
eft compofée de l’évêque d’Autun qui eïi eft le pré-
lident né & perpétuel ; des évêques de Châlon, de
Dijon , d’Auxerre & de.Mâcon ; de l’abbé de Cî-
teaux & de-dix-huit autres abbés tant réguliers que
commendataires, entre lefquels l’abbé de S. B é nigne
tient le premier rang après l’abbé de Cîteaux-
Viennent enfuiteles doyens & députés des chapitres
au nombre de vingt-trois , 6c qui ont à leur tête le
doyen de la fainte-cliapelle de Dijon. Le doyen de
Beaune liège après les doyens des cathédrales. Dans
cette chambre entrent enfin les prieurs au nombre
de foixante-douze, Elle fe trouve donc compofée
de cent dix-neuf membres.
La chambre de la nobleflè n’admet que les nobles
de quatre générations, ou qui établirent cent ans
de nobleflè ; 5c pour y avoir voix délibérative, ils
doivent être pofiefteurs de fiefs dans la province.
Les membres de cet ordre fiègent fans garder entre
eux aucun rang. Ils font préfidés parleur élu.
Dans la chambre du tiers-état, entrent les maires
6c députés des villes de la province. Le maire de
Dijon en eil préfident né. 11. eft élu perpétuel. Il y
eft affilié par deux échevins de la même ville. Les
villes dont le maire peut devenir élu font au nombre
de quatorze. Ce font Autun, Beaune, Châ^
Ion, Auxerre, Nuits , Saint r Jean - d e-L one ,
Montbar, Semur gn Alixois, C h a ro lle sA v a lo n ,
Châtillon fur Seine, Auxonne , Seure, 6c Bar-fur-
Seine. Ces villes envoient deux députés aux états :
les autres qui forment ce qu’on appelle la petite
roue , n’en députent qu’un : quelques-unes même
ne députent qifalternativement.
Les états font convoqués par des lettres de cachet
adreft’ées à chacun de ceux qui ont le droit d’y af-
fifter. ils font ordinairement compofés de quatre
cents à quatre cent cinquante membres, 6c font
préfidés par le gouverneur de la province , en fon
abfence par le commandant pour le r o i , ou par un
des lieutenansrgénéraux de la province. En 1650
ils furent préfidés par Louis X I V , alors âgé de
douze ans. L’élu du clergé eft pris alternativement
entre les évêques-, les abbés, Sf les doyens de la
province ; la noblefte n’a point de tour, 6c clans le
tiers-*état l’éleftion tombe fuçceffivement fur les
maires des quatorze villes de la grand’roue. Celles
de la petitç font Flavigny, Arnay-ie-Duc, Saillieu,
Mirebeau , Noyers , Mont-Real , Marcigny fur
Loire, Viteatix,M@ntrCenis, Semur en Briennois ,
6c le village de Talent. Les terres d’outre-Saône
n’ont qu’un député fourni alternativement par les
villes de Cuifeaux , CnizerySaint-Laurent-lès-
Châlons, Louans 6c Verdun. Verraanton , S. Bris,
Cravan 6c Seignelay, envoient auffi alternative?
ment un députe : les villes 6c bourgs de Parayde?
Monial, Toulon fur Ar rou x , Perrecy 6c Mont-
Saint-Vincent en envoient deux , ainfi que le Mâ-
connois , dont l’un eft pris fucceffivement à Mâcon
, Cluny ,, Tournai 8c Saint-Gengoux ; l’autre
eft toujours un officier de Féieclion de Mâcon. Les
alcades fgnt çlçs mçmbrçs des états qui exercent les
fondions de cenfeurs : ils préparent les Matières^
6c les préfentent à chaque chambre. Deuxfontéliis
de l’ordre du cle rgé, deux de celui de la noblefte „
6c trois de celui du tiers-état.
Les receveurs des impofitions établis par les états
à Dijon , Beaune , Nuits, Châlons, Autun, Mâcon ,
Semur en Briennois, Semur en Auxois, Châtillon-
fùr-Seine , A valon, Ârnayde-Duc, Auxerre , Auxonne,
Saint-Laurent-lèsrChâlons, Bar-fur-Selne ,
8ç Charolles, ces receveurs , dis-je , particuliers
verfent dans la caifte du tréforier-général de la pro*
vi.no e à Dijon.
Quant au gouvernement militaire, la Bourgogne
a un gouverneur-général , un lieutenant-général
commandant pour le gouverneur 8c réfidant à D ijon
, fix heurenans de roi de la province ; le premier
pour les .grands bailliages de Dijon 6ç de la Montagne,
6c les comtés d'Auxonne 6c de Bar-fur-Seine ;
le fécond pour l’Àutunois, F Auxois & l’Auxerrois;
le troifième pour le Çhâlonnois ; le quatrième pour
le Charolois ; le cinquième pour le Mâconnois ;
le fixième pour la Brefte , le B u g e y , le Val Romey
6ç le pays de Gex : depuis un fiècle 6c demi le gouvernement
général de la province eft perpétué
dans la maifon de Bourbon-Çondé.
