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toiles ; les points de France, appelles veîîn, à
Alençon ;' les frocs à Lizieux, ‘à O rb e c , à Bernay,
à Fervaques 6c àTardoüet; des ferges, des étamines
, des crêpons, à Alençon ; des petites ferges
à Seez ; des ferges croifées & des droguets à Ver-
neuil;des étamines de laine, de laine 8c fo ie , &
des droguets de fil & laine, à Souance 8c à Nogent-
le - Rotrou ; des ferges fortes 8c des tremières à
Efcouche ; , des ferges, des étamines & des laine-
ries, à l’Aigle , où l’on fabrique auflï des épingles,
de même qu a Conches. Il y a à Conches quincaillerie
; tanneries à Argentan, Vimoutiers, Conches
& Verneuil ; fabrique de fabots , de bois
quarrés , de planches & mairain, de falpêtre, engrais
de volailles, oeufs 8c beurre, verreries &
forgés; verreries' à Nonant, à Tortiflambert 8c à
Thimaris ; forges à Chanfegrai, Vârennes, Carou-
ges , Rannes, Conches & la Bonneville ; mines
abondantes dans le^ pays d’Houlme & aux envi*
rdns de Domfront ; chevaux dans les herbages
d *A uge , 8c beftiaux à l’engrais.
Alençon eft le fiège d’un lieutenant de roi de la
province , gouverneur particulier & commandant
de place , oc l’un des fept -bailliages qui divifent la
Normandie. I l y a préfidial, grande maîtrife 8c
maîtrîfe particulière des eaux & forêts , prévôté de
maréchauffée, intendance, généralité, éle&ion ,
grenier à f e l , direction générale des gabelles , bureau
de? finances , direction des aides. On y entre
par quatre portes. Il s’y trouve deux paroiffes, deux
fuocurfales, une chapelle fous le titre de Notre-
Dame de G râce, à laquelle la dévotion eft très-
grande : deux prieurés , une abbaye de filles, trois
autres couvens , un collège, un hôtel-Dieu, un
hôpital ^général, quinze çént Vingt-huit feux , 8c
environ dix mille âmes. Son commerce cenfifte en
toife'S qe^hanvre fort eftimées , en dentelles faites
à l’aiguille 8c connues fous le nom de Point <TAlençon
y en ferges , étamines, cuirs, &c. Il s’y tient
trois marchés chaque femaine Elle a un château
hien fortifié. Il y a aux environs des carrières de
pierres à bâtir , 8c l’on y trouve les pierres que l’on
nomme cailloux d’Alençon. Cette ville eft dans une
vafte campagne très-fertile, & abondante en toutes
fortes de grains 8ç de fruits, en chanvres 3c en
pâturages. Elle eft à 8 lieues nord du Mans, 25
tùd-ôueft de Rouen, 35 fud-oueft de Paris, (R.')
A lençon, petite ville de Dauphiné, dans la
généralité de Grenoble. (J?.)
\ A L E N T A K IE , ou A L E N T A K , province de
FEfthonie , fur le golfe de Finlande, Narva en eft
la capitale.
A LENTE JO , grande province de Portugal, qui
s’étend du fud aii ’"nord, depuis les montagnes
jd?Algarve jufqu’aux frontières de l’Eftremadure
portugaife, dans un efpaçe de cinquante lieues ; 8c
de l’eft à l’oueft, depuis la mer 8f le Tage jufqu’aux j
frontières de l’Eftremadure Efpagnole & de j
l ’Andaloufie, dans un autre efpace de quarante
Jîç.uç?, Elle 4 de vaftes plainejs très-propres à l’a?
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grîcüîture , 8c des côteaux très-propres au vîgno-i
ble , qui font tous très-négligés par l’indolence des
Portugais. Les huiles & les fruits y abondent, ainft
que le gibier 8c le poiflbn. On y trouve des marbres
de différentes couleurs, blancs, verds, blancs &
rouges, & on y fabrique une faïence eftimée, dont
le grand débit fe fait en Efpagne. Cette province
eft fort peuplée: on y comptoit, en 1732 , deux
cent foixante-quatre mille perfonnes. Elle fe partage
en huit jurifdiétions, & renferme quatre villes
du quatrième ordre, quatre-vingt-huit petites villes
ou bourgs , & trois cent cinquante-cinq paroifies.
Il s’y trouve beaucoup de places fortes. L’Alentéjo
fait environ un tiers du royaume de Portugal. (R .)
ALENUPIGON , lac de l’Amérique feptentrio-
nale , dans le pays des Afiniboels , au Canada. Il
appartient aux Anglois, & il eft précifément fur
les frontières de leurs peffefîions. Les rivières de
Perrai & d’Alemipiffoki fortent de ce lac. (i?.)
A L E P , grande ville de S y r ie , en A fie , fur le
ruiffeau de Marfgras ou Goié. Elle paffe pour la
troifième ville de tout l’empire Ottoman, 8c vient
immédiatement après le Caire. On compte en cette
ville environ deux cent cinquante mille habitans.
