
,12 4 . A N J
dans cette dernière v ille , de même que les blan-
chifieries ; il y en a encore ailleurs. Les étamines
fe font à Angers ; elles font de laine fur foie. On
•y fabrique des raz, des camelots, & autres fermes ;
des droguets & des étamines à Lude ; des croifés
à Château - Gontier ; des ferges & des droguets à
la Flèche. Les toiles particulièrement à Château-
G ontier, Beaufort & Cholet ; les unes viennent
à Saint-Malo, & pafle chez l'étranger ; les autres
à la Rochelle & a Bordeaux, ou relient dans le
Poitou. Cette province avec titre de duché, a 21
lieues de long, fur 10 de large. Le Toi y eff agréablement
varié de coteaux & de plaines. L’air y
eft fain & tempéré, & la terre fertile en vins
blancs, bled , feigle, orge , avoine, chanvres, légumes
, & fruits de différentes forte. Elle a du gibier
, de la volaille & du poiflbn. Ses. pâturages
nourriflent d'ailleurs beaucoup de bétail, & il s’y
trouve des mines de f e r , de plomb, de cuivre,
d’étaim, de charbon de terre, & des carrières de
pierres, de marbres & d’ardoifes. Elle a des fources
d’eaux minérales, des verreries, quantité de fal-
pétrières, & de belles forêts, la plupart en chênes
& en hêtres. \
L ’Anjou eut fes comtes particuliers. Il fut réuni
2 -la couronne, par la confifcation qu’en fit Phi-
lippe• Augufte fur Jean-Sans-Terre. Saint-Louis
donna l’Anjou en apanage avec le Maine à fon
frère Charles I , chef de la première maifon d’Anjou
, qui occupa le trône de Sicile, & pofféda la
Provence. Charles II le donna en d o t, en 1290,
à Marguerite fa fille aînée, femme de Charles de
V a lo is , fécond fils de Philippe-le-Hardi : de ce
mariage naquit Philippe IV , q u i, étant devenu
roi de France, Incorpora cette province à la couronne.
Jean I l’en détacha de nouveau en faveur
de fon fils puîné Louis , chef de la fécondé maifon
d’Anjou-Sicile ; mais Louis XI l’y réunit enfin
pour toujours en 1481. L’Anjou prefque entier eft
de l’évêché d’Angers ; pour les finances, il eft de
la généralité de Tours ; & pour le c iv il, il refiortit
au parlement de Paris. ( Ré)
ANJOUAN , ou A M lV A N , île d’Afrique allez
petite', dans l’Océan Ethiopique. C’eft une de celle
de Comorre ou de la Maiotte, dans le canal de
Mofambique, entre Pile Madagafcar & la côte de
Zanguebar. Le terrein y eft fertile, & produit d’ex-
cellens fruits, (i? .)
AN N A. Voye^ A n à .
A nna-Berg , ville d’Allemagne, dans la Mif-
n ie , fur la rivière de Schop , au cercle de haute-
Sax e, à 5 lieues de MeifiTen. La plupart de fes ha-
bitans vivent de l ’exploitation des mines, ou du
trafic des dentelles. A peu de diftance de la ville ,
eft une montagne qui a des mines d’argent d’un
grand produit. Cette ville fe nomme encore Saint-
Annaberg. (i? .)
A N N A CH , ville d’Irlande, dans l’Ultonie & le
comté de Cavan II y en a une autre du même nom
dans le comté de Downe. ( R.)
A N N
ANN A CIOU.S, ou ANNACIUGI ( l e s ) peu=
pies de l’Amérique méridionale, dans le Bréfil. (i?.)
A N N A N , ville de l’Ecofle méridionale, fur une
rivière du même nom. Elle eft dans la province
d’Annandale, avec un bon port. Elle eft à une
lieue du détroit de Solway ,3 22 li. f. o. d’Edimbourg,.
& 128 n. o. de Londres. Long. 14 \lat. 55,
A N N E C Y , ville du duché de Savoie, dans le
Genevois, à 7 lieues fud de Genève, & à 5 n. o.
de Chambéry. C ’e ft, depuis 1535» la retraite de l’évêque
& des chanoines de Genève qui furent obligés
de quitter cette ville proteftante. La lac d Annecy
a environ quatre lieues de long , & lin peu
plus d’une demi-lieue de large; il eft entre de
hautes montagnes prefque toujours couvertes de
neige ; on dit qu’il eft fi profond en quelques endroits
, que l’on n’a pas pu encore en trouver le
fond. Annecy eft aflez grande ; & après Cham-
beri, c’eft la plus confidérable ville de la Savoie.
