
faire $ à 600 li. ; maïs f i , félon mon fyftêmé, on fait
rentrer le cap Tabin dans fon néant, fi on diminue
I etendue des côtes, fi on rapproche les rivières, fur-
tout le K o lym a , fi on fait doubler le Serdzekamen,
comme le feiil & véritable cap Schalaginskoi; alors
cela ne fera pas impoffible dans une des années, où,
comme M, Muller l’avoue, il n’y a pas de glaces
dansles environs; & alors je dois rendre juftice à
JW. Gmelin qui , par d e voir , a fait fon poffible
pour infinuer l’impoffibilité du voyage , l’exifience
du cap Tabin, & la diftance infinie qu’on a trouvé
a propos d’établir ; quoiqu’en divers endroits de fa
relation il lui foit échappé des vérités contraires,
<îont la cour ne lui aura pas fu gré ; enfin toutes
les cartes & les relations pefées avec impartialité,
à la balance du bon fens , feront voir qu’il faut
irefferrer le continent de l’A fie , que l’on a fait trop
long & trop large jufqu’ici. C ’efifur cette idée que
à a* drefle la carte n°. 111 ; c’eft aux découvertes ultérieures
, faites avec foin, & aux relations véri-
'diques & non altérées par des motifs de politique,
à conftater mes çonjeélures. ( E. )
La longitude de l’Afie eft entre le 45e degré &
les 206e , félon les cartes des Rulîiens, qui depuis
trente ou quarante ans en ont découvert les terres les
plus avancées au nord-eft, & voifines de l’Amérique.
Sa latitude feptentrionale eft entre zéro,
jufques jjar delà le 75e degré. La méridionale auffi
depuis l’équateur jufques au 10e degré.
Elle eft bornée au nord par la mer Glaciale, à
l ’orient par l’Océan oriental, qui fait partie de la
mer du S u d , & par le détroit d’Anian , qui la
iepare de l’Amérique; au midi par la mer des Indes,
à l ’occident par l’Europe & l’Afrique.
L ’A f ie , la plus étendue & la plus riche des trois
parties de notre continent, fut le berceau du genre
humain, & c’eft delà qu’il s’eft répandu dans les
autres parties de la terre. L’Afie a été le fiège des
plus anciennes monarchies ; favoir, des Affyriens,
ou Babyloniens, des Medes, des Perfes, des Par-
thes, & des Grecs. C ’eft en A fie que fe font opérés
les myftères de notre religion , par la naiffance &
la mort de J. C . C ’eft enfin de cette partie de la j
terre que font forties les quatre principales refigions
, la Chrétienne, la Juiv e, la Mahométane,
& la Payenne.
si On conçoit par la grande étendue de l ’Afie que
l ’air ne peut point y être par-tout le même. Vers
le nord il eft extrêmement froid ; dans le milieu il
eft tempere ; fous la zone torride on y éprouve les
ardeurs qui dévorent ces climats.
Le terroir y donne du bled, du vin , du riz,
des fruits excellens. On y trouve des drogues,
des aromates, du th é , du café, & des épiceries. La
rhubarbe la plus eftimée vient de la Tartarie, qui
eft une de fes contrées. On en tire beaucoup de foie
& de coton, des toiles peintes, des étoffes de foie,
des étoffes d’écorce d’arbres, & de la porcelaine
très-fine. L’Afie a d’ailleurs des mines d’o r , d’argent
, & de pierreries, & l’on y pêche des perles.
Outre les animaux que nous -avons en Europe ;
l’Afie en nourrit plufieurs autres, inconnus dans
nos régions.Tels font les lions, les léopards, les
tigres, les chameaux, les éléphans, les rhinocéros,
les crocodiles, les perroquets, &e.
Les Afiatiques ont toujours paffé pour mous, oififs,
voluptueux, efféminés, les Tartares exceptés. Us
font ^ es " P e n n é s pour les femmes , & très-
éloignés de l’ivrognerie. Us ont l’efprit pénétrant ,
l’imagination v iv e , l ’élocution noble, quoique trop
empoulée; au refte ils ont l’humeur fervile ; dans
toute la vaôe région de l’A fie , il ne fe trouve pas
. une feule république , & tous les monarques y
régnent avec une autorité arbitraire, abfolue, &
defpotiqne.
Les religions dominantes de l’Afie font la Ma-
hométané & la Payenne. Il s’y trouve un grand
nombre de Juifs, & la religion chrétienne eft la
dominante dans les pays où les Européens fe font
établis.
