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chefs, qui ne prenoient autrefois que le nom de
capitaines, ont tons pris celui de rois, depuis qu’ils
ont lié commerce avec les Européens. Le roi d’A -
baffam compte à peine quatre mille fujets. Long.
.1 7 ; Ut.
A B A TO S , île d’Egypte dans le Palus de Memphis
, ou lac Moeris. Elle étoit renommée par fon
lin , par fes feuilles de palmier, dont les anciens
** faifoient des tablettes à écrire, & principalement
par le tombeau du roi Ofiris, qui, dans la fuite,
# fut tranfporté à Abydos. Il ne faut pas .confondre
cette île avec un rocher qui porte le nom d’Aba-
îos , & qui eft fort éloigné du lac Moeris. (R.)
A B AW TW A R , contrée de la Haute Hongrie,
fur les frontières de Pologne, au fud-eft des monts
Krapacs , dont Caffovie, ville capitale de cette
contrée ', n’eft éloignée que de quelques lieues. Ce
p a y s , borpé au nord par la Pologne, l’eft à l’orient
par la Tranfylvanie. Il renferme, outre Caffo-
v ie , les petites villes d’Üngwar, de "Wiwar, &
quelques-autres, & le gros bourg de Tokai fi fameux
par fes vins. Cette province tire fon nom du
château fort de même nom, qu’on appelle quelquefois
Aba'flwiwar.( R.)
A B ARH A J A , ville de Sibérie , avec un temple
environné d’un mur , dans' l’enceinte duquel la
Ruffie entretient toujours une garde de quarante
dragons. Long. 8 6 ,3 5 ; iat. 50, 10. (R.)
ABBEVILLE , ville confidérable de France fur
la rivière de Somme qui la partage. Elle eft dans
la Baffe Picardie, au comté de Ponthieu, dont elle
eft capitale. Long. iqd. 1 9 ', \lat. 50 cl. 6 ', 55^
Cette ville ne nit d’abord qu’une maifon de campagne
de l’abbé de Saint-Riquier. Son heureufe
fituation en fit enfuite un bourg qui fe peupla in-
fenfiblement, & devint enfin une v ille , lorfque
Hugues Capet y fit bâtir un château en 99 2, &
en fit une place forte pour arrêter les courtes des
Normands , que l’embouchure de la rivière de
Somme, qui baigne cette v ille , fembloit inviter
aux irruptions fur les pays adjacens. Hugues, gendre
de Capet, & fes defcendans , qui prirent le
titre de comtes de Ponthieu, la poffédèrent enfuite.
Cette v ille , fituée à 4 lieues de la mer dans le
diocèfe d’Amiens , eft à 4 lieues fud- eft de Saint-
Valéry, 3 nord-eff d’E u , 10 nord-oueft d’Amiens,
22 fud de Calais , 15 d’A rras, & 37 nord de Paris.
C ’eft la patrie des deux Samfon, de Duval & du
P. Briet Jéfuite , tous quatre géographes très-connus.
Elle a aulîî donné naiflance au médécin He-
quet, connu par plufieurs ouvrages. Jamais elle n’a
étéprife, d’où vient fa devife : Semper fidelis.
Cette ville eft défendue par des murailles flanquées
de baftions, avec de larges foffés. C ’eft la
plus confidérable de la province de Picardie, après
Amiens, & c’eft le chef-lieu d’une éleéïion de
même nom. Il y a d’ailleurs préfidial, bailliage,
prévôté, fénéchauffée , maîtrife des eaux & forêts,
maréchauffée, jurifdiéfion confulaire, amirauté, gre-
Jiier à f e l , bureau des aides, bureau des 5 greffes
A B C
fermes \ traîtes-foraines , & bureau général du fa3
bac. On y compte 4000 feux & 36000 habitans.
Abbeville eft grande , riche , marchande &
bien peuplée. Elle a une églife collégiale fous le
nom de S. Wulphran, fondée en 1 1 1 1 , dont les
douze prébendes font à la nomination du roi. On y
compté treize autres paroiffes , un prieuré de Béné i
diâins de la congrégation de Cluni, une chartreufe
hors de la v ille , cinq autres couvens d’hommes, &
•huit de filles , dont deux avec titre d’abbaye. Il s’y
trouve un hôpital pour les orphelines natives de la
v i lle , un hôtel-Dieu, un bureau des pauvres, unè
commanderie .de l’ordre de Malte, & un collège
de prêtres féculiers, dont le principal eft chanoine
né de la collégiale.
