
iio A Z O
La fmiation de cette ville eft fur une montagne
très-elevée & peu accefliblc. Sur le fommet, il y a
un château très-fort, où on ne peut arriver qu’aprés
avoir monté en tournoyant plus d’une lieue. La
ville a des murailles de pierres Si un bon foffé. Elle
eft d’une médiocre grandeur, & ne peut contenir
la fuite du Grand Mogol, qui y va quelquefois. Il
n’y a qu’une partie du pays qui foit fertile. Le principal
trafic de la province confifte en falpêtre. Il s’y
en fait beaucoup , à caufe de la qualité des terres
qui en font remplies. Les habitans de la ville & de
la province d’Azmer font effrontés, grands crieurs
Si peu braves. Les chemips font difficiles Si pierreux.
On y ferre les boeufs, & on s’en fert comme
de chevaux. Leur pas eft doux ; on leur met une
felle : au lieu de mord,'on leur paffe une cordelette
dans les narrines ; & pour peu qu’on les excite, ils
vont très-vite ; il y en a même qui font jufqu’a
quinze lieues par jour. L ’efpece de ces boeufs varie :
©n en voit de très-hauts , Si qui ont près de fix
pieds ; il y en a de moyens & d’autres enfin très-
petits , qui ont à peine trois pieds de hauteur.
Gette province d’Azmer paie annuellement 32a
33 millions au Grand Mogol. (A f. D . A f.}
A Z O , ou A Z O O , ville d’Àfie dans les Indes,
au royaume d’Azem, Si fur la rivière Laquia. Long.
10 7 ; /***. 25.
A Z O F , ou A Z O W , ville de la Turquie Européenne,
dans la petite Tartarie, à l’embouchure
du Don.
Pierre-le-Grand, empereur de Ruffie, la prit en
3695 , & la fit fortifier ; mais en 1711 il fut obligé
de l’abandonner aux T u rc s , lefquels donnent aux
Cofaques le nom d'Aqak. Par le traité de 1730, les
fortifications ont été démolies 5 & par celui de 1774»
cette ville a été abandonnée à la RulÜe. Long. 58 ,
lat. 4 7 , 18. ( M .D . Af. )
A Z U A , de Compoftella, ville de l’Amérique dans
les Antilles , au couchant de Saint-Domingue, &
fur la cote méridionale de ce nom. Elle eft fituée
A Z U
dans un terrein très-fertile. Il y a même des minet
d’or dans fon veifinage.
A ZU A G A , petite ville d’Efpagne dans l’Eftra-
madure, entre Mérida & Merena. La grande carte
d’Efpagne n’en fait qu’un village. Delifle n’a pas
cru en devoir faire mention.
A ZU A G U E S , peuples d’Afrique qui font répandus
dans la Barbarie Si le Biledulgerid. Ils- gardent
leurs troupeaux , ou ils s’occupent à faire
de la toile & du drap. Les uns font tributaires
des puiffances barbarefques , le s autres vivent
libres. Ils habitent principalement les provinces
deTremecen & d e Fez. Les plus braves occupent
la contrée qui eft entre Tunis & le Biledulgerid v
d’où ils ont eu quelquefois la hardieffc d’attaquer
les fouverains de Tunis. Leur chef porte le titre
de roi de Cuco. Ils parlent la langue des Beréberes
& l’Arabe. Ils fe font honneur d’être chrétiens
d’origine. Ils haïfient les Arabes & les autres peuples
a Afrique; & pour s’err diftinguer, ils le laif-
lent croître la barbe & les cheveux. Ils fe fo n t,
de tems immémorial, à la main & à la jou e , une
croix bleue avec le fer. On attribue cet ufage
aux franchifes que les empereurs chrétiens accordèrent
anciennement à ceux qui avoient embraffè
notre fo i , à condition qu’ils le témoigneraient par
l’impreflion d’une croix au vifage ou à la main.
D ’autres habitans d’Afrique portèrent aufli le
figne de la croix : mais peu à peu ce ligne s’eli
défiguré, & à la longue, il a dégénéré en d’autres
traces qui ne lui reffemblent plus. On dit que
les filles des Arabes prétendent s’embellir en fe
gravant, avec des lancettes , diverfes fortes de
marques fur le fein , fur les mains, fur les bras &
fur les pieds.
A ZUM A R , ville du royaume de Portugal dans
l’Alentéjo , entre Portalègre & Elvas.
A ZU R I , petite île de la Dalmatie, dans le golfe
de V en ifè , vis-à-vis de Sebenico. Il n’y a dans
cette île aucun lieu important.
B A A
B a , ville d’Afrique, dans la Guinée, au royaume
d A rd e r , à une demi-lieue de Joio , & à trois
journées & demi de Jakkein. EUe eft fermée d un
fbffé, & baignée d’une rivière d’eau douce, qui
va fe rendre dans celle de Bénin. Les Hollandais
y ont un magafin, & l’on y tient un marché franc
tous les quatre jours. La plus forte branche de
fon commerce eft le fel. (Af. D. Af.)
BAA LB E CK . Voye^ Ba lb e c k .
B A A R , comté d Allemagne, en Souabe , dans
la principauté de Furftemberg , vers la fource du
Danube & du Nèkre, proche la forêt Noire & les
frontières du Brifgaw. On appelle quelquefois les
montagnes d’Abennow de fon nom, montagnes de
Baar.