Il s’y fait un commerce très - grand en foie en
camelots & en noix de Galle. La ville eft gouvernée
par un Pacha qui commande toute la province
depuis Alexandrette jufqu’à l’Euphrate. Elle eft à
23 lieues eft d’Alexandrette 8c de la mer de S y r ie ,
8c 70 nord-eft de Damas. Long. 35 ; lut. 35 , 50.
Le commerce d’A lep eft le même que celui
d’A lexandrette, qui n’eft , à proprement parler ,
que le port d’Alep. Les pigeons y fervent de
couriers ; on les inftruit à ce voyage , en les transportant
d’un de ces endroits dans l’autre, quand
ils ont leurs petits. Lardeur de retrouver leurs petits
les ramène d’A lep à Alexandrette, ou d’Alexandrette
à A le p , en trois heures, quoiqu’il y ait
vingt à vingt-cinq lieues. La défenfe d’aller autrement
qu’à cheval d’Alexandrette à A le p ,- a été faite
pour empêcher, par les frais , le matelot de hâter
la Vente , d’acheter trop, cher 8c de fixer ainfi le
taux des marchandifes trop haut. On voit à Alep
des marchands François, Anglois, Hollandois ,
Italiens, Arméniens , T u rc s , Arabes, Perfans,
Indiens, 8cc. Les marchandifes propres pour cette
échelle, font les mêmes que pour Smyrne, Les
retours font en foie, toile coton, comme amanblu-
cies, anguilis, lizales, toiles de Beby , en taquis 8c
indiennes, cotons en laine ©u filés, noix de galle,
çordouans, favons 8c camelots fort eftimés. CR.)
ALESA , ancien nom d’une ville de Sicile , aujourd'hui
le bourg de T o fa , dans la valiée de Dé-
mona, ou paffe un fleuve anciennement nommé
A le Jus, aujourd’hui Pittinco. ( R.')
ALESONNE, ville de France en Languedoc ,
généralité de Touloufe , diocèfç de Lavaur. (R.)
A LE S SAN A , ou ALE S SAN EO, petite ville
du royaume de Naples, dans la province d’Otrante,
avec titrç de duçhé, un évêché fuffragant d’Otrante
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8c deux couvens. Elle eft à 7 lieués fud-oueft d’O trante.
t o n s , - 16 ; la t . 4 0 ,1 2 .
ALE S SIÔ , A LE S SO , ALESSIS, ou LESSUS,
ville de la Turquie Européenne dans l’A lbanie,
fur le golfe adriatique, à l'embouchure du Drin
noir,.8c au fud-oueft d’Albanopolis. Elle a un
fort 8c un évêché fuffragant de Durrazzo. Le tombeau
du fameux Scanderberg , roi d’A lbanie, qui
mourut en 146 7, a rendu cette ville célèbre. Elle
eft à 10 lieues fud-eft d’A ntivari, 16 d’Albanopoli.
L o n g . 37 , 15 ; la t . 4 1 ,4 8 . ( R .)
ALESHEIM, village de Suabe, dans le bailliage
d’Oellingen, ou Ellingen. Il eft connu par la
bataille qui s’y donna en 1645. (•#.)
A L E T , ou A L E T H , en latin Eletia, M I ,
AlcEla, ville de France dans le bas - Languedoc,
fituée au pied des Pyrénées, fur la rivière d’Aude.
Il y a , des ruiffeaux aurifères dans fes environs , 8c
des bains qui ont quelque réputation. Ce n’étoit
autrefois qu’un monaftére de Bénédictins , autour
duquel il fe forma des habitations , qui infenfible-
ment s’accrurent au point que l’évêché de Limoux
y fut transféré en 1319 par le pape Jean XXII. Le
diocèfe d’A let n’a que quatre-vingts paroifies, 8c
fon évêque eft fuffragant de Narbonne. IL éft fei-
gneur de la ville. Ses revenus font de 20000 livres.
Alet eft à 6 lieues fud de Carcaffonne, 15 fud-oueft
de Narbonne, 8c 173 fud de Paris. L’évêque Nicolas
Pavillon, oncle de Pavillon l’académicien, s’eft
diftingué dans le dernier fiècle par fon zèle 8c fa
rare piété ; on lui doit le rituel d’A le t , un des
mieux faits qu’on connoiffe en ce genre. Long. 1 o ,
5z ; t o . 42 , 59- ( ^
A LE X AN D R E T T E , ville de Syrie en A fie , à
l’extrémité de la mer Méditerranée, à l’embouchure
d’un petit ruiffeau appellé B e lu m ou S o ld r a t ,
fur le golfe d’Ajazze. Elle peut paffer pour le port
d’Alep. L’air y eft mal-fain, à caufe de la proximité
des marais; ce qui fait que la plupart des
habitans, pendant les grandes chaleurs, vont habiter
un village fitué fur une montagne , à 4 ou 5 li.
de-là, où il fe trouve de bonne eau 8c d’excellens
fruits. Long. 54 ; la t . 56 d. 3 5 ', io //. Voye^ A lep.
