une bonne récolte ; car après la moîflon du froment
, du feigle , de l'orge , des pois , des fèves,
& c . , on feme du bled farraün ; & après la récolte
du chanvre & du lin , on fème du millet. Les fruits
font excellens & très-précoces : les marons & les
noix y font en abondance, ainfi que les oliviers
fur le bord de la mer & dans l’Iftrie , qui produit
auflï des oranges , des limons, des citrons, des
grenades , des amandes & des figues. Les vins
blancs & rouges font d’une qualité fupérieure. Il
y a beaucoup de bétail & de chevaux ; ceux de
Karft font en réputation. Le .gibier, la volaille ,
le poiiion y abondent, fans excepter la marée.
I l s’y trouve aufli des mines de f e r , d’acier , de
cuivre & de plomb , & des eaux minérales. Le
marbre de Carniole eft très-be au; mais le fel
manque dans tout le pays. Les principales rivières
font la Save, qui eft navigable & très-rapide , la
Laybaeh, la Gurck , la Culpa. Les lacs principaux
font le Feidefier & le Wochein , dans la haute
Carniole, & celui de Cirknitz, dans la moyenne.
On y trouve vingt-une villes , trente-cinq bourgs ,
plus de deux cents châteaux, & au-delà de quatre
mille villages , population prodigieufe , vu fon
terrein pierreux & montueux. Les habitans font
d’une conftiturion forte & robufte ; iis traverfent
les neiges pieds nuds ; les hommes ne fe couvrent
jamais la poitrine, & font habitués à coucher fur
la terre. Leur nourriture eft très-groflière. Le menu
peuple eft d’origine Efclavone , & la haute no-
blefle eft prefque toute Allemande. Les deux langues
dominantes de ce pays font l’Efclavonne ou
Vefiède, & l’Allemande. Les états du pays font
compofés ; i°. du clergé , 20. des feigneurs ,
( princes , comtes & barons )> 30. des chevaliers
©u nobles du pays ; 40. des villes archiducales. La
religion eft le culte romain , à l’exception des Va-
laches ou Uskokes , qui fuivent le rit Grec. Le
commerce confifte en fer , acier, mercure, v in s ,
huiles d’olives , oranges, citrons, &c. chevaux,
vipères, fcorpions, beftiaux , fromages, toiles,
miel qu’on recueille en abondance dans la baffe
Caroline, en bois de conftruélion peur les vaif-
feanx, en fruits, &c. Ce duché fe dîvife en cinq
parties , qui font ; i°. la haute Carniole ; 20. la
baffe Carniole ; 30. la moyenne Carniole ; 40. la
Carniole intérieure ; 50. l ’Iftrie Autrichienne.
( M. D . M. )
C ARNOE L , riche abbaye de France, en Bretagne,
au diocèfe & à 12 li. n. e. de Quimper.
Elle eft de l’ordre de Cîteaux, & fut fondée en
2 1 7 6 . ( iL )
C A R 0 L À T H , principauté de la Siléfie, enclavée
dans celle de Glogau, & dans les cerçles de
Freyftaedt & de Grünberg. Beuthen en eft la capitale.
Le prince fait fa réfidence dans le château de
Carolath, qui eft bâti fur une petite montagne , au
bord de l ’Oder. A u bas de la montagne eft un
bourg où fe trouve une églife Luthérienne. (R.')
£AROL JN£ ( la ) , contrée de l ’Amérique teptentrionale
& méridionale ; elle contient fix provinces
; Albermaie , Clarendon , Craven, Bar-
kley , Colleton & Carteret. Elle eft bornée au
nord par la Virginie , au midi par la nouvelle
Géorgie, a 1 efl^.par la mer du nord, & à l’oueft
pai les monts Apalaches. Elle fe divife en Caroline
lep tentrionale, capitale Edenton ; & Caroline méridionale
, capitale Charles-Town.
Ce pays fut découvert en 151a par Ponce de
Leon, Efpagnol. En 1 566 les Anglois s’y établirent,
lui donnèrent le nom de C a r o l in e , en l’honneur
de leur roi Charles I I , & depuis ce tems leur colonie
eft devenue très-puiffante. •
Le terroir y eft fertile & aifé à cultiver. L’air eft
fain , & les fruits excellens. 11 y croît toute forte
de grains. Le riz eft.très-bon, 8c les vivres font
a^vil prix. Il y a des abeilles en grande quantité.