Elle eft traverfée par le grand canal de Thioux qui
fort du la c , & à peu de diftance de fes murs fe
joint à la rivière très-rapide de Fier. Elle a un ancien
château fitué fur une hauteur, où réfide l ’évêque
, qui prend encore le vain titre d’évêque 8c
& prince de Genève. Son diocèfe & fes revenus
font aujourd’hui fort bornés. Ces revenus n’excèdent
pas 7000 livres de notre monnoie. Il eft fuf-
fragant de l’archevêque de Vienne en Dauphiné.
Le chapitre de la cathédrale qui eft également fixé
à Annecy, eft compofé. de trente chanoines; Ton
revenu 11’excède pas , dit - oii , 14,000 livre s,
fur quoi il eft obligé de pourvoir aux réparations
de l’églife. Outre la cathédrale , Annecy a
une églife paroiffiale , cinq couvens d’hommes,
fîx de femme?, & une commanderie de l’ordre de
Malte, En 1448 , elle fut entièrement confumée
par les flammes. Les reliques de Saint-François de
Sales y attirent un grand nombre de pèlerins;
Long. 2 3 ,4 4 ; Ut. 45 , 53. (R .)
ANNIÉI (lac d’ ) , lac de la grande Tartarie,
au pied des montagnes, & dans,la contrée de
même nom au nord de Kitar. Ce lac , ni rien qui
lui refîemblê, ne fe trouve dans la carte de M. Wit-
fen. (R ) .
AN N O BO N , île d’Afrique, fur la côte de*Gui-
née. Long. 24 ; lat. mèrid. 1 , 50. Les Portugais lui
donnèrent ce nom , parce qu’ils la découvrirent le
premier jour de l’an. Elle a plufieurs vallées très-
fertiles : on y recueille des oranges d’une grofleur
extraordinaire , & fur-tout une grande quantité de
coton. Elle eft fous la' domination du roi de Portugal
, quoique les habitans en foient prefque tous
nègres. (JL)
ANN ON A Y , petite ville de France, dans le
haut-Vivarais, fur la Deume. Long. 2 2 , 22 ; Ut.
45 , 25. Elle a titre de mârquifat, & c’eft le chef-
lieu d’un bailliage. Elle eft fituée au pied d’une
chaîne de montagnes. Elle a plufieurs papeteries
qui fourniflent une grande quantité de papier de
A N N
bonne qualité. Cette ville appartient à la maifon
de Rohan-Soubife. Elle eft au n. o. de Tournon ,
à 9 lieues f. o. de Vienne. ( Ré)
A N N O T , petite ville de France, dans les montagnes
de Provence. Long. 24, 3:0; lat. 44 ,4 . C ’eft
le chef-lieu d’une Viguerie du même nom, 8c le
fiège d’une juftice royale. Cette ville dépjute .aux
états de la province. Elle eft.à 3 li* n. o. de Glan-
dève. (Ré)
ANONÉ j fort d’Italie , au duché de Milan ., fur
le Tanaro. Long. 26 ■ ; lat. 44, 40. Il appartient; au
duc de Savoie, & il eft à 10 lieues c. d’A fti, 8c
5 f. de Cafal. (Æ.)
ANOPADARI. Ifoye^ Anapodari.
A N O TH , île d’Angleterre, une de celles que
les Anglois appellent de S illy , & que nous appelions
les S or lingues. ( R.}
A N O U T , ou A N H O L T , île de Danemarck,
dans le golfe de Catégat, à huit milles de la côte
de Jutland, & à dix milles de celles de SéelancL
Elle eft dangereufe pour les navigateurs, à. caufe
des bancs de fable qui l’environnent. Gn y pêche
beaucoup de chiens marins. (J?.)
ANPADORE Voye^ A napodari , A nopada-
R i, ou A rpadore , rivière de Candie,.que les
anciens appelloient Cataraftus. (R . )
ANSA , petite rivière d’Italie, dans le Friou l,
qui paffe à Aquilée, 8c fe jète dans la mer Adriatique.
Les Latins l’appelloient Alfa. ( R.)
AN SE , efpèce .de golfe où les vaifleaux font-à
couvert des vents 8c des tempêtes.
11 y a proprement deux fortes d’anfe ; on.donne
ce nom à une baie ou grande plage de mer qui
s’avance dans les terres, & dont les rivages font
courbés en arc. Cette forte d’anfe s’appelle finus
latior'y l’autre forte d’anfe eft un enfoncement de
mer qui eft entre des promontoires, & qui eft plus
petite que ce qu’011 appelle golfe 8c baiciÇette fécond
e efpèce d’anfe fe, nomme finus angujlior.
Quelques, géographes écrivent ance. Voye% Baie
6 Golfe. ( Ré)
A nse, ou A n ce , petite, mais ancienne ville
de France, dans le Lyonnois. Long. 22, 20; lat.