ALEX AND R IE , ou SCAN DERIE , ville d’Egypte
, à l’une des embouchures occidentales du
N i l, près de la mer Méditerranée. Long. 47 d. <6',
^ o f/ ; la t . 31 d. 1 1 ', 30^.
Cette fameufe ville n’eft plus aufli confidérable,
aufli riche 8c aufli belle qu’elle l’étoit autrefois. Elle
tire fon nom d’Alexandre-le-Grand, fon fondateur
, 8c elle fut la réfidence de plufieurs rois d’Egypte.
Elle a un bon port, fréquenté fur-tout par
les marchands François 8c Vénitiens. On en tire
des épiceries, des plumes d’autruches, des drogues
médécinales, des étoffes du Levant, 8c fur-tout du
café qui eft le fort de fon commerce. Elle conferve
encore quelques reftes de fon ancienne fplendeur,
comme la colonne de Pompée, deux obélifques
avec des cara&ères hyérogliphiques. Des deux obé-
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lifqties , il en eft un de rompu. Ptolomée Philadelphie
y avoir fait conftruire un phare, qui étoit
compté entre les fept merveilles du monde.
Cette ville q u i, en langue du pays , fe nomme
Scanderick, eft la patrie d’Euclide 8c d’Origène.
Elle pofledoit la fameufe bibliothèque de Ptolomée
Philadelphe , compofée de plus de cinq cent mille
manufcrits, tréfor précieux 8c ineftiihable , qui périt
par les flammes pendant les guerres qui anéantirent
la république romaine. C ’eft la réfidence dun Patriarche,
pour les Cophtes naturels du pays., 8c def-
cer.dus des anciens Égyptiens. On le connoît fous
le nom de Patriarche d’Alexandrie. Cette ville eft
aujourd’hui affez déferte. Ses habitans furent vaincus
par Céfar, q u i, les attaquant dans leur port,
fit brûler leurs vaifleaux. Elle eft fituée à 50 lieues
nord du Caire. (J?.)
A l e x a n d r i e , dite A l e x a n d r i e d e l a P a i l l e
Alexandrin Statilliorum : cette ville , capitale de l’A lexandrin
, dans le Milanez, 8c aujourd’hui fous la
domination du roi de Sardaigne, fut ainfi nommée
en l’honneur du Pape Alexandre III, grand ennemi
de l’Empereur Frédéric Barberouffe. Après la ruine
de Milan, en 116 2 , une partie de fes habitans vin-,
rent s’établir en cet endroit, 8c y fondèrent cette
v ille , conjointement avec d’autres Gibelins, que
l’empereur fit fortir de Parme, de Plaifance, de
Crémone 8c de quelques autres villes. Qn la nomma
d’abord Alexandrie de paille , parce que fes
murs n’étoient abfolumént que de paille mêlée avec
de la terre glaife. Cependant, malgré un fi foible
rempart, Frédéric Barberouffe, qui ne tarda pas à
venir l’afiiéger .pour la détruire, ne put jamais la
prendre; 8c les habitans fe défendirent avec tant
de courage 8c de confiance, qn’après fix mois de
fiège l'empereur fut obligé de fe défifter de fon
entreprife. Le Pape , pour récompenfer le zèle des
habitans de cette nouvelle Alexandrie, leur donna
un évêque, qu’i l fit fuffragant de Milan, 8c leur
accorda divers privilèges.
Les murs d’Alexandrie ne font plus de paille
aujourd’h ui; ils forment un très-beau rempart,
entouré d’un large fofle plein d’eau. C ’eft une des
plus fortes places du roi de Sardaigne, 8c5 fa citadelle
excellente eft fortifiée à la Vauban. Elle communique
à la ville par un pont coriftruit fur le
Tanaro. La ville d’Alexandrie eft dans un pays
marécageux, 8c n’eft formée que de maifons petites
& de peu d’apparence. Elle a douze églifes paroif-
fialés , deux collégiales, douze couvens d’hommes ,
cinq de filles, 8c douze mille habitans. Elle n’offre
aucun édifice remarquable, excepté le nouvel hôtel»
de-ville. La cathédrale eft dans un goût abfolumént
gothique. Les foires d’Alexandrie , qui fe tiennent
deux fois l’an , en avril 8c en oéiobre, font célèbres
dans toute l’Italie, 8c font même fréquentées des
étrangers. Les François prirent cette ville en 1745 ,
mais le roi de Sardaigne la reprit en 1746. C ’eft la
patrie de George Merula. Elle eft à 6 lieues fud-
eft de Cafal, 14 nord-oueft de Gênes, 16 fud-oueft