Les langues principales font la Turque, l’A rabe
, la Perfane , la Tartaré, la Chinoife, la
Grecque , la Japonoife , la Malabarre , & k
Malaie. ( R. )
ASINARA , île cPItalie, fur la côte occidentale
de k Sardaigne. Les anciens la nommoient la grande
lie d'Hercule. Son circuit eft de 28 milles; le château,
nommé Caftila^o di V Afinara, eft vieux & d’une
affez foible défenfe. C ’eft près de cette île que les
Génois perdirent une bataille navale contre les
Arragonois en 1409. Long. 26 , lat. 41 ; & à 7 li.
n. de Saffari. { M a s s o n d e M o r v i l l i e r s . )
A S IN D A , ou A U S IN D A , ville ancienne de
l’Inde, en-decà du Gange ( f )
A S IO U TH , ou SO IO U TH , ville de la Haute-
Egypte. Elle mérite à peine aujourd’hui d’être
nommée. ( f )
ASISIA, ou ASSISE, en Latin ASSISIUM , en
Italien A SSISI, yille d’Italie dans le duché de Spo-
lette, entre le Chiafcio & le Topino, rivières qui,
fe joignant, vont fe perdre dans le Tibre. On voit
par une ancienne infcription, qu’elle étoit autrefois
ville municipale. Elle a un fiège épifcopal, &
a donné naiffance au féraphique faint François &
à fainte Claire.
L’églife de fainte Claire n’eft point magnifique,
comme le dit M. Vofgièn dans fon Diftionnaire
Géographique ; il eût pu dire qu’il y avoit de la har-
dieffe dans la conftruélion , puifqu’étant bâtie fur la
croupe d’une montagne affez é levé e, elle ëft com-
poféé de trois églifes l’une fur l’autre, Du refte,
l’Architeélure, qui n’a rien de remarquable, eft
fort éloignée d’être du bon genre. A 4 lieues e. de
Péroufe, 8. n. o. de Spolette , 28 n. de Rome.
Long. 3 0 , 1 2 , lat. 4 3 ,4 . ( M. D. M. )
Asisia, ville d’Illy rie , dans un lieu qu’on appelle
aujourd’hui Berïbir ou Bergame. On y trouvé
encore aujourd’hui des ruines remarquables, ( f )
ASKEAT.ON, petite ville d’Irlande, au comté
de ümérick. Elle eft fur la riviere de Shannon ,
A S K â 13 îiiîtles oueft de la ville deLimérick, & à iO
milles au f. de Trally. On y fait un affez bon commerce.
( f )
ASKÈM-KALE Sî, ville ruinée & port de m e r ,
à une journée & demie plus loin que iMilet, dans
la Grèce Afiatique. Cette ville eft remplie de reftes
demonumens & d’infcriptions qui attellent fon antique
magnificence , & la font regarder comme
l’ancienne ville d’Iafus ou de Jafi. On y voit encore
l’enceinte des murailles & les ruines d’un théâtre
de marbre. Ses habitans, félon Strabon, étoient
trèsriiabiles à la pêche C ’eft à tort que quelques
géographes l’ont crue l ’ancienne Halicarnaffe.
Tout ce qui nous en refte encore a prouvé le contraire.
(M . d e AL)
ASKÈR-MOKk EM , ville d’A fie , fur la rive
orientale du T ig r e , au pays d’Abouaz dans la Cal-
clée, qu’on nomme auffi ï l r a q u e A r a b iq u e . Cette
ville a été bâtie par Hegiage , & les Califes l’ont
augmentée & embellie. Elle porte auffi le nom de
S e rm e n r a ï , & l’on croit qu’autrefois elle fe nom-
moit S em ir a h . ( M . d e . M. )
ASKERSUND, yille provinciale de Suède dans
la Néricie, au bout du Lac de Wetter. Son commerce
en bled, en doux & en tabac eft affez con-
fidérable. Elle a un petit port, (AJ. d e M.')
ASKITH , défert d’Afrique en Egypte , dans la
vallée de Hoiaïb, partie inférieure de la Thébaïde. Il
y avoit autrefois dans ce lieu un monaftère célèbre,
où Arfénius fe retira pour échapper à la colère de
l ’empereur Arcadius. On fait auffi que c’eft dans
ce même lieu que la fainte famille s’arrêta en fuyant
en Egypte, parce qu’il s’y offrit, comme par miracle
, une fontaine où l’on menoit boire les ânes.
( t )
A S K R IG , petite ville d’Angleterre dans la province
d’Yorck. ( f )
A S L A P A TH , gros bourg d’Afie dans la Perfe,
au bord de l’Araxe. Les habitans, qui font Arméniens
, y ont deux églifes. Les femmes y font fi
belles , que le Roi de Perfe en envoie chercher
pour fon ferrail. Le fleuve paffe au pied des maifons
de ce bourg. (AJ. d e AJ.)