45 , 55. Elle a titre de baronnie. Elle a un château,
une jurifdiéhon , une paroifle, un collège,
un hôpital. Elle eft fituée dans une plaine très-
iertile, à deux cent cinquante pas de la rive droite
*de la Saône. Cette ville étoit déjà connue du tems
-'d’Augufte, & il s’y eft tenu quatre conciles. Elle
eft dans le voifinage & à l’oppofite de Tré vou x ,
à 4 lieues n. de L y o n , & 10 f. de Maçon. (R .)
A nse de Sainte-Catherine , baie de F Amérique
feptentrion., au Canada propre, près des monts
Notre-Dame , & à l’entrée du fleuve Saint-Laurent.
Il y a encore dans les mêmes parages, l’Anfe
Ver te, l’Anfe aux Lamproies , 1’Anfe N o i r e l ’Anfe
du Diamant, & l’Anfe des Salines, (i?.)
ANSIANACTES , peuples d’Afrique , dans File
idc Madagafcar , vers File de Sainte-Marie. ( / L )
A N S IC O , royaume d’A frique, fous la ligne,
A R S _ T2f
On lit dans le Ditlionnaire géographique de M. Vo fig
ie z , que les habitans s’y nourriflent de chair humaine
; qu’ils ont des boucheries publiques, où
Fon voit pendre des membres d’hommes ; qu’ils
mangent leurs pères, mères, frères & feeurs, aufll-
tôt qu’ils font morts, & qu’on tue deux cents
hommes par jo u r , pour être fervis à la table du
Grand Macoco ; c’eft le nom de leur monarque.
Plus ces çirconftances font extraordinaires, plus
il faudra de témoins pour les faire croire. Y a-t-
il fous la: ligne un royaume appellé Anfico ? Les
habitans d’Anfico font-ils de la barbarie dont on
nous les peint, & fert- on deux cents hommes par
jour dans le palais du Maceco ? C e font des faits
qui n’ont pas une égale vraifemblance. Le témoignage
de quelques voyageurs fuftit pour le premier
; les autres exigent davantage. Au refte, file
pays pouvoit fuffire à une fi horrible anthropophagie
, 8c que le préjugé de la nation fut qu’il y a
beaucoup d’honneur à être mangé par fon fouve-
rain , nous rencontrerions dans l’hiftoire des faits
appuyés fur le préjugé, & aflez extraordinaires pour
donner quelque vraifemblance à celui dont il s’agit
ici. S’il y a des contrées où des femmes fe brûlent
courageusement fur le bûcher d’un mari qu’elles
déteftoient ; fi ïe préjugé donne tant de courage
à un fexe naturellement roiblè & timide ; fi ce préjugé
, tout cruel qu’il e ft, fubfifte malgré les précautions
qu’on a pu prendre pour le détruire, pourquoi
dans une autre contrée lés hommes entêtés du
faux honneur cFêtre fervis fur la table de leur monarque
, n’iroient-ils pas en foule & gaiement pré-
fenter leur gorge à couper dans fes boucheries
royales? Les habitans du royaume d’Anfico font
vigoureux ,■ leftes & intrépides. Ils adorent le fo-
le ii, la lune, & quantité d’autres objets. Leur r o i ,
au dire de quelques voyageurs,, eft le plus puiflant
monarque de toute l’Afrique. ( R.)
A N S L O , ou CH R IS T IA N IA , ville de Nor-
w è g e , dans la préfecture d’Aggerhus, fur la baie
d’Anflp. Long. 27 , 34; lat. 59, 24..Cette, ville eft
régulière, paflàblement grande, & il s’y fait un
aflez bon commerce. Elle fut bâtie par le roi Chrif-
tian IV en 1624 , & elle fait une feule & même
ville avec ce qui refta d’O b flo, qui vers ce tems
avoit été prefqu’en fièrement réduite en cendres.
Cette partie eft ce qu’on nomme la vieille ville.
Chriftiane ou Chriftiania eft la capitale de la Norv
èg e , & le fiège de la cour fouveraine de juftice,
pour le roi de Danemarck. Elle eft fur la baie
d’Anflo, à 100 lieues o. de Stocklom , à 12 n. ©.
de Friderichftat, & au fud de Drontheim. ( R.)
} ANSPACH , ou OHN SPACH , ville & château
d’Allemagne, dans la Franconie, capitale de la
fouyerainèté d’A nfpach, fur la rivière de même
nom. Long. 28 ; lat. 49, 14.
C ’eft la réfidence des margraves d’AnfpachV
qui dans ces derniers tems ont réuni à cette
pofleflien les états du Margrave de Culembach on
de Bareith de la même maifon. Elle a une biblio*