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eft tournée fur l’épaule gauche ; elle porte la main
droite au-devant de fon fein, fans y toucher; &
de la gauche elle couvre, d’une certaine diftance,
ce que la pudeur ne permet pas de lailTer voir.
Cette belle figure fut trouvée à Tivoli, dans la
v i ll e Adriani.
Après cette admirable ftatue, que les uns attribuent
à Cleomènes , les autres à Praxitèle, les
plus eftiinées font, la Vénus célefte ou pudique ,
la V énus VïElrïx , qui tient une pomme à la main ;
le Faune qui danfe , l’Efpion, dit aufli YArroüno
l’Aiguifeur, qui écoute la conjuration de Brutus ,
en aiguifant Ion outil ; 8c les Lutteurs. Celles-ci
font dans la Tribune. Dans les corridors on remarque
parmi les autres, Bacchus, la Viétoire , Uranie
, Pfiché & l’Amour, Pâris , Mercure, Endy-
mion , Gérés, Flore , Proméhée , le fatyre Mar-
iyas, Efculape, Agrippine & une dame romaine , j
Hercule terraffant le centaure Nefiiis, une veftâle,
8c le fanglier antique , trës-endommagé dans l’incendie
de 1762. A côté des antiques, on voit
figurer encore quelques morceaux modernes ; un
Bacchus de Michel-Ange -, un bufte de la maî-
treffe du Bernin , fait par le Bernin lui-même , &
celui de Brutus par Michel-Ange, Voye^ Rotateur
, Vénus de Médicis.
La tribune, outre les ftatues dont nous avons
parlé, eft "enrichie d’un grand nombre de tableaux
précieux, dont les principaux font : une
femme nue du Titien, & qu’on appelle f a m a î-
trejfe ; une Vénus aulfi du Titien, qu’on appelle
f a fem m e , nue aufli ; la même femme du Titien,
peinte en Vierge avec l’enfant Jefus ; le petit
Saint Jean dans le défert, par Raphaël; Agar répudiée
î de Pierre de Cortone ; une Bacchante
vue par derrière , d’Annibal Carrache ; une Vierge
du Corrége ; une Vierge du Guide ; un Chrift
en croix , de Michel - Ange ; un autre tableau de
Michel - Ange , dans lequel la Vierge reçoit l’en-
faut Jefus des mains de Saint Jofeph ; le portrait
de Raphaël, par Léonard de Vinci ; le portrait de
Luther, par Holbein ; un tableau de Gerardou,
yepréfentant un charlatan haranguant fon aüdi- I
toire; une Vierge d’André d e l Sar to ; une tête de
vieillard , par Paul Veronèfe. Cette colleâion renferme
d’ailleurs un médailler des plus complets 8c
des plus précieux.
C’eft dans les bâtimens de la galerie de Médicis
que fe fait le travail des coûteux 8c finguliers tableaux
en pièces de rapports, qu’on nomme de
■ pierres dures ; pierres precieufes qui font effeéfiye-
inent d’une dureté extraordinaire.
Le palais Pitti fut la demeure des grands - ducs
deTofcane, depuis Corne I qui en fit l’acquifition
de Luc Pitti, gentilhomme Florentin , qui l’avoit
fait bâtir. Sa façade eft de quatre vingt-dix toifes
de longueur. Elle eft toute à boflages & à refends.
La cour du palais eft ornée , dans fon pourtour,
de galeries où l’on a employé les trois ordres
grecs , tous chargés çtç boflages yemuculés. Les
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appartenons du grand-duc font décorés avec h
plus grande magnificence. On y voit des lambris
dorés, des tables iricruflées de la plus grande perfection
, une quantité immenfe de porcelaines &
des peintures d’un grand mérite. On y remarque
les fallons de Vénus, de Mars, & de Jupiter
dont les plafonds à frefque font de Pierre de Cor-
tonne. Parmi les tableaux qu’on admire en ce pa-
lais , on diftingue le portrait de la maîtreffe du
1 îtien , peint par le Titien lui-même ; une Vierge
accompagnée de Saint François & de Saint Jean
1 fcvangelifte, d André d i l Sarto-, une Sainte famille
, du même ; un grand tableau allégorique de
Rube ns ; l’adoration des mages, d’André del Sarto ;
unejVierge, l’enfant Jefus , & plufieurs Saints , du
meme; deux affomptions de la Vierge, qui font
encore d André d d Sarto -, Saint Philippe deNeri,
de Carie Mainte; le portrait de LéonX, par Ra-
phael ; Apollon & le fatyre Marfyas , du Guer-
chm; enfin le fameux tableau delà Madona délia
Sedta , de Raphaël, fon chef-d’oeuvre fuivant
quelques-uns : c eft un objet d’admiration , dit M.
