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gereux qu’aux Antilles, quoiqu’en apparence U foit
toujours auffi beau & auffi pur qu’auparavant. Il y
règne un printems éternel j les arbres le dépouillent à peine de leur verdure ; la lève fuccèdeà la fève ;
mais les orages & les tonnerresy font affreux, & les
vents de nord & de nord oueft, fur-tout à chaque
nouvelle lune , changent auffi-tôt l’été en hiver.
Ces îles lont au trois cent quatorzième degré de
long. & au 3 2 ,2 5 de Ut. (AL D . AL)
B E RN A LD E , ville d’Italie au royaume de Naples.
Elle eft fur la rivière de Bafiliento , à environ
deux lieues de fon embouchure, dans le golfe de
Tarente. . . . « ,
BERNARD ( le grand Saint ) , montagne de
Suiffe, contiguë à la Savoie, au Vallais, au Piémont
& au Milbnez. a
Il y a fur le fommet un grand couvent ou les
religieux offrent l’hofpitalité à tous les voyageurs
pendant trois jours, fans diftinchon de religion.
r Cette grande chaîne de montagnes , qui con-
ferve les neiges durant toute l’année, fut connue
des anciens , fous le nom de mon r penn'mus , &
forme ce que nous appelions encore \es A ’.pes pen-
n'mes. L’hofpice du grand Saint-Bernard eft fur le
paffage de Martigny au Val-d’Aouft.
r Bernard ( S . ) , abbaye de Bernardins dans
les Pays-Bas . fu r l'Efcaut, à 2 li. f. d’Anvers.
B e r n a r d (S a in t) abbaye de Bernardines, au
diocèfe, & à une Ueue n de Bayonne.
BERNAW , petite ville d’Allemagne dans l’e-
leflorat de Brandebourg, à a lieues de Berlin II
Y en a encore deux autres de même nom, l ’une
Bans l’évêché de Ratisbonne , & l’autre dans le
haut Palatinaç.
B ERN A Y . Bcrnacum, pente ville très - corn
merçantede France , dans la haute Normandie,
fur la C irentone, avec titre de comté , barlhage
& éleélion. généralité d’Alençon. Elle a une riche
abbaye de Benédiflins , fondée en 1013 , qui vaut
«ent huit mille livres. Cette ville eft a lix lieues
f. e. de Lifieux, 12 fud-oueft de Rouen- Long. 30 ;
' " b ERNBOURG , petite ville d’Allemagne au
cercle de haute Saxe, & dans la principauté dAn-
halt fur la rivière de Sala, à 5 lieues p. de Deffau,
« n e. de Magdebourg. Elle eft dans un territoire
très-fertile, avec un bon château féparé de là ville
. par la rivière- long. 30 5 Ut. 5 1 , I <•
B ERN CA ST EL , petite ville d Allemagne dans
l’éleélorat de Trêves , fur la M o le lle e n t r e Tra-
fcach & W e ld en s , avec un château bâti en 1277.
Elle eft remarquable par fes bons vins. .
& ornée de fontaines de diftance à autre. D e ç ï
& de là de cette rue principale, il en eft deux
autres qui lui font parallèles , moins belles à la
vé r ité , & qui ont auffi leurs portiques. Le temple
B E R N E , capitale du canton de fon nom , elt
la plus belle ville de la Suiffe, & l’une des plus
belles de l’Europe. Elle eft fituée dans une pref-
qu’lie que' forme la rivière d’Aar. La grande rue
d’environ une demirlieue de longueur, eft formée
d’une fuite de beaux hôtels , accompagnée de
portiques de droite & de gauche , St arrofee
dans toute fa longueur par un courant d eau v iv e ,
du Saint - Efprit, d’architeâure moderne, le
vieux temple, l’hôpital, les greniers publics , Sc
l’hôtel de mufique, y font des édifices dignes de
remarque. Près du vieux temple eft 1 academie, ou
collège , muni de huit proieffeurs , ftx pour la
théologie, un pour le droit, St un pour les mathématiques.
On y entretient vingt étudians qui
fe deftinent au miniftère eccléfiaftique. On en entretient
feize dans les écoles latines. Le collège
eft muni d’une bonne bibliothèque, & il s y
trouve un cabinet de raretés & d’antiquités.
