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Son port eft fûr & commode. La fondation de cette
ville ne remonte qu’à l’an 1155. Il y a un évêché
fuffragant d’Upfal, & une univerfité établie en
1640 par la reine Chriftine ; c’étoit auparavant un
collège fondé par le grand Guftave. Cette ville a
le huitième rang à la diète du royaume, On y fait
du commerce eti grains, toiles, planches & cordages.
Auprès du port d’Abo eft un rocher en pleine
m e r , au voifmage duquel les marins obfervent,
dit-on, que l’aiguille aimantée ne fe dirige plus au
nord. On préfume qu’il récéleroit dans fon fein
quelque mine d’aiman. Cette ville eft à 40 li. nord-
eft de Stockholm. Long. 43 , a i ; lat. 6 0 ,2 7 . ( R. )
A B O CH A R A N A , ville de l’Arabie Heureufe,
fituée fur une montagne au fud-eft de la Mecque.
O n n’y peut aller que par un chemin étroit qui ,•
durant 7000 pas, ne peut contenir que deux -ou
trois hommes de front. ( RJ)
ABODRITES , nom de certains peuples qui
vinrent s’établir en Allemagne du tems de Charlemagne.
On prétend que ce font les mêmes qui
font préfentement dans le duché de Meckelbourg,
près de la mer Baltique. (RJ)
A B O E R A , ville d’Afrique fur la côte d’O r , en
Guinée/ (RJ)
A BO NDAN CE , petite ville de Savoie , dans le
Chablais. A quelque diftance de la ville eft une
abbaye, de même nom, de la congrégation des
Feuillans. ( R.)
A BO U T IG E , A B U T ICH , A BO UH IB E , petite
ville d’Afrique dans la haute Egypte , près du
Nil. C ’étoit autrefois Abyde ou Abydos, ville célébré
dans l’antiquité. Voye£ A byde. C ’eft fur-tout
aux environs de cette ville que croiffent en quantité
les pavots noirs dont fe fait le meilleur opium
qu’on nous apporte du Levant. C e lieu eft infefté
de brigands Long. 50 ; lat. 26 ,50 . ( R. )
A B O Y , pet. ville d’Irlande dans le Leinfter. (72).
A B R AM BO É , A B R AM B O U , A BR AM B AN ,
ville & pays fur la côte d’Or en Afrique. Long. 18 ;
lat. 7. (A )
A BR AM SD O R F , petite ville de la haute Hongrie
, à l’occident du lac Balaton , & au nord de
la Drare. Elle eft peuplée & fait un grand commerce
de grains. Long. 3 7 , ao ; lat. 4 6 ,2 0 . {R.)
ABRANTES-, ville de Portugal fur le T a g e ,
dans la province d’Eftramadure, au nord-eft de
Lisbonne. Sa fituation élevée , fes jardins , fes
oliviers 8c le cours du fleuve, lui donnent un al-
p éd charmant. Elle fut fortifiée. Il s’y trouve un
hôpital, une maifon de charité, quatre couvens &
quatre: paroiffes. Sa population eft de 4000 âmes.
Long, a , 11 ; lat. 39, 13. ( R.)
ABROBANIA , ABRUGBANIA , contrée de
la Tranfylvanie, avec titre de comté. Elle avoifine
le-c.omtê de Colofwar, & elle eft féparée de la
Hongrie par une chaîne de montagnes, où il s’exploite
de bonnes mines d’or & d’argent. La ville
d’Abrobane ou Abrobania, d’où le comté tire fon
nom, eft à-12 ou 13 lieues d’Albe-Julie, u fud de
A B Y
Colofwar, & 9 nord-oueft de Weiflembourg. Elle*
fe nomme encore A bru c , Abruc-Bania, Aprack-
Bania ,8c Grand-Schlatten. Long. 40, 22 ; lat. 46.,
5 ° - ( * 0 ,
A B R O B I , gros village d’Afrique en Guinée,
fur la côte d’Or. Long. 1 5 ; lat. 5. Il eft fitué dans
un pays abondant en grains & en volailles. (R.)
A B R O LH O S , ABROLLES & ABREHOL -
LOS , écueils très - dangereux, fameux par un
grand nombre de naufrages. Ils font dans l’Océan
méridional, .près l’ile Sainte Barbe, à 20 li. d e là
côte du Bréfil, & au fud-eft de Porto-Seguro. On
donne encore ce nom à quelques autres écueils.
C ’eft une corruption du latin aperi oculos, ouvre
les yeux , prends garde. Long. 345 ; lat. 20. (R . )
ABRUCKBANIA. Voye^ Abrobania.