ASMER , petite ville de l’Indouftan, dans les
états du Mogol, au fud-oueft d’Agra , & à l’extrémité
méridionale de la province de Bando, que l’on
nomme auffi A fm e r , auffi-bien que cette ville, ( f )
ASM1RÉES, ou ASM1ROEA , montagne d’Afie
dans le pays des Seres, qu’habitent les Afmiréens,
peuples répandus auffi dans le canton de Cataja,
qui eft fort étendu , & qui fait partie de la Tartarie
prife en général. ( f )
A S N A , ville d’E g yp te , fur la rive occidentale
du N i l, à 25 lieues au-deffous de la grande cata-
raéle. Elle le nommoit autrefois Syéne. Les Romains
la ruinèrent prefque de fond en comble ;
mais les Arabes la rétablirent, l’embellirent, & la
nommèrent Afna , qui dans leur langue veut dire
b e lle . Les habitans font riches en grains & en bétail,
donc ils font un grand commerce. Us trafiquent,.
foit en remontant le N i l , foit en caravanes par 1«
défert. Autrefois le circuit de cette ville étoit beaucoup
plus grand ; on y voit encore des reftes fomp-
tueux, qui atteftent ion antique magnificence, ( f )
A SNIERES, bourg de Saintonge, dans le dio-
cèfe de Saintes, & l’eleélion de Saint-Jean-d’An^
^eli, dont il n’eft éloigné que d’une bonne lieue*
A snieres-Bellay, abbaye régulière de l’ordre
de Saint-Benoît, dans le dioc. d’Angers. Sa fonda-,
tion eft du 12e fiècle. ( f )
A snieres-Gardefort, village du B e r ry , dans
le dioc. & l’éleâion de Bourges. C ’eft-làque Calvin
commença à débiter fa doârine. ( f )
A S O L A , petite ville d’ Italie dans la Lombardie
à 25 milles de Breffe, fur la Chièfe & aux frontières
du Mantouan , dont elle faifoit autrefois partie.
Elle appartient à la république de Venife. (C.C)
A S O L O , ville d’Italie dans la Lombardie, fur
une montagne, à la fourçe de la riviere de Mufone«
Elle eft petite, mais affez peuplée, ( f )
A SO N E , riviere d’Italie dans la marche d’Ancône.
Elle a fa fource fur les frontières de l’ombrie,
dans l’Apennin, & fon embouchure dans la met
Adriatique, ( f )
A SO rA , bourg de la Grèce au duché d’Athènes,
fur la pointe qui s’avance dans l’Archipel, ( f )
ASOPE , riviere de la Macédoine, ( f )
A SOW , ASOPH ou A Z A C H & A Z A K , ville
de la petite Tartarie à l’embouchure du D o n , qui la
traverfe, y forme un port, & fe jéte dans la mer
des Zabaques, qu’on appeloit autrefois les Palus
Mcotides. Les anciens l ’appelloient Tandis , de
l’ancien nom de la rivière, & la mettoient dans la
Sarmatie Européenne. Les Italiens l’appellent encore
la Tana : on y a joint depuis une nouvelle
ville appellée Saint-Pierre.
C ’eft d'Afoph que vient une partie du caviar qui
fe débite à Conftantinople, & cet objet eft confi-
dérable. Il en vient auffi des efturgeons & des mou-
ronnes. Pierre-le-Grand , empereur de Ruffie, la
prit en 1695 , & la fit fortifier; mais en 1 7 1 1 , il
fut obligé de l’abandonner aux Turcs , lefquels
donnent aux Cofaques le non d' Afack. Par le traité
de 1739, les fortifications ont été démolies, & par-
celui de 1774, elle a été abandonnée à la Ruffie. La
mer qui avoifine ce pays fe nomme encore mer
d'Afow. Long. 47 ; lat. 4 7 , 18. (AJ. D. AJ.)
A S P A G O R A , ou A S P A C O R A , félon la table
de Peutinger. Contrée de la Sérique ,*vfelon l’anonyme
de R avenne, liv. 2 , ch. 3 .. . Nicolas Samfon
croit que c’eft Taiufa dans le Cathai. ( f )
A S PA V IA , place forte de l’Efpagne près de
Cordoue^ ( f )
A S P E , petite ville d’Effiagne, au royaume de
Valence , lur la riviere d’Elda , à 4 lieues d’A licante
& environ à 7 de Murcie, au levant d’été. ( t )
A spe, bourg de France au Béarn, dans la vallée
d’A fpe , & fur le gave de même nom. ( f )
A spe , ’vallée du Béarn, entre le haut.d'''* P ;x!- •