La Somme s’y divife en plufieurs bras, qui donnent
beaucoup de commodité à différens arts &
métiers. Le vallon , également agréable & fertile
dans lequel elle eft fituée, eft propre à la rendre
une très-forte place. L’air y eft fain, les eaux
falubres, & les vents de mer qui y régnent, empêchent
les maladies contagieufes d’y faire des
progrès. Le reflux y remonte d’environ fix pieds ,
ce qui eft d’une très-grande utilité pour le commerce
qui y eft en effet très-confidérable. Il roule
principalement fur le produit des cinq groffes ma-
nufaénires qui y font établies, dont la première &
la plus renommée eft celle de draps fin s, que le
Hollandois Van-Robets y établit en 1665 , fous les
aufpices du grand Colbert. Elle entretient cent
métiers qui fourniffent annuellement 1600 demi-
pièces de 18 à 20 aunes chacune d’un drap qui
égale en fineffe & en qualité, les plus beaux de
l'Europe. Cette manufacture a des bâtimens & des
jardins magnifiques. Les draps qui en fortent fe
nomment draps d'Abbeville, ou draps de Vanrobais.
Indépendamment d’une multitude d’autres étoffes „
il fe fabrique en cette ville des moquettes & des
damas , dits d’Abbeville^ On fait aufli à Abbeville
d’excellentes armes à feu ; le commerce en
bleds , avoines, chenevis & autres grains, en
huile, lin & chanvre, y eft encore tres-confidé-
rable. Les groffes barques qui y remontent de la
mer, y facilitent beaucoup le commerce. ( R. )
A B C A S , ou A B CASSES, peuples d’Afie entre
la Circaflie, la mer Noire & la Mingrelie. Ils habitent
l’Abafcie , pays fitué vers le 45e d. de lat*
Ils font abandonnes au brigandage & au vol ; & les
négocians qui viennent commercer avec eux , font
toujours fur leurs gardes. La barque du vaiffeau va
tout proche du rivage, avec des gens bien armés ,
qui ne laiflent approcher de l’endroit où la barque
eft abordée, qu’un nombre d’Abcas pareil au leur.
S’il en vient un trop grand nombre, la barque
prend le large. Lorlquils fe font abouchés, ils fe
montrent les denrées qu’ils ont à échanger ; ils conviennent
de l’échange & le font. Dans l’Àbafcie,
chacun fe regarde comme l ’ennemi de fon voifin;
& s’il peut s’en emparer, il le fait efclave & le
Yend aux Turcs ou aux Tartares. Les Abcas don-
A B D
Ment en échange des marchandifes qu’on leur porte,
des hommes , des fourrures , des peaux de daims
& de tigre, du lin filé , du buis, de la cire & du
miel. Ils habitent dans des cabanes, & vont prefque
nuds. Quoiqu’on leur ait prêché autrefois le chrif-
tianifme , ils font revenus à l’idolâtrie. Voye^
A b a sc ie ..( R .)
A BD E R E , ancienne ville de Thrace , patrie
de Démocrite. On croit que c’eft la ville qu’on
nomme aujourd’hui Afperofa , ville maritime de
Romanie. Elle fut aufli nommée Glazomene. (R .)
ABDERITES , ou ABDER ITA 1N S , peuples
d’Abdere. Voyejg A bdere. (R.)
A B E CO U R , abbaye de France de l’ordre des
Prémontrés , au diocèfe de Chartres, non loin de
Saint-Germain-en-Laye. Elle vaut 60001. de rente.
L ’abbé eft régulier. ( R. )
AB E IN , fource d’eaux minérales en Auvergne,
près du mont d’Or. Elles font chaudes & falutaires
contre différens genres de maladies. ( R. )
ABELLINAS, vallée de Syrie, entre le Liban
■ & l’aiiti-Liban, dans laquelle Damas eft fituée.
( * • ) ^ r
ABENSPERG, petite ville dans les cercle &
duché de Bavière. (R. )
A B E R , lac d’Ecoffe.Il a 15 à 16 mille de long,
& communique à la mer d’Irlande par un canal
affez long , qui, dans fon embouchure, prend le
nom de Loch-i-oll. ( R.)
A B ER BO RN , Voye? A bernety.
A B E R B R O TH O C K , village d’Ecoffe fur le
T a y , connu par fes eaux minérales qui ont / dit-
on , beaucoup de conformité avec celles de Spa &
de Pyrmont. Ce village confidérable, & dans une
pofition très-agréable, a un port affez commode
pour le commerce. La réformation a fait difpa-
roître de cet endroit un monaftère qui contenoit,
dit-on , plus de deux cents moines. ( R .)
