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lonne, mais on les a rétablis depuis. Maintenant
Fondi appartient à la niaifon Sangro.
On va voir à Fondi la chambre qu’habitoit Saint-
Thomas-d’Aquin, & l’auditoire où il enfeignoit la
théologie, qui font l’un & l’autre en grande vénération
chez les Dominicains.
Le lac de Fondi eft très - poiffonneux, mais il
rend l’air de la ville mal - fain • les environs abondent
en orangers, citronniers, cyprès. Via-Caf-
tillo, peu.éloignée, eft la patrie de l’empereur Galba.
FONING, cité de la Chine, dans la province de
Fokien. Long, 4 , 0 ; lat. 26, 33,, fuivant le P.
Martini, qui place le premier méridien au palais de
Pékin. (•M.)
FONTAINEBLEAU, Fons B l ia u d i , Fons B e l-
la q u x u s , ville de l’Ille de France, dans le Gâti-
nois , remarquable par un château royal , dont
Louis -le - Jeune peut paffer pour le premier fondateur
, & François Ie' pour le fécond. Henri III
y naquit. Elle eft à 14 lieues de Paris; la forêt
qui l’environne s’appeloit anciennement La forêt' de
B iè v r e . Long, fuivant Calîini , 20, 12, 30 ; la u 48,
. m m Cette ville a une prévôté royale, une maitrife
particulière des eaux & forêts, une capitainerie
royale des chaffes& une' allez belle églife pa-
roifliale, deffervie par les prêtres deia million de
France. Quelques-uns dérivent fon nom de la
beauté d’une fontaine qui s’y trouve dans lès petits
jardins, & le regardent comme une abréviation
de fontaine-belle-eau ; d’autres difent qu’il fut
ainfi nommé d’un chien appellé B l i a u t , & qui y
fut trouvé buvant dans une fontaine ; d’autres enfin
veulent qu’il d’érive du mot H i i la u t , que le
chaffeur fait fouvent retentir en appellant les chiens.
Il eft vraifemblable, difent - ils , que ce lieu étant
en pays de chaffe, les oreilles y étant perpétuellement
frappées du mot hiilaut, les habitans.des
environs l’appellèrent de ce nom auquel ils joignirent
celui de la fontaine auprès de laquelle il avoit
été bâti, & de fontaine-hillaut s’eft formé, par une
altération graduelle, Fontaine-Bleau.
Fontainebleau eft connu dès le règne de Philippe
- Augufte. Louis VII, fon père, y fit bâtir
un.château en 1169, dans lequel.font nés Philippe-
le-Bel & Henri III. François Ier fit commencer
celui qui fubfifte de nos jours; Henri, IV, Louis
XIII, Louis XIV & Louis XV l’ont embelli & augmenté
de plufieurs corps de bâtimens d’architeéture
différente. Quoique ces diverfcs conftriidionsfartes,
en difîerens tems, n’offrent point de régularité dans
Fenfemble , le château n’en eft pas moins un des
plus vaftes, des plus beaux, & des plus commodes
qu’aient les rois de France. On y compte neuf
cents ' chambres diftribuées en quatre corps , qui
forment quatre châteaux diftinéfs , chacun avec un
jardin. La cour a coutume d’y aller paffer une partie
de l’automne , pour y prendre le plaifir de la
chaffe. Parmi les galeries, on remarque celle des
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cerfs, qui régne le long de l’orangerie. Elle à plus
de cent pas de longueur] & elle eft remplie de
peintures qui représentent, avec une exa&itude
Singulière, les chaffes de Henri IV, les plus beaux
châteaux de France, & toutes les maifons royales,
avec les forêts & les plans des environs. Sur chacun
de ces tableaux eft un grand bois de cerf ou de
chevreuil qui s’élève fur la tête de l’animal, imitée
avec art, avec une légende qui défigne la forêt où
l’animal a été chafié, & le roi qui l’a tué. C’eft à
l’extrémité de cette galerie que la reine Chrif-
tine de Suède fit immoler, en 1654, fon écuyer
Monaldefchi. En 1762, on figna à Fontainebleau
les préliminaires de la paix entre la France & la
Grande - Bretagne. La forêt de Fontainebleau eft
de forme prefque ronde, & percée d’une infinité
de routes , parmi lefquelles il y en a une appelée
la route ronde, où fe placent les relais pour courre
le cerf. Elle fe divife en huit gardes, & contient
vingt-fix mille quatre cens vingt-quatre arpens,
tant pleins que vuides, ou trente-deux mille deux
cens quatre-vingt-cinq arpens , en y comprenant
quelque bouquets de bois qui paroiffent en avoir
été détachés. Elle couvre plufieurs collines & plufieurs
plaines, dont les noms fervent à diftinguer
les différens quartiers de la forêt. La fuperficie des
collines, en beaucoup d’endroits, eft jonchée de
roches détachées & ifolées, qui y femblent jettées
.au hafard & tuniultuairement. Une colline circulaire
de cette nature ceint la-,plaine, au milieu de
laquelle eft placé Fontainebleau, dont la pofition
eft des plus pittorefques. Le fol des environs eft:
fablonneux; fouvent c’eft le fable pur, ce qui,
avec la couronne de rochers qui l’environnent,
y rend la chaleur des plus grandes en été. Le gouvernement
de la ville & du château eft entre les
mains de M. le marquis de Montmorin , commandeur
des ordres du roi, d’urie des plus illustres
& des plus anciennes maifons du royaume.
