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vont tomber fur les cloches. Il y à d’autres touches
qu’on met en mouvement avec les pieds pour
former la baffe. M. Schippen, carillonneur à Louvain
, a gagné un pari affez conlidérable , après
avoir exécuté fur ces cloches un folo très-difficile,
que M. Kinnir avoit compofé pour le violon.
m
GANDERSHEIM, petite ville d’Allemagne,
au cercle de baffe S a x e , dans la principauté de
Wolfenbutel, a 7 lieues f. o. de.Gefla r, remarquable
par fon abbaye luthérienne de filles nobles ,
fondée l’an 852. Cette abbaye, quia le titre d’impériale
, princière & féculière , a un député aux
diètes de l’empire.
Cette ville eft aujourd’hui proteftante, fous la
proteâion du duc de Brunfwic-Wolfenbutel. Long.
a8 , 10 ; lat. 3 1 , 30. (R .)
G A N D IC O T , ville forte d’A Iie , dans la pref-
qu’île de l’Inde, en-deçà du Gange, au royaume
de Carnate, avec une fameufe Pagode, où l’on
yoit plufieurs idoles d’or & d’argent. (R.)
G A N D IE , petite ville d’Efpagne, au royaume
de Valence, avec titre de duché, poffédée par
la maifon de Borgia, & une petite univerfité. Elle
fe déclara pour l’archiduc en 1706, mais les François
la prirent après la bataille d’Almanza. Elle eft
proche la mer, à 22 lieues n. d’Alicante , & 13
1. e. de Valence. Longit. 1 7 , 33 ; latït. 39, 6.
CjANESBOROUGH , ou G a in sborough ,
grande ville à marché d’Angleterre, en Lincoln-
Shire fur le Tren t, à 4 lieues n. o. de Lincoln,
158 n. e. de Londres. Long. 1 6 ,4 3 ; lat, 33 , 20.
Patrick (Simon) naquit dans cette ville en 1626,
6c mourut évêque d’E ly en 1707. On a de lui un
grand nombre d’ouvrages écrits en anglois, tous
pleins d’érudition ; tels font en particulier fes commentaires
fur le Pentateuque, & fur d’autres livres
de l’écriture fainte. (Æ.)’
G A N F O , ville de la Chine dans la province
d e Kiangfi, au département de Kiegan, neuvième
métropole de cette province. Elle eft de 3 d. 10'
plus occidentale que Pékin, & fa latitude eft de
3 7 d- « f i g i
G A N G A R A , royaume d’Afrique dans la Ni-
g r k ie , vers le pays de Zanfara ; il a un roi particulier
qui n’en pas fort puiftant. On en tire de
î ’o r , du féné, & des efclaves. (Æ.)
G ANG E ( le ) , la plus célèbre rivière de l’A fie :
c lic prend fa fource dans les montagnes du Cau-
cafe , aux confins du grand Thib et, & des états
du Mogol qu’elle travérfe du nord au fud-eft ; &
après avoir reçu plufieurs rivières, elle fe décharge
dans le golfe de Bengale par plufieurs embouchures.
Seleucus Nicanor, qui fit la guerre à Sandrocot-
tus , eft le premier qui ait pénétré jufqu’au Gange,
êt qui ait découvert le golfe de Bengale où fe
jète ce fleuve. Selon M. de Lille, la fource du
Gange eft vers le $6 d, de longit. & le 35 d< 45'
G A N \
de latit, 8c fon embouchure occidentale Vers le
106 de long, & le 21 d. 13' de latit. ; fon embouchure
orientale eft vers le 108 d. 23', & par
le 22 dé latit. Son cours, félon le calcul de Va-
renius, eft de 300 milles d’Allemagne.
Ses eaux font très-belles, & foumïffent de l’or
& des pierres préçieufes. Il a beaucoup de rapport
avec le Nil 3 ainfi que ce fleuve il a fes débor-
demens périodiques, & il nourrit des crocodiles.
Les Indiens le regardent comme un fleuve facré,
& ils y ont une grande dévotion. Ils prétendent
même que fes eaux ont fine vertu fan&ifiante,
& que ceux qui meurent fur fes bords doivent
habiter, après leur décès, une région pleine de
délices. De-là vient qu ils envoient des lieux les
plus reculés des urnes pleines de cendres de leurs
morts , pour les jeter dans le Gange. Q u’importe
qu’on vive bien ou mal, on fera jeter fes cendres
dans le Gange , & l’on jouira d’un bonheur
infini. « Toute religion qui juftifie par de telles
» pratiques , perd inutilement le plus grand ref-
» fort qui foit parmi les hommes n. Réflexion bien
importante de l’auteur de l’efprit des lois I (f?.)