ABERDEEN, ou A B ERD O N , ville maritime
de l’Ecoffe feptentrionale, capitale du comté de
fon nom. Elle eft divifée en deux ; Aberdéen à
l’embouchure de la D o n e , & Aberdéen à l’embouchure
de la Dée. La première fe nomme la
vieille Aberdéen, old-Aberdéen, & l’autre la nouvelle
Aberdeen , riew~Aberdèen. C ’eft celle-ci qui
eft la capitale de la province : elles ne font éloignées
l’une de l'autre que de 1000 pas. La nouvelle
Aberdéen , <pi eft la plus confidérable, fur-
paffe les autres villes d’Ecofle feptentrionale par fâ
beauté & fon commerce, qui confifte en toiles , en
bonneteries ^ & dans la pêche du faumon. Il y a
une fontaine d’eaux minérales, trois hôpitaux,une
maifon de force, un très-beau port fur la D é è , &c.
Dans le vieux Aberdéen , qu’on devroit nommer
Amplement Aberdon, la pêche des faumons
& des perches eft confidérable. Ses habitans feuls
envoient a Londres , tous les ans , des faumons
pour 3000 liv. fterlings; & l’exportation totale fe
monte annuellement a 100000 lafts. Les faumons
s y fument très-bien : ils en envoient en France &
A B E 5
en Hollande. Il s’y trouve de très-bonnes mahu-
fa&ures de toile & de bas. Les bas de fes fabriques
font fi fins & fi eftimés pour la qualité, qu’on les
vend depuis'241. de notre monnoie, jufqu’à 36 1.
On en envoie une grande quantité en Angleterre,
en Hollande, dans la mer Baltique, & dans les
ports de la mer d’Allemagne.
Aberdéen eft la patrie de Guill.ÿ arc lay & de
Rob. Moriffon. Elle envoie deux députés au parlement.
Les maifons y font bien bâties, communément
à quatre étages , avec des jardins & des
vergers qui concourent à l’agrément & à la falu-
brite du'lieu. Des deux villes qui la compofent,
l’une étant fur la Done , & l’autre fur la D é e , il
femble que la première devroit s’appeller Aben-
d on e, & l’autre Aberden ; mais les Ecoffois difent
Aberdéen de toutes les deux. L’une & l’autre a
une univerfité où l’on enfeigne la Théologie, la
P h ilo fo p h ie la Médecine, les Mathématiques, le
Droit-Civil, la Langue latine, les Langues Orientales.
D e ces deux univerfités, l’une eft de la fondation
de George Marshall, feigneur Ecoffois.
Aberden eft à 31 lieues nord-eft d’Edimbourg, &
20 nord de Saint-André. Long. 16 ; lat. «57, 23. (/L")
ABERDON , Voye? A berdéen.
A B E R F AW , Voye{ A berfra'W.
^ A B E R FR AW , ou A B E R F AW , petite ville de
l’île d’A n g le fe y , fur la côte de la mer, du côté
du canal de Saint-George. On y voit encore les
reftes d’un palais où réfidoient les rois de la province
de Galles en Angleterre, lorfque ce pays
avoit fes rois particuliers. Long. 13, 37: lat. <3. (R.)
A B E R G A V EN N Y , ville d’Angleterre dans la
province de Montmouth, pays de Galles , fur la
rivière de Gavenny. Elle eft remarquable par fon
grand commerce de flanelle .& autres étoffes de
laines, par fes grpffes foires de bétail, & par la
propreté de fes rues. Long. 1 4 , 30 ; lat. <2.(R .)
A B E R N E TH Y , ou A BERNETH, ou ABERBORN
, ville de l’Ecoffe feptentrionale, un peu
au-deffus de l’embouchure de l’Ern , proche le
T a y . C ’étoit autrefois la capitale des Pi&es. Elle
etoit floriflante ; aujourd’hui elle eft fort déchue.
Elle eft au fond du golfe de Forth, à 5 lieues oueft
de Saint-André, & 12 nord-eft d’Edinbourg. Long.
1 4 ,4 6 ;Ut. 5 6 ,3 7 - (R . )
ABERGEMENT-LE-DUC, village confidérable
de Bourgogne, dans le bailliage de Nuits. Il fut
ainfi nommé, parce que ce ne fut d’abord qu’un
repos de chaffe spour les ducs. Il y a une prévôté
royale. ( R. )
ABER-YSWTTH, ville d’Angleterre dans la
principauté de G alles, proche de l’embouchure de
l’Y fwith. Long. 13 , 20 ; lat. 52, 30. ( R . )
A B E SK O U N , île d’Afie , dans la mer Caf-
pienne. {R. )
A B E X , contrée maritime d’A frique, à l’occident
de la mer Rouge, entre le port de Suaquem
& le détroit de Babelmandel. Le pays eft aride &
fablonneux, & rçê produit prefque rien que des