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mens qui font très-rigides quant à la feience &
quant aux moeurs, & dont il feroit à fouhaiter que
la plupart de nos églifes catholiques fmvment
l ’exemple.
Les eccléfiaftiques n’ont rien à faire dans les
funérailles : c’eft un a&e de fimple police, qui fe
fait fans appareil. On croit à Genève qu’il eft ridicule
d’être faftueux après la mort. On enterre
dans un vafte cimetière, allez éloigné de la ville;
nfage qui devroit être fuivi par-tout. J’ignore l’influence
qu’y aura la révolution ; mais le clergé de
Genève avoir des moeurs exemplaires ; les minières
vivoient dans une grande union : on ne les voyoit
p o in t, comme dans d’autres pays, difputer en-
tr ’eux avec aigreur fur des matières inintelligibles,
fe perfécuter mutuellement, s’accufer indécemment
auprès des magiftrats. Il s’en falloit cependant
beaucoup qu’ils penfaflent tous de même
fur les articles qu’on regarde ailleurs, comme les
plus importans à la religion.
La tolérance eccléfiaftique, qui fuit des principes
de la Réforme, a pu faire naître à Genève
fine foule de Sociniens ; mais le io février 17 58,
l ’églife de Genève a protefté, par un aéte folemnel,
çOntre la doélrine du Socinianifme. *
Il y a peu de pays, où les théologiens & les
eccléfiaftiques foient plus ennemis de la fuperfti-
t io n ; mais en récompenfe, comme l’intolerance
& la fuperftition ne fervent qu’à multiplier les incrédules
, on fe plaint moins à Genève qu’ailleurs
des progrès de l’incrédulité, ce qui ne doit pas
furprendre. La religion y eft prefque réduite à
l ’adoration d’un feul D ie u , du moins chez tout ce
qui n’eft pas peuple : le refpeét pour Jéfus-Chrift
tk pour les écritures, font peut-être la feule chofe
qui diftingue d’un pur déifme le chriftianifme de
.Genève.
Les eccléfiaftiques font encore mieux à Genève
que d’être tolérans ; ils fe renferment uniquement
dans leurs fondions , en donnant les premiers aux
citoyens l’exemple de la foumiffion aux lpix. Le
confiftoire établi pour veiller fur les moeuri, n’in-
dige que des peines fpirituelles. La grande quenelle
du facerdoee & de l’empire, q u i, dans des
fiècles d’ignorance, a ébranlé la.couronne de tant
d’empereurs, & q ui, comme nous ne le favons
que trop, caufe des troubles fâcheux dans des
fiècles plus éclairés, n’eft point connue à Genève :
le clergé n’y fait rien fans l’approbatiôn des ma-
giftrats.
Le culte eft fort fimple : point d’images , point
de luminaire, point,d’ornemens dans les églifes.
L e fervice divin renferme deux chofes, les prédications
& le chant. Les prédications fe bornent
prefque uniquement à la morale, & n’en valent
que mieux : le chant eft d’affez mauvais goût, &
les vers françois qu’on chante, plus mauvais encore.
Il y#i environ vingt-cinq ans qu’on a placé
un orgue à la cathédrale. Du refte , la vérité nous
oblige de dire que l’être fppréme eft honoré à Ge?
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uèVe avec une décence & un recueillement qu’onî
ne remarque point dans nos églifes.
L ’églife cathédrale de Saint-Pierre eft décorée
d’un portail de très-belle architeéhire, ouvrage de
ces derniers temps. La fondation de cette églife
remonte au commencement du X e fiècle. Avant la
réformation, la fouveraineté de l’évêque s’étendoit
non-feulement fur la v ille , ' mais encore fur une
partie de fon territoire. Outre la cathédrale, il y
a cinq églifes paroifliales, où l’oil fait le fervice
divin. Les Luthériens y ont un temple, qui fut
achevé en 1767.
