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premier préfident du parlement de Grenoble, nè
dans cette ville le 23 juin 1651 , mérite le titre
du plus favant hiffcpriographedefon p a y s , par la
belle hiftoire de Dauphiné , qu’il a publiée en
deux vol. in-fol. ; il eft mort en 1730, âgé de
foixante dix-neuf ans. 11 voyagea dans fa jeuneffe ,
& fe trouva fur la flotte d’Angleterre, à la bataille
de Solbaye , la plus furieufe qu’eût encore vu
R uy ter, & où l’on s’attribua l’avantage de part &
d’autre. On peut encore mettré parmi les favans nés
â Grenoble, M. l’abbé de Condillac, M. l’abbé de
Mabli, &c. (R )
G R E S T A IN , bourg de France, en Normandie,
au diocèfe de Lifieux , avec une abbaye de Béné-
diâins, qui vaut 7000 livres. {R.)
GRETMER , bailliage de la principauté d’Oft-
Frife , fur l’Océan. Gretfyhl en eft le principal endroit.
(/?.)
G R E T S YH L , Grethe , ou Greete , bourg de
le principauté d’O ft-Frife, fur la mer d’Allemagne ,
avec un château. (R.')
GRÈVE ; le mot de Grève fignifie une place
fablonneufe, un rivage de gros fable & de gravier
fur le bord de la mer ou d’une rivière , où
l’on peut facilement aborder & décharger les mar-
chandifes. On appelle grève, en géographie, un fond
de fable que la mer couvre & découvre, foit par
fes vagues , foit par fon flux & reflux. (R.)
GREVEEN , bourg de l’évêché de Munfler, fur
l ’Ems. I l s’y tient tous les [ans une foire fameufe,
à la fête de Saint-Lambert. (R.)
GREVENBROICH , petite v ille , baillage &
château d’Allemagne, dans la W eftphalie, au duché
de Juliers, fur l’Erfft. Il y a dans l’enceinte du
baillage la commanderie d’E ifen, appartenante à
l ’ordre de Saint-Jean. (R.)
GREVENMACHEREN, petite ville des pays-
Bas Autrichiens , dans le duché de Luxembourg ,
fur la Mofelle, & dans une plaine agréable & fertile.
G eft la capitale d’une prévôté , & l’un des
lieux du pays qui aient le plus fouffert des longues
& fréquentes guerres de la France contre l’Autri
che. (R.)
GREUSSEN, ville d’A llemagne, dans le cercle
de haute Saxe , & dans la principauté de Schwartz-
bourg-Sonderhaufen, fur la rivière de Helbe, &
au milieu de campagnes fertiles. Confumée par le
feu l’an 1687, elle a été rebâtie dès-lors avec beaucoup
de folidité , de propreté & de fymétrie. Toutes
fes maifons font de hr.uteur égale. Elle ne fait
partie d’aucun baillage. (R )
GREVESMUHLEN, ou G revismoehien , ville
chétive de Mecklenbourg, en baffe-Saxe , dont les
murs d’enceinte font tombés en ruine. Elle eft entre
Lubeck & Wifmar. (7?.)
G R IE BNIG , commanderie de l ’ordre de Saint-
Jean , en Siléfte, dans le duché de Troppau. (R.)
' GRIESKÏRCHEN, ville d’A llemagne, dans la
haute-Autriche. (R.)
G R IE SSTÆ DT , ou Grieffstædt , comman-
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derie fituée en haute-Saxe, dans le cercle de Tint-
ringe, près de la rivière d’Onftrut, & de la ville
de Weiffenfée. Le commandeur dépend du baillage
de Marpourg, en Hefîe. {R.)
GRIFFEN , petite ville d’Allemagne dans la
haute-Carinthie, avec un château fur une monta-
ne. Elle appartient à l’archevêque de Saltzbourg.
(jRIFFENH AGEN , Vint mm , ville d’Allemagne
, dans la Poméranie Pruflienne, au duché de
Stétin , fur l’O d e r, à 4 lieues de la ville de Stétir;
Long. 38 ,4 5 ; lat. 33 , 17.
Elle ne fut érigeeen ville que l’an 1262 , après
avoir été prife & reprife durant les guerres civiles
de l’empire. Elle a été finalement cédée à l’éleéleur
de Brandebourg , par le traité de Saint-Germain-
en-Laye, en 1679.
Grifferiftagen eft la patrie d’André Muller, dont
les ouvrages montrent la grande érudition qu’il
avoit acquife dans les langues orientales & la littérature
chinoife : il mourut en 1694. (R.)
