ioô A N G
dent aux montagnes, & vers le fud au Jamtland.
Sa longueur efi au-delà de trente milles Suédois.
La partie méridionale de la paroiffe d’A fe le , qui
a jufqu a neuf milles de long, eft habitée par des
colonies de payfans fuédois, qui font venus s’établir
dans Sces déferts fur la fin du fiècle dernier. La
moindre partie de ce diftriâ eft fufceptible de culture.
La taxe la plus ordinaire d’un colon efi de
trois écus fuédois, monnoie de cuivre ; & moyennant
cette légère contribution, il peut tenir en
propre tout le terrein que fes facultés lui permettent
d’occuper. On ne fème dans cette paroiffe que
de l’orge. La cherté exceflive du bled fait que les
habitans mêlent leur farine d’orge avec de l’écorce
de fapin féchée & moulue, dont ils Cuifent une
efpèce de pain. Le bétail & la pêche font leur principal
revenu. L ’églife d’Afele fut bâtie en 1648,
par les ordres de la reine Chriftine. L’étendue de
cette paroiffe & la longueur du chemin que les Lapons
ont à faire pour arriver à l’églife, efi caufe
que le fervice ne fe fait que tous les quinze jours.
Ils s’affemblent le vendredi foir : les Lapons demeurent,
jufqu’au dimanche dans des cabanes dref-
fées autour de l’églife, & fes payfans dans des
maifons bâties pour cet ufage. Les Lapons qui habitent
les montagnes viennent à peine toutes les
grandes fêtes à l’églife. On a établi chez eux , en
17 30 , une école où la couronne entretient fix
enfans Lapons & un maître d’école. (Æ.)
AN G ERMANN - F LO D T , grande rivière de
Suède, qui a fa fource dans la Laponie ,. traverfe
l ’Angermanie, & f e jète dans le golfe de Bothnie.
mm „ ANGERMUND , petite ville de Brandebourg,
fur la W e lfe , à 12 lieues de Stetin._Il y en a une
autre de même nom au duché de Courlande, fur
la mer Baltique. (R.)
A N G E R O R T , petite ville de Weftphalie, dans
le duché d'e Berg, à l’endroit où l’Anger fe jèie
dans le Rhin, (R.)
ANGERS, ville de France, capitale de l’An-
3011, un peu au-deffus de l’endroit où le Loir & la
Sarte entrent dans la Mayenne. Elle efi à 22 lieues
©. de Tou rs, 18 n. e. de Nantes , & 67 f. o. de
Paris. Les anciens la nommoient Juliom.agus An-
degavomm & Andegavum. Elle efi grande , affez
belle , & fituée dans un beau pays, très-fertile en
grains, en vins & en fruits. La rivière de Mayenne
paffe au milieu , & la fépare en deux parties, dont
la moindre, qui efi à l ’occident, s’étend dans la
plaine ; & l’autre , qui efi à l’orient, s’élève fur le
penchant d’une colline. Les rues y font .affez
belles _, mais les maifons n’y font pas en général
bien bâties; le feul avantage qu’elles ont," c’eff
d’être prefque toutes couvertes d'ardoifes, dont
il fe trouve des carrières abondantes au voifinage
d’Angers. Cette ville a Une éleélion , un bailliage
, un préfidial, une cour des monnoies, une
•maîtrife particulière des eaux & forêts, jurifdic-
iion coplùlaire, traites-foraines, bureau des aides,
AN G
un bureau des fels, un bureau de maréchauffée J
une falle de fpeâaele, & un évêohé fuffragant de
Tours. Son univerfité célèbre & très-ancienne, efi
de la fondation de S. Louis. Elle a une académie
de Belles-Lettres établie en 1685, une académie
pour le manège, & un château fort.
C ’eft dans fes murs que font nés Ménage, F. Ber-
nier, 8c Jean Bodin, auteur de l’Heptaplameres de
abditis rerum fublimiuvt arcanis ; ouvrage qu’on
nomme encore le Naturalifme de Bodin, & d’une
République en fix volumes.
Cette ville a deux commanderies de l’ordre de
Malte , huit églifes collégiales, feize paroiffes,
quatre abbayes d’hommes & une de filles, nombre
de couvens de l’un de l’autre fexe. Il s’y
trouve une rafinerie de fucre, fept blanchifferies
de c ire , des fabriques d’étamines , de camelot &
de ferges. Elle contient cinq mille quatre cent neuf
feux , 8c environ trente-quatre mille habitans. Sa
cathérale n’a point de bas-côtés. Elle efi fous l’invocation
de Saint Maurice. On y voit les armes
des anciens chevaliers de l’ordre du Croiflant, inf-
titué en 1448, par René duc d’A n jou, 8c roi de
Naples. La proceflion qui fe fait tous les ans dans
cette v ille , 1e jour de la fête-Dieu, & qu’on appelle
le Sacre d’ Angers , efi fort célèbre , & y attire
un grand concours de peuple. Les Oratoriens y
ont un collège. Le diocèfe d’Angers comprend fix
cent foixante - neuf paroiffes, & l’évêque à 30000
livres de rente. Long. 1 7 ,6 ,8 ; lat. 4 7 ,2 8 ,8 . ([R.)
