERE, communauté de Suiffe , qui
forme avec la ville de Z ug , & les communautés de
*Menfengen 8c de B a r , la fouveraineté du canton
de Zug. On y trouve deux paroiffes, le haut Ægeri
où eft la maifon du confeil de la communauté, &
le bas Ægri ou Wilægeri, près du lac d’Ægeri. Il
y a dans ce village une belle églife paroiffiale. Le
lac a une lieue de longueur 3c il eft très-profond
| & fort poiffonneux. La rivière de Loretz en fort.'
( A . ) I P I
A E L T , abbaye de Eénédiâîns fur la rivière
d’Iltz , au-deflùs de Waffer bourg en Bavière. (A.)
A ER SCH O T , AR SCHOT , ville des Pays-Bas
Autrichiens dans le Brabant, au bord de laD em e r ,
à 4 lieues eft de Malines, & à 3 li. nord de Louvain.
Elle eft bien bâtie & bien peuplée. La
France l’abandonna aux alliés quelques tems après,
en avoir forcé les lignes en 1705. Elle fut encore
prife par les François en 1746. Elle appartient aujourd’hui
à la maifon d’A remberg, de la maifon
de Ligne, réfidante à Bruxelles. On y trouve une
églife collegiale, deux couvents d’hommes & trois
de femmes. Çétoit autrefois une baronnie appartenante
à la maifon de Croy. Elle fut érigée en
marquifat en 1 5 0 7 ,3c en duché en 1533. ( A. )
A F F EN TH A L , vallée de Suabe aans l’Orte-
n aw , 3c près de Strasbourg, très - connue par
d’excellens vins. ( A . >,
A FR IQ U E , l’une des quatre principales parties
de la terre. Elle n’eft guère moins grande q u e l’A-
fie, & l’eft beaucoup plus que l’Europe, au midi de
laquelle elle eft fituée. La Méditerranée la termine
au feptentrion ; par-tout ailleurs elle eft baignée,
de l’Océan, q u i, au nord-eft, forme un grand
golfe auquel on a donné Je nom de mer Rouge.
Les anciens la connoiflbient fous le nom de L y b ie ,
qui fut enfuite reftreint à une partie de la Barbarie
d’aujourd’hui ; & fous celui d’E thiopie, fi l’on
en excepte la partie feptentrionale. L’Afrique a
1450 lieues du feptentrion au midi, du cap de
Bonne-Efpérance au rives de la Méditerranée, 8c
1420 lieues d’orient en occident, du cap Verd au
cap Guardafui. C ’eft .la moins peu pic e & la moins
tempérée des quatre parties du inonde. La ligne la
partage
A F R
partage à-peu-près par le milieu : la chaleur y eft
exceflive, 8c les ardeurs du foleil réfléchies par les
fables , y deviennent fouvent infupportables.
En général les habitans en font noirs. Si ceux
qui habitent la Barbarie 8c le nord de l’Egypte ne
le font pas, c’eft que ce font des colonies d’Européens
8c d’Aftatiques. La chaleur du foleil qui peut
avoir contribué à leur imprimer cetté couleur, n’en
eft pas probablement la feule caufe, puifque les
Américains , qui font à la même latitude, ne font
pas noirs, 8c que les Nègres qui naiffent dans les
pays froids, confervent leur teint.
Le terroir de l ’Afrique eft: fertile fur les côtes ;
mais l’intérieur en eft fec 8c dénué d’eau, fablo-
neux, plein de montagnes 8c de forêts, 8c parfemé
de vaftes déferts, brûlans 8c prefque inhabitables.
On y trouve des mers de fable que les vents accumulent,
mènent , ramènent 8c difperfent. Malheur
à ceux qui fe trouveroient expofés à ces vagues
de fables, aux tempêtes que les vents y excitent
fouvent. Il eft arrivé plus d’une fois que des
caravanes entières ont été enfévelies fous les lames
dé fables chafîees par les vents.
L’Afrique produit la cafte 3c le féné. Elle fournit
aux Européens des gommes pour la teinture,
des drogues, de l’ ivoire , de l’ébène, des plumes
d’autruche , de la poudre d’o r , de la manne 6c
quelques épiceries, de la cire , du miel, du b led,
des dattes 8c des vins délicieux, tels que font les
vins du Cap ou de Confiance, les vins de Canarie,
la Malvoifie de Madère, les vins du cap Verd. Il
s’y trouve des mines d’or 8c d’argent : il y en a
de fel. On tire de la Barbarie en particulier, des
chevaux extrêmement eftimés, 8c des beftiaux d’une
chair exquife. Les fruits que porte le fol de l ’Afrique
font excellens, 8c fes campagnes , le long du
N i l , fe couvrent des plus abondantes moiflons. Ne
diffiraulons point enfin le genre de commerce révoltant
que vont y faire les Européens : Je veux
parler des nègres qu’ils y achètent depuis le cap
Verd jufqu’au cap de Bonne-Efpérance, 8c qu’ils
tranfportent en Amérique pour les y appliquer à la
culture des terres, à l’exploitation des mines , à la
fabrique du fucre 8c à celle du tabac. Il y en a neuf
cent cinquante mille ou environ employés dans
les feules colonies Angloifes. La cafte croît par
goufle fur un arbre de même nom ; le féné eft un
arbri fléau.