L hôtel - de - ville où s’affemble le confeil national
, ne fe fait pas remarquer. Il en eft de
même de l’arfenal qui eft un des mieux fournis de
l’Europe. La fociété économique de Berne, depuis
vingt 011 vingt - cinq an s , s’eft diftinguêe par de
bons Si d’utiles mémoires. Cette ville eft la parrie
de M. de Haller , également célèbre dans la
poéfie & dans la médecine. Sa population ne
s’élève pas au-delà de onze mille habitans, & le
commerce y eft prefque nul. La langue Allemande
y eft ufuelle, & celle dans laquelle s’expédient
les afles ; cependant, dans la première
claffe des citoyens , on parle les deux langues
Allemande St Françoife. La religion réformée eft
celle de la ville St de tout le canton. La ville de
Berne eft très-forte par fon affiète ; l’A ar, les rochers
efcarpés qui l’environnent en grande partie ,
& les fortifications qui défendent les endroits auxquels
la nature n’avoit pas pourvu, la mettent à
l’abri de toute infulte.
A côté du vieux temple eft une fuperbe ter-
raffe, revêtue de trois côtés d’épaiffes murailles,
hautes d’environ cent trente pieds. Elle eft plantée
de phjfieurs rangs ,d’arbres qui forment-une agréable
promenade, de laquelle la vue s’étend jufques
fur les grandes Alpes. Cette ville eft entrée dans la.
confédération en 1353. Elle eft à 6 lieues n. e, de
Fribourg, 18 fi de Bâle : 20 0. de Lucerne, & 31
de Geneve. Long. 25, 10 ; lat. 4Ô, 35,
Le canton de Berne eft la république la plus
puiffante de toutes celles qui entrent dans a ligue
Helvétique. Seul il forme un tiers de la Suiffe,
proprement dite, & il peut mettre foixante mille
hommes fpus les armes. 11 n’eft cependant que le
feconcl en ping dans l’ordre qu’obfervent entre
eux les cantons { 'i l vient immédiatement après
Zurich. Le gouvernement de la république eft l’a-
riftoçratie , & le pouvoir fuprênie rêfide entre
les rnains du confeil des deux cens, qui f?it la
paix & la guerre (dé cide des alliances , établit
des loix ou les annuité, difpofe des finances, &
donne aux différens. tribunaux ou département les
pouvoirs compétens. Il juge auffi definitivement
les califes civiles dans les affaires niajeyres ^ &
par appel de celles qui peuvent être portées devant
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lui. I l s’affemble une fois par fontaine, excepté le
tems des vacances. On n’y eft admis qu’à trente
ans révolus.
Le fénat, ou petit confeil qui n’eft qu’une
députation du grand confeil , s’aflèmble tous les
jours , & il a l’expédition des affaires courantes.
Le confeil des deux cens a le pouvoir légiflatif, &
le fénat le pouvoir exécutif.
Lorfque le grand confeil s’affemble, le fénat y
eft refondu, & il ceffe alors d’exifter. Le fénat,
indépendamment de fes autres fondions „ juge
en dernier reffort dans les eau fes criminelles , à
l ’exception de celles qui feroient relatives à un
citoyen de Berne , & des droits de juftice réfervés
à quelques villes & vaffàux. Le Sénat, dont les
places font à v ie , eft eompofé de vingt-fept membres
: lés deux avoyers, qui font alternativement
ies chefs de la république , les deux quefteurs ou
tréforiers, les banneretsou tribuns , dix-fept conseillers
p & deux confeillers fecrers qui veillent à
ce que , dans les délibérations , il ne fe paffe
rien de contraire à la conftitution, & qu’à cet égard
©n pourroit nommer cenfeurs. Les avoyers alternent
d’année à autre , & leur charge eft à vie.
Celui qui eft en exercice fe nomme Vavo.yer régnant,
11 préfide dans l ’un & l ’autre confeil.
L e pays de la domination de Berne eft divifé
en foixante - douze bailliages , ou gouvernemens 9
dont la cemmiffion eft pour le terme de ftx ans.
Les Baillis ont dans leur diftriâ la direction des
affaires militaires. Ils font exécuter les règlemens |
édits & ordonnances du confeil national : ils ont
la police & l ’adminiftration des rentes affeâées au
tréior public. Ils ont l’infpeéfton des greniers publics.