Ba a r ; petite ville de France, en Alface , dio-
cèfe , Si à 5 lieues f. o. de Strasbourg.
B A A R C A , place des Indes, autrefois très-forte.
Mahmud le Gaznevide s’en étant rendu maître,
y trouva de grandes richeffes.
BA ARIOU ( la ) ., rivière d’Afie dans le Kamf-
chatka, dont les fources forment un ruiffeau affez
confidérable , qui coule dans un vallon fort étroit
entre deux montagnes. Ses bords font marécageux
; le fond fablonneux & couvert de moufle.
Fl fe mêle dans cette rivière tant de fources chaudes
, que le thermomètre de M. Delifle, près de
l’endroit d’où elle fort de terre, monta jufqu’à 23
degrés & demi , tandis qu’à fon embouchure le
mercure montoit à i l 5 degrés , & en plein air
à 175*
BA B A , beau & grand bourg de la Turquie
Européenne, dans la Romanie, vers les côtes occidentales
de la mer Noire , fur un lac affez considérable
que les Turcs nomment Babafon 9 entre
Puzargi & Bulecia.
BABEL-MANDEL, île fituée à l’embouchure
de la mer Rouge, qu’elle fépare en deux canaux.
Cette île eft tout-àr-fait du coté de l’Arabie, & fi
proche qu’il n’y a entre elle & k Terre-Ferme,
qu’un paffage fort étroit pour les plus petits bâti-
raens. Elle a deux lieues de longueur fur une largeur
un peu moindre : on y voit quelque verdure
en différens endroits , quoiqu’en général ce
ne foit guère qu’un rocher ftérile, brûle par l’ardeur
du foleil. Cependant , les Abyflms & les
Arabes fe la font difputée par de longues guerres,
& l’ont poffédée tour-à-tour, jufqu’à ce qu’enfin
Ses Portugais les mirent d’accord en ruinant les
habitations qu’ils y trouvèrent ; de forte que cette
île eft entièrement ftérile. (Af. D . Af.)
B abel-Ma n d e l , Babel-Mandela m, Promonto-
rium, montagne d’Afrique, à l’entrée de la mer
Rou ge, vers les 63 & 64e d. de long., & environ
32 de lat.fept. U y a voit autrefois un fort, tombé
B AÇ
aujourd’hui en ruines. (A f. D . Af. )
Babel-Mandel , détroit ainfi appellé de l’arabe
Bab-al-mandab, porte de deuil, parce que les Arabes
prenoient le deuil pour ceux qui le paffoient. Il
eft à 1 2 ,4 0 de lat. Si 61 de long., entre une île Si
une montagne de même nom , Si joint 1a mer
Rouge à l’Océan.
Il paroît par le nom Arabe de ce détroit, que
ce paffage étoit regardé comme très-dangereux. A
l’entrée de ce détroit, vis-àvis de l’ile , il y a une
anfe de fable fur dix braffes d’eau. On voit de
là une mofquée & des huttes de pêcheurs. Sous k
hauteur de l’î le , il y a encore une autre anfe d’un
quart de lieue de largeur, avec des terres baffes
dans le milieu, où l’on voit des petites maifons
couvertes de nattes. Ce lieu eft un afyle pour les
pirates & les forbans ; ils y font à couvert des
vents de k mouzon & du fud-oueft. Les Efpa-
gnols appellent ce détroit, le détroit de la Mecque ,
parce que k mer Rouge eft quelquefois nommée
la mer de la Mecque. ( Af. D. Af.)
B A B A IN , ville d’Arabie. Elle appartient à la
province de Barahain, que l’on nomme aufli Ba-
rain. Le nom de cette v ille , qui veut dire deux
portes ou deux ports, vient de fa fmiation à la
pointe du golfe Perfique, & k rend commode pour
fervir de port à l’océan Ethiopique ou Arabique ,
& au golfe Perfique. (Af. D . M.)
BABEN-HAUSEN , petite ville d’Allemagne,
en Suabe, à deux lieues de Tubinge, dans le duché
de Wirtemberg.
B A B O L Z A , ville de 1a baffe - Hongrie, dans
l’Efclavonie, entre Poffega & Zigeth, vers la
Drave. Baudran croit que ç’a été l’ancienne Man-
fuetinium ou pons Manfuetinus.
B A B U C O , petite ville d’Italie , dans la campagne
de Rome.
BABUL , ville des Indes orientales , dans une
île du fleuve Indus. Quelques-uns croient que c’efl:
Cambaya, Si d’autres Patan.
B A Ç A , ou B A Z A , ville d’Efpagne, au royaume
de Grenade. Longit 1 5 , 30; lat. 3 7 , 18. Cette
ville étoit autrefois très-forte. Elle eft fu r ie Gua-
dalentin , à 6 lieues n. e. de Guadix.
B A Ç A IM , ville d’Afie , avec port, au royaume
de V ifapour, fur 1a côte du Cuncan. Long. 90, 40 ;
lat. 10. Son circuit eft de trois mille italiques. Elle
eft tres-bien fortifiée. Les rues en font larges &
tirées au cordeau. La grande place qui eft au milieu
eft ornée de belles maifons. Il y a deux
grandes portes, l’une à l’e ft, l’autre à l’oueft, &
une petite qui conduit au canal, lequel eft au
fud. Son port eft à l’e ft, fermé par l’île de Sal-
zette & k terre-ferme. Les chaleurs y font fi
grandes que les hommes Si les femmes vont pref-
D d ij