ANGERVIL LE, petite ville de France dans la
Beauce, à 4 lieues d’Etampes. (i?.)
A n g e r v i l l e - l e -M a r t e l , bourg de France
en Normandie, au pays de Caux. Il s’y tient une
grande foire à la Saint Mathieu. (Æ.)
ANGHIERA ( le comté d’ ) , ce petit quartier
du Milanez efi fitué au pied des Alpes. Il a les
Suiffes & le Valais au feptentrion , la vallée
d’Aouft au couchant, le Novàrois au midi, le
lac de Corne à l’orient. C ’eft de la ville d’An-
ghiera fa. capitale, appellée. Anglera par les Romains
, que ce comté tire fon nom. La ville d’A n-
ghiera efi bien peuplée ^ bien marchande & fituée
dans un pays fertile, à douze lieues de Milan. Elle
efi direélement vis-à-vis de ta ville d’Arône, &
n’en efi féparée que par le lac Majeur, dont An-
ghiera étoit autrefois éloigné^ de mille pas, quoiqu’il
baigne aujourd’hui fes murs : ce qui prouve
que les lacs, ainfi que fes mers, gagnent infenfi-
blement du terrein vers l’orient, tandis qu’ils laif-
fent à découvert les rivages du côté de l’occidenr.
La Martinière affure que l ’empereur Vencellas érigea
cette ville en comté en 13 9 7 , en faveur de
Galeas III. Cet auteur fe trompe : les comtes d’An-
ghiera, qui étoientfort puiffans, font connus dans
thiftoire pour être les plus anciens de l’Italie. Ce
font eux qui préfidoient au f^çre des empereurs
dans la bafilique de Milan, & leur création remonte
jufqu’à Charlemagne. Outre la ville d’Anghiera
, on trouve encore dans ce comté la ville
A N G
Ü Arôme, fi célèbre pour avoir donne naiffance a
Saint Charles Borromée. Le comté d’Anghiera appartient
aujoud’hui au roi de Sardaigne pour la plus
grande partie. La portion fituee à 1 orient du lac
Majeur, efi attachée au duché de Milan. La cef-
fion de la partie occidentale a privé la maifon d’A utriche
de la communication & du commerce quelle
entrètenoit de fes pays d’Italie, avec la F rance, la
Suiffe & une partie de l’Allemagne, attendu que
l’accès du Cimplon fur lequel paffe l’unique chemin
de ces cantons, efi au pouvoir du roi de Sardaigne.
La petite ville d’Anghiera efi à 26 d. 5' de
long. & 45 d. 42' de lat. (RT)
A N G LE S , bourg de France en Poitou, avec
une abbaye de l’ordre de Saint Auguflin, de 3000
livres de revenu. Il efi à 9 li. de Poitiers* (i?.)
A n g l e s , anciens peuples de l’Allemagne fep-
tentrionale , dans le Judand. Ils habitoient la partie
du duché de Slefwick, comprife entre la ville de
Slefwick , celle de Flensbourg, & la mer Baltique.
Réunis aux Jutes 8c aux Saxons , ils conquirent
l ’Angleterre fur les Bretons, qu’ils obligèrent de
fe réfugier en partie , tant dans.l’Armorique, contrée
de France q u i, de leur nom , fut appellée
Bretagne, que dans la principauté de Galles. (/?.)•
ANGLEN , petite contrée du duché de Slefwick
, entre la ville de Slefwick, celle de Flensbourg
, & la mer Baltique. (R .)
ANGLESEY , île de la Grande-Bretagne , dans
la mer d’Irlande, & prefque vis-à-vis Dublin. C ’eft
une annexe de la province de Galles, avec titre
de comté, & une dépendance du diocèfe de Ban •
gor. Elle n’eft féparée de l’Angleterre même que
par le détroit de Meneu. On lui donne vingt-quatre
milles d’Angleterre en longueur, & quatorze milles
en largeur. Son fol fabloneux efi partie noir,
partie d’un rouge foncé. Le noir donne de bonne,
tourbe à brûler. Elle abonde en bleds & en pâturages.