11 y a en Bourgogne un commiftaire provincial
des guerresd'eux commiflaires ordinaires , un controleur
8c un tréforier pour l’extraordinaire des
guerres.,, un prévôt-général de maréchaiiffée , 8ç
onze prévôts particuliers. Les maréchaux de France
y ont trois Jieutenans ; un à Dijon , un à Beaune,
6c un à Semur en Briennois. Ils connoifTçnt 6c ju-»
gent du point-d'honneur entre les gentilshommes»
La Bourgogne préfente en France le point.de
partage d’où les eaux déverfent dans les deux mers,
Cette pofition a fait fonger depuis long-rems à un
canal, q u i, réunifiant les rivières qui en defcen-
dent de part 6c d autre, fit communiquer l’Océan à
la Méditerranée par une des grandes dimenfions du
royaume. Il y a eu deux projets pour l’exécution
de ce canal. L’un a indiqué l’étang de Long-Pendu
dans le bailliage de Mont-Çenis, comme le point
défigné par la nature même pour la confeâion de
ce grand ouvrage. De fes deux extrémités qppo-
fées,cet étang verfe les deux rivières de Dehune &
de Boqrbinçe , dont l’une par la Saône fe dirige à
la Méditerranée, 6c l’autre par la Loire fe porte à
l’Océan. L ’autre projet a repréfenté très-rappro?
chées les foqrces de l’Ouchç qui verfe à la Saône ,
6c celles d§ Ia.Brenne qui par l’Àrmançon 8c l’Yon?
ne verfe à la Seine. De ces deux projets on avoit
d’abord adopté le fécond , fuivant lequel la communication
des deux mers fe fait par la capital^
même de la province, 6c par celle de tout le royaume.
L ’ouvrage étoit même déjà commencé ; mais
dans les derniers états de la province tenus au
mois de mai 17 8 1 , il a été réfolu d’ouvrir le canal
par l’étang de Long-Pendu , & d’en crepfgf d’ail*
leurs' un autre entre Dijon 6c la Saône*
Si quelque jour on yoit gerqif r çhez nous le pÿç
triotifme qui ne jète de racines qu’en certains pays,
j ’ofe croire qu’on profitera des facilités qu’offre la
nature pour ouvrir en Bourgogne la double communication
de la Saône à la Seine, 6c de la Saône à la
Loire. Les nombreux avantages qui réfultent de
l’un 6c de l’autre font allez confie!érables pour qu’on
fe détermine à les exécuter fucceffivement.
La partie occidentale de la Bourgogne 8c leBaf-
figni qui en eft fur le prolongement, forment une
bande de terre très-élevée , de laquelle defeendent
une grande quantité de rivières, dont les unes
fe rendent dans la Méditerranée, les autres dans
l ’Océan , quelques-unes dans la Manche, d’autres
enfin dans la mer du Nord. Mais quoiqu’on dife de
la hauteur du mont Afrique près de Dijon , dans la
miférable rapfodie qui a le titre de defeription. du
duché de Bourgogne, ce n’ eft qu’un monticule;fi
on le compare aux Alpes. La tète de la Seine eft à
cinquante-quatre toifes au-deffiis du niveau de la
mer. Je n’eftime pas que le mont Afrique ait plus
de trois cents toifes au-deffiis de la fource de la
Seine ; c’eft environ trois cent cinquante toifes pour
fa hauteur au-deffiis de la mer. Le plateau du Mont-
Cenis eft a mille toifes perpendiculaires au-defiiis
du niveau de la mer. 11 eft dominé par deux montagnes
latérales qui le furpallent de cinq cents toifes,
& le fommet de celles-ci n’eft guère qu a la moitié
.de la hauteur du Mont-Maudit, du Schreckhorn
ou du Grimfel.
ciuciie de .Bourgogne que la Franche-Comté que
l’on nomme encore le comté de Bourgogne. Mais
lorfqu’on emploie ce mot indéterminément, il.dé-
figne toujours le duché de Bourgogne. Les comtés
qui dépendent du duché de Bourgogne proprement
d it, font le Charolois, le Mâconnois, l’Auxerrois
& le comté de Bar-fur-Seine.
