
4&4 C O S
toient celui de Cofaques Tartans. Ces derniers, '
après avoir long-tems fait fouffrir les Mofcovites,
furent enfin diiperfés ou détruits. A leur place
parut une nouvèlle milice qu’on nomma , les Co-
J'aques du Don. 11 y a tout lieu de croire qu’il*
font Ruffes d’origine ; leur langue 8c leur religion
en font la preuve. Il eft vrai cependant qu’ils ont
la phyfionomie tartare , on ne fauroit le nier;
mais l’ôbjeéHon n’eft pas invincible : cette conformité
entre les deux peuples peut venir du mélange
des deux nations par des mariages.
Ces peuples ou cette milice occupent une
grande étendue de pays. Il y a toute apparence
qu’elle a commencé par un petit nombre de v o lontaires
, que fon utilité aura engagé la cour à en
favorifer l’établiflèment, & même à y envoyer des
recrues. Ils habitent aujourd’hui cent trente villes
& onze ftobodes. On trouve que c’eft en 1 579, que
les Cofaques du Don fervirent pour la première
fois dans l’armée du czar Iwan Wafiliewitz : leur
valeur n’a point été inutile à l ’empire de Ruffie ;
il eft vrai qu’on peut leur reprocher aufîi quelques
rébellions, comme l ’an 1670 & l’an 1708-: à
cela près , ils ont rendu de bons fervices à cette
couronne.
Des Cofaques du Don font fortis ceux du Wol-
g a ; & peut-être même ne font-ils qu’un même
peuple qui, l’été, habitoient le bord du W o lg a ,
8c fe retiroit en hiver dans les habitations qu’il
avoit fur le Don ouTanaïs.
Suivant toute apparence, ces peuples fe feroient
beaucoup plus étendus dans les quartiers du Don
& du W o lg a , fans un acçident qui procura une
émigration. L ’avidité , ou peut-être la néceffité,
avoit engagé les Cofaques à diverfes entreprifes ,
contraires aux traités conclus entre les czars &
les empereurs Perfans. On les accufa de ne pas
plus épargner leurs amis que leurs ennemis. Pour
réprimer ces attentats, le czar Iwan Wafiliewitz,
qui avoit à coeur d’établir entre fes états & la
P e r fe , un commerce que les courfes des Cofaques
trou b loien ten voy a contre eu x , en 15 7 7,
un puiffant corps de troupes , fous la conduite
d’un folnik , appellé Iwan' Murafchkin ; les Cofaques
fe trouvant incapables de lui réfifter , fix
mille d’entr’eu x , conduits par l’ataman Jermolai,
remontèrent les rivières de Rama & de Tfchuf-
fowaia pour fe retirer dans la Sibérie : il défirent
<8c chafïerent Kutfchum, kan des Tartares ; & après
s’être rendu maîtres du pays, ils fe fournirent au
czar, qui les reçut en grâce & les reconnut pour
fujets fidèles. Ces derniers Cofaques ont été les
pères'des Cofaques de Sibérie; fous la conduite
des chefs qu’on leur envoyoit de Ruffie , ils fe
font étendus jufqu’aux frontières de k Chine &
à l’Océan oriental : il eft vrai que leur nombre
s’eft considérablement augmenté par les volontaires
qu’ils ont reçus parmi eux- *Cette augmentation,
quoique forte , n’épuifa pas. cependant le pays
qu’ils ayoient quitté ; peu après cette époque* de
c o s nombreux partis de Cofaques fe retirèrent fur les
bords des fleuves ’de Jaïk 8c de T e r e k , qui fe
jètent l’un 8c l’autre dans la mer Cafpienne ; ils
ont non-feulement retenu leur ancienne façon de
vivre, Ou la même-forme de gouvernement que
leurs ancêtres, mais il paroît que jufqu’à l’an 1708,
ils relevoient en quelque façon des Cofaques du
D o n , ou Cofaques Donniens.