Elle fournit du m iel, de la c ire, des cuirs,
8c des étoffes grofiières de laine & de lin. On
compte dans fon .difiriél environ foixante & quatorze
paroiffes,, & quatre villes à marché. En général
elle efi très-peuplée. Sa capitale eft Beau-
marish. Elle a des carrières de marbre où l’on •
trouve de l’amyante, & d’autres d’où l’on tire de
très-belles meules de moulin. Il y a auflî des mines
dë cuivre & d’ocre en pierres, de diverfes couleurs
, rouge, verd & bleu. On y trouve également
une forte d’argille très blanche, qui fert au même
ufage que la cimolé. Cette île a deux députés au parlement.
Long. 12,30-13,10; lat. 53,15-35, 4©‘.'(Æ)
ANGLETERRE, royaume confidérable de l’Eu-
fope. Il comprend les royaumes d’Angleterre &
d’Ecoffe, qui ne font qu’une même île ; le royaume
d’Irlande qui forme une île particulière ; & fes autres
petites îles fituées aux environs & qui en
dépendent, telles que fes Orcades, 8cc. &c. "
La plus grande de ces îles, celle qui comprend1
l’Angleterre & l’Ecoffe , étoit appellée anciennement
par les Romains Albion, & -prefque en' même
A N G . ton
tems Bretagne.; ce ne fut que vers l’an 81O que la
Bretagne changea de nom, & prit celui d’Angleterre
, en vertu d’un édit du roi Egbert, qui voulut
parrlà éternifer le fouvenir de la nation des
Angles, de laquelle il étoit originaire.
Dans la fuite, Ethelrade II fut le premier qui
prit le titre de roi de la Grande-Bretagne, quoique
cela ne défignât gueres alors que l’Angleterre par
oppofition à l’Irlande, que les Romains appeloient
Petite-Bretagne ; ou , fi l’on veut encore, par oppofition
à la Bretagne Armorique, ou Petite - Bretagne ,
province occidentale de France, où les Bretons,
chaffés de leur pays par les Angles & les Saxons ,
vinrent s’établir vers le commencement du fixième
fiècle, avec la permiflion des rois , enfans de Clovis.
Jacques Stuart, V Ie roi d’E coffe, & premier
d’Angleterre, ayant réuni en fa perforine, en 1603,’
les royaumes d’Angleterre & d’Ecoffe, prit alors
1e titre de roi de la Grande-Bretagne ; au commencement
de l’année 1605. Par lé traité conclu k]
Londres, le 2 Août 1706 , il fut convenu qu’à
commencer du premier mai 1707, les deux royaumes
d’Angleterre & d’Ecoffe ne formeroient à
perpétuité qu’un feul royaume fous le nom de
Grande - Bretagne.
Les îles Britanniqués font entourées par l’O céan
& :'par la îmer d’Allemagne ; leur, fituation
efi dans la partie occidentale de l’Europe, au n.-
n. -o. dé la France, n. de l’Efpagne & Portugal, n.-
o. de l’Italie & de la Turquie, o.-n.-o. de la Haute-
Allemagne & de la Hongrie ; o. de la Baffe - A llé -1
magne, & c . Elles ne font fépàrées de là France;
que par la Manche, dont la partie là plùs étroite
j s’appelle Pas-de-Calais. L’efpacè de mer qui, fè-,
pare ces deux--royaumes efi de 21360 toifes, c’eft-,
à-dire, environ 7 lieues. • -
L’Angleterre" & l ’Ecoffe s’étendent du fud aq
nord depuis 1e 49e degré 57’ de lat. jufqu’au 58:^
degré 43', ce qui donne 117 lieues de 3000 pas’
géométriques chacune; & de l ’oueft à l’eft depuis!
1e 1 1 e degré 52' jufqu’au 19e degré 15', ce qui fait'
la valeur de 108 lieuès. La circonférence de cette
île. efi de 470 lieues, à la mefurer de cap en cap, '
& de pointe en pointé ; car en fuivant les divers
giffemens des côtes, on trouve 940 lieues de côtes
pour toute Fîle. D ’autres calculateurs donnent à
la Grande-Bretagne & à l’Irlande 6036 milles quar-
rés -géographiques/
Les îles Britanniques fe divifent en trois parties.;?
i p* l’Angleterre , 2*. l’Ecoffe, 30. l'Irlande.
L’Angleterre efi fituée au riord dë la Bretagne l
;& de la Normandie , & au ri.-o. de la Picardie, i
province de France; à l’o. des dix-fept provinces,’
des Pays-Bas, au fud de l’Eçoffe & à'Tefi de l'Ir- -
lande. ?
Au midi, à l’orient & à l’occident l’Angleterre ■
ieft bornée par la mer, mais au feptentrion elle
|corifine avec l ’Ecofte.
Suivant les calculs des auteurs Anglais, ori trou- .
•ve que fes cinquante-deux comtés ou provinces,