La furvivance en fut donnée, par le. feu roi , à
M. le comte de Montmorin fon fils. Cette ville eft
â 14 ti. de Paris, fur la route de Paris à Lyon ,*
tant par la Bourgogne, que par le Bourbonnois.
Long. 20, 18 ; la t . 48,22. (R . )
F ont aîn é-lé-C omte , abbaye de France, au
diocèfe de Poitiers. Elle eft de l’ordre de Saint-.
Auguftin, & vaut 2400 liv. (R i)
F ontaine - D aniel , abbaye de France , au
diocèfe du Mans \ ordre de Cîteaux. Elle vaut 9000
liv- (*•)
Fontaine - l’Év eq u e , F o n t E p î f c o p i , petite
ville de l’état de Liège, fur les frontières du Hai-
nault, dans le pays d’entre Sambre & Meufe , à une
li. o. de Charleroi, 6 f. o. de Namur , 4 e. de
Mons. (R . )
F ontaine - Fr a n ç o is e , bourg de France, en
Bourgogne, à 5 li. de Dijon, avec un beau château
, remarquable par la bataille que Henri IV
y ^agna contre le duc de Mayenne en 1595.
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F ontaine - Je a n , abbaye de France, dans le
Gâtinoîs, diocèfe de Sens, ordre de Cîteaux. Elle
vaut àooo liv: (Æ.) ,
FONTAINES, F o n te s , bourg de France, dans
la Sologne, fur une montagne, à 5 li. de Blois.
Fontaines , ou Fontaines - l e z - D ijon » village
de France, en B ourgpgne , à unedemi-lieue
de Dijon, placé fur une hauteur. C eft le lieu de
la naiffance de Saint-Bernard : un couvent de Jr euil-
lans s’eft élevé depuis fur l’emplacement de la
jnaifon de fon père, (i?.)
F ontaines-Blanches , abbaye de France, au
diocèfe de Tours. Elle eft de l’ordre de Cîteaux,
& vaut 4500 liv. (R .')
FONTANGES, petite ville de France, en Auvergne
, au diocèfe de Saint-Flour. (/'’■ )_
FONT ARABIE, F o n s rapidus ; les Espagnols
difent Fuenterabia ; petite, mais forte ville d Ef-
pagne, dans la province de Guipufcoa,en Bifcaye,
avec un bon port & un château. Elle eft regardée
comme la clef d’Efpagne de ce côté-ci, & eft
proche de la mer , à l’embouchure du Bidaffoa,
Vidouze, ou Vidaffoa, dite aufli la rivière d’An-
daya, qui eft très-large en cet endroit, & forme
la féparation de la France d’avec l’Efpagne. Elle
eft à 9 lieues f. o. de Bayonne, 15 e. de Bilbao,
175 L. o . de Paris. Long. 15 , 51 , 53*^‘!<‘ 43 ,■ »3 >
20. n i j- >r
FONTDOUCE, abbaye de France, au dioceie
de Saintes, ordre de Saint-Benoît. Elle vaut 35°°
liv. (R . ) ■
FONTENAI, abbaye de de France, en Bour-
gogne, au cliocêfe d’Autun. Elle eft de l’ordre de
Cîteaux , & vaut 9000 liv. (R i)
Fontenai , abbaye de France, en Normandie,
- au diocèfe de Bayeux. Elle eft de l’ordre de Saint-
Benoît, & vaut 7000 liv. (R i)
F on tenai- l’A b a t tu , bourg de France , au
gouvernement de Saintonge, érigé en duché-pairie,
par lettres-patentes de 1714, fous le nom de Rohan-
Rohan. (R i)
F on yenai-le-C om t e , petite ville de France,
capitale du bas-Poitou, fituée fur la Verdée , à environ
fix lieues de la mer, à 10 li. n. e. de la Rochelle,
à 5 n. de Marans, 4 n. o. de Maillezais.