Quoiqu’il paroiffe que cet article foit déjà allez
étendu , nous ne voulons cependant pas omettre
ce qui regarde l’hifloire des Cofaques de la petite
Ruffie. En 1708 , leur hetmann Mazeppa prit parti
contre les Ruffes pour le Roi de Suède ; le-czar
Pierre-le-Grand, après la bataille de Pultawa * ré-
folut de les humilier. 11 envoya des troupes dans
les îles du Dnieper, où ils s’ètoient réfugiés avec
leurs femmes & leurs enfans : il en fit maffacrer un
grand nombre ; i l . enleva leurs biens 8cxles fit distribuer
à fes foldats. 11 fit entrer fes troupes dans
leur pay s , & il envoya plufieurs milliers de Cofaques
liir les bords de la mer orientale, où ils furent
employés à des travaux pénibles , ce qui les
fit périr miférablement. Leur dernier hetmann
étant mort, cette dignité demeura vacante jufqu’en
1727, qu’elle fut conférée à Daniel Apoftel. Supprimée
après fon décès, elle n’a été rétablie qu’en
17 50 , en faveur du comte Kirila Grigorgewitfch
Rafumowsky, qui ayant été élu par les Cofaques ,
fut enfuite confirmé par la czarine Elifabeth, qui
le reconnut publiquement pour tel. Dès lors cette
charge a de nouveau été fupprimée en 1764. Fi-
niffons par obferver que les Cofaques en général,
paroiffent plus dépendans delà cour de Ruffie qu’ils
ne l’étoient autrefois ; car alors ils formorent une
efpèce de république de foldats qui, à plufieurs
égards, étoit indépendante.
Le pays de ces Cofaques eff communément appellé
l’Ukraine, nom qui fignifie un pays limitrophe
: il forme en effet ia féparation de la Ruffie ÿ
de la Pologne, de la Tartarie 8c de la Turquie.
V o y e£ Uk r a in e .
- Les Cofaques Grebenskiens occupent cinq petites
villes munies d’un parapet conffruit de terre ,
& quelques autres lieux de moindre importance fur
les bords du fleuve T e re k , & rendent à la Ruffie
de grands fervices contre les Tartares brigands qui
fe tiennent dans les environs. Ils reçoivent tous
les ans d’Aftraean une paie régulière quoique modique.
Les Cofaques Saporogiens- échangent leur bétail
& leur poiffon avec les Ruffes , les Polonois & les
T u rc s , contre du bled & toutes fortes de marcha»
difes.
Les Cofaques Donniens qui habitent les bords
du D o n , vivent de bétail, dagriculture 8c de
brigandage.
Les Cofaques Sibériens , fe font étendus jufqu’aux
frontières de la Chine, & au rivage de
l'Océan oriental; ils font gouvernés par des o£*
Aciers Ruffes.
c o s : Les Cofaques Jaikiens, font dans le gouvernement
d’Orenbourg ;'ils ont leur hetmann particulier,
& fe nourrifient de la pêche qui eft fort considérable.
' s . X
Enfin les Cofaques Seimeiniens, habitent le
long du Terek où ils occupent la partie qui s’étend
depuis Kiflar, jufqu’aux Cofaques Grebenskiens.
Ils cultivent du grain, fur-tout du froment & du
fèigle > & ils recueillent du vin qui eft leur boiffon
ordinaire; ils aiment la cbaffe, accoutument de
bonne heure leurs enfans à tirer de l’arc , & manient
très-bien les armes à feu. Les maifons de tous
ces Cofaques font bâties en bois à la maniéré des
Ruffes. (AF. D. M.)
C O S E L , petite ville de la haute-Siléfie, dans la
principauté d’Oppelen, appartenant au roi de
rru ffe , dans le voifinage de l’Oder 8c des frontières
de Pologne. C eft la capitale d’un cercle qui
porte fon nom , & c’eft une place forte depuis près
de trente ans. Elle a fon gouverneur, fon commandant
& fa garnifon particulière ; elle profeffe la religion
Catholique, 8c les Minimes ont un couvent
dans fes murs. Les Hongrois la prirent d’affaut,
l ’an 1745 , mais bientôt après les Pruffiens la reprirent;
& l’an 1758, dans le cours de la dernière
guerre de l’Autriche contre la Pruffe, cette ville
eut un blocus à foutenir, & plufieurs ravages à
effuÿer dans les villages de fon canton. Elle n'a
plus le titre de principauté qu’elle avoit autrefois ;
mais fon château a confervé des domaines & une
jurifdi&ion en propre, que l’empereur Charles VI
avoit concédés au prince Menzicoff, favori de
Pierre-le-Grand, & qu’un comte de Plettemberg
pofsède aujourd’hui. Long. 3 5 , 5 5 ; lat. 49. (Æ.)
CO SEN Z A , ville considérable d’Italie au royaume
de Napfes , dans la Calabre citérieure| fur le
Crate , avec un archevêché, & un affez bon château
; c’eft l’ancienne Cufentia, capitale du pays
des Bruthiens. Ifabelle d’Aragon , reine de France
, femme de Philippe-le-Hardi, y mourut en
1270. Ce fut auffi là que mourut Alaric, roi des
Vifigots. Cette ville a été fouvent maltraitée par
les tremblemens de terre , fur-tout en 1658. C ’eft
la patrie de Bernardin Tilefio , habile philofophe
du XVIe fiècle, l’un des premiers qui ait eu le bon
cfprit de fecouer le joug de la philofophie d’Arifi-
tote. Sa fituation eft dans une plaine très-fertile.