Entre les peuples d’Afrique , les uns habitent
dans des villes , d’autres fous des tentes , d’autres
enfin font fauvages. En général les Africains font
robuftes : leur taille racourcie 8c des mufcles denfes
3c roides, portent l’empreinte de la force. Les traits
du vifage, fans enfemble, leur donnent un air farouche
, 8c leur laideur naturelle eft encore augmentée
par les figures dont ils fe découpent fouvent le
front 8c les joues. Ils font enclins au vol 8c mauvais
foldats. On les accufe de férocité , de cruauté
de perfidie, de lâcheté. Cette accufation peut
£tre fondée : l’ignorance profonde où ils font gé-
Géographie. Tome I.
A F R 17
néralemèntf enfévelis, l’éducation barbare qu’ils
ont reçue, les fcènes de meurtre 8c de carnage
qu’ils ont fous les yeux dans les petites guerres
qu’ils fe font habituellement, c’en eft aftez pour
etouffer ou intervertir en eux les idées du droit
naturel. Leurs maifons fous conftruites de branches
de palmier , quelquefois de terre , 8c font couvertes
de paille, d’ofiers ou de rofeaux. Il n’y a guères
de meubles que des panniers, des pots de terre,
des nattes qui fervent de l i t , 8c des calebafles avec
lefquelles on fait une bonne partie des uftenfîles.
Un pagne ( c’eft une ceinture qui couvre les reins )
y tient aftez généralement lieu de tout vêtement.
Le gibier, le ppiffon, le riz, le pain de bled de
Turquie, les fruits, font la nourriture des peuples.
Le vin de palmier eft leur boiflon. Les arts,
font ignorés , les fciences inconnues ; tous les travaux
fe réduifent à quelques occupations champêtres.
Un fol ingrat s’y refufe au travail. Ce qu’il
y a dé cultivé ne forme pas la centième partie de
cet immenfe pays ; encore la culture abandonnée
à des efclaves ou à des gens indigens, fe reflènt-
elle de leur engourdiflement 8c de leur léthargie.
Ceux qui habitent les côtes de la Méditerranée,
font belliqueux 8c pirates de métier.
Les religions répandues en Afriqu e, font le Ma-
hométifine, le Paganifme, le Judaïfme; enfin dans
quelques endroits où les Européens ont fait des
établiffemens, on trouve quelques petits diftriéls
où l’on profeffe le Chriftianifme.
Cette région, qui ne produit aujourd’hui que
des hommes barbares, a donné autrefois naillanee
à Annibal, à Afdrubal, àT é ren c e , à Tertulien , à
S. Cyprien , à S. Auguftin , 8cc. 11 ,ne faut point
rapporter un fi extrême changement à la nature 8c
au climat qui n’ont point changé. On ne peut inculper
en cela que le vice des régimes qui y affu-
j j enflent les hommes.
L’Afrique forme une grande prefqu’île , réunie
à l ’Afie par l’ifthme de Suez, au nord-de la mer
Rouge. Elle eft comprife entre le I er 8c le 71e d.
de long, le 37e d. 30' de lat. fep t, le 3 5e lat.
mèrïd. Elle a la forme d’une pryramide, dont la
bafe appuie fur la Méditerranée, 8c dont le fom-
met avance dans l’Océan méridional-, au-delà du
Tropique du Capricorne.
On 11’a pénétré que fort tard dans quelques par*
ties intérieures de l’A frique, qui même ne font
connues que très imparfaitement 8c très-défeâueu-
fement, 8c dont les anciens n’ayoient aucune con-
noiffance. Ils ne cherchoient même à s’en procurer
aucune fur des contrées qu’ils tenoient pour inhabitables
, à caufe des ardeurs du foleil. On doit aux
Portugais la découverte de la plus grande partie des
côtes ignorées des anciens ; époque qui ne remonte
qu’au x v c fiècle. Depuis , les François, les Hollan-
d ois , les Anglois, y ont fait de nouvelles découvertes.
Quant à l’intérieur, l’accès en eft fi difficile
par la barbarie des peuples qui y vivent, par la
quantité d’animaux feroces qui s’y rçncontrent, par