A BRU Z ZE , contrée du royau. de Naples. Elle
a pour bornes le golfe de Venife à l’orient, l’état
de l’Eglife au nord & au couchant, & la Terre de
Labour avec le comté de Molife au midi. Elle eft
froide 8c montueufe, l’Apennin la couvrant de
montagnes très-élevées. On y remarque fur-tout
le mont Maïello , en tout tems couvert de neiges.
On ne laiffe pas d’y récolter beaucoup de b led ,
de riz , de fruits & de très-bon fafran. L’air d’ailleurs
y eft pur & fain. L’Abruzze eft le pays qu’habitèrent
anciennement les Sabins 8c les Samnites.
Elle a 30 lieues de longueur & 20 de largeur. Long,
de 3 0 ,4 0 à 32, 45 ; lat. de 4 1 ,4 5 à 4 2 ,5 2 . L’A bruzze
fe divife en Àbruzze citérieure & Abruzze
ultérieure, divifée l’une de l’autre par le fleuve
Pefcara, & qui forment <igüx provinces. La capitale
de l’Abruzze citérieure eft Sulmone, patrie
d’O vide : celle de l’Abruzze ultérieure eft Aquila.
Dans une plus grande extenfion, fous le nom général
d’A bruzze, on comprend encore le comté
de Molife. ( R. )
AB SPERG , gros bourg & château dans la F.ran-
coriie, avec une paroiffe Luthérienne , près d’Onf-
pach. ( R. )
ABSTEINEN, bailiàge & métairie de la Pruffe
Lithuaniene au - delà de la riviètre de Memel,
dans une contrée montueufe, mais très-agréable.
La fertilité du fol y eft admirable ; le bétail, les
haras & le gibier 9 contribuent à la richefle du
pays. ( K .)
A B U Y O , A B U Y A , une des îles Philippines
aux Indes orientales, entre Mindanao & Luçon.
Les Efpagnols y ont un fort. ( R. )
A B Y D O , ville maritime de Phrygie, vis-à-
vis de Seftos, fondée par les Miléfiens 6* 5 ans
avant Jefus - Chrift, aujourd’hui ruinée. Xerxès,
monté fur la colline pour y jouir du fpeâacle de
fes armées, 8c voyant la terre & la mer couvertes
de fes troupes & de fes vaiffeanx, fe félicita d’abord
de commander à tant d’hommes: un mo'
ment après'il verfa des larmes, confidérant que de
tant d’hommes, dans cent ans il n’en refteroit pas
un feul. ( R. )
La faille des amours de Léandre qui paffoit le
détroit
A B Y
détroit à la nage, & de H e ro , pfètreffe de Vénus
à Seftos, eft célébré. La chariatanërie qui régriôit
à A b y d e , avoit rendu fynortimes les termes de
menteur & d’Abydenin ; ce qui avoit donné lieu
au proverbe qui s’adreffoit aux voyageurs : Ne
terne re Abydum. {R-') f ?
Affiégée par Philippe, roi d eMa cédoine, l’an
352 de Rome, les habitans fe défendirent en dé-
fefpérés. A l’exemple de ceux de Sagonte , ils aimèrent
mieux s’enfevelir fous leurs propres ruines,
après s’être égorgés les uns les autres, que de fe
rendre. Tit. Liv. lib. x x x i . (R J )
A B YD E , ville d’E gypte, la plus grande de cette
contrée après Theb es , étoit à 7500 pas du N il,
vers l’occident, au-deflous de Diofpolis. Strabon
parle d’A byde comme d’une ville fort délabrée.
On croit qu’aujourd’hui elle s’appelle Aboutige.
Voye^ ce mot. ( R. )
A B Y L A , ville & montagne fameufe fur le détroit
de Gibraltar, en Afrique, au royaume de
Maroc. La montagne d’Abyla étoit une des colonnes
d’Hercule ;* Calpè, fur la côte d’Efpagne,
étoit l’autre. On croit que la ville d’Abyla ë ft le
Septa des modernes , & que la montagne de même
nom ^ïrezJes anciens, eft celle qu’on nomme aujourd’hui
la montagne des Singes. ( R. )
A C A D IE , grande prefqu’ile de l’Amérique fep-
tentrionale , faifant partie de la Nouvelle Angle-.
terre. Cette terre eft commode pour la traite des
pelleteries & la pèche de la morue. Le fol y eft fertile
en bled, pois, fruits , légumes. On y trouve
•de gros & menus beftiaux : la chaffe & la pêche y
font très-abondantes. «Les faumons, les truites, les
éperlans, les maquereaux, les harengs, les outard
e s , les canards, les farcclles, les o y e s , les bé-
caffes , les bécaflines, les alouettes n’y manquent
pas. On y trouve auffi des caftôrs, des loutres,
des renards, des élans, des loups cerviers, des
loups marins. Les chênes en font préférables à
ceux d’Europe pour la conftruétion des vaiffeanx ;
& quelques endroits de l’Acadie donnent de très-,
belles mâtures. Le climat y eft affez tempéré: l’air
en eft pur & fain, les eaux falutaires , & fous les
comeftibles y font à très-bas prix : l’intérieur en
eft habité par différentes peuplades de Sauvages.