G R IG N AN , petite ville de Provence, avec titre
de comté, fur les confins du Dauphiné. Long. 22 ,
4 4 ,2 5 . {R.)
G R IM AU D , Athenopolïs, petite ville de France,
en Provence, dans la viguerie de Draguignan, près
de la Méditerranée, & du golfe de Grimaud. Long.
3-4 , 16 ; lat. 4 3 ,1 5 . (R .)
G RIM B ERG , petite ville d’Allemagne, dans
l’éleélorat de T rêves, bâtie au douzième fiècle, par
Jean , quatre-vingt-fixième évêque de Trêves. Elle
eft à fix lieues fud de cette ville. Long. 24 , 10 ; lat.
4 9 ,3 0 . ( / y
GRIMBERGEN, petite ville des Pays-Bas Autrichiens
, dans le Brabant, au quartier de Bruxelles
, fur un ruiffeau, à une demi-lieue du canal,
qui va de Bruxelles à Anvers , avec une abbaye
, un château, & titre de principauté. (R.)
GRIMM , ou G r i m m a , petite ville d’Allemagne,
dans l’éleélorat de Saxe, en Mifnie , fur la
Mulde , à trois milles d’Allemagne de Leipfick : elle
appartient à l’éleâeur de Saxe. Long. 30, 2 ; lat.
51,20 . Elle eft pourvue d’un collège, & on y braffe
de bonne bierre. {R.')
GRIMMEN, petite ville ancienne de Poméranie
, au duché de Bardt, à cinq milles d’Allemagne
de Stralfund : elle fut entourée de-murailles l’an
1190. Long. 3 7 ,4 5 5 lat- 34 » 18. (R.)
G RIMNITZ, château de la moyenne marche de
Brandebourg, remarquable par le traité qui y fut
conclu en 1529 , entre les maifons de Brandebourg
& de Poméranie. (R.)
GR1M S B Y , ville à marché d’Angleterre , dans
le Lincolnshire, fur l’Humber, à 8 lieues e. de
Lincoln. Elle députe au parlement. Long. 1 6 , 54 ;
lat. 53 , 10. (R.)
GRIMSEL, montagne de Suifle, aux confins du
haut Vallais qu’ellfi.fepare du canton de Berne.
Elle eft très-haute >8t l’on ne peut y monter que
par des feutiers efcarpés. On trouve fur cette mon-
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Rigne une fi riche mine de c ry fta l, que l’on en
tire des pièces de quelques quintaux. Fjye^ à ce
fujet le trente-quatrième volume des Tranfallions phi-
lofophiquesj.
M. Haller n’a pas oublié la montagne de Grim-
f e l , ni fa curieufe mine , dans fa charmante def-
cription des Alpes. iL Ces lieux, dit-il, où le foleil
» ne jète jamais fes doux regards, font ornés d’une
37 parure que le teais ne flétrit jamais , & que les
37 hivers nè fauroient ravir ; tantôt le limon humide
« forme des voûtes du plus brillant -cryftal, &.
3> tantôt" des grottes naturelles qui ne font pas
3> moins furpenantes ; un roc de diamans où fe
37 jouent mille couleurs, éclate à travers l’air té-
31 nébreux, & -l’éclaire de fes rayons. Difparoiffez
» foibles produirions de l ’Italie , ici le diamant
17 porte des fleurs ; il croît & formera bientôt uri
» rocher folide 77.
On appèle fleur de cryflal, un félénite fort commun
dans les carrières du lieu. M. Haller ajoute
avoir vu la plus grande pièce de cryftal qu’on ait
jamais découvert fur cette montagne ; elle pefoit
695 livres. Du tems.d’Augufte , on trouva un bloc
de cryftal du poids de 50 livres , qui fut confacré
aux dieux comme une merveille.
Le montGrimfel eft contigu.au mont de la Fourche
: l ’un & l’autre font partie des Alpes Lépon-
tienes. C ’eft fur cette fameufe montagne que l’Aar
prend fa four ce. (R.)
GRINES , petite montagne du Boulenois, qui
forme la pointe méridionale de la baie de Wil-
lan. Le roi y entretient un guetteur en tems de
guerre.