On eleve aufli dans cette contrée des vers à foie ,
qui ont très-bien réufli, & il s’y trouve des vignes
fauvages dont le raifin eft excellent.
Quoique la population foit confidérable , la
province eft capable de contenir & de nourrir foi-
xante-fix fois le nombre de fes habitans aéluels. On
y fème le bled d’Inde ou le maïs , depuis le premier
de mars, jufqu’au 10 de juin. Un acre de terre
commune produit depuis dix-huit jnfqu’à trente
boiffeaux, & quelquefois plus de foixante ; mais la
récolte ordinaire monte ou baiffe entre ces deux
termes, fuivant la qualité du terrein. Les Anglo-
Américains fe flattent qu’avec le tems on ne verra
plus dans les marchés d’Europe d’autre riz que celui
<ie la Caroline. Le bétail y a étonnamment multiplié
; on laiffe paître les vaches dans les forêts ,
on les raffemble tous les foirs. Il n’eft pas rare de
voir de fimples particuliers en avoir jufqu’à mille.
Les plus pauvres n’en ont guère au-deflousde deux
cents. Les porcs, dont le nombre eft encore plus
grand, font nourris de même ; ils, s’écartent de
plufieurs lieues pour chercher du gland ou des
racines , & retournent d’eux-mêmes le foir dans
les plantations. Cette province , avant la guerre
d’Amérique , faifoit un commerce immenfe : à
la paix il ne peut être que plus riche encore.
( M. D . M. )
C A R O N , rivière d’A f îe , dans la Perfe , qui fe
décharge dans le golfe de Balfora.
C A R O T T O , village des Grifons , en Suiffe >
dans le comté de Chiavenne. Il étoit autrefois
un de ceux qui forai oient la communauté de Pleurs.
Il eft dans les montagnes où fe trouvent les mines
de cette efpèce de terre fingulière, dont on fait
au tour des pots , des vafes, & autres pièces de.
vaiffelle. Cette terre eft d’un verd noirâtre, hui-
leufe , un peu molle, & fi écailleufe, que quand
on la manie l ’écaille s’attache aux doigts ; c’eft
une efpèce d’ardoife. Ces pots ont ceci de particulier,
qu’ils bouillent plutôt qué' ceux de métal j
qu’ils confervent long-tems leur chaleur ; qu’ils
ne donnent aucun mauvais goût à la liqueur & aux
viandes qu’ils contiennent 3 & ne fe caftent jamais
C A R
au feu. On leur prête une qualité qui paroit
fort fufpeéle ; c’eft qu’ils ne peuvent fouffrir le
poifon. Il s’en fait un grand débit dans la Lombardie
& dans le refte de l’Italie.
CAROU , province d’Afrique , dans la Ni-
gritie, au royaume de Folhia, près des rivières
de Riojunk & Arveredo.
CAR OU GE S , gros bourg de France, en Normandie
, à 5 li. n. o. d’Alençon. 11 a titre de
comté, avec un château magnifique. Il y a dans
ce bourg un grenier à fel & une petite rivière,
fur laquelle font établies deux forges.
C aroug e , petite ville de Savoie, dans le Genevois
, & près de Geneve. Elle n’exiftoit point
antérieurement à la liberté de cette dernière v ille ,
à là prospérité de laquelle elle doit fon exiftence.
( * . )
C A R P A R Y , île de l’Amérique méridionale ,
dans la Guiane. O11 l ’appelle aufli l'île des lapins.
C ’eft dans cette île qu’eft le cap Nord, le plus fameux
de cette contrée.
C a RPEN , petite ville forte de la haute Hongrie
, dans le comté de Bars.
CARPENTÀRIE. Voyë{ C arpenter-Land.
CARPENTER-LAND , ou CARPENTARIE ,
pays d’Afie de la nouvelle Guinée, dans la «nouvelle
Hollande. Cette contrée eft peu connue ;
fon nom lui vient de Carpenter, capitaine Hol-
landois qui la découvrit.
CARPENTRAS , ville de France , en Provence,
capitale du comté Venaiffm. Long. 2.2 d.
4 1 ' , 55" ; U t . 44 d. 3’ , 33".
Son nom latin eft Carpentoraéle. Les notices
marquent cette ville de la province Viennoife. On
voit au concile d’Epaone, en 5 17 , la foufeription
d’un évêque de Carpentras.
Ce n’eft pas le Forum Neronis, comme l’a cru
l’abbé de Longuerue : ce lieu ancien doit être placé
à Forcalquier.