Cochin.
La bibliothèque du palais Pitti eft d’environ
trente-cinq mille volumes. Dans une autre falle ,
-il y a vingt-cinq mille volumes qui formoient
iancienne bibliothèque de la maifon de Médicis.
Dans une troifième enfin, il s’en trouve huit
mille qui turent apportés à Florence par le dut
vint prendre pofleflion de
la J Ricane. Il y a d’ailleurs une bibliothèque de
manulçrtis ; 8c il s’y en trouve en toutes fortes
de langues. Les jardins du palais ont plus de cinq
cents toifes de longeur. Il eft très-orné, 8c des
plus pittorefques.
On traverfe 1 Àrno à Florence fur quatre ponts,
d o n t celui de la Trinité à grandes arches furbaif-
fées , eft le plusb.eau. Cette ville a de très-beaux
palais, qui, à beaucoup de folidité, réunifient un
air de dignité. Celui qui fe diftingue le plus, après
le palais Pitti, eft celui des Strozzi, célèbres par
les efforts qu’ils firent pour conferver à Florence
la conftitution républicaine. Les palais Ricardi 8c
Corfini, viennent enfuite. Outre quelques ftatues
antiques , on voit au palais Corfini une collection
de tableaux de grands maîtres; & le palais Ricardi
contient une magnifique galerie.
jf La fameufe chapelle des Médicis eft contiguë à
l’églife de Saint-Laurent, & elle en eft comme une
dépendance. C’eft la chapelle fépulchrale la plus
fomptueufe qu’il y ait au monde. Elle eft de forme
o&ogone, & de quatre-vingt-fix pieds de diamètre.
Elle eft inçruftée prefque en entier de différentes
jierres précieufes ; fix tombeaux de granit des
Médicis,remarquables par la beauté des formes,
& leurs ftatues de bronze doré., font difpofés au
pourtour. Au refte , quelque prodigieiifes que
loient les fommes employées à ce fuperbe monument
, il s’en faut bien qu’il foit achevé : il y a
des parties qui ne font pas mèmè commencées ; 8c
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l’autel, qui eft d’une richeffe incroyable, n’eft
point encore en place.
Cette chapelle eft précédée d’une autre , qu’on
nomme la Chapelle des P r inces , 8c qui fe fait remarquer
par les chef-d’oeuvres de Michel-Ange,
qu’on y admire 8c qui décorent les maufolees de
quelques-uns des Médicis. La bibliothèque de
Saint-Laurent de Florence;, eft la plus précieufe
colleâion qui exifte de manuscrits dans toutes les
langues ; on y a eu fouvent recours pour rectifier
les éditions des auteurs anciens. L’églife de
Sainte-Croix eft une des plus vaftes de l’Italie :
elle renferme les tombeaux de Michel - Ange, 8c
de Galilée.
Florence a une univerfité diftinguée, où il y a
de très-habiles profefleurs de théologie , de jurisprudence
, de philofophie , de rhétorique, d’hé-
çreu , de grec , de latin , d’italien, de géographie,
8c d’autres facultés. La ville eft munie d’une citadelle
8c d’un fort.
Il y a plufieurs théâtres à Florence, dont le
plus grand eft celui de la Pergola. Tout le monde
y eft aflis au parterre , 8c il n’y a p'oint d’amphithéâtre.
Les fpeéiacles ceffent durant le carême
8c Pavent..
On parle fouvent de fes deux académies célèbres,
l’une del Cimento , qui s’occupe de£la phy-
fique ; l’autre d élia Crufca , qui a été à la langue
italienne, ce que l’académie Françoife a été à la
nôtre. M. de la Lande dit que l’académie del C i-
m ento, eft actuellement diffoute. L’académie des-
Apatiftes s’occupe des belles - lettres. Les grands-
ducs ont des maifons de plaifance très-renommées
dans le voifinage de Florence. Nous en parlerons
en leur lieu V o y e£ Pr a to l in o , Po g g io , V illa
Impériale. (R .)
FLORENNES, petite ville du cercle de Weft-
phalie, dans l’évêché de Liège, 8c en particulier
dans le pays d’entre Sambre 8c Meufe. Elle eft à
2 li. n. e. de Philippeville, 5 f. 0. de Namur, 5 o.
de Dinant. (R - )
FLORENSAC, petite ville de Languedoc, à
quelque diftance de la rive gauche de l’Heraut,
entre Agde 8c Pezenas. Elle a titre .de baronnie.