G A N G E A , une des meilleures villes dePerfe^
dans la Géorgie, capitale de la province de même
nom. Les bazars ou marchés y font très-beaux ,
& les maifons entre-mêlées de bocages délicieux.
Gangea eft dans une grande plaine agréable & fertile
, à 66 li. n. e. d ’Erivan , 42 f. e. de Teflis.
Long. 65 , 10 ; lat. 4 1 ,3 2 . (R.)
G AN G E S , petite ville de France, au bas Languedoc
, dans le diocèfe de Montauban, fnr l’Aude,
à 7 lieues de Montpellier, avec titre de marquifat.
Il s’y fabrique beaucoup de bas. (R.)
G AN JAM , ville commerçante d’Afîe , dans ht
prefqu’île en deçà du Gange , fur la côte de Coromandel
, & en particulier fur celle de Gergelin»
dans le Mogoliftan , à 4 lieues de Brampour. Sa
grandeur eft médiocre, fes rues font étroites &
mal difpofées ; mais le peuple y eft nombreux.
Elle eft fituée à la hauteur de 19 d. 30’ nord, fur
une petite élévation le long de la rivière de fora
nom, à un quart de lieue de fon embouchure.
Ganjam eft célèbre par fa pagode, qui eft une
tour de pierre maffive, de figure polygone, haute
d’environ 80 pieds, fur 30 à 40 de bafe. A cette
maffe de pierre eft jointe une efpèce defatle, où
eft placée l’idole qui s’appèle Coppal. Elle eft fer-
vie par des facrificateurs & des devadachi, c’eft-
à-dire, par des efclaves des dieux. Ce font des
filles proftituées , dont l’emploi eft de danfer &
de fonner de petites cloches en cadence , en
chantant des ehanfons infâmes, foit dans l'a pagode
, quand on y fait des facrifiees, foit dans
les rues , quand on promène l’idole en cérémonie.
Il règne à Ganjam un dérèglement de moeurs
qui n’a rien de femblable dans toute l’Inde : le
libertinage y eft fi public , que l’on y crie fon-
y eut à fon de trompe, qu’il y a du péril à aller elles
G A N
les devadachi qui demeurent dans la v ille , mais
qu’on peut voir en toute fûreté celles qui deffer-
yent le temple de Coppal. (R.)
G ANKIN G, ou N g a n - K in g , ville de la
Chine , riche & marchande , dans la province de
Nanking, dont elle eft la dixième métropole : elle
eft de 12' plus orientale que Pékin, & au 31 d.
20' de latitude fur le bord feptentrional du fleuve
K ian g , aux confins de la province de Kian-Si.
( f ÿ
G A N N A T , petite ville de France , dans le
Bourbonois, furies confins de l’Auvergne, avec
un chapitre, châtellenie ro y a le ,& élection. (JR..)
G A N T , bourg de France dans le Béarn, à 2.
lieues de la ville de Pau : nous n’en parlons que
parce qu’il eft la patrie de M. dé Marca (Pierre) ,
un des plus célèbres prélats de l’églife gallicane.
On fait qu’après avoir été conseiller d’état & marié
, il eut plufieurs enfans, devint v eu f, & entra
dans l ’églife ; obtint l’archevêché de Touloufe ;
6c étoit nommé à celui de Paris , lorfqu’il mourut
en 1662 , âgé de 68 ans. Son livre , intitulé Marca
hifpanica, eft plein de favantes obfervations géographiques
; & fon traité de la concorde de l’empire
& du facerdoce, de concordiâ facerdotii &
imperii, eft très-eftimé ; il faut l’avoir de l’édition
*le M. Baluze, 1704. Enfin , fon hijloire du Béarn
eft la meilleure que nous ayions. L’abbé Faget
a écrit la vie de M. de Marca ; on peut la con-
liilter. (R.)
GANXÜNG , ou G anxun , cité de la C hine,
dans la province de Queicheu, dont elle eft la quatrième
cité.' Elle eft de 12 d. 6' plus occidentale
que Pékin, & compte 25 d. 23' de lat. (Æ.)
G A O G A , quelq ues - uns écrivent K a u gh a ,
«•oyaume; d’Afrique , dans le Dé fe rt, à l’extrémité
orientale de la Nigritie, borné par le royaume
de Bornou, le pays de Berdoa, une partie de
l ’E gypte, la Nubie, & le royaume de Gorgan.