Long. 34 , 10 ; Ut. 39 , 23. (Æ.)
CO S L IN , ou COESLIN , autrefois Coffalitz ,
ville immédiate d’Allemagne , dans le cercle de la
haute-Saxe, au duché de Poméranie , fur la‘ rivière
de Nifôbeck. Elle a été la proie des flammes en 1504
8c 1718 ; mais elle a été rebâtie d’une manière plus'
agréable. On remarque fur-tout la belle place du
marché, où fe trouve la ftatue du roi Frédéric-
Guillaume , que la ville lui fit ériger en 1724 , en
reconrioiffance des fecours qu’il lui-procura pour
fa reconftruâion. C ’eft le fiège d’une cour de juf-
tice ,q ui y fut établie pour la Poméranie ultérieure,
d’un confiftoire, d’une prévôté ; 8con y voit plu-
C O T 485
fietits manufactures. Il y eut un grand combat en
1760 entre les Pruffiens 8c les Ruffes tout près de
cette ville. Les fauxbourgs furent 'réduits en cendres
par l’artillerie Ruffe.
COS N E , Condate, ville de France dans le Ni-
vernois, fur la Loire, à 42 li. f. de Paris. Ses environs
abondent en mines de fer. Il s’y fabrique
beaucoup de coutellerie, & il s’y trouve un prieuré
de l’ordre de Malte. Long. 2©, 3 5 , 26 ; lat. 47 ,
24 , 40. f R.)
CO S SÀ N O , ville d’Italie au royaume de Naples
, dans la Calabre ultérieure. Long. 34 » 5 ; lau
mmy -
C O S S E , bourg & terre de France dans le
Maine, élection de Laval, 8c à 4 li. f. de cette v ille ,
avec titre de duché. 11 donne le nom à l’ancienne
8c illuftre maifon de Çofîé-Briffac, qui a produit
beaucoup de perfonnages , auffi recommandables
par leurs exploits & leurs hauts-faits d’armes", que
par l’éclat de leur naiffance. (/?.)
CO S S IA CO , petite ville d’Italie en Iftrie, fur
un lac de même nom , à la maifon d’Autriche.
CO S SO N E Y , petite ville du canton de Berne,
dans le pays de Vaud.
COSSUMBERG, ville du royaume de Bohême,
dans le cercle de Chrtidim.
ÇO S SW IC K , petite ville d’Allemagne dans la
principauté d’Anhalt, fur l’Elbe.
C O S T A -R IC A , province de l’Amérique fep-
tentrionale, au Mexique, dans l’audience de Gua-
timala : Carthago en eft la capitale. Le territoire eft
pauvre 8c peu fertile, mais il eft couvert de gros &
de menu bétail. (/?.)
COSTEN , ville de la grande Pologne , fur
les frontières de la Siléfie, avec le titre de ftaroftie.
C O SW IC K , petite ville d’Allemagne fur l’Elbe,
au cercle de la haute-Saxe. Il s’y trouve un château
qui fert de réfidence aux princeffes douairières de
la branche d’Anhalt-Zerbft. La ville a fon magiftrat ;
cependant la haute 8c baffe-juftice y eft adminiftrée
au nom du prince parle direâeur. de juftice. C ’eft
la capitale du bailliage de Cofwick.
C O T A T I , ville d’Afie , dans la prefqu’île , en-
deçà du Gange , an royaume de Travancor, à 4
lieues du cap Comorin. Long. 9 ^ ,8 ; lat, 8.
C O T A T IS , ou C O U tE T IS , ville d’A fie ,
dans la Géorgie, capitale du pays. d’Imirette , fur
le Phafe. Les Turcs y ont une garnifon. Long. 61 ,
20 ; lat. 4 3 ,10 .
C O T B U S , ville d’Allemagne | au cercle de
haute-Saxe, dans la nouvelle Marche de Brandebourg
, fur la Sprée.'On y voit trois églifes Luthériennes
, une églife Calvinifte, une école latine, 8c
une bonne manufacture de draps. Elle fut entièrement
réduite en cendres en 14 6 8 ,14 7 0 , 15 9 7 ,
16 0 0 ,8t 1671. C ’eft la capitale du cercle ou bailliage
de Cotbus.
tO T E DE SAINT-ANDRÉ ( la ) , petite ville de
France en Dauphiné, dans le "Viennois, à 7 li. o,
. de Grenoble.