Genève., après avoir défendu & afîliré fa liberté
contre les attaques étrangères, a eu depuis à la
défendre contre fes propres citoyens. Au milieu
du bonheur dont jouiffoient fes habitans, & qui
avoit fa fource dans leurs fages conftitutions, quelques
uns , de la claffe la plus fortunée, ont prétendu
qu’eux feuls avoient droit à la liberté. Ils
ont dédaigné l’égalité politique , & ont cherché à
concentrer en eux le pouvoir dépofé par les conftitutions
entre les mains des citoyens. Voilà la
fource des troubles, des mouvemens, des crifes ,
des convulfionî, dont le terme fera la difperfion
des citoyens, l’an éan tiffemen t de l’induftrie * des
arts, du commerce, dés moeurs. Dans une république
fans territoire, aucun de ces avantages ne
peut fubfifter avec l’ariftocratie. Dans les agitations
fucceflives qu’avoit éprouvé l’é tat, le confeil général
avoit perdu quelque chofe de fes droits, &
avoit vu s’effeéluer des innovations qui ont fervi
de moyens à opérer dans la fuite de nouvelles e^-
tenfions du pouvoir des confèils inférieurs , ou aa-
miniftrateurs ; & ç’eft ce qui arriva plus particulièrement
en 1738, où , dans le réglement de pacification,
l’addition d ’un mot dontlefens ne fut
point affez déterminé, porta le coup mortel à la
république, & prépara fa diffolution. Berne l’a
confommée : Pévéftement fera voir jufquoù les
Suift'es avoient intérêt au maintien de fa confti-
tution ! (Æ.)
G e n è v e ( lac de ) , grand lac d’Europe, connu
des anciens fous le nom de Lac Léman, & quelquefois
aujourd’hui fous celui de Lac de Laufunneu
Il.eft fitué entre la Suifte & la Savoie. Il a dix-neuf
lieues & demie de longueur, fur quatre dans fa
plus grande largeur. Il eft traverfé par le Rhône,
Les eaux en font limpides, & il eft entouré d’ùn
grand nombre de villes très-agréables, qui fe trouvent
prefque toutes du côté de la Suiffe. L^côte
qui le borde au nord , eft très-fçrtile en excellent
vins blancs ; celle qui régne le long de la Savoie,
. n’eft pas également abondante. Le lac de Genève
eft très-poiffonnenx; on y pêche fur-tout des truites
d’inie rare grandeur. Par une fuite de la fonte des
neiges fur les A lp e s , ce lac croît en é té , & décroît
au contraire en hiver. (J?.)
GENEVOIS ( le j , petit état entre la France
la Savoie & la Suifte. Il eft extrêmement fertile ,
beau & peuplé. Genève en çft la capitale : il ne
» ' çoptieqç
contient d’ailleurs que des villages. Il ne faut point
le confondre avec le duché de Genevois, province
de Savoie, dont Anneci eft la capitale* Le,
duché de Genevois, qui n’eut d’abord que le titre
de comté, appartint aux comtes de Genève, dont
la race s’étant éteinte, il paffa à Humbert & Othon
de Villars, & de ceux-ci à la maifon de Savoie. L a
partie de ce duché , fituée fur la droite du Rhône ,
a été cédée depuis à la France. (Æ.)
GENGENBACH. L'oyq; G eg enbach.
GENGOUX - LE - R O Y A L ( Saint ) , Gengul-
finum regale, pétite:yille de France en Bourgogne,
au dioeêfe de Châlon, avec une châtellenie royale.
Elle ,eft au pied d’une montagne, près de la-rivière
de G rôn e , à 8 lieues n. o. de Mâcon, 7 f. o. de
Châlon, 66 f. e. de Paris. Long. 22 , 8 ; lat. 46,
40. Il croît de bon vin dans fes environs. C ’eft la
quatrième ville qui députe aux états du Mâconnois.
(* ,)G
ENIEZ - D E - MALGLOIRE ( Saint ) , petite
ville de France, dans le Languedoc, au diocèfe
d üzès. (i?.)
GEN1S -LA V A L (S a in t) , petite ville deJFran-
çe_, dans le Lyonnois, éleèlion de Lyon, (i?.)
GENLIS, bourg de France, en Picardie j au
diocèfe. de N o y on , avec titre de marquifat, &
une abbaye de Prémontrés qui vaut 2400 livres.
ENOU ( Saint ) , abbaye de France, au dio-
jéèfe de Bourges. Elle eft de l’ordre de Saint Benoît,
vaut 2400 livres. (R.')
GÈNÔÜILLAC , petite ville de France, en
Languedoc, au diocèfe d’Uzès. (R.)
G enouillac , bourg de France, dans la Marche
, éle&iomde Gueret. (i?.)