On divife la Bourgogne en huit petits pays, quatre
au nord , & quatre au midi. Ceux du nord font
lp pays de la Montagne , l’Auxerrois , l’Auxois, le
Dijonnois ; ceux du midi font l’Àutunois, le Châ-
lonnois , le Charolois, le Mâconnois. Le Dijon-
nois renferme les bailliages de Dijon , de Nuits ,
de Beaune de S. Jean-de,-Lone, & d’Auxonne.
Le pays de la montagne ne renferme que le baillia-
ge de; Châtillon ; 1 Autunois comprend les baillia-
ges d Autun, de Mont-Cenis, de Semur en Brien-
nois , 8cde Bourhon-Lancy. L’Auxois contient
ceux de Semur, d’Ava lon, d’A rnay-le-Duc 8c de
Saulieu Long. 21 d. 71 '. B * - 23 d. 3 1' ; Ut. 4c d.
5 7 .1 5 " . - 48 d. io '. 50". (R.) 45
B ou r gogne ( le cercle de ) , état fédératif d’A llemagne
, qui commença à faire partie du corps
Germanique en 15 12, fous l’empereur Maximilien.
11 s accrut fous Charles-Quint, & il comprenoit
alors les duchés de Lorraine, de Brabant, de Lim-
feourg , de Luxembourg, de Gueldre : les comtés
de Flandres , d Artois, de Hainault, de Hollande,
j?ÀZ r n c 9 c^e Namur» de Zutphen ; les provinces
»A n ve rs, de Frife, d’Utrecht, d’O ver-Iflèl, de
Groningue, de Franche-Comté ; les feigncuries de
Falkenbourg, d eDalem, cleSalm, de Muiinés 6c
de Maëftricht, avec leurs dépendances. Ce cercle
a.-fôuffert des. diminutions confidérables, & il ne
comprend plus aujourd’hui que la plus grande partie
des duchés de Brabant, de Limbourg, & dè
Luxembourg, & une partie dés comtés de Flandres,
de Hainault, de Namur, 8ç du quartier fupé-
fieur de Gueldre. Encore depuis lông-tems a-t-on
perdu Fufage de le compter parmi les cercles de
l’empire. (A.)
BOURG O IN , petite ville du Viennois en Dauphiné.
Il s’y fait un grand commerce de chanvre.
BOURGUEIL. Voye^ G ermain de B ou r*
GUEIL (Saint).
BO URM O N T , petite ville de F rance au duché
de B a r ,a 1.5 lieues de Nancy, près de la Meufe,
fur une hauteur j chef-lieu d’un bailliage & d’une fe-
nechaufïe, a une lieue o. de la M othe, ville entièrement
détruite,.à 4 lieues de Neufchâteau. Long. 23,
18 ; lat. 48 , 10.
BO U RN E T , abbaye de Bénédidins, fondée en
1113 * à 5 lieues f. d’Angouléme, fur la Charente.
Elle vaut 4^00 liv.
BOURNEZEAU, petite ville de France dans le
Poitou , à 6 li il. o. de Fontenay-le-Comte.
BO U R O N , ville de laRomanie, fur le lac de
même nom, appartenante aux Turcs.
BOUSONVILLE, petite ville de France , avec
une abbaye confidérable de Bénédi&ins, fur la
Nied , à 8 lieues de Metz. L’abbaye fut fondée en
1033.
BOUSSAC , petite ville de Fr an ce en Berri
avec un château bâti fur un rocher prefqu’inacef-
fible. (R.) - '
BOUSSEVILLER, ou BO U X V IL LER , petite
ville de France en Alface, avec un château , aux
confins de la Lorraine. Elle eft dans un terroir très-
fertile , au milieu de trois petites montagnes.
BOUTAN. Voyeç. T ibet (le grand).
BO U TO N , ou B A T O N , l’une des îles Moln-
ques en Afie. Elle a vingt-cinq lieues de long 6c
vingt de large. La capitale s’appelle Calafufung : elle
eft grande & peuplée. Les terres de cette île paroifi*
fent afiez élevées. Elles font unies & couvertes de
bois. Il y a à l’orient de cette île fin bon havre, à
4 d. 24/ de, latitude méridionale : le havre eft à une
lieue de la capitale. •
BO UTO NN E , rivière de France, qui prend fa
fource en Poitou, & qui fe jète dans la Charente,
à 2 lieues e. de Rochefort.
BOUVINES, ou PONT A-BOUVINES , v illage
de Flandres, fur la rivière de Marque, à 3
lieues f. e. de L ille , où Philippe Augufte remporta
une grande viéloire en 12 14, fur l’empereur Othon.
Il y a un autre Bouvines fur une montagne près de
la Meufe, dans le comté 8c à 4 li. f. de Namur.
BOUXIERES- AUX-DAME S, dans le bailliage
6c à une lieue n. de Nancy. Il y a une abbaye de
Chanoinéfles -féculières fondée en 936.