Les hâbitans font barbares, groftïers, & fans aucun
principe de religion. Il a pour ville unique
connue Gaoga. Au nord de cette v ille , on voit
•»encore quelques veftiges de l’ancienne C y rèn e ,
fcapitale de la Lybie Cyrénaïque , & qui étoit autrefois
une des villes principales de la fameufe
Pentapole de Lybie. Le lac de Gaoga eft par le
m de long. & le 16 d. de latit. fepten trio n ale.
Quoique M. de Lifte identifie Kaugha avec
Xîaoga, M. Sanfon dans fes cartes, & M. l’abbé
Lenglet dans fa géographie, placent Kaugha dans le
défert de Borno, qui confine au défert de Gaoga.
A u refte, il faut bien fe garder de confondre le
«royaume de Gaoga avec le royaume de Gago qui
eft environ à 300 lieues à l’occident (JR.)
G A P , Vapincum , de Vapincum s’eft formé Gap,
comme gâter de vajlare. Valois, notit gali. p. 384.
C ’eft une ancienne ville de France en Dauphiné,
capitale du Gapençois, avec un évêché fuffra-
gant d’Aix. Le Gapençois, Vappincenfis pagus, a
fitre de comté, & l’on fait que le parlement de
G A R 645
Provence a inutilement réclamé cette petite contrée,
comme ufurpée par le parlement de Grenoble.
Elle eft parfemée de montagnes & de vallées
qui donnent du bled, des pâturages & du
gibier. Son étendue e f t d e n lieues de longueur,
fur 7 de largeur.
Gap eft au pied d’une montagne , fur la petite
rivière de B en y , à 10 li. de Sifteron, 8 d’Embrun,
20 de Grenoble. Long. 23 d. 4 4 ', 23^ ; lat. 44 d.
ɧ§ ■
Les Caturiges & partie des Tricorii en furent
les anciens habitans. Annibal entra dans le territoire
des TriCaftins, de-là il s’avança dans celui des
Vocontiens. Les Bourguignons , enfuite les rois
Carlovingiens , les comtes de Provence , 8c
après e u x , les comtes de Forcalquier ont pof-
fédé ce pays. Louis X I , & fon fils Charles
VIII en eurent la fouveraineté ‘après la mort de
Charles du Maine, neveu du roi René, comte de
Provence.
Les évêques de G ap , dont la ville étoit de la
fécondé Narbonoife, ont toujours reconnu les ar-,
chevêques dA ix pour métropolitains.
Cette ville eft Je fiège d’un gouverneur particulier,
dun lieutenant de r o i , d’un baillage. Elle a
un féminaire, dirigé par les prêtres de la Doélrine
chrétienne, plufieurs églifes, & quatre couvens.
Le diocèfe renferme deux cents vingt-neuf paroif-
fes. Le revenu de l’évêché eft de 20,000 liv. Le
duc de Savoie prit Gap en 16 92, & la brûla en
grande partie, mais elle a été rebâtie plus belle
qu’elle n étoit auparavant. (/?.)
GAPENÇOIS. Voyei T art. précédent.
G A R A C K , île du golfe perfique, à-peu-près
égalèment éloignée des côtes de Perfe & de l’A rab
ie, à 18 li. ou environ de l ’embouchure de l’Euphrate
; on y fait la pêche des perles. Long. 6 7 ,1 < 1
lat. 2 8 ,4 5 . (JR.)
G A R C ÏS , petite ville d’Afrique aflîfe fur un
roc , près la rivière de Malacan, dans la province
de C u tz , au royaume de Fez. Elle eft dans les
cartes de la Lybie de Ptolômée , à 11 d. de
long. & 32 d. 40' de latit., fous le nom de Gala fa.
( * o
G A R D ( l e ) , abbaye de France, au diocèfe
d’Amiens, fur la Somme. Elle eft de l’ordre de
Cîteaux, & vaut 14,000 liv. (Æ.)
G a r d (pont d u ) , aqueduc fameux , fitué en
Languedoc, à 3 lieues au nord de Nîmes, fur la
riviere de Gardon. C ’eft un des plus beaux mo-
numens d'antiquités romaines qui éxifte. Il eft compofé
de trois rangs d’arches , les unes au - deffus
des autres. Le premier, placé au fond de la vallée
, eft compofé de trois arches le fécond de
onze , le troifième de trente-cinq. Il fervoit à conduire
à Nîmes les eaux de la fontaine d’Eure par»
defiùs la vallée où coule le Gardon , profonde de
cent foixante pieds. (R.)
G A R D E (la) , petite ville d’Italie au Vérortois,
I dans les états de V enife. Elle eft fttuée fur un grand