Les évêques , au v i e , v n e & V n ie fiècles ,
prennent fouvent dans les conciles le titre de
Vindauxenfii , parce qu’ils avoient tranféré leur
iijège àVen.dafque , ou Nenafque , Vindauxa. Ce
lieu , qui étoit autrefois plus floriflant , & qui a
donné le nom au Comtat VenaifTin, n’eft plus qu’une
bourgade à une lieue & demie de Carpentias,
appellée Venafaue.
A Morilleux , à demi-lieue de Carpentras étoit
le château , bâti par Clément V , & où il réfidoit.
11 y fit battre une monnoie d’argent, où il prend
le titre de Cornes Venetini.
Le pays eft fertile en vin , huile , fafran, en
vers à foie , en mûriers. Son évêque eft fuffragaqt
d’Avignon. 11 y a un bureau des finances , & une
fynagogue pour les juifs. Cette ville eft fur la rivière
d’Aufon j au pied du mont Ventoux, à ■$ li.
f. e. d’Orange , & 5 n. e. d’Avignon.
Dans le palais epifcopal de Carpentras eft un
trophée fort ancien : on y voit en relief un con-
«juerapt qui tieiat deux rois enchaînés. On croit que
c’eft une partie du monument que En-. Dom. Aeno-
bardus & Q . Fabius Max. firent élever après avoir
vaincu les Allobroges & les Arvernes.
Peraes, peu éloigné’de Carpentras , eft la patrie
du célèbre Flechier, évêque de Nîmes.
C AR P I , petite ville d’Italie , en Lombardie ,
dans le Modénois. Long. 2 8 ,2 5 ; lat..44,45.
Cette ville , qui a titre de principauté , a un
bon château , & un archiprêtre qui ne relève d’aucun
évêque. Les François l’abandonnèrent en 1703*
Us la reprirent en 1705. Le prince Eugène s’en
empara en 1706. Elle eft à 3 li. n. de Mooene, 5 n.
e. de Reggio, ç f. o, de la Mirandole.
C arpi , petite ville d’Italie , dans l’état de Ve-
nife , au Yeronois, fur l’A d ige, fameufe par la
bataille que le prince Eugène y gagna fur les François
en 1701.
CARPIO , petite ville d’Efpagne , dans l’An-
daloufie, fur le Guadalquivir, avec titre de mar-
quifat. ,
C A R R A L , petite ville d’Efpagne , fur les côtes
de. Galice. ( R A
CAR R A V E IR A , ville de la Turquie en Europe,
dans la Macédoine, fur le golfe de Salo-
nichi. Elle fe nomme aufli Boor Caftoro ; c’eft l’ancienne
Beroé. Elle a un archevêque grec. Long.
40 ; lat. 4 0 ,2 7 .
C A R R E TO , petite ville d’Italie, dans le territoire
d’A q u i, au duché de Montferrat. (/?.)
CAR R ICK , province méridionale & occidentale
de l’Ecofle , dont la capitale eft Bargeny. Cette
province eft fertile en bled & en pâturages.
C arrick-Drum-Rush , petite ville d’Irlande,
dans la province de Connaugth, au comté de Lé-
trim , fur la rivière de Shannon. Elle envoie un député
au parlement.
C arrich Fergus. Voyc^ Knock-Fergus.
C arrigk Mac-Griffen , ville d’Irlande, dans
la province de Munfter, fur la Shure. Elle a un
marché public.
CARRION , rivière d’Efpagne , qui prend fa
fourçe dans les Afturies , & qui fe jète dans celle
de Pifuerga.
C arrion-de los Condes , ville d’Efpagne,
au royaume de Léon , fur la rivière de Garrion. Il
y a dix paroiffes , quatre couvens d’hommes, deux
de filles, & deux hôpitaux. Les Efpagnols ne lui
donnent que le titre de bourg. (Æ.)
CARS , ville forte & confidérable d’Afie , dans
l’Araiénie, fur la rivière .de même nom , avec un
château fortifié, & rendu prefque imprenable, tant
fès Turcs ont ajouté à fes fortifications. 11 eft fur
un rocher très-efearpé, du haut duquel on peut foudroyer
la ville. La plaine qui l’environne eft arro-
fée par un grand nombre de ruiiTeaux & de fources.
L’air en eft très-pur, & la campagne eft couverte
de fruits & de fleurs.
CARSÇHI/grande ville d’Afie , dans la Tar-
| tariç , dans la grande Bucharie.
Cette ville eft fort peuplée, très-commerçante 4
C c c ij