Les loups, indépendamment de leur fourrure ,
donnent de très-bonne hilile à brûler. La pêche de
la morue s’y fait dans les rivières & les petits golfes.
Cette peninfule a 110 li. de long fur 40 de large.
Annapolis, autrefois Port-Royal, en eft la capitale.
Les Acadiens ont toutes les qualités eftimables
des Sauvages de l’Amérique feptentrionale, & peu
de leurs défauts: ils aiment la guerre & noii le
carnage. Le but de leurs expéditions eft la paix
apres la viéloire. Ils traitent leurs prifonniers avec
humanité, 8c ne les mangent pas. Dociles aux leçons
de 1 équité, ils ont adopté notre morale fans
adopter nos moeurs. Lorfqu’on les découvrit, chaque
bourgade étoit gouvernée par un chef. Cette
primauté étoit une dignité éleélive dont on hono-
Géographie. 'Tome I.
A C A 9
roit prefque toujours le chef de la plus nombreufe
famille; La polygamie étoit tolérée en faveur des
plus robuftes. Après la mort d’un pere de famille,
on mettoit le feu à fa cabane, & l’on ornoit fon
tombeau des chofes qu’il -avoit le plus aimées. Les
femmes y étoient traitées avec autant de dureté
que de mépris: chofe étonnante chez des hommes
qui étoient auffi enclins aux plaifirs de l’amour.
Ce fut en 1598 ; fous Henri I V , que les François
abordèrent en Acadie, & y formèrent un éta-
bliffement. Ils n’en demeurèrent pas tranquilles
poffeffeurs. Les Anglois le leur enlevèrent, pour
le reftituer prefque auffitôt, L’Acadie paffa ainfi
fucceffîvement plufieurs fois des uns aux autres
jufqu’au traité d’U trecht, qui en a affuré aux A nglois
la tranquille poffeflion. Depuis cette époque »
elle eft devenue une colonie floriffante. Les A n glois
l’ont appellée Nouvelle Ecoffe. ( R.)
A C A F R A N , rivière confid. dans le royau. de
Tremecen en Afrique, qui prend fa fource au
mont Atlas. Elle fe nomme aujourd’hui Vetxitef.
( R )
ACAMBOU, royau. d’Afrique fur la cote de Guinée,
dont la meilleure partie cependant fe porte fur
la Terre-Ferme. Le ro i, dont le pouvoir eft abfolu ,
eft riche en o r , en fel & en efclaves: fes fujets
aiment la guerre 8c fe rendent formidables à leurs
voifins. Quoique le pays foit de lui-même axiez:-
fertile, fes habitans manquent toujours de vivres
avant la fin de l’année. On leur en apporte d'ailleurs.
Les Hollandois y ont une lo g e , & de plus
un fo r t, ainfi que les Anglois & les Danois, pou»
fe mettre à couvert des inlultes des nègres. ( R. )
A C AM A N T E , A C AM A S , ancienne ville 8c •
promontoire de l’îlede Chipre. Ce n’eft aujourd’hui
qu’un petit village qu’on nomme Crufoceo. Le cap eft
appellé Capo di SanEpifanio. Long. 50; lat. 33 (RJ)
. A CAN E S , il y a le grand & le petit Acanes.
Ces deux villes font fur la côte d’Or de Guinée.
Long. 1 7 ,4 0 ; lat. 8 ,3 0 ( R . )
ACA PU LCO , ville peu confidérable & port de
l’Amérique feptentrionale, dans le vieux Mexique „
fur la mer du fud, à 87 li. fud de Mexico. Il y
aborde annuellement pour plus de 20 millions d’épiceries
, d'indiennes, de foieries, perles, pierreries
, & autres produirions des Indes & de la Chine.
Il s’y tient une foire, la principale de la mer dit
fud , 8t où il fe trouve une grande quantité de:
négocians Chinois & Efpagnols. Dans ce tems»
chacun y gagne beaucoup , & un More n’y travaillera
pas, à moins d’une piaftre par jour (c en t
fols de notre monnoie ).
Cettte ville eft comme le port de Mexico du côté
de l’oueft, comme la Véra Cruz l’eft du côté de
l’eft. On y conduit tous les ans les tréfors du Pérou
,8c le galion qui les charge a été plus d’une
fois la proie des armateurs Anglois. Le port d’A capulco
eft très - commode , large & fûr; mais le
château qui le défend n’eft pas fort.v Au refte, il
eft muni de 40 pièces de canon de fort gros calibre»