GENOUILLÉ , nom de deux bourgs de France,
fun en Saintonge, dans l’éleêlion de Saint-Jean-
d’A ngely; l’autre dans le Poitou, élçélion dé Niort,
avec un prieuré, (Ré)
GENTHIN ( Saint ) , petite ville d’Allemagne,
au duché de Magdebourg, dans le cercle de
Jericliaiu (R.1)
G ÉOGRAPHE, fe ,dit d’une perfonne verfée
.dans la Géographie, & plus particulièrement de
ceux qui ont contribué, par leurs ouvrages., aux
progrès de cette fcience. Ceux qui publient des
cartes dans lefquelles il n’y a rien de nouveau, &
qui ne font que copier, quelquefois aftez mal,
les ouvrages des autres , le nom de Géographes
ne leur appartient point : ce font defimples éditeurs.
(R.) '
S GEOG RAPHIQUE , fe dit de tout ce qui appartient
à la Géographie; ainfi on dix. mefares géographiques
s opérations géographiques, &c.
CommeTa Géographie en général, qui eft la def-
cription de là terre, a fous elle deux parties qui
lui font fubordônnées, la Chorographie, qui eft' la
defcriptiôn d’un pays de quelqu’étendue? comme
jiine province , & la Topographie, qui eft la def-
fripiion d’une partie peu étendue dç terrein, il y
Géographie, Tome I, Partie U %
a auffi différentes efpêces d’opérations géographiques.
Celles qui fe font pour lever la carte d’une
partie confidérable de la terre, par exemple, de
la France, de l ’Angleterre, demandent plus dé
précifion que. les autres, parce que de petites er-’
reurs, qui ne font rien fur une partie de terrein
peu confidérable', deviennent trop fenfibles , 8c
s’accumulent fur un grand efpace. Ainfi ces cartes
fe lè vent, pour l'ordinaire , eivliant les principaux
points par des triangles, dont on obferve les angles
avec un quart de cercle1 & en calculant enfuite les
côtés de ces triangles ; en faifant, en un m o t, les
mêmes opérations que pour mefurer un degré de la
terre. Voye£ F igure de la T erre & D eg r é.
C ’eft ainfi qu’on a travaillé à la carte de la France
dont on publie actuellement les feuilles. Quand
il ne s’agit que de cartes chorégraphiques, &
que l’on ne cherche pas une grande précifion, un
bon graphômètre fuffit, pourvu qu’il foit d’une
plus grande étendue que les graphomètres ordinaires
; & quand ôn ne veut faire qu’une carte topographique,
on peut fe borner à la planchette..
F o y e i Planchette 6* G raphômètre ; voyez
auffi C arte.
Carte géographique, fe peut dire en général de
toutes les cartes de géographie , puifqu’elles repré-
fentent toujours quelque partie de la terre ; mais
on ne-défigne certaines'cartes par le mot de géographiques
, que pour les diftinguer des- cartes qu’on
appèle hydrographiques, & qui fervent principalement
aux marins. Dans celles-ci, on ne repréfente
guère que les rivages, le gifement des côtes, les
îles; dans les autres, on détaille l’infériètir des terres.
ypyei Hyd r o g r a ph iq u e (/ü.)
GEORGE ( Saint ) , petite île de l’état de Ve-
n ife, au fud de la capitale , & à l’eft de la Giudeca,
I l y a dans cette île un monaftère de Bénédiélins ,
dont Féglife eft une des plus belles d’Italie, &
d’ailleurs enrichie de tableaux des plus grands
maîtres. (i2.)
G eo rg e de la Mine ( Saint ) , bourgade
d’Afrique j en Guinée, avec un fort château près
de lia mer, & un port qui tire fôn nom des
mines d’or qui font dans fon voifinage. Les Hol-
landois fe font emparés de ce lieu -lur les; Portugais
, & y font la traite des nègres. L<sng, 17 -9 lat.
5 , 20. (K.)
G eorge ( Saint), château de plaifance du mnr-
; grave de Bareuth, près d’un lac. Il y a dans fon
voifinage une lûàntifatture de belles porcelaines.
G eorge ( Saint ) , riche abbaye d’Auguftins ,
fituée dans la ville d’Ifni, en Sopâb.e. L’abbé , qui
eft au nombre des prélats, du cercle du Rhin , a
voix & féancp à la diète de l’empire , malgré les
oppofit.ions du comte de Truchfef de Waidbourg.
I l y a un autre riche couvent de Saint-George ,
dans la Carinthie, qui dépend de l’archevêqué de
Saltzbourg. (Æ.)
G eqRÇE ( Saint ) , monaftère avec un baillag-e.,
O o o o