Cette montagne eft le point des côtes de France
le plus proche des côtes d’Angleterre. Le trajet de
cette montagne à celle de Douvres n’eft que de cinq
lieues & demie, à 24P0 toifes la lieue. On peut ob-
ferver que les bancs de pierre qui compofent cette
montagne, font abfolument de même nature que
ceux des falaifes de la côte de Douvres 3 on y re-
trouvre les mêmes bancs à la même hauteur & de la
même épaiffeur. Ces bancs font de pierre calcinable
fort blanche ; ce qui peut avoir fait donner le nom
d'Albion à l’Angleterre. Cette conformité des bancs
des côtes du détroit, donne lieu de penfer que ce
détroit s’eft formé par une irruption de la mer qui a
féparé l’Angleterre du continent. (R .)
GRIPPEL j dans la principauté de Z e ll, eft remarquable
par fes mines d’alun. (R.)
G RIPSWALD , ou G r i p e s w o l d e , Gripfval-
dia 9 ville d Allemagne dans la Poméranie citérieu-
re, autrefois impériale ; mais depuis fujète aux Suédois
, avec un bon port, fur la rivière de Riek qui
fe jète dans la mer Baltique, à une lieue de la v ille ,
& une univerfité fondée en 1456 par Wratiflas IX ,
duc de Poméranie. Elle eft fituée vis-à-vis l’île de
Rugen, à 8 lieues f. e. de Stralfund, 22 n. o. de
Stetin. Long, fuivant les géographes du pays, 30 d.
fuivant Pyhus , 33 d. 2 ', 5 " ; lat. 54 d. 1 4 ', 1" ;
fa différence de Paris en longitude, a été déterminée
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au moyen d’urie éclipfe de fo le il, par M. Caffinu
Foyei LLiJl. de l’acad. des Sciences, ann. 1700.
Cette ville eft fort commerçante. Elle a trois pa-1
roiftes, & une école latine.
Kuhnius (Joachim) , habile humanifte, naquit à
Gripfwald en 16 47, § mourat le 11 décembre
16 9 7 , à cinquante ans. On a de lui de favantes notes
lur Paufanias, fur E lien , fur Pollux, & fur.
Diogène Lcerce. (R.')
GRIS AU. Foyer GRISSAU.
GRISONS ( l e s ; , peuple des Alpes que les anciens
hiftoriens nomment Rhoeti ; ils doivent leur
origine à des colonies que les Tofcans envoyèrent
au-delà de l’Appennin. Le pays qu’occupent
les Grifons modernes a pour bornes au nord les
comtés de Tirol & de Sargans, à l’occident les cantons
de Glaris & d’U r i, au midi le comté de Chia-
venne & la Valteline , & à l’orient le T irol encore
& le comté de Bormio.
Il eft partagé en trois parties qu’on appèle ligues %
en allemand bunt ; fa voir a la ligue G r ife , la ligue
de la Cadée , & la ligue des dix communautés ; les
deux premières font au midi, & la troifiéme au
nord : ce font comme trois cantons, dont chacun
a fon gouvernement à part, & qui réunis forment
un corps de république dans lequel réfide l’autorité
fouveraine. La longueur du pays appartenant à ce
corps de république, eft d’environ trente-cinq lieues
du nord au fud : on a donné aux habitans le nom
de Grifons, parce que les premiers qui dans le
quinzième fiècle fe liguèrent pour fecouer le joug
de ceux qui les opprimoient, portoient des habits
grofliers d’une étoffe grife qu’ils fabriquoient chez
eux.
Ils reçurent le calyinifme en 1524 , & contrarièrent
des alliances avec les Suifles en différens tems;
mais en 1602 , les trois ligues enfemble s’allièrent
avec la Ville de Berne, & en 1707 elles renouvelèrent
une alliance folemnelle avec Zurich &
quelques-uns des cantons voifins. Quoique les-trois
ligues foient mêlées de proteftans & de catholiques
, le nombre des premiers l’emporte de beaucoup
fur celui des derniers, qui dépendent pour
le lpirituel de l ’évêché de Coire & de l’abbé de
Diflentis.
Le gouvernement temporel eft démocratique ; le
peuple élit fes magiftrats & officiers ; & tous ceux
qui ont atteint l’âge de feize ans , ont droit de fuf-
frage. Les affaires qui regardent le corps de l’état fe
terminent dans des diètes générales, compofées des
députés ,de chaque ligue qui s’affemblent aufli fou-
vent que la nécelfité le demande. Les affaires particulières
de chaque ligue fe traitent dans les diètes
provinciales.
Avant la révolution qui érigea les Grifons en
peuple libre, la plus grande partie du pays appar-
tenoit à l’évêque de C o ire , le refte étoit tant à
la maifon d’Autriche qu’à divers princes particuliers.
Le pays eft couvert de montagnes, généralement
fans culture, 8c fans autres reffources que quelques