L o n g . 15,42 ; lat. 46, 30.
Il s’y fait du commerce, & il s’y tient une foire
confidérable. Cette ville eft la patrie de M. Briffon ,
de l’académie des fciences , & profeffeur royal de
phyfique expérimentale au collège de Navarre.
Nous avons de ce favant un excellent diftionnaire
de phyfique en 3 v o l. in -40.
La même ville vit naître Barnabe Briffon , l’un
’de fes aïeux, préfident à mortier au parlement cle
Paris, qui fut mis à mort par les ligueurs , en 1591,
en défendant la caufe du meilleur & du plus vaillant
des rois. (RO)
FONTENELL'ES, abbaye de France, au diocèfe
de Luçon, ordrçde Saint-Auguftin. Elle vaut 2800
g g (* .)
F O N é n
FONTENOY, village de France, en Bourgogne,
à 6 li. d’Auxerre, remarquable par la fanglante
bataille qui s’y donna en 841, entre ce village &■
Druye. (Æ.) '
Fon teno y , village des Pays-Bas, près de Tour-
nay, célèbre par la viâoire que l’année de France
y remporta le n mai 1745 , fur l’armée combinée
des Autrichiens, des Anglois & des Hollandois:
(«.) . : M M ' •
FONTEVRAUD, F o n t -E v r a u d , & fuivant
Ménage , Fon té vrau x , Fons E b ra ld i, bourg
de France, en Anjou, à 3 li. de Saumur. L oiig. 17,
41, 54;la t. 47,10,47. ’ jV'lîi.
Ce bourg, ou cette petite ville, eft connue par
une célèbre abbaye de filles, chef - d’ordre érigée
par le bienheureux Robert d’Arbriflel, né en 1047,
& mort en 1117, perfonnage trop fmgulier, pour ne
pas rappeler, dans cette occafion, un mot de fa
mémoire, & de l’ordre qu’il fonda.
Après avoir fixé fes tabernacles à la forêt de Fon-
tevraüd, il prit l’emploi de prédicateur ambulant >
& parcourut nuds-pieds les provinces du.royaume,
afin d’exhorter principalement à la pénitence ^les
femmes débauchées, & les attirer dans fon cloître
de Marie - Magdeleine. Il y réuffit merveilleufe-
ment, fit en ce genre de grandes converfions, &
entr’autres celle de toutes les filles de joie qu’il trouva
dans un lieu de débauche à Rouen, où il étoit
entré pour y annoncer la parole de vie. On fait encore
qu’il perfuada à la reine Bertrade , fi connue
dans l’hiftoire, de prendre l’habit de Fontevraud ,
Sl qu’il eut le bonheur d’établir fon ordre par toute
là France.
Le pape Pafchal II le mit fous la proteélion du
faint liège, en 1106, le confirma par une bulle en
Il 13 , & fes fucceffeurs lui-ont accordé de magnifiques
privilèges. Robert d’Arbriflèl en conféra
quelques tems avant fa mort le genéralat a une dame
nommée P é tronille de C hem illè; mais il ne fe contenta
pas de vouloir que fon ordre pût tomber en
quenouille ; il voulut de plus qu’il y tombât toujours
,& que toujours une femme fuccédâtà une
autre dans la dignité de chef de l’ordre , commandant
également aux religieux comme aux re-
ligieufes.
11 n’y a rien, fans doute , de plus finguher dans
le monde monaftique, que de voir tout un grand
ordre compofé des deux fexes , reconnoitre une
femme pour fon général ; c’eft néanmoins ce que
font les moines & les nones de Fontevraud, en
vertu de l’jnftitut du fondateur. Ses volontés ont
été exécutées, & même avec un éclat furpre^
naat ; car parmi les trçnte-cinq ou trente - fix ab-
beffes qui ont fuceédé jufqu’à ce jour à Fheuretife
Pétronille de Craon de Chemillè, on compte
quinze princeffes , dont cinq de la maifon de
Bourbon.
L’ordre de Fontevraud eft divife en quatre provinces
, qui font celles de France , d’Aquitaine ,
i d’Auvergne , & de Bretagne. B y a qiiinze priea-,
H h h h ij