Iis font juges de paix fur les objets que les
parties s’accordent à porter devant eux , juges
d ’appel des juftiçes inférieures, & juges en dernier
reffort dans les caufes civiles qui n’excèdent pas
quatre-vingt livres de France ; au-deffus, il y a
appel à Berne 9 à la chambre des appellations.
Les bailliages font des commiflions fort lucratives,
qui donnent ordinairement lieu à ceux qui en
font pourvus de retourner à Berne , leur terme
exp ire, avec des épargnes très-confidérables. Les
baillis font toujours tires du confeil des deux cens ,
dont ils ne ceffent point d’être membres durant
le tems de leur commiftion.
Tous les hommes , tant des villes que du
p a y s , depuis l’âge de feize an s , jufqu’à foixante,
l'ont enrôlés dans l ’état militaire. Un tiers en eft
réparti en régimens , fous le nom de fufilicn Sc de
foldats 4e campagne , qui font complétés par les
deux autres tiers. Les fufiliers ne font point mariés ;
mais les foldats le font. Dans le tems de guerre on
fe fert des uns & des autres ; mais de préférence
des fufiliers. Cette milice eft exercée régulièrement
& paffée en revue toutes les années.
Le canton de Berne donne du bled* du v in ,
des fruits , des légumes , ■ &. fur les montagnes de
gras & d’excellens pâturages. L’on y a abondam»
ment de la Tolaille, du poiffon Sc du gibier ; au
refte la récolte du bled n’y fuffit point à la con-
fommation des habitans. Il s’y trouve des mines
de c r y fta l, des eaux minérales , & des falines ^
dont le produit eft infuflifant à la confommation
du pays , qui exporte des chevaux , des fromages,
des toiles de fil & des toiles de coton. Le canton
fe diyife en pays Allemand, qui eft le plus
confidérable , & où on fe fert de la langue A llemande
, & pays Roman ou pays de Vaud , oit
la langue Françoife eft en ufage. L ’un & l ’autre eft
très-peuplé. Vers les frontières du Valais & du
canton d’Uri le pays eft chargé du poids des
grandes A lp e s , qui offrent l’afpeâ des glaces &
des neiges dans toutes les faifons. (R, )
• BERNECK. Il y a trois villes de ce nom *
l ’une dans la Franconie, l ’autre dans la S tirie, la
troifième dans la Suabe.
BERNERA, petite île d’Ecoffe, une des Wef-
ternes , au couchant de celle de Lewis , près de la
baie de Carlway. Elle a quatre milles de lo n g , &
autant de large.
Il y a une autre île de même nom au midi de
Barra.
BERNEZO , petite ville du Piémont.
B ERNN, petite ville de la Poméranie, dansïa
principauté d’CEls.
B E R N S T A D T , petite ville de la Siléfie , fur le
Weida.
BERNSTEIN j ville de la nouvelle Marche de
Brandebourg.
B ERRE, petite ville de France en Provence,
avec titre de baronie, au diocèfe d’Arles. Le duc
de Savoie la prit en 1 591 ; mais elle fut rendue par
le traité de Vervins.( Elle eft fur l’étang de fon nom
qui communique à la mer. Long, a a , 5 2 ; lat*
43 » m
BERRI , province de France , avec titre de
duché ,• bornée au feptentrion par l’Orléanais, le
Blaifois , & le Gâtinois ; à l’orient par le Nivernais
& le Bourbonnais ; au midi par le Bourbonnais
& la Marche, & à l ’occident par la Touraine
& le Poitou. Bourges en eft la capitale. Cette
province a , dans fa plus grande étendue du nord
au midi, trente-fix lieues, & trente trois de l’o rient
à l ’occident.
Le Berri fut gouverné fous les rois de France
de la première race, comme il l’avoit été fous les
Romains & fous les Goths; c ’eft-à-dire, par des
comtes, qui dans la fuite firent un fief hèrédiraire
d’une dignité qui n’étoït que perfonnélle, & prirent
le titre de comtes de Bourges. Il eut enfuite des v icomtes
, jufqu’à Eudes Arpin , qui le vendit au
roi Philippe I en n o o . Le roi Jean ï’érigêâ en
duché, l’an 1360 , en faveur de Jean de France
fon troifième fils. C eft l ’apanage d ’un des fils de
France.
L’air y eft fort tempéré 9 Sc îe terroir produit
du froment, du feïgle* des vins* qui même en
quelques endroits font d’une qualité fupérieure.