Elle appartient au duc d’Uzès, 8c députe .aux états
de la Province. (JR.)
FLORENTIN ( l e ) , province d’Italiedans la
Tofcane, la principale des trois parties qui eom-
pofent cette Souveraineté. Florence en eft la capitale.
(R . )
• Florentin ( Saint ) , petite ville de Champagne
, dans le Sénonois, fur l’Armançon , entre
Joigny 8c Flogny, en latin , fa n a i Florentini fa -
num: dès le tems de Saint Bernard elle portoit
ce nom. Il y a éleâion, baillage 8c genier à fel.
Elle eft à 6 lieues n. e. d’Auxerre , 10 f. e. de
: 3 2 e- de Paris‘ Long* 21, 20 ; la i. 47 ,
T 'FLORES'-, îles d’Afie, dans la grande mer des
Indes ; on l’appelle d’ordinaire E n d e% Elle eft par
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le 9e d. de latitude auftrale ; 8c fa pointe la plus
orientale eft par le 140e d. de longitude, félon M.
de Lifte.
5 P-R donne aufli le nom de Flores à une île de
l’Océan Atlantique, lune des Açores. Les Portugais
rappellent I lh a de F lo r e s ; 8c quelques François
la nomment Vile des F leu r s . Elle a environ
lept li. de tour. Elle donne du paftel, 8c fourni^
aux befoins de fes habitans.25. L o n e . ^27 v la t . 20 . ( R . ) à > ' >
FLORIDE, pays de l’Amérique feptentrionale,
dont le nom 8c l’étendue ont varié.
Autrefois, fous le nom de Floride, l’ambition
Efpagnole comprenoit toutes les terres de l’Améri-
qiie qui s etendoient depuis le golfe du Mexique
jufqu aux régions les plus feptentrionales. Aûjour-
d hui la Floride n’eft proprement que cette pref-
qu’îlequicft au fud - oüeft de la Caroline, 8c le
pays qui, à l’oueft , s’avance jufqu’à la baye de
la Mobile. Ce fut Ponce de Léon qui débarqua
le premier fur cette plage en 1512, mais fans s’v
arrêter.
- On avoit oublié en Efpagne cette partie du nouveau
monde, lorfqu un établiflement qu’y formèrent
les François en rappela le fouvenir, 8c la
.cour de Madrid détruifit cette colonie naiffante -
e11 1565 j ^ forma des établiffemens à Saint-
Auguftin 8c à Penfacola. Les François s’emparè-
rent de Penfacola en 1718 , mais Us le reftituèrent
bientôt. En 1740, les Anglois afliégerent inutile-
ment Samt-Auguftin. Le traité de paix de 1763 ,
ht paffer la Eloride au pouvoir des Anglois, 8cles
limites en étoient encore reculées jufqu’au Miflif-
lipi, par la ceffion d’une partie de la Louifiane. On
la divifa alors en Floride orientale , 8c Floride occidentale.
Le fol de celle-ci eft fablonneux, l’autre
eft beaucoup plus féconde. En 1781, la Floride
occidentale a été conquife pour le roi d’Ef-
pagne, par les troupes Françoifes 8c Efpaenoles
reunies ; 8c à la paix de 1783 , l’Angleterre y
a ajoute la Floride orientale. On recueille dans
la blonde beaucoup de grains : le nourriffage du
bétail y eft une bonne reffource pour les habi-
^ ns ’ ^ ies pîantations de fucre 8c de tabac y
reuffiffent, ainfi que l’indigo. Il s’y trouve d’ailleurs
des bois pour la teinture 8c la marqueterie.
Les'fruits y font excellens, 8c le gibier, ainfi
que le poiflon , n’y manquent pas. N’oublions
point de dire que c’eft dans la Floride que croît le
meilleur faffafras, dont la décoétion de la racine
eft employée avec fuccès dans les fièvres inter-'
mittentes. Il s y trouve une grande variété d’animaux
, d oifeaux 8c de Amples. Les naturels du
pays ont le teint olivâtre tirant fur le rouge 8c
vont prefque nuds. (JR..')
FLOPR (Saint) , ville de France en Auvergne ’
fituée fur une montagne de difficile accès. C’eft
Je fiège d’un évêché , d’une éleflion, d’un bail-
lage. Outre la cathédrale elle a un chapitre 8c
quatre couvens de l’un S i de l’autre face. Il’ s ’y,